Nom/Prenom/Surnom :Withmore, James, dit Jim ou encore petit prince...
Âge : 22 ans
Sexe : masculin
Race : humain
Orientation sexuelle: hétéro
But: déjà, il a un livre à rapporter! Ensuite, si on cherche un assistant bibliothécaire, il se poserait bien un moment...
Description physique : James est de taille et de carrure moyenne. Guère impressionnant, il compense par son caractère et il se dégage de lui quelque chose d'assez charismatique...ce qui est souvent compensé par sa distraction légendaire. Il a des cheveux blonds mi-longs, généralement en bataille, et il entretient souvent un bouc (il se rase régulièrement, mais se sent toujours tout nu imberbe). Ses yeux sont bleus, et il prend soin de ses dents au point d'en être maniaque. Plutôt coquet, il aime prendre soin de son apparence et ne s'en cache pas. Question vestimentaire, il est aussi bien à l'aise dans les costumes taillés sur mesure que dans des habits plus décontractés, et il alterne souvent entre les deux suivant son allure du moment. Lorsqu'il est en mode décontracté, il a le chic pour porter les chemises les plus criardes : couleurs improbables, motifs hawaïens... Lorsqu'il s'agit de porter autre chose qu'un costard, il ne sait pas vraiment s'habiller mais adore s'y mettre malgré tout ! Il trouve les sandalettes plus confortables que les chaussures, mais n'oublie pas d'enlever ses chaussettes quand il les met. Par contre, il lui arrive souvent de les porter avec un beau costume sans même le réaliser... C'est un garçon très distrait.
Caractère : James est quelqu'un de fondamentalement doux et gentil. Il est calme, parce qu'il n'aime pas s'énerver. Il est sympathique, parce que c'est plus agréable que d'être le contraire. Bref, c'est quelqu'un de très facile à vivre ! Il s'entend avec tout le monde ou presque, mais n'apprécie guère ceux qui abusent de leur pouvoir ou de leur rang. Dépourvu de préjugés, il considère tout le monde comme digne d'intérêt, et fait preuve d'un intérêt sincère ! Curieux et avide de connaissances, c'est un grand lecteur ! Guère sportif -il préfère traîner au coin du feu avec un bon bouquin- il est néanmoins toujours partant pour de nouvelles aventures et de nouvelles découvertes! Il manque par contre d'assurance, et n'aime pas les conflits : il prend facilement la fuite plutôt que d'affronter les situations difficiles... Sa bonne humeur est souvent assombrie par la nostalgie et la mélancolie, et il sort tout juste d'une dépression qui l'a poussé à fuir aux quatre coins du monde les deux dernières années. Il a peur des responsabilités, qui sont pour lui écrasantes depuis son enfance, et ne s'entend pas du tout avec son père. Les deux années passées à voyager et à fuir lui ont permis de pas mal se désinhiber, et il peut encore y être sujet de temps en temps, quand les souvenirs sont trop durs à supporter... Mais au fond, ça reste un rêveur et un optimiste qui n'aspire qu'à trouver sa place et, surtout, qui il est vraiment ! Oh, c'est aussi un grand distrait, du genre à enclencher le cycle de la machine à laver en laissant le panier à linge sale encore plein posé dessus et à s'en apercevoir en revenant voir deux heures plus tard...
Histoire : D'aussi loin qu'il s'en souvienne, James Withmore avait toujours aimé les livres. Ils avaient toujours fait partie de sa vie, rassurants et remplis d'histoires. Combien de fois ne s'était-il pas réfugié, enfant, dans la grande bibliothèque du manoir familial ? Tandis que l'orage grondait et que la pluie écossaise fouettait les vitraux de la pièce, il avait dévoré les romans les plus palpitants, sautant d'aventures en aventures rien qu'en tournant les pages. Enroulé dans une couverture pour résister au froid qui régnait dans l'antique demeure, il avait plus appris entre les rayonnages chargés de volume que durant toute sa scolarité. L'amour, le courage, la haine, la peur, la souffrance, la joie : il avait découvert d'innombrables manières de les décrire et de les comprendre, au moins autant qu'il y avait de mots. Chaque auteur représentait une vie, une vision du monde, et James en avait profité pour élargir la sienne comme on entraînait ses talents en sport. De toute façon, il n'avait jamais été vraiment très doué en sport, et puis il était bien trop maladroit. Les livres risquaient rarement de lui fracasser le crâne par erreur, même s'il s'était une fois prix les pieds dans un ouvrage dédié à la culture de la banane et manquer se briser le cou contre le bureau : l'ironie de la situation ne lui avait pas échappé. James n'aimait pas le sport et, depuis, il n'aimait plus trop les bananes non plus... Il avait appris à écrire aussi, copiant des passages entiers de ses romans préférés avant de griffonner timidement ses premiers récits mêlant les aventures conjointes de plusieurs de ses héros littéraires (il n'y avait jamais de bananes). Mais la lecture avait toujours emporté sa prédilection. C'était pour lui aussi nécessaire que de respirer, et le meilleur moyen pour ne jamais s'ennuyer. Cela avait éveiller ses premiers émois, lorsqu'il était tombé sur un vieux volume de littérature écossaise du dix-neuvième siècles. Il devait avoir douze ou treize ans, et avait été longtemps incapable de regarder une cornemuse sans rougir... Oui, c'était dans cette pièce qu'il avait les souvenirs les plus chers de son enfance passée au manoir. Dans ce refuge loin de la sévérité de sir Withmore père, et là où sa mère lui avait appris à lire quelques années avant sa tragique disparition. Il avait beaucoup pleuré alors, et là où l'étreinte maladroite d'un père n'avait pas réussi, les livres lui avaient permis d'étancher son chagrin. C'était comme si les pages de ses livres favoris avaient épongé ses larmes. Peut-être espérait-il qu'il en serait également le cas aujourd'hui... Assis derrière le gros bureau couvert de bouquins et de feuilles volantes, au milieu des étagères et des tours de livres posés à même le sol, il l'espérait de tout son cœur.
* * *
La tête de Sun-Hi émergea des draps pour venir se blottir contre l'épaule de James. Il ébouriffa sa chevelure corbeaux avec tendresse, et ils partagèrent un petit rire, mi-gêné, mi-amusé.
-Et bien, c'était...intéressant.
-J'ai plus de choses à t'apprendre que le coréen ou le japonais, répondit la jeune femme dans un anglais parfait. James haussa un sourcil :
-Ah bon ? Tu ne mentais pas quand tu affirmais posséder un réel don pour les langues...
-Idiot !
La pichenette l'atteignit sur le front, et il la récompensa de son plus bel air faussement affecté, ce qui la fit éclater de rire. Elle se dégagea de son étreinte pour sauter hors du lit, et James la contempla amoureusement dans la lumière qui réchauffait le studio à travers la vitre. L'été londonien était aussi imprévisible qu'agréable. Comme Sun-Hi. James avait dix-huit ans quand elle était arrivée en Angleterre pour ses études, et il ne lui avait fallu que quelques mois pour comprendre qu'il en était aussitôt tombé amoureux. Deux ans plus tard, la vie était belle. Ou presque... James ne put s'empêcher de penser à son père, comme à chaque fois qu'il se sentait presque trop bien pour en profiter. L'emprise du manoir des Withmore se faisait sentir bien au-delà des landes écossaises... Mais il ne laisserait pas son père gâcher ce moment. Non loin de lui, Sun-Hi se baissa sans pudeur pour ramasser quelque chose sur le sol, à côté du lit. Il s'agissait d'un livre un peu abîmé par les voyages, visiblement un conte japonais richement illustré. Sun-Hi s'assit sur le matelas et s'abîma dans la contemplation de l'ouvrage quelques instants. James se redressa à son tour et vint passer ses bras autour d'elle, essayant de lire par-dessus son épaule. Elle tourna la tête pour lui souffler dans l'oreille, avant de le gratifier d'une seconde pichenette.
-Aïe !
-Tu sais très bien que je déteste quand tu fais ça !
-Bien sûr, sinon j'le ferais pas !
-Idiot !
-Tu l'as déjà dit !
-Crétin !
-Ah ça c'est nouveau. Qu'est-ce que c'est ? Je t'ai souvent vue le lire...
-Un...souvenir. Enfin, si on veut. Techniquement, il ne m'appartient pas. Je l'ai emprunté dans la bibliothèque de mon lycée, quand je venais d'arriver au Japon. Il m'avait tellement plu que je n'arrêtais pas de le prolonger et puis, quand on est partis, j'avais tout simplement oublié d'aller le rapporter...
-Ma parole, mais tu es une petite voleuse !
-Débile ! Je suis juste aussi tête en l'air que tu es maladroit. Et ce n'est pas la lampe de ma table de nuit qui dira le contraire.
-J'ai pas fait exprès...
-C'est la quatrième.
-Ça arrive !
-En cinq mois.
-Ok, ok, je me rends...
-Tu arrives à lire le titre ? Avec tous les progrès que tu as fait, t'as intérêt...
James se pencha et plissa les yeux pour déchiffrer les caractères imprimés sur la couverture élimée :
-La...jeune fille et l'eau, c'est ça ?
-Oui.
-Et ça parle de quoi ?
-D'une jeune fille. Et d'eau. Il n'y a pas de bananes.
-Très drôle...
-L'histoire n'a rien de spécial, mais ce livre m'a aidé, là-bas. Quand je devais terminer d'apprendre le japonais, et que je me sentais seule, loin de Séoul, et de tout ce que j'avais connu. La vie n'était pas toujours facile pour une coréenne au Japon.
-Parce qu'un écossais à Londres, c'est de tout repos peut-être ?
-C'est différent : vous êtes tous alcooliques et consanguins par chez-vous, c'est normal que tout le monde se moque !
-Et avare, tu as oublié avare ! Et puis je ne tiens pas l'alcool.
-Non. Ce qui est très drôle. Tu te rappelles l'incident du soju ?
-Père nous avait trouvé dans la bibliothèque, il était furieux !
-Contre la vile étrangère qui venait ravir son fils à l'ancestral héritage des Withmore... Tu lui as parlé ces derniers temps ?
-Pas vraiment... Non. Il essaie de me joindre régulièrement, mais je ne suis jamais là. Où je n'ai pas mon téléphone sur moi. Ou je suis trop occupé à faire des choses plus amusantes et bien moins pénible, comme nettoyer les gencives d'un alligator avec mon nez, ou en train d'essayer de comprendre comment résoudre une équation au 45ème degré...
-Il ne m'aime pas, hein ?
-Il n'aime pas grand monde, depuis ma mère. Même lui, je crois qu'il ne s'aime pas beaucoup. Le nom des Withmore est sans-doute la seule chose pour laquelle il se sent encore capable de s'investir.
-L'empire des Withmore. Et toi, tu es le petit prince !
-Arrête ! Là, c'est moi qui déteste ça ?
-Oh, et qu'est-ce que tu vas bien pouvoir me faire, mhm ?
-Tu vas voir, toi...
En riant, ils replongèrent sous les draps.
* * *
Une larme tomba pour venir s'écraser sur le bureau. Non, il n'y avait pas assez de papier dans toute la bibliothèque du manoir pour la sécher. Pas plus que ces comparses, mêlées de tristesse et de rage. Dehors, la tempête battait son plein, et le paysage devait être à couper le souffle : un ciel gris aux nuages lourds, recouvrant de son ombre menaçant les landes sauvages recouvertes de tumulus et de chardons. C'était là un décor qui avait toujours fasciné Sun-Hi, les rares fois où elle avait osé s'aventurer jusqu'aux terres des Withmore. Le manoir lui avait toujours fait un peu peur, et elle n'avait jamais aimé l'histoire chargée de tristesse qui se dégageait de chacune des pierres, mais par un temps comme celui-ci elle restait rivée à la fenêtre pendant des heures. Quand il y pensait, cette bibliothèque avait été leur refuge à tous les deux quand elle était là. Y compris huit jours plutôt, un soir avant qu'elle ne parte. Qu'on la fasse partir. James ne saurait sans doute jamais ce que son père et la jeune femme s'était dit le matin, mais Sun-Hi était partie deux heures plus tard. James avait été incapable de la retenir. Alors que la veille, ils parlaient d'avenir blottis l'un contre l'autre, d'un avenir qu'ils s'étaient choisis et ce malgré toutes les oppositions et ce d'où qu'elles viennent. Un avenir qu'ils avaient choisi d'imposer à sir Withmore père, qu'il le veuille ou non. Ensemble. Mais personne n'imposait quoi que ce soit à sir Withmore, et son fils aurait dû le savoir mieux que quiconque. Sun-Hi était partie, pour rejoindre le continent, où une amie française l'attendait. Elle avait voulu prendre le bateau, Sun-Hi avait toujours aimé les bateaux. Plutôt le vaste espace d'une mer et la saveur d'un temps qu'on se permettait de prendre plutôt qu'un tunnel étriqué dépourvu de ciel et une vitesse qui ne laissait le temps de rien. Pas même celui de finir un bon bouquin. Mais le temps était fini maintenant : on l'avait arraché à Sun-Hi quand le bateau avait sombré dans la tempête qui durait depuis lors. Une tempête dont même le cadre rassurant de la bibliothèque de son enfance ne suffisait plus à le protéger. Pour la première fois de la vie de James Withmore, il n'y avait tout simplement plus assez de mots.
* * *
-Je ne pourrais pas retourner vivre à Séoul, je pense. C'est...trop compliqué, avec la famille de ma mère.
-Les familles compliquées, je connais... Je me vois mal m'installer à nouveau au manoir, même si mon père m'offrait la société sur un plateau d'argent... Et tu retournerais au Japon ?
-Oui... Je pense. J'aimerais bien.
Sun-Hi se pencha pour reprendre le livre. Il faisait nuit maintenant, et les lumières de Londres éclairaient le studio plongé dans les ombres.
-Après avoir découvert ce livre, j'ai commencé à me faire à ma vie là-bas. J'ai cru que j'y serai à jamais l'étrangère, tiraillé entre le sang de mon père et celui de ma mère et leurs deux cultures conjuguées, mais... Je ne sais pas, la vie n'était pas si mal, là-bas. J'ai aimé cette ville, et j'ai aimé ce lycée. Je sais que pour beaucoup de personnes, les années du lycée sont synonymes de souffrance et de mal-être, mais pour moi c'était un véritable épanouissement. Je ne sais pas si c'était le cadre, ou l'ambiance, mais...il y avait quelque chose dans l'air qui poussait les gens à vivre pleinement.
-Et ben, ça semblait intéressant.
-Intéressant, c'est le mot. Fascinant, palpitant, effrayant parfois. On pouvait s'attendre à tout, et il y avait tout de même toujours quelque chose pour nous surprendre. J'y ai vécu mes moments les plus embarrassants, et les plus...révélateurs.
-Embarrassants ?
-Des histoires pour un autre soir. Et puis tu es trop jeune mon cœur.
-Alors là, tu en as dit trop, ou pas assez !
-Disons que j'y ai appris beaucoup de choses. Et pas seulement dans les livres.
-Ça te plairait d'y retourner ? D'y faire un petit pèlerinage ?
-J'y pense souvent.
-Je te connais !
-Je sais. Oui, j'y retournerais bien. J'aimerais bien te montrer le coin : la ville, le lycée, te faire faire le tour de mes souvenirs...intéressants.
Elle se fendit d'un clin d’œil, avant de continuer :
-D'une certaine manière, malgré une vie plutôt agitée, j'y ai trouvé la paix. Celle qu'on obtient quand on sait enfin qui on est. Et puis les paysages, les gens, l'ambiance... Je voudrais que tu les voies. Si je devais un jour m'arrêter, me poser, je crois que je retournerais là-bas.
-Carrément ?
-Il faudra bien : j'ai un livre à y rendre ! Je crois que c'est pour ça que je l'ai gardé quand je suis partie, en fait... C'est idiot ?
-Non, pas du tout.
Sun-Hi sourit :
-Allez, il est temps que j'approfondisse ces histoires intéressantes, tu es assez grand maintenant...
Le livre retomba sur le sol.
* * *
James ouvrit les yeux, et il le regretta aussitôt. Son crâne lui faisait un mal de chien, il avait une nausée de tous les diables, et il était à peu près certain de s'être fait tatoué quelque chose la veille, après une bouteille d'alcool en trop. Il ne le tenait toujours pas, mais il n'y faisait plus attention. C'était mieux comme ça. Il avait rêvé de la bibliothèque du manoir aussi, de la dernière fois qu'il s'était retrouvé assis derrière le bureau il y a deux ans, avant de partir en claquant la porte pour ne plus jamais y revenir. Deux ans où il n'avait jamais vraiment pu oublier, ni aller de l'avant. Deux ans à fuir aux quatre coins du monde sans se poser de questions : cela servait, parfois, d'être un héritier... Avec un grognement, il roula sur lui-même et bascula par-dessus le rebord du lit pour s'écraser par terre le nez dans une pantoufle. Luttant contre la douleur qui avait élu domicile dans sa tête sans même prendre la peine de venir visiter auparavant et de signer le bail, il réussit à se mettre debout en titubant et à enfiler un caleçon. Il espérait qu'il s'agissait du sien ; il n'avait aucune envie d'aller jusqu'à s'en assurer, il avait eu trop de mauvaises surprises ainsi. Il entendit quelqu'un bouger sous le duvet, et un bras vient pendre au-dessus du sol. Prudemment, James souleva un coin de drap pour découvrir le visage endormi d'une fille qu'il n'avait certainement jamais rencontrée dans la boîte hier soir. Il ne lui avait en tout cas certainement pas proposé de l'accompagner à leur sortie. Et il ne lui avait certainement pas offert de monter. Dans le monde de James Withmore, il n'y avait plus de certitudes depuis deux ans maintenant : ce matin, il ne se rappelait même pas dans quel pays il se trouvait. Il faisait chaud en tout cas, ce qui était une bonne chose. Au moins une. Il réussit à se diriger vers la fenêtre de la chambre d'hôtel sans tomber, mais pas à éviter la tranche de pizza. Tandis qu'il se décollait un ananas du pied, il plissa les yeux pour les protéger du soleil tandis qu'il jetait un regard à l'extérieur : des plages, des palmiers, des gens bronzés qui se baladaient un peu partout, et une musique entraînante venue d'on ne sait où. Il lui sembla se rappeler qu'il était en plein tour sud-américain. Quelque chose dans ce goût là. Il était sur le continent idoine en tout cas ! Certainement.
Non, les certitudes n'avaient plus lieu d'être dans sa vie. Pas quand on n'avait jamais retrouvé le corps de Sun-Hi, disparue avec tant d'autres passagers en ce jour funeste. Pas quand son propre père en était responsable. Pas quand James n'était même plus capable d'oser penser un jour à l'avance. Le présente était déjà suffisamment difficile, et le passé suffisamment douloureux : il n'allait pas encore s'inquiéter de l'avenir. Gâcher sa vie avec panache, voilà ce qu'il lui restait ! Et il était bien déterminé à en faire le projet de cette nouvelle journée comme il l'avait fait avec toutes les précédentes quand des coups sourds furent frappés à la porte. Il décida d'abord de ne pas aller y répondre mais, ces derniers ne s'interrompant pas, il n'eut d'autre choix que de se traîner jusqu'à l'entrée, passant au préalable un peignoir beaucoup trop petit pour lui et rose. Au moins, il n'y avait pas de pizza à l'intérieur. Il entrouvrit la porte, un air méfiant sur son visage défait :
-C'pour quoi ?
Un homme se tenait dans le couloir, vêtu d'un complet impeccable qui devait être étouffant par une chaleur pareil, et d'un chapeau melon vissé sur la tête. Malgré son accoutrement, l'homme ne transpirait pas et paraissait parfaitement à l'aise. D'un certain âge, il était familier, et il fallut à James quelques secondes pour que ses souvenirs percent la brume de l'alcool.
-Jarvis ? Qu'est-ce que vous foutez là mon vieux ?
-Puis entrer, monsieur ?
Avec un haussement d'épaule, James ouvrit la porte en grand et introduisit l'homme de confiance de son père dans la chambre. Il servait comme majordome et sbire de son père depuis avant la naissance de James, et le jeune homme avait toujours eu une certaine tendresse pour le vieil écossais. Jarvis, lui, tenait pour une mission de rester aussi imperturbable que possible quelle que soit la situation.
-Qu'est-ce que me veut mon père ? S'il veut me parler, il a qu'à le faire lui-même. Et j'lui répondrais pas.
-Sir Withmore le sait bien, monsieur. Je ne suis pas là pour parler en son nom, ni pour transmettre un message. Mais parce qu'il est plus que temps de vous transmettre ceci.
Jarvis tendit à James une boîte en carton, qui la posa sur une table basse.
-Qu'est-ce que c'est ?s'enquit James avec un regard soupçonneux. Ça vient de père ? Tu parles d'un cadeau empoisonné... C'est pas une banane au moins ?
-Je laisserai monsieur seul juge. C'était dans la bibliothèque, quelqu'un l'avait laissé pour vous, mais le colis avait été...intercepté avant que vous n'en preniez connaissance. Il a été décidé que c'était le moment pour qu'il atteigne son destinataire. Surtout quand il a autant besoin. Je vais me retirer à présent, ma mission est accomplie. Vous savez comment me contacter si besoin est, de même que sir votre père si vous comptez un jour prendre votre place légitime. Monsieur.
Avec un hochement de tête impeccablement maîtrisé sans le moindre glissement de chapeau, Jarvis se retira dans le couloir et disparut de la vue d'un James étonné. Mais curieux... Il resta de longues minutes immobile à contempler la boîte comme s'il s'agissait de celle de Pandore en personne. Une autre histoire qu'il aimait bien, enfant. Sa mère lui la lisait souvent. Peut-être fut-ce cette pensée qui le décida à l'ouvrir, toujours-est il qu'il le fit.
Dedans, il y avait un livre. La Jeune Fille et l'Eau, pouvait-on lire en japonais sur la couverture élimée.
Stupéfait, James s'en saisit, les mains tremblantes, et une feuille s'échappa des pages maintes fois tournées. Il la ramassa, et se mit à lire :
« Mon petit prince,
Puisses-tu un jour trouver la paix, d'une manière ou d'une autre. Loin de ton héritage, loin des attentes de ton père comme des miennes. Moi, je l'ai trouvée sous les cerisier, dans les quartiers d'une ville animée, dans les couloirs d'un lycée surprenant. Peut-être nous y retrouverons-nous, d'une manière ou d'une autre ! Et si tu dois avancer, si tu dois trouver le calme, si tu veux trouver qui tu es vraiment... Et bien, il y a ce livre à rendre. Après tout, une bibliothèque n'est jamais vraiment complète avant cela, n'est-ce pas ? C'était une raison comme une autre de le garder. Un peu idiote, mais une bonne raison, je pense. J'espère que cela pourra aussi être la tienne, à Seikusu.
Merci pour tout, je t'aime, mais tu devras avancer, ne l'oublie pas !
Sun-Hi
PS : idiot va ! »Quand la femme inconnue qui dormait dans le lit se réveilla une heure plus tard, James Withmore n'était plus là. Il y avait un mot, qui s'excusait de son absence, et de l'argent pour régler la chambre. Son ancien occupant roulait vers l'aéroport : Il avait un livre à rendre.
Situation de départ :expérimenté
Autres : James est extrêmement maladroit. S'il y a un tapis dans lequel se prendre les pieds, c'est pour lui ! S'il y a DEUX tapis dans lesquels se prendre les pieds dans la même pièce, c'est l'apocalypse ! Non, vraiment. Rangez vos objets fragiles ! Sinon, il ne tient pas du tout l'alcool, même s'il adore ça! Le faire boire un peu, c'est encore le meilleur moyen pour le faire...ben, n'importe quoi ! Y compris des petits canards en papier, si c'est votre truc. Il sait très bien faire les petits canards en papier. Il a appris ça dans un livre. Oh, et au cas où ce n'était pas assez clair : il déteste les bananes. C'est viscéral ! Sinon, il a pas mal de moyens vu sa condition d'héritier de la société et des titres paternels, mais il n'aime pas trop le faire savoir ou en abuser.
Comment avez vous connu le forum : Tour de jeu il y a un certain temps, si ma mémoire est bonne !
Avez vous des moyens de faire connaître le site autour de vous ? Si oui lesquels: pas particulièrement, non, navré ! ^^ ;