( effectivement, effectivement … )
La jeune fille tourna la tête vers le lieu indiquait, les sourcils froncés. Elle s’avança sur la pointe, comme pour ne pas provoquer le réveil des lettres et chiffres inconnus à ses yeux. Elle passa sa main dans ses cheveux, tourna la tête, passa sa main sur le mur, attrapa ses longs cheveux pour les caler sur une de ses épaules, caressant le mur de plus belle. Oh non, elle ne voyait pas ce qu’il voyait. Elle ne comprenait pas bien les chiffres, mais savait qu’elle pouvait avoir la réponse. Elle se rapprocha de la table, attrapa son verre et jeta le contenu sur les inscriptions gravées. Seule l’eau pouvait l’aider, seule elle lui faisait comprendre ce monde. Elle cligna violemment des yeux, regardant Khral, puis le mur, puis de nouveau Khral, légèrement incrédule. Elle attrapa le verre de son interlocuteur, et le vida sur le reste du mur. Elle s’approcha, étalant l’eau pour recouvrir tous ces calculs étonnants, et se posta devant, immobile, un instant.
Sa tête lui tournait. Elle posa sa main au centre des inscriptions, comme muée d’une attirance vers ce lieu, et doucement, avec un accent énorme et inconnu ( d’où que vous venez, vous gardez l’accent de ce lieu )
- L’eau sait tout. Elle me dit que ce sont … scientifiques. Des recherches, comment savoir, comment trouver, des questions. C’est vous-même qui l’avait écrit, elle me le dit, je la crois. L’eau sait tout.
Elle pointa son doigt sur une ligne, la suivant en récitant la formule exactement, sans buter, et fit de même sur les autres lignes, récitant solutions, recherche, réponses, tout un ensemble de choses qu’elle expliquait par elle-même, ajoutant ses commentaires et conseils à ce qu’elle lisait
- Vous voulez savoir comment faire, une solution.
Elle montra un endroit avec son doigt.
- Ici, vous avez eu du mal. Il y a eu une erreur, rattrapée ensuite.
Elle posa la paume de sa main sur un calcul.
- Et là, vous avez trouvé la bonne formule, le calcul exact. Mais la réponse reste ignorante … Vous avez trois bonnes réflexions, ici, en cet endroit et … là. La dernière me semble plus probante, la seconde beaucoup moins compliquée, et la première moins dangereuse.
Elle se recula légèrement, marmonnant dans son langage un long monologue, relisant, fronçant les sourcils. Tout se rapportait vers une recherche essentielle, une sorte d’alchimie, quelque chose de compliqué, de dur à chercher et à trouver. Elle se retourna vers lui, inspirant longuement, puis se recolla contre le mur, analysant les moindres détails des écritures, tournant la tête dans tout les sens, grattant la pierre.
- Vous voulez changer quelque chose. Tout porte à croire que c’est un être vivant, mais pas un humain, pas un animal, juste un … être unique. Une anatomie, un ensemble de molécules …
Elle pointa son doigt sur un endroit, appuyant de toutes ses forces dessus, comme si cela enclencherait quelque chose, un mécanisme.
- Ici, là, une nouvelle formule, inconnue de tout experts, une nouvelle constitution physique. Une alchimie, un mélange, quelque chose de … étrange! Je crois reconnaître, l’eau me souffle, m’aide, mais je …
Elle se retourna et enfin tout fit surface dans sa tête. Elle resta surprise, les yeux grands ouverts, la main contre la bouche, les pupilles réduites au strict minimum. Tout les calculs revenaient à une idée de vivant, de mort, de danger, de difficulté. Il voulait changer quelque chose, et ce quelque chose mystérieux : c’était lui.