Maison du Vice ( pv )

MV.

" La Mer Veilleuse "
" La Maison du Vice "

Cyanne passa son doigt le long du mur, enlevant la buée de fin de soirée arrosée. Le contact froid de la vitre contre sa peau formant une nouvelle tache de nuée, et elle cessa son activité. Il fallait qu'elle travaille, qu'elle bosse un minimum. Elle prit un verre, le rinça, l'essuya, le posa sur le bord. Elle portait sa tenue de boulot ( tel que sur l'avatar, nldr ), et tout le monde pouvait penser qu'elle mourrait de froid. Non non, elle reussissait encore à bouillir, à crever de chaud, ses joues pâles devenant rouges. Les poissons étaient nourris, et la plupart des filles étaient maintenant à l'hôtel avec un de leur client. Seules restaient les chiantes, les fatiguées, les strip-teaseuses allumées et légérement saoules. Elle nettoya 4 nouveaux verres avant de jeter un oeil au sol.

En dessous, c'etait un bassin remplis d'innombrables poissons, de toutes sortes et toutes tailles. Le sol, c'était une vitre anti reflets, resistante car renforcée, et anti buée. On avait l"impression de marcher sur l'eau en venant ici. Les murs étaient en vitres aussi. Si on pouvait résumer ce lieu, c'était comme une maison dans l'eau. ON était entourés de poissons, n'importe où dans ce bar. Elle resta à admirer cet endroit, toute souriante, avec presque une larme à l'oeil, puis regarda autour d'elle.  Peu de monde, il était presque minuit et tout le monde était partie avec sa "siréne de soirée". Elle envisageait de fermer boutique quand elle entendit des pas le long du sol. Pas lourds - un homme donc - qui s'avançaient vers le bar. Elle colla un immense sourire fatigué sur son visage , et se tourna vers l'inconnu, aimable et accueillante.

- Bonjour, vous désirez ?

Freya avait passé toute la soirée à se faire passer pour un des poissons, elle préférait tout de même l'appellation de sirène. Elle avait attachée ses cheveux en un joli chignon dont s'échappait de belles mèches couleur dorée, notamment pour venir se perdre à nouveau devant son oeil droit. Blonde de toute manière, ce n'était que pour une nuit : la consécration de...sa mission. Elle avait refusée tous les types louches qui lui avaient proposé de venir à l'hôtel.

Qu'on soit clair : les chiantes étaient restées : elle en faisait grandement partie.

Elle avait allumé par pure provocation, dansé, servi à boire sans jamais elle -même toucher un verre. Bref, l'euphorie totale.  Elle était adossée à un mur et parmi le ballet des dernières employées qui se préparaient à partir ou qui rangeaient un peu, elle regardait le bar plissant son regard. Frey était attentive et sérieuse sentait maintenant qu'il allait venir.


Elle avait observé vaguement Cyanne, pensant que ce serait sûrement elle qui accueillerait le gars. Bah peu importe, se dit-elle, de toute manière...elle ne l'accueillera pas bien longtemps. Et sur cette pensée morbide, elle vit la silhouette de l'homme apparaître. Rapidement, elle bougea se maudissant de ne pas avoir pu fumer cette nuit là. Sa mini-jupe n'était pas très confortable pour faire des pas ample, et elle du pousser doucement plusieurs "collègues chiantes" pour se frayer un chemin jusqu'au comptoir. Ses cuissardes crissèrent sous le mouvement de ses jambes qui se faisait ample et quand à son, un bikini sous couvert du drapeau américain, il osait à peine cacher sa poitrine.

Autant dire que par rapport aux autres, sa tenue était totalement décalée mais tant pis, on ne passait pas outre les goûts de Freya. Et alors qu'elle atteignait enfin son but, la gérante du se permettre de parler à l'homme.

- Bonjour, vous désirez ?

Elle jura intérieurement, alors qu'elle s'accoudait au bar, à un mètre de distance observant la scène pour agir en conséquence. Il était clair qu'il se cacherait derrière l'accueil de Cyanne qui dans un sens l'avait sauvé.

"C'est pas normal.." souffla-t-elle furieuse alors qu'elle sortait un paquet de cigarette fine de la poche de sa minijupe et un briquet coincé dans son chignon. Elle alluma la cigarette, et attendit par ce biais.

Cyanne releva le regard vers la jeune femme. Elle ne prêtait que rarement attention aux sirénes, juste aux poissons délicieux qui nageaient autour d'eux. Mais celle là, elle paraissait ... enfin, elle eut un sourire pour l'hôte, salua les derniéres filles qui partaient, et celles qui revenaient. L'agitation était immense ce soir : dans les rues, on entendaient des gens qui criaient, qui chantonnaient, mais jamais le bar n'avait semblé aussi vide à la jeune femme. On entendait presque les mouvements des poissons dans leurs aquariums. Ils avaient faim. Il faudrait songer à les nourrir, elle descendrait au salon plus tard ...

- Je prendrais ... un verre de votre meilleur alcool. Qu'importe, je veux du gôut.

- C'est entendu.

Elle se retourna, cherchant. Son meilleur alcool ? Elle plissa le front. On ne trouvait que les boissons de bases ici, rien d'autre. Pas de bon vin ou bon rhum, des bouteilles que l'ont nommaient trésors et qui ici valait 50 euros le verre. Elle toussa, légérement ennuyée. Elle ne s'y connaissait pas en alcool. En chocolat, oui, evidemment, mais en alcool ...

Elle ouvrit une porte derriére elle, et se tourna vers la jeune femme qui fumait. Elle était fatiguée de dire aux gens d'arrêter de se ruiner les poumons. Jamais elle ne comprendrait les fumeurs, c'était comme un sorte de " races de gens " qui sont à part, que vous ne cernez pas, et que sans doute vous ne cernerez jamais. Elle soupira longuement, et s'adressa à elle de sa voix chaleureuse mais entendue, cette voix qui faisait qu'on la reconnaissait dans tout l'etablissement à cause d'un accent inconnu.
- Tu peux faire patienter le client dix secondes s'il te plait ? Je dois aller fouiller la réserve.

Sans attendre de réponse, elle entra dans la réserve , empruntant un escalier grinçant, son coeur battant à l'idée de glisser.

Elle écouta avec une rare attention le bref échange entre la gérante et le client, toujours en fumant. Haha, c'était drôle. Elle était déjà morte alors ses petites cigarettes ne pourraient rien lui faire de méchant. De plus, cela ne lui plut pas vraiment que l'homme demande de l'alcool. D'après les informations qu'elle avait, ce n'était pas bon signe. Alors, elle suivit du regard Cyanne avec cette même attention, sérieuse et concentrée.

Dieu était de son côté, la petite femme ne semblait pas trop s'y connaître en alcool, et cela fit sourire Freya intérieurement. Alors, elle ne put que cacher sa joie quand elle vie la gérante se diriger vers la porte d'une réserve quelconque. Décidément, Dieu la regardait aujourd'hui et qu'il admire. Elle allait porter le coup de grâce.

Elle répondit d'un vague signe de main quand elle lui demanda de s'occuper du client. *T'inquiètes pas cocotte, ca va être une attente mémorable* pensa-t-elle en arquant un sourcil. Et dès que Cyanne disparut derrière la porte, Freya sortit de son petit bikini, cinq longues aiguilles qui brillèrent à la lumière. Sans même porter un regard au client qui avait commencé à s'intéresser à elle. La rouquine les lui envoya sans plus de ses cérémonie et les cinq, imbibées de poison violent et divin, se figèrent violemment dans son cou.

Il s'effondra sur le comptoir en gémissant un peu alors que déjà, de sa lumière divine, Freya faisait tout en oeuvre pour placer autour de lui une illusion qui permettrait de le rendre invisible aux yeux des autres. Quelques secondes de concentration et le tour fut jouer. Elle se rapprocha alors et se pencha pour murmurer :

"Tu n'es pas encore mort saloperie. J'attends juste que tout soit calme."

Paralysé, il tenta un juron mais elle lui cogna la tête contre la table, l'empoignant par les cheveux. C'était génial, sûrement la prendrait-on pour une folle car on la voyait s'acharner dans le vide. L'homme étant devenu invisible.

Cyanne attrapa aprés un choix entre plusieurs bouteilles scellées ( donc bonnes ) une bouteille de liqueur d'une belle couleur orangée qu'elle ne trouvait pas si bonne que ça, et revint devant le bar, légérement sonnée par les degustations - elle destestait recracher l'alcool, préférant l'avaler - et manquant de se retaler sur son passag. Elle avait cru entendre les poissons lui souffler des mots, des choses, ils avaient vu quelque chose mais ne savaient pas quoi. Elle eut un hocquet de surprise quand elle poussa la porte et vit une chose surprenante : un client disparu, et une des " filles" qui s'agitait dans le vide comme une folle. Elle toussa un peu, lui faisant comprendre qu'elle était là, et posa la bouteille à côté d'elle, prés des autres boissons.

- Euh , miss ... Je sais que c'est la fin de semaine, qu'on est crevée, bientôt les congés et tout ça ... mais ... enfin ...

Elle resta perplexe un instant, se grattant la nuque et les cheveux

- Enfin, passe tes nerfs comme tu veux.

Elle ne se posa pas la question de où était le client, il avait dû s'absenter, partir, remarquant que la nuit tombait, et tout le bazar. Elle referma la porte de la réserve. Elle n'etait pas prête à descendre en bas dans son salon, à discuter avec les poissons.

Elle redressa simplement son visage ou l'acharnement se lisait quand la petite gérante toussota. A peine surprise, elle s'éloigna un peu de l'homme et soupira en s'accouda au bar, un peu lasse. Passer ses nerfs ? Freya n'avait jamais rien entendu d'aussi ridicule et porutant, elle le faisait tous les jours passer ses nerfs ! Pour un rien, il était vrai, elle s'emportait un peu, mais attendrit par l'allure de la gérante, elle ne dit rien mis à part un petit :

"Désolée..."

Elle écrasa sa clope à moitié fini dans le cendrier proche et en entama une nouvelle, comme s'il en pleuvait par millier et qu'elle pouvait se permettre ce genre de gâchis.

"Demain, tu ne me verras plus de toute manière."

Elle jeta un regard unique aux alentours, tout tait presque vide maintenant et elle relâcha calmement sa fumée. Elle reporta une petite attention à l'homme qui venait de grommeler légèrement, mais c'en était déjà fini pour lui. Ce poison allait bien finir par le tuer même si elle l'abandonnait là.

Revenant sur Cyanne, elle sourit amèrement avant de sortir sur le ton de la conversation :

"Dommage parce que c'était sympa de bosser ici."

Surtout de ne pas y bosser vu l'attitude qu'elle avait eu durant toute la soirée.

Cyanne poussa un long soupir. Elle ne viendrais plus ? Peu importe, la jeune fille avait l'habitude d'être abandonnée ainsi par les filles qui bossaient ici. Beaucoup revenaient, attirées par le salaire et les priviléges qu'elles avaient. Elle la regarda partir, fronçant les sourcils. Personne ... c'était vide. Alors elle avait deux choix : parler aux poissons ou se taper la discute avec la fuyarde. Elle toussa un peu, sortant de derriére le bar, souriante comme toujours.

- Tu  veux partir , vraiment ? Dommage ...

Elle avait fait promesses à son "frére" de tenter de raisonner les petites folles dans ce genre. Mais étrange, le visage de cette jolie rousse ne lui disait absolument rien ... Elle avait beau chercher, elle ne se souvenait pas d'elle.

- Dis moi, ça te tente de boire un coup avec moi, demanda t'elle en souriant. J'ai mon p'tit salon en bas, avec vue sur un gigantesque aquarium.