Tandis qu’Elisia cuisinait, Mélinda continua à s’occuper de cette dernière. Son harem était une grosse entreprise, et, par conséquent, pour que son affaire fonctionne, il y avait des papiers à remplir. Elle passait la fin de la matinée dans son bureau, en commençant d’abord par lire les courriers et par signer ce qu’elle avait à signer. La vampire disposait de ses propres conseillers juridiques, des esclaves qu’elle avait initié au droit en les inscrivant dans l’académie juridique d’Ashnard, et c’était eux qui se chargeaient d’écrire quantité de contrats et d’actes juridiques que Mélinda lisait et signait. Elle lisait aussi tous les courriers qu’elle avait reçu, émanant de divers personnes : des clients, des fournisseurs... Quand une personne avait envie de réaliser une orgie, et avait besoin de courtisanes, il n’était pas rare qu’on s’adresse à elle, soit pour des prestations purement physiques (la location d’esclaves), soit pour des prestations physiques et matérielles (esclaves et location de locaux). Dans les deux cas, il y avait toute une mécanique à mettre en place, que Mélinda confiait allégrement à son secrétariat. Il fallait répondre à la demande du client en fournissant des fiches détaillées de chaque esclave pouvant potentiellement l’intéresser, selon ses critères. Le harem, en effet, avait une fiche administrative pour chaque esclave, que l’esclave vienne de Terre ou de Terra. Cette fiche était confidentielle, et contenait une partie publique (celle communiquée aux clients) et une partie privée, réservée exclusivement au harem. Tout était stocké dans les archives de la bibliothèque, formant de multiples rayons où les cahiers des fiches s’entassaient, à côté des copies de courriers, des cahiers de comptabilité, et de tout un tas de trucs barbants.
*
Et encore, il y a aussi toutes les factures...*
Le harem achetait beaucoup : des accessoires, des costumes, des combinaisons, des potions, des fioles, ou tout simplement de la nourriture... Avec l’ouverture prochaine de son clan, Mélinda savait que son service comptabilité allait être totalement débordé, et elle réfléchissait à externaliser tout le service comptabilité, en achetant des locaux à Ashnard pour y installer tout ce qu’elle voyait comme le «
service écrit » : la comptabilité et le service juridique. Le harem n’aurait plus qu’une partie du secrétariat, avec les archives se situant dans ce bâtiment annexe. En soi, ce n’était pas irréalisable : Mélinda avait déjà utilisé ses vastes bénéfices pour acheter un restaurant et une guilde. Elle se lançait dans l’immobilier, car c’était pour elle le meilleur moyen de retrouver le titre de noblesse que sa famille avait perdue il y a des années, à cause de son imbécile de père.
Mélinda, autrement dit, ne passait pas son temps qu’à dresser des esclaves. Chaque jour, sur Terre ou sur Terra, elle s’enfermait dans son bureau pour traiter des courriers. Ses esclaves la connaissaient, et elles savaient que, pour Mélinda, c’était fatigant et ennuyeux, et que, ensuite, elle allait toujours se détendre. C’était encore plus vrai ici, dans la mesure où sa discussion avec Elisia l’avait retardé, et qu’elle empiéta donc sur l’heure du déjeuner.
Par principe, Mélinda passait tous ses dîners dans le réfectoire, soit sur Terre soit sur Terra, auprès de ses esclaves. Les déjeuners, toutefois, étaient différents. Les esclaves, selon leurs horaires, ne les prenaient pas forcément à la même heure. Pendant que Mélinda écrivait des courriers, elle savait que, entre les murs de son harem, des clients étaient en train de se soulager entre les cuisses de belles esclaves, ou de beaux esclaves. Le harem tournait continuellement, brassant continuellement de l’argent. Elle continua donc à écrire, et finit par s’arrêter en terminant le dernier courrier.
«
Pffiouh !! s’exclama-t-elle à voix haute.
C’était rasoir, comme toujours ! »
Elle n’avait même pas encore eu le temps de contacter
Slotwenna. La femme était une puissante magicienne, et une cliente fidèle du harem. Mélinda s’adressait souvent à elle quand elle avait des problèmes magiques... Comme celui d’Elisia. En attendant, elle appela l’une de ses servantes,
Marie, une jeune femme assez nerveuse, dans une séduisante tenue courte de maid, de lui apporter son repas. Mélinda quitta son bureau pour rejoindre une salle de manger privée. Marie amena rapidement le plat de résistance, et Mélinda lui fit signe de rester, et de filer sous la table.
Marie devint rapidement toute rouge, mais acquiesça... Mélinda n’allait pas demander
ça à Elisia, et elle sentit avec plaisir les lèvres de Marie venir jouer avec son sexe. Elle mangea ainsi, en soupirant parfois de plaisir, jusqu’à balancer sa crème dans la bouche de Marie. Cette dernière alla ensuite chercher son dessert, en lui expliquant qu’il avait été préparé par Elisia, la petite nouvelle... Comme tout le reste, d’ailleurs.
«
Ah... Elle n’a pas traîné. »
Et elle s’en était plutôt bien sortie pour le moment. Mélinda avait dévoré le poulet et le riz.
Marie, qui avait proprement essuyé son visage, alla ensuite le chercher, tout en faisant signe à Elisia d’attendre dans le boudoir, juste à côté. La servante revint ensuite, et lui présenta la glace... Et Mélinda sut immédiatement que cette glace avait été faite avec du sang. Outre la couleur écarlate qui s’en dégageait, elle le
sentait. Le sang était un appel irrésistible pour un vampire, et Marie déposa la glace sous son nez. Elle était servie dans un bol en verre, avec des boules se dressant à sa surface.
*
Par quel procédé a-t-elle fait ça ?*
Elle avait saupoudré sa glace de sang, ou congelé ce dernier ? Mélinda approcha sa cuillère, coupa dans la glace, et l’avala... Puis soupira en fermant les yeux, se tortillant sur place. C’était un sang particulier, le sang d’une
vierge... Mais il n’y avait pas que ça. Mélinda sentit rapidement un puissant arrière-goût, fort, remonter en elle, et elle éternua alors, toussant bruyamment, avant de taper violemment avec son poing sur la table.
«
Maîtresse ?! s’alarma Marie en se rapprochant d’elle.
-
Ça... Hmmmmmrrrr... !! Ça va, Marie, ça va... Haaaaa... »
Elle s’était raclée la gorge. C’était comme boire un alcool très fort sans préparation. Le sang d’Elisia, car c’était bien son sang, était le sang délicieux d’une vierge, mais était aussi
chargé en magie. C’était ça, cet arrière-goût, et il avait laissé la vampire pantoise au début. Elle reprenait tranquillement son souffle, et vit que Marie était toujours inquiète.
«
La glace n’est pas empoisonnée, non... De toute façon, les vampires ne sont sensibles qu’à de très rares poisons. Notre organisme est plus renforcé que celui d’humains normaux. »
Mélinda reprenait ses forces, et recommença à manger la glace. Peu à peu, elle se faisait au sang d’Elisia, et, outre ça, la glace en elle-même était bonne... Suffisamment bonne pour qu’elle puisse la savourer sans hésitation. Elle la mangea donc intégralement, puis se leva. Elle tremblait sur place, car elle avait mangé un sang hautement magique, ce qui faisait que... Concrètement, elle était en
manque. Et il s’agissait clairement d’un manque sexuel. Elle resta donc debout pendant quelques secondes, puis se déplaça, et s’affala sur un fauteuil.
«
Va me chercher Elisia, Marie... Puis tu me suceras à nouveau la queue... »
Marie rougit à nouveau, encore. Elle était toujours
choquée de voir à quel point sa Maîtresse parlait aussi librement de sexe, et à quel point la pudeur semblait être absente de son vocabulaire. Néanmoins, un ordre restait un ordre, et... Et bien, Marie avait encore du mal à l’admettre parce qu’elle était timide, mais c’était pour elle un grand honneur que de pouvoir pomper le sexe de sa Maîtresse. Tandis qu’elle se rendait dans le boudoir pour aller chercher Elisia, Mélinda tira sur le lacet noir de sa robe, et ouvrit cette dernière. Sa robe était une robe complexe, à l’architecture originale, car le seul moyen de la retirer était de passer par le décolleté, en tirant sur le lacet noir entre ses seins. En faisant ça, la robe s’ouvrait par le haut, la partie supérieure s’écartant comme les pétales d’une fleur.
Autrement dit, quand Marie et Elisia entrèrent, Mélinda était toute nue, assise sur le fauteuil, jambes écartées, avec un sexe tendu qui pointait à l’extérieur, en état d’érection manifeste.
«
Ah, Elisia... Je te félicite pour ton repas ! Mais... Ta glace a eu... Quelques effets secondaires particuliers sur mon organisme. Ma chère Marie, viens donc t’occuper de ta Maîtresse... -
O-Oui, Maîtresse... »
Et, sans plus attendre, Marie s’écarta d’Elisia, et se mit à genoux devant Mélinda, puis avala son sexe, le gobant entre ses lèvres. Un long soupir s’échappa du corps de la vampire, dont la tête bascula en arrière, venant taper contre le dossier du fauteuil, sa main allant s’appuyer sur la tête de la jeune femme.
«
Aaaaahhh... Hummmm... !! »
C’est ça qui était bon ! Elle se laissa faire pendant quelques secondes, puis regarda à nouveau Elisia.
«
A-Alors... Ma cuisine... Te plaît ? »