Sarah sentit quelque chose changer dans le comportement d’Irina, qui devint plus... Plus mécanique, et plus inquiétante. Ses yeux devinrent d’un noir de jais, comme si elle se transformait en un démon, et sa prise se renforça, confirmant définitivement à Pez’, si elle avait encore des doutes, que cette créature n’était pas humaine. Elle grinça des dents en sentant les doigts de la femme s’enfoncer plus profondément en elle, posant ses propres mains sur les épaules de la femme, s’y appuyant en soupirant, les joues rougies et gonflées par l’effort. Irina enfonça son pouce plus loin dans ses fesses, et Sarah, en se crispant, sentit alors quelque chose se rapprocher, sortant à nouveau du dos de sa partenaire... Et, juste après, un tentacule métallique s’enfonça dans son vagin.
Ses yeux s’écarquillèrent sous l’effet de cette pression inattendue, et elle ouvrit les lèvres, poussant un cri en sentant Irina la presser contre elle.
« Haaaa !! »
Sarah cligna rapidement des yeux. Sa tête contre celle de la femme, elle la pencha vers le bas, pour voir ce filet argenté, qui remuait entre leurs corps. Une verge métallique, digne de celles qu’elle avait déjà vu en allant dans des cybersex-shops. Une petite spécificité tekhane était ce qu’on appelait le cybersex, un mécanisme consistant à faire l’amour virtuellement, par le biais d’un fauteuil spécial. Ce fauteuil abritait un casque de réalité artificielle améliorée, et, surtout des tentacules intégrés, qui permettaient de donner à l’utilisateur le sentiment de faire réellement l’amour à des centaines d’internautes connectés en même temps. Sarah avait déjà fait des perquisitions lui ayant permis de voir des fauteuils de ce genre, et elle savait que certaines de ses collègues policières en avaient aussi à domicile. On dotait également les cyborgs d’appendices sexuels similaires, et, là encore, Sarah le savait grâce à ses collègues. La capitaine de l’une des brigades de police avait eu un cyborg de ce calibre, un cadeau d’anniversaire de sa femme.
C’était maintenant au tour de la porteuse du Witchblade d’en profiter. Irina lui souriait, ce qui, avec sa lueur de malice dans le regard et le fait qu’elle la comprimait contre son corps, lui donnait l’air d’une psychopathe. Le tentacule était recouvert de silicone, ce qui permettait de faciliter les glissements, et d’éviter que le métal à l’intérieur ne déchiquète la peau humaine, ce qui aurait eu pour effet de transformer cette intense partie de baise en une tournante gore et glauque, avec sang et émasculations à l’appui.
« Hummm... Haaaannn !! » gémissait la policière en mouillant.
Sa cyprine jaillissait le long de cette verge métallique. Elle bascula sa tête en arrière le temps de gémir, puis agrippa ensuite fermement les cheveux du cyborg, et l’embrassa férocement, enfonçant sa langue dans sa bouche en couinant, son corps s’écrasant contre le sien. Irina la serrait, et, loin de la réfréner, cette sensation d’être comprimée excitait encore Sarah Pezzini. Elle ne couchait pas aussi souvent que son corps le voudrait, ce qui faisait que, quand ses pulsions sexuelles inhibées se réveillaient, ils la transformaient en une véritable chaudasse, avec à peu près autant de retenue qu’une pute tekhane bardée d’implants cybernétiques renforçant sa libido et ses performances sexuelles.
Leur baiser dura de longues secondes avant que Sarah ne le rompe pour respirer. Elle déplaça sa main pour empoigner l’un des seins de la femme, le pinçant, et utilisa son autre main pour frotter son dos, sursautant légèrement quand elle sentit la base de ce tentacule. Ses doigts le titillèrent un peu, comme pour se persuader qu’elle était réellement en train de tripoter un appendice mécanique qui était en train de la pénétrer. Pez’ était en sueur, haletant et grognant, et sa main continua à se déplacer, pour se rapprocher des fesses de la femme. Irina la tenait tellement fort que Sarah avait légèrement relevé ses jambes, les enlaçant autour du bassin de la femme, renforçant sa position de dominée face à elle. C’était là l’un des paradoxes de la policière : hors du lit, elle était un véritable volcan sur pattes, toujours à foncer à deux cent à l’heure pour boucler ses enquêtes, quitte à multiplier les heures supplémentaires et à passer ses nuits à son bureau... Et, hors du bureau, hors de ses enquêtes, elle était une femme un peu perdue, ce qui faisait que, lors de ses rares ébats sexuels, elle avait généralement un rôle dominé. Ce paradoxe avait en soi une explication : Sarah se défonçait tellement au bureau qu’elle était lessivée, sans aucune réelle vie sociale, ni aucune réelle expérience de ce que signifiait l’amitié... Elle n’avait plus aucun repère ici, rien sur quoi elle ne puisse s’appuyer, et se laissait faire... Mais elle apprenait vite.
Elle embrassa Irina dans le cou, mordillant sa peau, et enfonça un doigt dans ses fesses.
« C’est... Hummm... La première fois que... Que je couche avec... Avec un cyborg, haaaannn..., haletait-elle contre son oreille. Tu es... À la hauteur de ce que mes collègues m’ont dit... »
Parler était difficile avec ce truc planté en elle. Sarah se sentait étrangement bien, en étant ainsi serrée par cette femme. Son corps était blotti contre le sien, écrasé contre le mur, mais, pour autant, elle n’avait toujours pas oublié l’étrange mot que la femme avait prononcé... La « dollification ». D’une manière ou d’une autre, elle se renseignerait là-dessus... Mais clairement pas tout de suite.