Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Les landes (PV)

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Les landes (PV)

11200 37

Cyanne

Créature

Les landes (PV)

dimanche 05 avril 2009, 21:58:37

C'était toujours un reel plaisir pour Cyanne que de se retrouver ici. Le ciel , la terre, et ce soleil frappant et dangereux. Jamais Cyanne n'avait autant utilisé ses jambes ... elle regrettait sa chére queue de poisson chérie, adorée, qui l'avait menée loin, et bien loin, au delà des mers, des paysages qu'elle connaissait, pour lui faire rencontrer des univers merveilleux. Elle eut un soupir et s'affala en tailleur sur le sol rude, regardant ses jambes. Elle passa doucement sa main dessus, et frissonna en sentant le contact de la peau chaude, et non des ecailles, sous ses doigts. C'était d'une tristesse ... Elle remit son capuchon rouge sur sa tête, continuant d'avancer. Elle avait une tenue peu adaptée - une robe noire fine et un chaperon rouge bien voyant - et ne savait pas trop quoi faire en ces lieux incertains. Sinon se balader, rêver, penser à demain qui serait sûrement meilleur qu'aujourd'hui ... Elle abaissa son capuchon pour regarder au loin. Jamais elle ne s'était sentit aussi heureuse, mais aussi seule. Elle avait sa petite boîte, un boulot, une piaule, mais la mer lui manquait tellement ... Un nouveau soupir, elle baissa la tête et ferma les yeux, engouffrant dans sa bouche un morceau de sa plaque de chocolat noir et menthe. Elle continua d'avancer alors ...

Tout ses souvenirs tournaient dans son esprit, les poissons, ses amis, son interêt pour les humains. Elle revoyait encore sa mère rire quand elle lui avait dit un jour qu'elle quitterait les sirénes pour devenir humaine.   Si elle avait su ... elle avala un nouveau morceau de chocolat, laissant le gout de la menthe fondre le long de ses papilles gustatives, et s'etira. Il fallait qu'elle songe à rentrer maintenant ... elle s'installa en tailleur, bien décidée à regarder la soleil tomber derriére les collines au loin. Tant pis si elle était seule à le regarder ...

C'est vivre et cesser de vivre qui sont des solutions imaginaires. L'existence est ailleurs.




Saïl Ursoë

Créature

Re : Les landes (PV)

Réponse 1 dimanche 05 avril 2009, 23:06:10

Au départ, ç’avait été une fringale soudaine qui avait tiré le massif homme-loup du sommeil paisible dans lequel il était plongé, puis de la caverne dont il avait fait sa maison : ébrouant son corps musculeux et poilu, il avait inspiré à pleins poumons l’air vespéral avec un grognement de plaisir, puis s’était élancé à bas de son repaire après avoir replacé la « porte » devant l’ « entrée » pour dérouiller en vitesse ses muscles par une vive galopade, savourant une fois de plus le plaisir de ses jambes qui s’élançaient en une foulée leste précise et irréductible. C’était au moins ça qu’il avait ; voilà une chose que Saïl n’aurait jamais pu accomplir, et qui l’aidait à voir le bon côté de sa situation dans les trop fréquents moments de déprime intense.
Pour un colosse expérimenté à la région comme lui, à peu près n’importe quel lieu aurait pu faire l’affaire pour trouver quelque chose de consistant à se mettre sous la dent, mais, mû peut-être par une intuition, il prit la direction de ce qu’il avait pris l’habitude d’appeler « La lande dévastée » à l’instar des indigènes. Cet endroit portait bien son nom, ça oui ! On ne pouvait jamais savoir quelle créature mal intentionnée pouvait rôder dans le coin, quelle que fût l’heure de la journée, et le danger était donc grand pour quiconque avait l’audace –ou la force- de s’aventurer en pareils lieux dans Dieu savait quels buts. Pour Khral, rien à réellement redouter, car même pour le genre d’abominations sur lesquelles on pouvait tomber dans la lande, il était tout sauf du menu fretin tellement sa transformation avait dopé ses capacités physiques, mais pour des humains, le risque n’était pas moindre.
Cependant, il les protègerait, ça oui ! Il n’avait pas pris une forme pareille pour ensuite se morfondre dans son coin alors qu’il pouvait tant faire, sinon cela aurait été s’éloigner moralement de l’humanité de laquelle il s’était déjà écartée physiquement : quiconque aurait besoin de protection l’aurait de la main de Saïl Ursoë !

Et il avait trouvé quelqu’un à protéger.

Le premier signe qu’il avait capté de cette personne avait été un parfum ô combien légère qui avait pourtant titillé ses narines et réveillé des souvenirs vivaces de délectation gustative : du chocolat ! Rien qu’à imaginer une tablette de ce délice sucré et croquant craquer entre ses mâchoires, il en salivait d’envie, et toute perspective d’une proie à chasser s’était vue reléguée au second plan par cette soudaine et alléchante découverte qui l’avait aussitôt orienté sur la piste aux fragrances de cacao aisée à suivre tant elle se détachait des senteurs acres des landes.
Mais le chocolat est une substance de synthèse, et il aurait par conséquent dû s’attendre à tomber dans le même temps sur une présence humaine, évidence qui ne le frappa qu’au dernier moment, lorsqu’une odeur de chair fraîche lui rappela qu’il devait faire profil bas, profil qu’il s’empressa d’adopter, se fondant dans le paysage comme il avait appris à la longue à le faire alors qu’il suivait l’évolution de ce qui s’était avéré être une jeune humaine : il ne parvenait pas à estimer exactement son âge, mais d’après sa taille, le teint de sa peau, ses formes et sa démarche, elle ne devait pas avoir dépassé la majorité.

(Qu’est-ce qu’elle peut bien faire là ?)

L’interrogation lui vint à l’esprit, mais davantage comme une question de routine qu’un souci véritable tant son attention se dirigeait vers la fille plutôt que vers ses préoccupations.
Sa vision de loup qui aurait pu être meilleure ne lui permettait pas de distinguer les détails à distance prudente, et en attendant que la nuit tombe, il ne pouvait pas trop s’approcher sans sérieusement risquer de se faire repérer, mais cela ne l’empêchait pas de se dire qu’elle était… belle : ses vêtements, bien que peu adaptés aux tribulations en extérieur, l’habillaient admirablement, ses jambes étaient minces et lisses, et ses mains était délicates, pourvues de doigts fuselées.
Voilà tout ce qu’il pouvait voir, mais il s’en contentait, et cela suffit d’ailleurs à lui donner mal au cœur lorsqu’il porta les yeux sur une de ses grosses paluches velues dotée de coutelas mortels. Il était… hideux.  La constatation lui vint avec une vilaine amertume comme elle lui était déjà venue bien des fois, et une fois de plus il la refoula obstinément pour se concentrer sur la surveillance de la donzelle plutôt que sur ses états d’âme.

(Qu’est-ce qu’elle peut bien faire là ?)


La question revint alors qu’il la voyait s’arrêter pour se mettre sur son séant et croquer un nouveau morceau de sa friandise, geste qui fit se lécher les babines à l’homme-loup. Quant à savoir si ce tic avait été provoqué par le mangé ou la mangeuse, c’était une question sur laquelle il préféra ne pas s’appesantir sous peine d’avoir à se traiter d’ignoble pervers.
Attendait-elle quelqu’un ? Il la vit lever la tête pour contempler le soleil couchant, ce qui rappela à son gardien jusqu’ici non détecté qu’il allait falloir redoubler de vigilance, car le danger redoublait lorsque Apollon laissait place à Diane !
Mais n’était-elle venue que pour voir le soleil se coucher ? Pourtant, il y avait des points bien plus agréables que l’endroit où elle se trouvait pour un pareil spectacle… l’idée lui vint une fraction de seconde de s’approcher et de lui faire la remarque, mais cela lui parut si absurde qu’il en ricana intérieurement : cela avait tout l’air d’une approche de drague, et avec un corps comme le sien, la perspective était si décalée qu’il y en avait presque de quoi rire.
Non, il resterait invisible, et la protègerait ; ce serait à cela que se limiterait son rôle. Pas besoin d’espérer davantage.

« Je vous protège. »

Sitôt que la phrase, prononcée en un murmure, émergea de ses lèvres, il porta les deux mains à sa bouche, penaud, et se tapit encore plus étroitement derrière le rocher qu’il avait choisi pour cachette. Mais quel crétin ! Il fallait croire qu’à force de rester en ermite tout ce temps, sa caboche avait payé les pots cassés, et qu’il se mettait maintenant à débloquer, incapable de faire la différence entre pensée et parole ! Ah il se serait bien giflé, griffé jusqu’au sang pour se punir de sa stupidité et de sa distraction si cela n’avait pas encore davantage remis en cause sa couverture d’ailleurs peut-être déjà partie en lambeaux.
Argh… et maintenant, il n’y avait rien qu’il pouvait faire à part tendre l’oreille sans bouger en espérant que la demoiselle n’aurait pas l’idée trop perspicace de chercher l’origine de cette voix –si toutefois elle l’avait perçue-, sinon il allait être obligé de se montrer et ça ne pourrait pas bien finir !

(Idiot.)
Dites, en me voyant, que voyez-vous ?                             En vérité, je suis partagé
Est-ce un monstre, un cauchemar, un loup fou ?                  Entre Khral, ce fougueux loup emporté
Est-ce un fort centaure qui brame et mord ?                       Et Saïl ce timide humain gêné,
Est-ce une bête de poils au coeur d'or ?                            Mais ça, jamais mal intentionné !
Est-ce Elephant Man qui crie, mis à mal :                          Certes, je grogne, je bondis je rue,
« Non, je ne suis pas un animal ! » ?                               Mais jamais je ne griffe ni ne tue.
                                                                               Aussi, approchez donc, n'ayez pas peur.
                                                                               C'est promis, je vous recevrai sans heurt.



Cyanne

Créature

Re : Les landes (PV)

Réponse 2 dimanche 05 avril 2009, 23:27:06

Sublime ecriture ... ça me rapelle un forum où le minimum était 50 lignes ...

La légére plaque de chocolat heurta le sol. Ses yeux ne fixaient plus le soleil couchant. Sa bouche emit un deglutissment horrible. Elle sentit un frisson jaillirent de sa nuque pour venir se balader le lond de sa colonne vertebrale. Sa main tremblante n'osait pas se reposer sur le sol pour attraper sa plaque de chocolat. Elle n'était pas seule à admirer ce ciel, dans ces landes desertes et etranges.Quelqu'un était là, avec elle. Où, elle ne savait pas. Depuis quand ? non plus. Elle rattrapa sa plaque doucement, avec l'impression que le mince bruit du papier contre la terre séche envahissait tout le lieu d'un bruit immense. Elle se tourna doucemen, abaissant son capuchon, devoilant son visage et ses longs cheveux blonds, son regard immensement enfantin et naïf ( bien qu'elle ne l'etait pas vraiment ), sa peau qui brillait. La couleur de l'air, du ciel, était d'un rose orangé qui l'effrayait quelque peu. Elle deglutit violemment, à nouveau, sa respiration haletante.

Elle choisit de se redresser, fixant l'horizon, l'etendue de terre dans la jeune nuit. D'où venait donc ce bruit, cette voix ? Elle n'avait pas compris la phrase, mais savait qu'on avait parlée, derriére elle. Ce qui l'effrayait.
- Y'a ... quelqu'un ? demanda t'elle d'un ton effrayé.

Elle avait peur. Pourquoi était-elle venue ici ? Il n'y avait personne. Elle fit un pas en avant, sentant ses membres trembler à chaque mouvement. Elle serrait entre ses mains la plaque, avala un morceau pour se donner une once de courage.

- Ré ... répondez ! implora t'elle, la voix remplie de peur et d'angoisse, comme une enfant effrayée. Dites moi ...

C'est vivre et cesser de vivre qui sont des solutions imaginaires. L'existence est ailleurs.




Saïl Ursoë

Créature

Re : Les landes (PV)

Réponse 3 lundi 06 avril 2009, 00:03:48

Rha voyons, tu me flattes… je vais rougir ! Sache que si c’est « sublime », c’est qu’il y a la muse qu’il faut ! ;)

(Et meeeeeerde.)

Ce long juron résonna longuement dans la tête de Khral, très vite accompagné d’une cascade d’autres gros mots, injures et insultes diverses à l’égard de sa personne qu’il considérait désormais comme la plus stupide qui ait jamais arpenté la Terre et Terra réunies. Ah l’imbécile ! Il n’était donc pas capable de faire quelque chose correctement ? Suivre à distance, surveiller, c’était à la portée du premier imbécile de chien de garde venu, et il fallait donc croire que l’homme-loup empoté qu’il était avait moins de jugeote qu’un cabot pour se faire repérer à la moindre occasion ! Imbécile ! Imbécile, imbécile, imbécile !
Alors que les mouvements paniqués de la pauvre enfant se faisaient entendre non loin de la cachette où il s’était calé, il s’agrippait à la grosse pierre qui le préservait des regards, ses griffes traçant de profonds sillons dans la roche qui paraissait friable sous l’incoercible tranchant, tant et si bien que ses deux mains se rencontrèrent bientôt, qu’il joignit en les tordant convulsivement, son cœur cognant si fort dans sa poitrine que le vacarme qu’il émettait à ses oreilles lui paraissait suffisant pour servir de tambours de guerre à une cavalerie entière.
Il n’y avait qu’à se tenir tranquille, et elle croirait avoir rêvé… oui, c’était ça : il y avait du vent dans le coin, et avec un peu de chance, elle se dirait que ce n’était qu’un souffle d’air qui lui avait paru sonner comme une voix, et cela ne ferait que l’inciter à presser le pas pour regagner son logis plutôt que de la faire paniquer. Oui, c’était la meilleure chose à faire, et si un petit coup de pouce du destin voulait bien se manifester, tout ça se calmerait bien gentiment.

Cependant, soit que Saïl fût un poissard de naissance, soit que le destin fût contre lui, l’appel de la voix tremblotante se fit entendre, les accents aigus semblant s’enfoncer dans ses oreilles en ce moment trop développées à son goût, pour ensuite se frayer un chemin dans son corps et exploser dans sa poitrine en un déchirement de culpabilité de causer autant de terreur à une personne innocente. Il suffisait qu’il se montre, et peut-être qu’elle le laisserait s’expliquer, que tout ça pourrait se régler pacifiquement, par des mots, sans qu’il y ait besoin de se mettre dans tous ses états… non ! Non, non, et non, il avait déjà pu voir ce que sa présence monstrueuse donnait quand elle était exposée à des regards humains, et il était hors de question qu’une chose pareille arrive alors que l’humaine en question était si impressionnable : quels traumatismes aurait-elle pu retirer de la vision d’un autre aussi formidable* que lui ? Il ne fallait surtout pas qu’il ait la faiblesse de…

« Ré ... répondez ! »

Aaargh ! Pourquoi ? Pourquoi avait-il l’impression que cette voix était un couteau qui remuait profondément dans la plaie que la culpabilité avait creusé dans sa poitrine ? Pour réprimer un brusque mouvement impulsif, Khral se mordit la lèvre, perçant la chair tendre d’un petit trou qui traça une rigole de sans jusque dans sa gorge, et ramena ses points devant lui qu’il serra fort, expirant profondément pour mettre de l’ordre dans ses idées.
Bon.
Il allait clarifier sa présence, mais cela ne voudrait pas dire qu’il jaillirait de derrière son abri comme un diable de sa boîte, sinon c’était l’arrêt cardiaque assuré pour cette jeune fille qui avait déjà son compte d’émotions pour la nuit. Résolu à suivre cette fois-ci la conduite la plus prudente possible, il déglutit sa salive à la saveur cuivrée de sang, et prit la parole de la voix la moins rauque et le plus tranquille possible qu’il le pouvait :

« Je suis là. » Dit-il assez fort pour que sa position ne fît plus aucun doute. « Je vous assure que je ne vous veux aucun mal mais… mon apparence est très effrayante. Je suis un homme-loup et il vaudrait peut-être mieux que vous ne me voyiez pas, sinon je vais vous faire peur. »

Malgré toute l’assurance et la rationalité qu’il avait tâché de mettre dans ses propos, il n’avait pu empêcher ses paroles d’être empreintes d’un peu glorieux chevrotement qui mettait à découvert la considérable timidité que l’homme-loup possédait tout autant que l’humain qu’il avait été. De plus, cette désagréable petite voix cynique que chacun de nous connaît sous le nom de Conscience grognait à ses oreilles :

(Tu lui fais déjà une peur de tous les diables, crétin. Comment veux-tu que ce soit pire ?)

*(NdA : Au sens de « qui est de nature à inspirer une très grande crainte. »)
Dites, en me voyant, que voyez-vous ?                             En vérité, je suis partagé
Est-ce un monstre, un cauchemar, un loup fou ?                  Entre Khral, ce fougueux loup emporté
Est-ce un fort centaure qui brame et mord ?                       Et Saïl ce timide humain gêné,
Est-ce une bête de poils au coeur d'or ?                            Mais ça, jamais mal intentionné !
Est-ce Elephant Man qui crie, mis à mal :                          Certes, je grogne, je bondis je rue,
« Non, je ne suis pas un animal ! » ?                               Mais jamais je ne griffe ni ne tue.
                                                                               Aussi, approchez donc, n'ayez pas peur.
                                                                               C'est promis, je vous recevrai sans heurt.



Cyanne

Créature

Re : Les landes (PV)

Réponse 4 lundi 06 avril 2009, 00:17:12

Oooh c'etait gentil ça ...

La jeune fille recula un peu, emettant un hocquet en entendant la reponse de " la voix mysterieuse ". Elle l'avait nommée ainsi, etant incapable de lui donner un veritable nom. Mais maintenant, elle savait qui était derriére elle, qui avait cette voix, qui avait prononcé ce nom. Un homme loup ... Elle remua sa bouche comme un chaton, tentant de savoir quoi faire. Partir en beuglant à l'aide ? Tomber en syncope ? Elle triture nerveusement ses doigts, regardant le sol. Il n'avait pas l'air d'être un monstre sanguinaire et violent, sinon ses entrailles seraient déjà étalées un peu partout sur la terre autour d'elle. Elle eut un frisson à cette pensée, un frisson si fort qu'elle avait l'impression que toute la terre tremblait en même temps qu'elle. Elle remua de nouveau sa bouche, et se glissa vers l'homme loup en silence, la curiosité l'emportant sur la peur. Non pas qu'elle faisait confiance à cet homme loup tapi derriére son rocher, mais elle sentait que son instinct était là pour la guider, comme toujours.

Elle arriva donc face à ce rocher, derriére lequel il était, et s'appuya sur le rocher, afin de se mettre dos à lui.

- Homme loup ? Je suis une ex-femme poisson, dit elle d'une voix qu'elle voulait sûre d'elle, mais qui tremblotait.

Elle coupa un morceau de sa plaque de chocolat, levant son bras pour lui tendre ce delicieux morceau. Un cadeau peut-on dire. Sans un mot, de toute façon quoi dire ? Elle inspira profondément.

- Je ne pense pas que vous êtes sanguinaire, avança t'elle.

C'est vivre et cesser de vivre qui sont des solutions imaginaires. L'existence est ailleurs.




Saïl Ursoë

Créature

Re : Les landes (PV)

Réponse 5 lundi 06 avril 2009, 00:57:45

Ce n’est pas seulement gentil : c’est la vérité !

Se tordant fiévreusement ses mains sous l’effet de la nervosité dans le crissement qu’émettaient ses griffes les unes contre les autres, Khral attendait la réponse avec le même sentiment d’attente insupportable que pourrait ressentir un jeune homme venant frapper à la porte de sa douce pour leur premier rendez-vous. Il n’était pas particulièrement jeune, cette inconnue n’était en aucun cas sa petite amie, et il n’y avait pas de porte à des kilomètres à la ronde, mais l’analogie n’avait pas pu s’empêcher de s’imposer directement à son cerveau troublé par la situation qu’il vivait.
Un moment, l’absence de tout bruit hormis la respiration haletante de la jeunette lui fit sérieusement envisager de sortir tout de même de son trou pour vérifier qu’il ne lui arrivait rien de grave, mais il conclut qu’il valait mieux qu’il conserve son immobilité lorsque le pas léger de l’humaine se rapprocha de sa position. Ne pas savoir exactement ce qu’elle pouvait faire lui était très désagréable, et il aurait voulu risquer de darder ses yeux hors de sa cachette, mais préféra rester sagement à sa place en attendant une occasion plus propice pour se révéler au grand jour –ou plutôt à la grande nuit- ; le temps au moins que sa voisine puisse reprendre ses esprits avant de lui infliger de nouvelles causes d’affolement. Il était déjà assez impressionnant qu’elle réagisse avec un tel sang froid : il n’était pas besoin de pousser le bouchon trop loin.

Sa réponse fit se remuer son esprit scientifique toujours à l’affût pour analyser de nouvelles choses, celui-ci se jetant à bras raccourci sur le phénomène qu’elle revendiquait pour en examiner les tenants et les aboutissants : était-il possible que son cas fût le même que celui de Saïl, et qu’elle eût pu trouvé un remède à ce qu’il avait lui-même appelé le Terranis ?! L’espoir était fou, et d’autant plus injustifié qu’avec un âge aussi peu avancé que le sien, il était impossible qu’elle eût pu emmagasiner les connaissances nécessaires à une pareille expertise... à moins qu’elle fut un génie particulièrement intelligent. Non, même dans ce cas, il aurait fallu qu’elle vienne de la Terre, ce qui rendait les probabilités tout simplement négligeables. Le plus probable était un de ces phénomènes magiques dont Terra avait le secret… cela donnait naissance à tant de questions pour savoir comment il aurait pu s’acheminer vers un processus pareil !
Mais son attention fut bien vite accaparée par un faible claquement qui retentit dans le silence nocturne, bruit accompagné d’une recrudescence de la senteur de chocolat qui lui fit chavirer les papilles gustatives à l’idée de manger de cette succulente confiserie. Levant les yeux, il s’aperçut avec ébahissement qu’un morceau de cette denrée rare avait été brandi par l’adolescente et semblait briller au clair de lune naissant comme une manne céleste. Contrairement à ce que son impulsion première lui dicta, il ne bondit pas dessus pour s’en emparer, mais réagit tout de même avec une impulsivité qu’il regretta quelque peu, chipant le petit bout marron sombre avec une rapidité qu’un chat affamé n’aurait pas renié, pour ensuite le laisser tomber avec délectation sur sa longue langue, refermant ensuite ses mâchoires pour laisser cette pièce de sucrerie fondre dans sa bouche et libérer les saveurs qu’elle contenait, et si Khral, qui penchait plus pour la viande, ne fut que peu emballé par le résultat, Saïl eut le cœur en fête à sentir les subtiles touches de menthe accompagner la puissance du cacao raffiné, sentant ses yeux s’humidifier de larmes de joie et de reconnaissance alors que son palet se gorgeait de la saveur qui lui était offerte.

« Ca faisait tellement longtemps… plus d’un an que je n’en avais pas mangé. Merci, vous ne pouvez pas savoir le bien que ça fait. » Soupira-t-il d’une voix qui tenait plus de l’humain que du loup.

Cependant, il reprit un sérieux méditatif lorsque la donzelle prononça des mots qui lui réchauffèrent le cœur encore plus que le chocolat : jamais personne ne lui avait dit quelque chose de pareil…et pourtant c’était vrai ! Bien sûr, il abattait sans remord des animaux pour se nourrir, mais hormis cela, il n’avait jamais tué un être pensant, se contentant dans le pire des cas d’assommer pour se défendre. Il se l’était toujours répété, mais se l’entendre dire à haute et intelligible voix était pour lui d’un immense réconfort.

« Vous avez raison. » Répondit-il d’une voix qui, pour être dénuée de toute hésitation, n’en était pas moins émue.

Après quelques longues secondes de silence, jugeant qu’il se devait de favoriser à son tour leur rapprochement mutuel avant que le Déluge n’arrive, il se redressa et passa un de ses longs et larges bras par-dessus l’obstacle de pierre, prenant soin de fermer son poing pour être sûr de ne pas blesser sa bienfaitrice de ses griffes acérées. Au passage, il frôla très légèrement la chevelure de sa rencontre, contact qui provoqua chez lui un frisson étrange à sentir quelque chose d’aussi supérieurement doux par rapport à la rudesse ordinaire des Contrée du chaos.
Ayant toutefois la décence de ne pas interrompre son mouvement, il poursuivit et, quand il estima qu’il était à bonne hauteur, déplia sa large main en une poignée tendue, accompagnant le geste de la parole d’un :

« Je m’appelle Khral. »
« Modifié: lundi 06 avril 2009, 01:13:29 par Saïl Ursoë »
Dites, en me voyant, que voyez-vous ?                             En vérité, je suis partagé
Est-ce un monstre, un cauchemar, un loup fou ?                  Entre Khral, ce fougueux loup emporté
Est-ce un fort centaure qui brame et mord ?                       Et Saïl ce timide humain gêné,
Est-ce une bête de poils au coeur d'or ?                            Mais ça, jamais mal intentionné !
Est-ce Elephant Man qui crie, mis à mal :                          Certes, je grogne, je bondis je rue,
« Non, je ne suis pas un animal ! » ?                               Mais jamais je ne griffe ni ne tue.
                                                                               Aussi, approchez donc, n'ayez pas peur.
                                                                               C'est promis, je vous recevrai sans heurt.



Cyanne

Créature

Re : Les landes (PV)

Réponse 6 vendredi 10 avril 2009, 19:21:24

Cyanne était heureuse d'avoir pu faire le bien autour d'elle. Dans son bar, elle faisait le bien d'une toute autre façon - alcool, cigarette, femmes - et cela lui donnait une satisfaction personelle. Mais alors à cet instant, quand elle sentit la confiance s'installer, quand elle sentit qu'il avait apprécié ses paroles et son " présent " nutritif, elle fut remplie d'une enorme satisfaction qui lui donnait envie de sauter de joie. Elle parlait peu aux inconnus, même à ceux qui tentent de lier conversation avec vous le vendredi soir dans un train bondé ( je connais ça TT' ) , mais là se sentait capable de lier conversation. Avec moins de facilité que prévu, mais elle s'en sentait tout à fait capable. Elle ne regrettait pas d'être rester à admirer le coucher de soleil seule dans son bureau, à dessiner une éniéme tenue pour une de ses strip teaseuses, avec un café brûlant et du chocolat. Non, ici, le chocolat avait un goût particulier, un gôut qui vous donne envie de le savourer , de l'adorer, de sourire pour rien en frissonnant. Voilà le plaisir que lui procurait ce delicieux morceau de chocolat en cet instant précis.

Elle glissa un morceau de chocolat dans sa main, et attrapa la main de Khral - puisqu'il semblait se nommer ainsi -, deposant le morceau dans le poing de l'inconnu. Elle enchaina de sa voix de gamine fantaisiste :


- Je me nomme ... Cyanne. Je viens du peuple de l'eau.

Elle remua énergiquement et joyeusement pendant une poignée de secondes la main de Khral, souriante, n'osant pas trop bouger pour le brusquer. Elle bougea tout de même afin de mieux s'installer contre le rocher. Elle jeta dans sa bouche un autre carré de chocolat, sentant la douce lune envoyer balader le soleil pour plonger la lande dans un paysage calme et sombre. Elle avait l'impression de sentir contre elle le souffle chaud de la nuit.

- Un an que vous n'avez pas mangé de chocolat ? Il faut rattraper ça !

Elle lui tendit la plaque entiére - ou tout du moins ce qu'il en restait - avec une légére douceur brusque.



C'est vivre et cesser de vivre qui sont des solutions imaginaires. L'existence est ailleurs.




Saïl Ursoë

Créature

Re : Les landes (PV)

Réponse 7 samedi 11 avril 2009, 00:37:01

(Les types bizarres du métro ou du train ? En effet, je vois de quoi tu parles !)

Ne pouvant distinguer ce qui se passait de l’autre côté du semblant de mur rocheux qui les séparait lui et la jeune inconnue, Khral s’interrogea un moment sur ce qu’elle pouvait avoir déposé dans sa main. Il n’avait pas connu de contact aussi dépourvu de violence ou de précipitation depuis longtemps, et la devinette qui se posait à lui rendant la situation encore plus précieuse pour lui, même si la sensation de quelque chose de légèrement fondant sur ses doigts tièdes lui fit déduire bien vite qu’il s’agissait là d’un autre carré de chocolat, ce qui lui aurait fait très vite ramener sa patte avec cette précieuse proie au bout si celle qui se présentait en ce moment même sous le nom de Cyanne ne s’était pas accrochée à sa pogne pour la secouer avec entrain et chaleur, qualificatif qui pouvait paraître paradoxal étant donné le léger froid qui transparaissait par ses extrémités digitales, mais qui prenait tout son sens quand on sentait l’énergie si agréablement communicative qui se dégageait d’elle.
Tout en appréciant à sa juste valeur –qui se voyait démultipliée par la solitude dans laquelle la vie de l’homme-loup s’était passée jusqu’à maintenant- ce contact humain dans tout ce qu’il avait de cordialement généreux, l’esprit scientifique de Saïl s’interrogeait sur cette appellation de « peuple de l’eau » : d’aussi loin que pussent remonter les connaissances du prodige, un tel patronyme se rapportait bien évidemment invariablement à des histoires d’ondins, sirènes et autres hommes-poissons. Rien de plus normal pour une ex-sirène, mais le fait qu’un être réputé purement fictionnel se tînt à portée de main de lui avait quelque chose d’irréellement exaltant ; une exaltation qui était à la fois tempérée et avivée par le fait qu’il était lui-même devenu une créature de légende par sa transformation. Cela faisait qu’il ressentait une étrange communion qui avait quelque chose de mystique et de pourtant évident : chacun, en sentant l’autre, semblait lui dire inconsciemment « Nous savons ce que nous avons été et ce que nous sommes désormais ! », et cette fraternité intangible et pourtant bien présente aidait Khral à se comporter moins comme s’il marchait sur des œufs et plus en qualité d’être humain.

Bien entendu, pour autant, il n’en était pas moins une véritable pelote de nerfs tant il avait, à juste titre, la sensation de quelque chose d’une rareté incroyable, d’une opportunité de se lier ne fut-ce que pour un moment avec quelqu’un qui daignait l’approcher, l’écouter, lui faire part d’une véritable attention plutôt que de le considérer comme une bête sauvage à repousser à la fourche et à la torche. Il s’en sentait véritablement pénétré d’un mélange de joie sincère et de reconnaissance profonde teinté d’un relent persistant d’incrédulité tant il s’attendait presque à ce que tout ceci ne fût qu’une illusion ; quelque vision induite par une vie en ermite trop prolongée qui l’aurait poussé jusqu’aux abords des abîmes d’une déplorable folie hallucinatoire, ou par un sortilège tissé des mains d’un cruel pratiquant de cette magie propre à Terra qu’il ne comprenait encore que bien trop imparfaitement à son goût.
Mais les faits détrompaient de telles craintes : là, au creux de sa propre paume se trouvait celle de Cyanne, bel et bien tangible, aussi réelle que l’air qu’il respirait ou que le sol sur lequel il était assis. Cette certitude s’accroissait au fur et à mesure des secondes pendant lesquelles cette poignée de main se prolongeait, galvanisant les espoirs de Saïl mieux que n’avait su le faire sa résolution, son optimisme et son obstination d’une ténacité pourtant considérable.

Lorsque la seconde réplique enjouée de la pétillante humaine vint trancher gaiement pour une seconde fois dans le silence nocturne religieux dans lequel les pensées du loup-garou l’avaient plongé, et qu’il sentit le poids si léger et pourtant si lourd de sens de ce qui était sans nul doute ce que l’adolescente prétendait être, il demeura quelques bonnes secondes interdit, incapable de se rendre véritablement compte de l’offrande qui lui était faite en dépit du caractère indéniable des faits. Sans pouvoir répondre, la mâchoire à demi décrochée en une attitude d’ébahissement un peu béat, il ramena son bras à lui aussi vite qu’il le put sans faire tomber son précieux cadeau, exposant cette surface noire d’allure carrelée aux rayons lunaires qui rendaient cette merveille de confiserie encore plus alléchante dans sa  simplicité. Evidemment, pour n’importe quel humain, cela ne représentait sans doute qu’un petit plaisir à trois sous, mais pour Saïl que ses mois passés sous forme d’un loup-garou n’avaient pas départi d’un certain penchant un peu coupable pour la bonne chère, cette plaquette représentait un véritable trésor, une concentration puissante de saveurs et d’arômes, dont il ressentait la possession comme celle d’une technologie apportée à une peuplade mal dégrossie.
Comme on pourra aisément le concevoir, sa première envie fut d’engloutir tout cela d’un seul tenant, accès de gourmandise que sa large gueule rendait très largement possible, mais il se retint avant d’avoir commis l’irréparable, ancrant héroïquement en son âme la résolution de ne s’accorder un carré de cette succulente substance que d’une manière quotidienne soutenue de manière à la faire durer le plus longtemps possible.

Quand il en eut fini avec ce cruel dilemme, il en revint bien vite à celle qui lui avait fait don d’un tel réconfort, et ressentit aussitôt un sentiment de culpabilité de ne rien avoir à lui offrir à proprement parler qui pût la rembourser convenablement… et pourtant, quelqu’un de fort et d’intelligent comme lui devait bien pouvoir trouver quelque chose qui pourrait faire l’affaire pour la rétribuer dûment d’une telle attention, d’une telle gentillesse  et d’une telle générosité ! Jamais personne n’avait été aussi bon envers lui –même dans sa vie d’humain il doutait qu’il eût connu un tel moment de charité-, et pour cette raison, il se devait de se tenir prêt à remuer ciel et terre pour ne plus être débiteur.
Toussotant un peu pour se donner une contenance en attendant de trouver quelque chose à dire, il finit par déclarer avec solennité :

« Cyanne… merci beaucoup. Ce que vous venez de faire compte beaucoup pour moi et… si je peux faire quoi que ce soit pour vous, dites-le moi et je ferai tout ce que je peux pour vous satisfaire. N’importe quoi. »

Malgré leur emphase, ces paroles avaient été pesées avec clarté d’esprit, et quel que fût le service qu’elle pourrait lui demander, il resterait fidèle à sa promesse : costaud comme il l’était, l’effort ne lui faisait pas peur, et rendre service lui apportait un plaisir accompagné de la satisfaction de savoir que même sous une forme assimilable à celle d’un monstre de film d’horreur, il restait capable de donner et d’apporter sans réserve autant de bonheur qu’il le pouvait.
Dites, en me voyant, que voyez-vous ?                             En vérité, je suis partagé
Est-ce un monstre, un cauchemar, un loup fou ?                  Entre Khral, ce fougueux loup emporté
Est-ce un fort centaure qui brame et mord ?                       Et Saïl ce timide humain gêné,
Est-ce une bête de poils au coeur d'or ?                            Mais ça, jamais mal intentionné !
Est-ce Elephant Man qui crie, mis à mal :                          Certes, je grogne, je bondis je rue,
« Non, je ne suis pas un animal ! » ?                               Mais jamais je ne griffe ni ne tue.
                                                                               Aussi, approchez donc, n'ayez pas peur.
                                                                               C'est promis, je vous recevrai sans heurt.



Cyanne

Créature

Re : Les landes (PV)

Réponse 8 samedi 11 avril 2009, 12:31:42

( j'le prends tout les lundis et vendredi pour aller à Roubaix - trés rassurant cette ville ;D - et je t'avoue que les gens sont souvent d'une humeur effroyable )

Cyanne eut un petit sourire. Jamais elle n'aurait pû songer que ce morceau de chocolat puisse représenter aux yeux de Krahl un présent aussi précieux ! Généralement, les personnes avaient un sourire, un remerciement bref , juste heureux de ne pas avoir à payer cette confiserie délicieuse et de pouvoir profiter de la monnaie de l'autre. Mais pour lui, on aurait dit qu'elle venait de lui donner un rayon de soleil en pleine obscurité, un diamant ou autre chose précieuse qui vous laisse béhat d'admiration. L'inconnu dissimulé derriére la pierre atisait la curiosité de la jeune ex-siréne, qui tentait de s'imaginer le visage , le physique de cette etrange personne. Elle ne prêtait plus attention au paysage lunaire, elle qui à la base était venue admirer cela, préférant se concentrer sur sa " rencontre " , préférant songer à Krahl. Elle ne pouvait pas partir avec un " je reviendrais " ou autre phrase qu'elle regretterait d'avoir dite une fois la porte de sa maison refermée, quand elle sentirait cette envie de revenir sur ses pas. Non, elle voulait profiter de ce petit instant qu'elle jugeait amusant et adorable.


- Un service ? Je ne saurais quoi répondre à ceci ...

Elle resta un instant interdite, puis perplexe, cherchant une idée, quelque chose à lui demander.

- Je ne suis pas du genre à offrir pour qu'on me donne, Krahl. J'offre pour offrir, voilà tout. Ne vous sentez pas forcé de me donner redevance. Dit elle d'un ton doux.

Elle secoua ses longes couettes blondes, le tissu froid de sa robe se frottant à sa peau. La nuit serait fraiche, et sa tenue ne l'aiderait qu'a avoir une pneumonie ou un rhume le lendemain. Un chaperon rouge et une robe noire courte ... quelle idée. Elle aurait dû miser sur une tenue plus chaude, au moins mettre des collants moins fins ! Elle se frappa le front. Son esprit s'égarait encore une fois un peu trop loin, elle se reperdait dans le labyrinthe de ses pensées. Elle toussota, pour briser une nouveau silence qui étendait un peu trop ses ailes autour d'eux, ne voulant pas que la gêne ou la timidité ne s'empare de ce moment. Mais elle ne savait pas trop quoi dire ...

C'est vivre et cesser de vivre qui sont des solutions imaginaires. L'existence est ailleurs.




Saïl Ursoë

Créature

Re : Les landes (PV)

Réponse 9 dimanche 12 avril 2009, 20:14:19

(Pour ma part, mes allées et venues bénéficient d’une ambiance généralement plus tranquille… mais ça n’exclut pas la possibilité du type qui se met à brailler contre Dieu sait qui ou de celui qui sent assez fort pour tuer un homme bien portant.)

Saïl ne s’était pas attendu à ce que ses offres de services fussent refusées d’une telle manière, mais il ne s’en offusqua pas le moins du monde, même si une agaçante pointe de déception se fit sentir à cette assurance renouvelée qu’il ne pourrait sans doute pas exprimer dûment sa reconnaissance envers ce véritable angelot venu de loin. De toute manière, même devant le refus le plus cinglant, il se serait contenté de se rétracter avec moult excuses du haut de sa timidité, mais celui de Cyanne, que l’on aurait difficilement pu faire plus doux et plus attentionné, fit redoubler la considération de l’homme-loup au grand cœur envers elle, et sa résolution de lui rendre la monnaie de sa pièce n’en trouva que plus de détermination, les rouages de son appareil intellectuel redoublant d’efforts pour élire un bon moyen qui ne le ferait pas être un ingrat goujat.
De plus, comme tout lecteur suffisamment éveillé et instruit des choses de ce monde l’aura deviné, la bienveillance de notre ami n’était pas uniquement motivée par un sentiment d’obligatoire rétribution, mais par des sentiments naissants d’affection tout ce qu’il y avait de plus réels : tout comme l’aménité d’une personne qui ne fait pourtant que vous aider à vous relever ou vous tenir la porte peut vous frapper au point que vous voudriez prolonger cette rencontre le plus longtemps possible, Khral sentait qu’il était tombé sur quelqu’un à l’âme suffisamment pénétrée de bonté pour pouvoir le laisser l’approcher sans se mettre à pousser les hauts cris et à le repousser comme une vilaine chose.

Il n’y croyait pas trop, et trouvait qu’il se faisait probablement des illusions à penser qu’un loup-garou pourrait se voir accorder de manière prolongée l’insigne privilège de la compagnie d’un être aussi merveilleux qu’une sirène –si ex-sirène fut-elle-, mais la solitude et l’envie d’avoir quelqu’un avec qui finalement communiquer le rendaient plus entreprenant qu’à l’habitude, son besoin de chaleur humaine perçant à travers son cocon d’inaptitude sociale. Bien entendu, ses instincts animaux n’étaient pas non plus indifférents à la beauté qu’il avait perçue chez la donzelle, mais de ce côté-là, le savant respectueux du beau sexe et perceptiblement romantique montrait ses dents devant le loup dont les désirs étaient pour le moins plus prosaïques, envoyant paître de toute son énergie morale les pulsions qu’il faisait naître en lui et par lesquelles il se refusait énergiquement à se laisser guider sans malheureusement pouvoir les désavouer. C’est que, comme chez tout homme, la testostérone courait bel et bien dans son corps et lui donnait certains penchants…

(Qu’est-ce que tu attends ? Prends la ! Possède la sous la lumière de la lune comme tout bon loup le ferait !) Semblait lui dicter sa part animale comme une tentante mélopée hululée à même ses oreilles.

Cette voix n’avait rien à voir avec un dédoublement de personnalité ; c’était tout simplement la manifestation des appétits presque bestiaux de son bas corporel qui se faisaient entendre d’autant plus vivement après tant de solitude, mais pour ne pas venir d’une réelle volonté qui se heurterait à celle de Saïl, elle n’en conservait pas moins une espèce de caractère impérieux dérangeant.
Entendre le froufrou des vêtements de sa connaissance lui ramena les idées à des considérations plus confortablement pratiques, car le froissement indiquait à ses oreilles à l’acuité fort élevée que le tissu qui le provoquait était fort mince, et par conséquent bien peu adapté aux nuits le plus souvent cruellement froides de cet endroit peu accueillant qu’étaient les Contrées du chaos. De surcroît, élément qui lui était sorti de l’esprit en raison du moment si fragilement idyllique qu’il vivait, la nuit était désormais tombée, et ne ferait qu’aller en s’épaississant au fur et à mesure que les minutes s’écouleraient. Pour le moment, l’ambiance nocturne étant encore toute récente et la présence du massif être qu’était Khral étant suffisamment imposante pour calmer les velléités des créatures les moins entreprenantes, ils étaient lui et Cyanne dans une relative sécurité, mais plus le temps passerait, et moins les indigènes peu recommandables de ces régions laisseraient leur comportement être dicté par la prudence : ils finiraient par sortir de leurs cachettes pour s’essayer à la chasse, et cette ravissante demoiselle leur ferait une proie de choix. Evidemment, son protecteur pulvériserait quiconque aurait l’audace d’approcher, mais il était loin d’être improbable qu’un accident pût arriver, aussi devenait-il de plus en plus urgent de se laisser aller à une retraite en bonne et due forme.

Décidé à plier bagage (façon de parler), Saïl se mit debout d’une simple poussée sur ses jambes de colosse, et prit une grande inspiration nasale pour s’assurer de l’absence d’éventuels prédateurs, sa haute stature semblant à elle seule un défi lancé au monde d’oser approcher ce petit être qui lui était cher.
Résultat de son passage au crible par l'odorat , R.A.S, mais ça ne voulait pas dire que ça durerait : le plus sage était de profiter de cette aubaine pour filer en vitesse et gagner des horizons plus cléments. Affermi dans cette résolution, il contourna le rocher qui le séparait de l’adolescente, et lui dicta, lui présentant son dos à l’abondante crinière qui ferait une prise idéale :

« Ne traînons plus ici. Accrochez vous, je vous emmène chez moi ; vous y serez en sécurité. »

Ce ne fut qu’après avoir prononcé ces paroles qu’il se rendit compte de ce qu’il venait de faire : il s’était montré à elle dans toute la redoutable réalité de son apparence, et même sous une lumière simplement nocturne, il restait facilement discernable. De surcroît, même si le ton qu’il avait employé était tout ce qu’il y avait de plus professionnellement intentionné, il se doutait bien qu’il pouvait paraître durement impérieux, et ainsi instiller la peur chez celle qu’il  voulait au contraire préserver de pareilles émotions.
 
« C’est que… le coin est dangereux et il vaudrait mieux que vous soyez à l’abri… je dis ça sans… sans arrière-pensée vous savez. » Se mit-il soudain à bredouiller d’un air d’excuse, perdant en quelques secondes à peine la belle assurance qu’il avait eue.

Il finit par s’arrêter et se contenta de pester entre ses dents pour sa maladresse criante, se disant que ses balbutiements ne devaient pas avoir grand-chose de convainquant, et que de toute façon, les dés étaient jetés : soit Cyanne ferait preuve d’une admirable et incroyable confiance et obtempèrerait, soit elle se méfierait de cette espèce de monstre qui voulait la mener jusqu’à sa tanière… et les choses deviendraient méchamment compliquées.

(Idiot)
Se fustigea-t-il pour la deuxième fois de la soirée.
« Modifié: lundi 13 avril 2009, 02:07:44 par Saïl Ursoë »
Dites, en me voyant, que voyez-vous ?                             En vérité, je suis partagé
Est-ce un monstre, un cauchemar, un loup fou ?                  Entre Khral, ce fougueux loup emporté
Est-ce un fort centaure qui brame et mord ?                       Et Saïl ce timide humain gêné,
Est-ce une bête de poils au coeur d'or ?                            Mais ça, jamais mal intentionné !
Est-ce Elephant Man qui crie, mis à mal :                          Certes, je grogne, je bondis je rue,
« Non, je ne suis pas un animal ! » ?                               Mais jamais je ne griffe ni ne tue.
                                                                               Aussi, approchez donc, n'ayez pas peur.
                                                                               C'est promis, je vous recevrai sans heurt.



Cyanne

Créature

Re : Les landes (PV)

Réponse 10 dimanche 12 avril 2009, 21:27:48

( Pas de bol, je me retrouve avec une flopée de gens qui ont soient les écouteurs hurlant, soit des yeux de tueurs, soient une humeur trés chatouilleuse )

Cyanne avait effectivement froid. Ce froid violent et mordant qui s'obstine à vous faire grelotter, qui cesse pour vous faire espérer, et qui reprend finalement encore plus violemment, cassant tout vos espoirs d'un jour avoir chaud. Ce froid qui, dans l'eau, était inévitable mais rarement violent - sauf lors de voyages dans les mers froides - et qui lui donnait généralement une envie folle de nager pour se réchauffer, de faire la conne, de danser et papoter derriére un immense rocher enfoui sous l'eau, afin de se protéger des courants malsains et gelés. Elle se souvenait de cet immense rocher qu'elle nommait son " idylle ", où elle se cachait avec celui qui détenait son coeur entre ses mains, où elle venait pleurer en cas de chagrins quelconque, où elle terminait ses soirées pour vomir ou ricaner des différentes "tenues" arborées par ceux et celles qu'elle détestait.

Cyanne avait donc froid, mais pas peur. Non, si son epiderme s'était hérissée, ce n'était pas par peur d'avoir vu la masse imposante de Krahl, et d'avoir deviné son visage qu'elle avait tentée de s'imaginer. Elle avait ouvert de grands yeux étonnés et brillants sous la lune, des yeux curieux de rencontrer ceux de son mystérieux amis du soir. Elle s'était donc levée, appuyée sur le rocher, de toute sa petite taille, ses cheveux blonds bougeant à chaque mouvements, tels des tentacules, et s'était stoppée en le sentant mal à l'aise. Que fallait-il faire ? Elle avait un soupçon de crainte en elle - l'instinct de survie, diront certains - mélangés à une ridicule peur minime. Elle avait confiance en lui, mais savait trés bien les instinct des loups et des hommes. Elle remit son capuchon sur sa tête, cachant son visage fin et qui exprimait un certain malaise et une culpabilité d'avoir peur d'une être qui semblait si doux. Elle eut un léger sourire qu'elle voulut rassurant et chaleureux, ce genre de sourire que vous adressez à quelqu'un qui vient de tomber et que vous aidez à relever, et passa sa main le long du dos du loup, comme pour "tâter le terrain" ( sans arriéres pensées !). Elle se hissa finalement à l'aide de sa force de jeune serveuse qui ne portait jusque là que des verres sur le dos de Krahl, attrapant quelques points d'accroche en espérant ne  pas lui faire de mal, et calant ses jambes autour de la taille de l'homme loup pour ne pas glisser, avec une légére naïveté et une maladresse normale.


- Et bien ... " Je vous suis ", dit elle en riant quelque peu. Je vous fais confiance, et j'espére ne pas le vautrer durant le " voyage".

C'est vivre et cesser de vivre qui sont des solutions imaginaires. L'existence est ailleurs.




Saïl Ursoë

Créature

Re : Les landes (PV)

Réponse 11 lundi 13 avril 2009, 01:39:15

(Ah, ça, ceux qui font profiter de leur musique à tout le monde, même ceux qui n’en ont pas envie, on les rencontre partout ! Mais les autres… j’avoue, on dirait que tu n’as pas de chance !)

Ne sachant que faire maintenant que sa proposition avait été lancée on ne pouvait plus clairement, Khral se tenait pour ainsi dire sans bouger d’un pouce, les seuls mouvements que laissait voir son physique gigantique étant ceux de ses longs poils que la fraîche brise nocturne agitait comme ceux d’un invincible destrier fantastique prêt à porter son cavalier jusqu’aux confins de la Terre, comparaison qui s’accordait plutôt bien à la situation présente, car mis à part que le cavalier était une cavalière et que la Terre était Terra, l’analogie pouvait se faire assez exactement tant l’homme-loup était assez massif pour servir de monture à au moins trois personnes de la taille de Cyanne : à moins que celle-ci eût du plomb coulant dans les veines, la porter ne ferait pour littéralement différence.
Pourtant, ce ne fut pas ce faible poids qui empêcha son corps de se hérisser instinctivement lorsque les petites mains froides se posèrent contre son ample croupe : à éprouver la poigne si fragile et pourtant si tenace de l’adolescente, son sang se mit à affluer avec une précipitation qui faisait écho à l’émoi qu’il n’avait pas prévu, ressentant en ce moment même l’envie subite de se retourner pour laisser libre cours à ses affects et la serrer dans ses bras et lui caresser les cheveux et lui embrasser le front et…et…et…

(Ca suffit ! Tu es trop jeune pour te conduire comme un vieil imbécile alors tu ferais mieux de te calmer au lieu de te conduire comme tel !)


Holà subit qui l’empêcha de pousser ses fantasmes jusqu’à un point inquiétant, mais pour autant, ceux-ci conservèrent une latence préoccupante : il se sentait comme un homme laissé longtemps prisonnier d’un gouffre, privé de la lumière du soleil, et qui verrait un beau jour une fine corde lui être tendue, tenté alors de s’élancer sur le champ pour s’en saisir et se hisser sans tarder jusqu’à la surface, mais devant toutefois s’imposer une cruelle modération pour éviter que par la faute de sa précipitation l’objet de son salut ne se retrouvât brisé.
Et pendant ce temps, la petite gobeline escaladait à la force de ses bras et de ses jambes la montagne de muscles et de poils, avec une maladresse qui n’excluait nullement une indéniable vivacité pas plus qu’une prévenance qui ne manqua pas de soulever chez l’escaladé une autre montée de reconnaissance qui ne fut cette fois-ci pas dénué d’une très légère condescendance provenant de son orgueil naturel : il n’existait à sa connaissance pas de créature plus puissante ou plus résistante que lui, alors comment aurait-elle pu lui causer le moindre mal, intentionnellement ou non ? C’est que, en tant que savant autant qu’en tant que loup-garou, Saïl avait sa fierté, et cette fierté lui jouait parfois des tours… c’était elle qui avait entre autres été la cause de cette injection de Terranis qu’il s’était étourdiment faite et qui l’avait empêché le long de sa vie de s’entendre aussi bien qu’il l’aurait voulu avec plus d’une personne.

Mais bref, tout cela était du passé, et ce qui devait compter était le présent qui consistait, en l’occurrence, à conduire Cyanne à bon port et à veiller sur elle jusqu’à ce qu’elle fût en sécurité parmi les autres humains de cette ville qui se nommait Nexus et d’où elle provenait très probablement… à ce moment là, elle serait loin de lui, mais qu’importait ? Il n’était pas dans sa nature d’être un séquestreur ni de chercher à forcer la main des gens, et en toute circonstance il choisirait toujours l’option qui serait le plus bénéfique pour autrui.

(Après tout, c’est bien là ce qu’un scientifique est censé faire !)
Pensa-t-il non sans un élan d’une ironie presque doucereuse qu’il avait eu tout le loisir de remuer ces derniers temps en pensant à ce qu’était devenu son destin.

Baste ! Il fallait y aller comme le signalait si bien sa cavalière avec sa vivacité d’esprit enfantine si coutumière qui arracha à l’homme-loup un sourire heureusement invisible avant que celui-ci ne se mette en marche, d’abord lentement, pour éviter le choc d’une accélération trop rude à sa compagne, puis de plus en plus vite, la foulée se faisant plus rapide et plus large pour se terminer en une galopade digne d’un loup, à quatre pattes, si vite que la petite aurait certainement été projetée en arrière si la stature de son protecteur ne l’avait pas abritée du souffle de la vélocité. Il ne dit pas un mot de tout le voyage, trop concentré qu’il était à observer ce qui l’entourait en jouant de l’oreille et de la truffe pour détecter toute menace éventuelle avant qu’il ne fût trop tard tout en prenant soin de ne pas se laisser aller à des gestes trop brusques par respect pour le bien-être de la jeune fille à laquelle il tenait tant. Accru par le devoir de gardien qu’il se sentait de devoir respecter envers Cyanne, son instinct de méfiance vis-à-vis de son environnement le faisait voir des prédateurs et des charognards partout, et ainsi redoubler son allure, ses pattes griffues s’enfonçant lestement dans la terre dure à chacun de ses pas, chaque trace dans le sol telle une menace dissuasive envers ceux qui auraient l’audace de se sentir en veine.

En conclusion, soit qu’il se fût fait des idées, soit que sa présence se fût avérée suffisante pour décourager d’éventuelles velléités, la trajet se déroula sans encombre aucune, le duo atteignant après quelques bonnes minutes de cavalcade ce point de flanc de montagne auquel Saïl aurait pu se rendre les yeux bandés tant il était devenu sa maison au fil du temps. Arrivé là, il ralentit l’allure, reprenant lentement et profondément son souffle à coups d’inspirations profondes qui laissaient les traces d’une haleine chaude en des panaches de buée virevoltants. Malgré la distance parcourue et la vitesse de course, son endurance extraordinaire n’avait été qu’à peine entamée, et il avait presque envie de continuer à se dépenser par jeu, de courir et courir encore jusqu’à ne plus en pouvoir et de s’écrouler ensuite pour ronfler comme un bienheureux, mais la conscience de la petite personne juchée sur son dos était plus que suffisante pour le faire se tenir à carreau, et pour préférer annoncer de la même voix qu’un habitué des lieux qui déclarerait le terminus tout en coupant le moteur de sa voiture :

« Nous sommes arrivés. Pouvez-vous descendre que j’ouvre le passage ? »

Tels propos auraient à bon droit pu faire croire qu’il travaillait du chapeau étant donné que partout où le regard pouvait se poser, il n‘y avait que roc, terre et poussière, mais comme chacun sait, Khral était tout sauf fou, et il se trouvaient de fait à quelques pas à peine de l’entrée de sa caverne, celle-ci n’étant rendue invisible « que » par ce cher rocher d’approximativement une demi tonne qu’il laissait toujours en position de manière à ce qu’il rendît l’entrée invisible ou au moins impénétrable quand il n’était pas dans les parages pour surveiller sa tanière.
Rien qu’à se trouver à proximité de ce qui était à proprement parler le cœur de son territoire, il se sentait un peu plus détendu… en terrain connu pour ainsi dire, même si le fait d’avoir toujours Cyanne à ses côtés raidissait quelque peu son attitude. Un moment, il transposa la scène présente à celle d’un jeune homme faisant les honneurs de son logis à une conquête récente, mais dissipa bien vite cette idée incongrue de son esprit tant elle lui paraissait mal assortie au rôle qu’il se devait de conserver, sans se laisser aller à des perspectives aussi lestes : il lui fournirait gîte et couvert du mieux qu’il le pourrait, puis elle rentrerait chez elle et tout le monde serait content…rien n’aurait lieu ; la nuit se passerait aussi convenablement que possible et tout le monde serait content.
« Modifié: lundi 13 avril 2009, 02:22:48 par Saïl Ursoë »
Dites, en me voyant, que voyez-vous ?                             En vérité, je suis partagé
Est-ce un monstre, un cauchemar, un loup fou ?                  Entre Khral, ce fougueux loup emporté
Est-ce un fort centaure qui brame et mord ?                       Et Saïl ce timide humain gêné,
Est-ce une bête de poils au coeur d'or ?                            Mais ça, jamais mal intentionné !
Est-ce Elephant Man qui crie, mis à mal :                          Certes, je grogne, je bondis je rue,
« Non, je ne suis pas un animal ! » ?                               Mais jamais je ne griffe ni ne tue.
                                                                               Aussi, approchez donc, n'ayez pas peur.
                                                                               C'est promis, je vous recevrai sans heurt.



Cyanne

Créature

Re : Les landes (PV)

Réponse 12 lundi 13 avril 2009, 10:33:08

( C'est Roubaix  ;D )

Une balade assez étrange. Elle n'avait eu ni l'impression d'être sur un cheval, ou dieu sait quoi d'autres comme animal, elle avait vraiment eu une impression étrange, sans adjectifs ni comparatif. La vitesse odieuse lui avait fait un peu peur, lui refilant un hocquet maladroit, et elle avait dû fermer les yeux pour ne pas avoir la nausée. Oui, elle n'avait pas l'ivresse de la vitesse , cette jeune fille, elle avait la nausée de la vitesse. Chaque course de voitures, de bateau, ou autre transports rapides, lui avaient refilés une merveilleuse nausée qui l'avait rendue patraque pendant un bon moment. Même si elle se savait en sécurité, elle avait toujours cette peur de tomber, tout comme en escalade, quand on a peur de glisser, de mal accrocher une prise et de se vautrer sur les tapis bleus qui peuplent le sol dur et froid du gymnase. Il était sûr de lui, et elle ne connaissait pas les lieux. On lui avait parlé de monstres, cannibales et charognards pour lui faire éviter ce lieu dévastés, vieilles légendes qui s'attachaient encore à sa peau.

Enfin, elle était arrivée, et descendit toujours avec cette maladresse, dissimulant un hocquet violent qui la secouait presque entiérement. Elle se posa sur le sol en manquant de trébucher, se rattacha à Khral en souriant, et se remit sur pied, un nouveau hocquet la soulevant du sol. Ils étaient arrivés, vraiment ? Il n'y avait rien ici, et jamais elle ne s'était sentie aussi loin de la ville ! Elle eut un brusque sursaut à l'idée de s'être trompée et d'être tombée sur un charognard cannibale, mais calma ensuite cette idée. Son instinct ne l'avait jamais trompée, non non, jamais ... enfin si.  Une fois. Elle inspira un grand coup pour se calmer, ressauta sur place à cause de son hocquet.


- Hum ... je suppose que je dois dire " Joli maison", dit elle en souriant à nouveau.

C'est vivre et cesser de vivre qui sont des solutions imaginaires. L'existence est ailleurs.




Saïl Ursoë

Créature

Re : Les landes (PV)

Réponse 13 lundi 13 avril 2009, 23:38:21

(Amen :P)

Hum… de toute évidence, elle était secouée par le voyage, ce qui ne manqua pas d’embarrasser Saïl pour la maladresse dont il avait fait preuve dans sa précipitation, mais il fit taire ses remords en se disant que de toute manière, il ne pouvait pas revenir en arrière, et qu’il avait d’ailleurs eu ses raisons pour se hâter : mais valait qu’elle fût un peu patraque plutôt que blessée, car on se remet plus facilement d’une nausée que de chairs déchirées ! Il suffirait d’un peu de repos dans la quiétude de la caverne, et elle pourrait aller beaucoup mieux en très peu de temps ; il y avait juste à dégager l’entrée, ce qui serait fait en un tournemain, et qui détromperait bien vite la jeune fille qui semblait croire que cette étendue de roche plane sur laquelle ils se trouvaient était tout ce en quoi consistait l’habitation de l’homme-loup.

« Attendez avant de vous prononcer ! » Choisit-il de dire avec assurance plutôt que de la rembarrer d’un fort peu élégant « Vous me prenez pour quoi ? » en se gaussant, ce qui aurait de son avis ruiné l’image positive que Cyanne aurait éventuellement pu se faire de lui.

Ne se préparant pas davantage que par quelques roulements d’épaules, ses muscles ayant déjà été échauffés par sa course nocturne, il s’approcha de sa « porte » au pied de laquelle il s’agenouilla pour placer ses mains en coupe en dessous, et ensuite soulever cet énorme rocher sans autre manifestation d’effort qu’un faible grognement alors que dans une chute de quelques gravillons accompagnant des panaches de poussière de faible envergure, le véritable logis se révélait aux regards par le biais d’une ouverture de deux bons mètres de large et d’approximativement autant de haut. La seule lumière provenait d’une sorte de petite lucarne naturelle au « plafond », et une tranquillité d’église empreignait les lieux, mais ce qui frappait le plus était le parfum ambiant propre au loup-garou qu’il était et qui, sans pour autant être à proprement parler une odeur de fauve, imprégnait suffisamment l'air pour être plus que facilement perceptible, même par des narines humaines. Khral, pour sa part, n’avait même pas eu à s’y habituer, mais il espérait que cela n’incommoderait pas trop la visiteuse car, après tout, c’était la première fois qu’il recevait, et il ne savait donc pas comment un invité pourrait réagir.

« Entrez, vous serez bien mieux à l’intérieur. »
Dit-il sans trop se préoccuper d’un fort possible étonnement de la part de l’adolescente, pensant qu’il valait mieux lui laisser le temps de s’adapter à l’endroit par elle-même.

Et de fait, une fois la « porte » remise en place, le lieu désormais clos offrait un habitacle relativement confortable : une salle de roche naturelle d’à peu près vingt mètres carrés aux contours irréguliers, dont certains endroits avaient été plus ou moins aménagés par le propriétaire à coups de griffes. Au début, une pénombre presque angoissante envahissait les lieux, mais Saïl s’affaira -comme à son habitude- rapidement à battre le silex au-dessus d’un trou creusé dans le sol qui faisait parfaitement l’affaire pour entreposer du bois dont il conservait en permanence une réserve conséquente dans le coin le moins humide de sa caverne. Ainsi, un feu ronflant éclaira et réchauffa bien vite la grotte, permettant d’en discerner mieux les détails : jouxtant le trou à feu, un large matelas/tapis de peaux de bêtes diverses suffisamment large pour accueillir deux êtres de la taille de l’homme-loup, et maintenu dans un état de propreté auquel seul pouvait s'astreindre un scientifique habitué à une hygiène stricte ; dans le fond du local, une rivière souterraine offrant de l’eau pure dont le clapotis se faisait doucement entendre ; près de l’entrée un gros rocher plat qui faisait manifestement office de table de travail aussi bien que de dîner quand besoin était ; et surtout, élément le plus intriguant, une large bâche qui couvrait un objet de plus de trois mètres de long pour facilement deux de large, à la forme indéfinissable sous le voile informe qui le couvrait. Il s’agissait là de la jeep de Saïl, celle-là même avec laquelle il était parti il y avait quatorze mois pour ne plus pouvoir revenir, et qu’il avait donc laissée en inactivité, n’en ayant désormais plus l’usage, tout en la gardant ainsi que son contenu sous le coude pour divers usages, le véhicule restant non seulement opérationnel au cas où, mais contenant également tout un chargement de matériel de survie qui pouvait s’avérer utile –voire vital- en plus d’une occasion bien que le robuste Terranis extrême n’en eût jamais eu l’usage jusqu'à ce jour.

Cependant, le plus frappant restait les parois pierreuses, couvertes de marques de griffes qui pouvaient paraître au premier regard dénuées de sens, mais qui consistaient en réalité en toute une tapisserie d’équations, de formules et de composés moléculaires divers et variés qui appartenaient littéralement au domaine de l’occulte autant par leur complexité que par la main hâtive avec laquelle ils avaient été gravés, leur sens demeurant obscur pour probablement tout le monde hormis leur auteur même : véritable cavalcade déchaînée de raisonnement biochimique échevelé, il s’agissait là du génie scientifique de Saïl à l’état pur, qui s’exprimait dans son propre langage alambiqué et désordonné mais qui, bon gré mal gré, finissait toujours par donner des résultats ; la preuve en était de ce Terranis qu’il avait créé et dont il restait toujours quatre autres échantillons à bord de le jeep, aussi précieux que dangereux…

Mais assez divergé, et revenons-en à la situation présente : après avoir fait jaillir la lumière dans les ténèbres, il déposa la plaquette de chocolat, qu’il avait jusqu’ici gardée à proximité, sur sa « table » pour un usage futur, puis se tourna vers Cyanne tout en indiquant avec bienveillance le tapis d’un geste de la patte :

« Je vous en prie, installez vous. Désirez-vous quelque chose ? » Proposa-t-il avec une affabilité d’hôte qui contrastait avec sa nervosité des dernières minutes.

Il se trouvait que, comme il l’a été signalé précédemment, il était tout ce qu’il avait de plus chez lui, au cœur de son territoire, et se trouvait désormais beaucoup plus à son aise, et ainsi d’autant plus prêt à faire en sorte que sa protégée le fût également. Dorénavant, il pouvait assumer plus véritablement son rôle de gardien, certain qu’il était qu’ici, rien ne pourrait les atteindre, et qu’il pouvait se détendre avec l’assurance qu’aucun danger ne risquerait de se profiler.

Home sweet home…
« Modifié: mardi 14 avril 2009, 15:04:09 par Saïl Ursoë »
Dites, en me voyant, que voyez-vous ?                             En vérité, je suis partagé
Est-ce un monstre, un cauchemar, un loup fou ?                  Entre Khral, ce fougueux loup emporté
Est-ce un fort centaure qui brame et mord ?                       Et Saïl ce timide humain gêné,
Est-ce une bête de poils au coeur d'or ?                            Mais ça, jamais mal intentionné !
Est-ce Elephant Man qui crie, mis à mal :                          Certes, je grogne, je bondis je rue,
« Non, je ne suis pas un animal ! » ?                               Mais jamais je ne griffe ni ne tue.
                                                                               Aussi, approchez donc, n'ayez pas peur.
                                                                               C'est promis, je vous recevrai sans heurt.



Cyanne

Créature

Re : Les landes (PV)

Réponse 14 vendredi 17 avril 2009, 23:03:56

La jeune femme était entrée sans crainte, avec une confiance infinie en plein dans son coeur envers ce jeune inconnu dont elle ne connaissait jusque là que le nom et le physique. Elle n'avait aucune peur de lui, car tout en lui trahissait une sublime et profonde mélancolie, et pourquoi pas même une certaine timidité dans ses actes et ses paroles. Il avait peur de la brusquer, de lui faire peur ... Mais la jeune fille n'était pas dans cet état de peur, où elle tremblait de tout ses membrs : elle était emplie de curiosités, avec une envie de poser des questions, des tonnes de questions indiscrétes ou non, de connaître, de savoir, de discuter jusqu'au petit matin avec ce dénommé Khral. C'était un être qui semblait inperceptible, autant que le langage humain lorsqu'elle était arrivée, balbutiant avec difficultés des mots anodins et s'empêchant de parler à nouveau en sa langue maternelle et marine. Un vrai mystére ... La jeune fille passa sa main dans son cou , un peu gênée de se trouver en ce lieu étrange, comme une grotte. Oui, une grotte ... chez elle, les grottes étaient dangereuses, sous les falaises ou les récifs, risquant de s'écrouler, emportée par la mer houleuse. Elle pouvait toujours s'échapper, mais se souvint de cette pauvre siréne dont elle avait retrouvée le cadavre flottant au dessus de sa maison : elle s'était endormie sous une falaise qui s'était écroulée ...

Elle déglutit en se souvenant des moindres détails du cadavre déchiqueté, puis revint à ses esprits, c'est à dire Khral qui, serviable, lui proposait des services avec une douceur infinie et un vouvoiement divin. Elle eut un sourire, s'accoudant à la table, laissant ses longues méches blondes couler le long d'elle, détachant ses couettes hautes pour les laisser libres, puis fit tourner ses élastiques de cheveux entre ses doigts fins.


- Je désire ... beaucoup de choses. Qu'il n'y ait plus de guerre. Que tout le monde ouvre ses yeux. Que d'autres les ferment à jamais. Que demain soit beau et ensoleillé, et passer une nuit interessante à vos côtés, en tant qu'hôte.

Elle eut un petit sourire, à nouveau.

- Sinon, un verre d'eau m'ira trés bien !

C'est vivre et cesser de vivre qui sont des solutions imaginaires. L'existence est ailleurs.





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