Cet ancien temple serait un parfait endroit pour méditer, et pour observer la région. Sur le rebord, face au vide, Sarah avait les yeux clos, et était plongée dans la Nuée. Elle était l’Annexienne, le cœur et le cerveau de la Ruche. Elle contrôlait intégralement cette dernière, et pouvait voir ce que chaque cellule de la Ruche faisait. Souvent, Sarah se représentait la Nuée comme une sorte d’organisme surdéveloppé. Dans cet organisme, elle était la tête pensante, et pouvait commander chacun de ses membres, lesdits membres étant ses Formiens. Là, elle pouvait voir un groupe de Zerglings s’avancer dans une ancienne bibliothèque, au milieu de vastes armoires vides et poussiéreuses. Elle pouvait ressentir ce que les Zerglings pensaient, et ce contrôle était tel qu’elle pouvait, soit dicter des ordres, soit prendre directement le contrôle du Zergling. Elle sentait alors ses organes, sa force, ce qu’il pensait... Elle devenait
lui, et les autres Formiens le sentaient. Elle délaissa les Zerglings, et s’intéressa à un groupe d’
Hydralisks, des êtres massifs avançant comme des serpents, en rampant sur leurs entres. Ils avançaient dans une rue dévastée, patrouillant, à la recherche de proies, d’ennemis potentiels. Le sol était en train de se transformer, devenant le Creep. Elle pouvait même rejoindre les cellules composant le Creep, des structures microscopiques, et les structures bio-organiques qui étaient en train de développer la Ruche. Tout ce monde était le sien, une formidable construction vivante, épanouie, et heureuse. Un écosystème parfait où chaque créature avait son utilité sociale. C’était, tout simplement, la
perfection incarnée. Comment diable les humains ne pouvaient pas le réaliser ? Leur aveuglement n’était motivé que par leur fierté et leur arrogance. Sarah le savait, et, quand elle humait l’air frais de la montagne, elle le réalisait très bien.
Elle sentit alors quelque chose... Un écho venant de ses meilleures guerrières, ses Prétoriennes... Sarah sortit d’Elgaroth, et se déplaça dans les tavernes, son esprit filant à toute allure, pour voir les Prétoriennes... Deux Prétoriennes étaient à terre, et une dragonne était en train d’en besogner l’une des deux. La dragonne noire était abattue sur elle, ses immenses ailes recourbées de gauche à droite, et une verge s’enfonçait dans l’intimité de la Prétorienne.
*
Qu’est-ce que c’est que ça... ?!*
Télépathe, Sarah usa de ses pouvoirs, à partir de la Prétorienne, et saisit quelques pensées émanant de la femme... À commencer par son nom, Alsaka, ainsi que ses pensées... Une dragonne noire ayant une furieuse envie de sexe, comme si le sexe était sa seule raison de vivre. Sarah rouvrit alors les yeux, mettant fin à cette connexion, et banda les muscles... Puis bondit en hauteur. Elle sauta dans le vide, faisant une chute de plusieurs dizaines de mètres. Elle atterrit sur le toit d’un clocher, ses pattes se plantant sur les rebords du clocher. Elle rebondit sur le toit d’un manoir en tuiles, faisant sauter une tuile. Elle atterrit ainsi dans un puits, et fila en contrebas, terminant sa course en arrivant au fond du puits, dans une grotte. Sarah se redressa lentement, et se mit à courir, se déplaçant rapidement.
Il ne lui fallut que quelques minutes pour arriver. Les autres Prétoriennes étaient également là, dissimulées dans l’ombre, encerclant la dragonne, qui continuait à besogner les deux Prétoriennes. Elles attendaient les instructions de leur Reine, et cette dernière réfléchit brièvement. Cette dragonne ne les avait pas attaqués pour les manger, mais pour forniquer avec elles... Ce faisant, elle n’était donc pas nécessairement une ennemie... C’est ce qui amena Kerrigan à réfléchir pendant quelques secondes, pesant le pour et le contre de sa stratégie... Et puis, elle sauta en contrebas, et atterrit à côté de la femme.
«
Je m’appelle Sarah Kerrigan, Alsaka-la-Dragonne. Ces femmes avec qui tu es en train de faire l’amour sont mes Gardes prétoriennes. Quelles sont tes intentions à notre encontre ? » s’enquit-elle.