Un être à ma hauteur [Evangeline]

Contrairement à ce qu’on pouvait penser de prime abord, Tallulah n’était pas une lycéenne originaire de la Terre. Ceux qui auraient la chance de consulter le dossier scolaire de la sensuelle poupée apprendraient qu’elle venait d’un autre pays, au nom imprononçable, que ses parents étaient des émigrés venus trouver du travail à Seikusu, et qu’ils avaient, en conséquence, décidé d’inscrire leur fille au lycée. Un joli montage administratif, qui était totalement fictif, mais dont le lycée Mishima avait l’habitude. Honnêtement, Tallulah n’était, ni la première, ni la dernière lycéenne à mentir sur son origine. Cependant, on ne pouvait pas inscrire, dans le dossier, qu’elle venait de Terra. Tallulah, en réalité, venait d’Ashnard, et était née dans une famille de mineurs ashnardiens. Les ouvriers avaient fini par la vendre, n’ayant pas assez d’argent pour s’occuper d’elle, et y trouvant là un moyen efficace de s’enrichir auprès des esclavagistes. C’est ainsi que, encore tout bébé, Tallulah avait fini entre les mains suaves et chaudes de Mélinda Warren. Elle ne s’en était jamais plainte. Dans les mines, on avait le dos cassé à force de couper des matériaux, et les poumons enflammés. Dans le harem de Mélinda, Tallulah avait connu la douceur, le luxe, et la luxure. Elle avait couché avec des princes, des ducs, des hommes d’affaires, et satisfait les fantasmes de quantité d’hommes et de femmes.

Mélinda aimait bien Tallulah, qui, outre sa grande perversion et son capital beauté, était aussi une femme agréable et à l’écoute. Elle avait donc choisi de l’envoyer sur Terre. Tallulah partageait ainsi son temps entre ses activités au harem et au lycée, où elle avait pour tâche de se faire passer pour une lycéenne, afin de recruter davantage de personnes pour qu’ils puissent servir sa Maîtresse. Étant une Futanari, suite à une opération chirurgicale réalisée à Tekhos par sa Maîtresse, Tallulah avait un certain talent dans ce domaine, et en profitait volontiers pour faire l’amour dans ce lycée. Elle était en train de rentrer chez elle, et il était un peu tard, car elle avait passé le temps, après le dernier cours, à coucher avec une élève dans les toilettes du lycée. Cette dernière lui avait surtout fait des fellations, et Tallulah était ensuite rentrée.

Le manoir de Mélinda se trouvait dans les hauteurs de la ville, dans un quartier résidentiel, et, pour l’atteindre, il fallait passer par le parc, un lieu où les agressions étaient fréquentes. Pour autant, Tallulah n’était pas inquiète, car elle savait que sa Maîtresse veillait sur elle.

*N’empêche que je serais heureuse d’être rentrée rapidement...*

Le soleil commençait lentement à se coucher. Il ne faisait donc pas encore nuit, et Tallulah voyait parfois des promeneurs, dans les coins animés du parc, mais elle s’avançait aussi vers des parties plus discrètes, où il n’y avait pas grand monde, s’enfonçant en effet dans le sous-bois pour rejoindre l’autre partie du parc. En traversant le parc, elle gagnait un temps considérable, et il lui faudrait ensuite juste prendre le bus pour rejoindre les hauteurs. Avec sa longue chevelure violette, sa frange, et ses collants noirs qu’elle s’était enfilée avant de partir du lycée, Tallulah était très attirante. De plus, son uniforme de lycéenne lui donnait un petit air mignon qui, en général, ne faisait qu’exciter davantage les gens la regardant.

Un viol ne serait pas pour la déranger... Et, de fait, avec Tallulah, il serait difficile de parler de viol. Elle espérait plutôt ne pas tomber sur un détraqué, un pervers sexuel qui chercherait à la tuer. Ça, en revanche, ce serait beaucoup moins glop.

Pour le coup, Tallulah ne pouvait pas savoir que le destin lui réservait un autre tour.

Evangeline tenait la main d'un vieil homme, un humain qui ne l'avait pas fuit, ni cherché à profiter d'elle. Mais voilà le temps le changeait en poussière alors que la vampire supplia pour que cela s'arrète. Elle cauchemardait sur la mort récente de cet humain où son erreur fut de s'être attaché à lui.

Chachamaru, en voyant le sommeil agité de sa maitresse et des larmes couler, prit l'initiative de la réveiller. Sa maitresse était certes une vampire crainte, mais son coeur était encore en partie humain.  Cela ne rendait que plus dangereux Evangeline car un sentiment fort ou une blessure sentimentale n'était vécu que plus fort.
Elle avait dormit la journée car elle avait tenté de mettre en place une puissante protection. Cela, n'étant pas sa spécialité, fut un echec, heureusement il n'y avait pas eu d'autres effets que de la vider d'énergie métabolique. Un magicien aurait perdu la vie, mais la vampirette était sous le joug de l'immortalité.

Oui, vous avez bien lu. Vous pensez sans doute que l'immoralité est cool. C'est en réalité la pire des prisons. Le temps défile, vous ignorant. Vos êtres chers grandissent et meurent. Conaissances, amis, famille, ils partent tous en poussières en quelques années, vous laissant  indéfiniment seul. Vous avez beaux, les premières centaines d'annèes, essayé de vous tuez, la Mort refuse votre vie.
Le pire vient à venir car au bout d'un moment vous vivez sans chercher à mettre fin à votre vie, cela étant vain.
Pour éviter de devenir fou votre sensibilité s'étiole. Mais voilà, parmis les humains certains sont fondamentalement bon. Ils apaisent votre coeur blessé sans savoir que cela deviendra un poignard incandescant le jour de leur mort. Et cela se répète indéfiniment.
 
Evangeline voulait briser ce cercle , mais en plus d'être recherché sous sa forme adulte, la science et les arts occultes étaient trop peu avancés pour offrir l'immortalité, du moins sur Terre. Mais elle sentait qu'il y avait des immortels à Seikusu, peut être des êtres maudit ou autre chose.

-Maîtresse vous faisiez un mauvais rêve. Il va bientôt faire nuit.

Eva soupira un bon coup.

-Je vais partir en chasse, assure-toi que personne ne vienne semer la pagaille en mon absence.
-Bien maîtresse.

La vampire disparut dans un nuage de fumée et réapparut dans une ruelle près du parc en revêtant ses habits de sorcière. Pour l'âge elle avala un bonbon de couleur verte, elle avait à présent l'allure d'une jeune femme. Elle choisit d'attendre sa prochaine victime dans une allée du sous-bois, perchée sur un lampadaire éteint. Elle attendit calmement qu'une proie se présente, ce qui ne tarda pas à arriver.

C'était une lycéenne aux formes attirantes, elle devait attirer bien des regards celle-là. Cela ne sera pas un problème de lui ponctionner un peu de son précieux sang. Comme d'habitude elle portera sa victime chez elle, prétextant l'avoir trouvé couchée par terre. Les humains étaient si fragiles ici, mais cela donnait un certain charme à ses créatures.

Sa victime ne semblait pas l'avoir vu. Les ombres se regroupèrent autour de la vampire pour l'engloutir, elle usait d'un portail d'ombre. Elle apparut derrière la lycéenne, toujours vétu en sorcière, son chapeau cachant le haut de son visage. Des ombres entravèrent la belle, il n'y aura aucune marque sur sa peau.

-Ma chère j'aurais besoin d'un peu de votre sang.

Elle s’apprêtait à mordre cette humaine qui n'aurait pas le temps de tourner sa tête pour apercevoir le visage de son agresseur.

Tallulah se pressait à travers le sous-bois. Quand on venait de Terra, on évitait de rester trop longtemps dans ce genre d’endroits silencieux, où n’importe quoi pouvait vous tomber dessus : des plantes carnivores, des Dridders, des loups, des Trolls, des bandits... Certes, Tallulah n’en avait jamais vu, mais ce n’était pas pour autant qu’ils n’existaient pas, pas vrai ? De plus, elle traînait à Seikusu depuis suffisamment longtemps pour savoir que la ville était dangereuse, et qu’on pouvait toujours tomber sur de sales types. Sa marche était donc rapide, le long d’un sentier serpentant le long des arbres. La nuit, tout était différent. On perdait ses repaires habituels. Tallulah ne reconnaissait plus rien, les arbres semblaient tous différents, et elle ne voyait même plus la ville. Ce parc était vraiment grand, trop grand pour elle, et elle se pressait encore... Elle vit que l’ampoule d’un des lampadaires éclairant le sous-bois était éteinte, l’ampoule étant probablement morte.

*Quelle poisse, un vrai décor de film d’horreur...*

En se renseignant sur la culture terrienne, Tallulah avait découvert ces étranges appareils tekhans, les télévisions. Grâce aux esclaves terriens de Mélinda, elle avait regardé des films, et avait découvert que certaines d’entre elles avaient une véritable passion pour les films d’horreur, les slasher. Des films affreux où de jeunes femmes passant leur temps à hurler se faisaient massacrer par des psychopathes. Tallulah avait eu du mal, initialement, avec de genre de films. Elle n’avait jamais vu de téléviseurs, et, en tant que bonne paysanne féodale, avait cru que des petits lutins résidaient dans cette boîte. L’obsession des humains pour la mort avait toujours été curieuse. C’était morbide et glauque... Autant Tallulah pouvait comprendre l’intérêt des films pornographiques, mais les films d’horreur... Elle avait l’impression d’être une actrice dans une de ces scènes... Si on l’avait filmé, si elle avait été dans un film, ça aurait été le moment où la musique aurait lentement commencé à monter, et où la paranoïa de la pauvre victime commencerait à s’installer, ce moment où chaque bruit devenait suspect, et où on s’imaginait être poursuivie par une armée de tueurs... Naturellement, il n’y avait aucune raison de soupçonner que quelqu’un voulait réellement du mal à Tallulah, qu’il y avait un détraqué armé d’un long couteau de boucher dans le parc. Aucune raison...

Pourtant, c’est ce qui arriva. Tallulah avait ce sentiment, cette impression que quelque chose de mal allait fonctionner. La loi de Murphy trouva à s’appliquer, car, soudainement, la prostituée s’arrêta sur place, comme si des liens invisibles venaient d’immobiliser ses bras et ses jambes.

« Ma chère j'aurais besoin d'un peu de votre sang, résonna alors une voix dans son dos.
 -  Qu... ?! »

Elle ne put rien dire de plus, car, au même moment, elle sentit une femme se blottir dans son dos, et la mordre. Ses dents s’enfoncèrent dans son cou, et elle comprit que ce n’était pas Maîtresse Mélinda. Tallulah ferma les yeux en gémissant, et se pinça les lèvres. Elle savait, pour avoir été mordue par Maîtresse Mélinda à plusieurs reprises, que se débattre pouvait être mortel. C’était un travail millimétré. Il fallait atteindre la veine de la cible, et l’ouvrir légèrement, suffisamment pour boire le sang, mais pas assez pour la couper. Tallulah savait que ce n’était pas sa Maîtresse, et elle se mit à craindre que la femme ne cherche à la tuer... Mais elle ne coupa pas la veine, et Tallulah soupira silencieusement. Elle n’essaya pas de l’implorer ou de la supplier, car elle savait que ceci était inefficace sur les vampires. Au lieu de ça, elle se laissa faire, et, si Evangeline était observatrice, elle aurait pu noter que Tallulah avait déjà deux petits trous quand elle était venue mordre, signe qu’elle s’était déjà fait mordre. De même, le fait qu’elle ne soit pas en train de paniquer aurait également pu lui mettre la puce à l’œuvre...

Ça, et le fait qu’elle soit en train de mouiller au fur et à mesure que la vampire ponctionnait son sang. Se faire mordre, quand c’était bien fait, déclenchait une sorte d’euphorie qui pouvait être de nature sexuelle, et c’était précisément ce qui était en train de se passer pour Tallulah. Alors qu’elle était en train de basculer, elle soupirait, sa poitrine se tendant, et sa culotte se mettant à s’humidifier. Le sang continuait à partir, et Tallulah finit par se sentir partir à son tour.

Sa tête se renversa en avant, et tout son corps sembla progressivement s’affaisser. Evangeline avait pris suffisamment de sang pour que l’organisme de Tallulah concentra ce qui lui reste pour entretenir les fonctions vitales, endormant cette dernière.

Elle dormit du sommeil du juste.

La vampire remarqua que cette fille avait déja mordu précédemment, mais c'était un détail car si elle apparatenait à un vampire celui-ci allait se manifester. Qui sait, peut-être sera t-il moins stupide que la moyenne...nonil ne faut pas rêver tout les vampire qu'elle avait croisée étaient devenus trop arrogant de part leur pseudo immortalité. Il n'y avait qu'une véritable vampire et c'était elle.

 L'avantage de cette situation c'est qu'elle n'avait pas à user de sort pour figer la demoiselle, ce qu'elle aurait fait sans remord. En effet c'était une habitude qu'elle avait prise. Il y a aussi le fait que tuer par erreur embête sa conscience, mais pas tuer un agresseur ou qulequ'un qui le mérite, juste les innocents lors d'une faute de sa part.

Au début elle tuait souvent ses proies sans le vouloir car c'était tout un art de prévelever du sang. Aujourd'hui elle savait le faire avec tout type de proie, bien que les élèves du lycée soient ses proies favorites.  Le sang de cette population était très varié en goût, il pouvait y avoir des créatures au sang exceptionelle qui donnerait envie de tout prendre.
Celui de cette personne avait un goût particulier, une très légère nuance, elle avait dù se faire plaisir avant de venir par ici. C'était l'un des sang qu'elle apréciait,  la vampire songeait en prendre un peu plus que prévue.

Cela ne pourrait que faire plaisir à sa victime qui montrait déjà des signes particuliers à la morsure vampirique. Ppour certains cela était simplement agréable, pour d'autres c'était un moment indescriptible tant le plaisr était puissant. La lycéenne semblait entre les deux, bien qu'elle semblait déjà toute excité.

Evangeline soupirait de plaisir aussi, il ne faut pas croire que le plaisir de cette pratique vampirique était à sens unique. Le sang était certes délicieux, mais elle n'échappait pas à son contenue, ici les hormones. Par le passé des hommes de l'Eglise avaient empoisonné une victime potentielle pour essayer de la tuer, cela ne l'avait rendue que malade pendant une journée. Que ne comprenez-vous pas dans immortelle ?

Si la proie n'avait aps été marqué par un autre vampire elle aurait bien volontier joué avec elle. De toute façon elle lui aurait effacé ses souvenirs grâce à un sort ancien que seul deux ou trois mages pourraient ôter. L'idée de s'amuser avec elle était quand mêm très tentant et son état n'aidait pas à calmer ses pensées, ses mains se firent légèrement baladeuse avant de s'arrêter. Non, Evangeline attendra un moment plus propice.

Il était temps de préparer la chambre pour l'invitée de ce soir. Pour ce faire la télépathie  est très utile.

"-Chachamaru, prépare la chambre, ma proie du jour était un peu fragile."
"-Bien maîtresse"

La vampire prenait toujours un minimum soin des personnes n'ayant pas tenu sa morsure et puis elle désirait voir si le vampire qui avait mordu cette fille allait réagir.

Il existait plusieurs sortes de vampires, certains pouvaient sentir quand un intrus mordait leur proie, d'autres étaient télépathe.

Evangeline usa de ses capacités de marionnetiste pour pouvoir porter la charmante femme sur son dos.  La vampire s'était un peu grandit pour ne pas avoir d'écart de taille trop important. Avant elle l'aurait abandonné, mais les rencontres qu'elle avait fait l'avait un peu attendrit, bien qu'elle ne l'avouerait jamais.

Elles arrivèrent devant un petit manoir, sa demeure. Chachamaru attendait devant le portail et accompagna sa maîtresse vers la chambre préparé. Il y  avait de longs couloir à la décoration sobre, mise à part certaines étagères finement travaillés, menant vers l'endroit où la victime se reposerait.

C'était une pièce assez grande, quatre fois une chambre double du dortoir du lycée. La température était idéal pour se reposer, ni trop chaude, ni trop froide. Chachamaru plia la couverture de soie pour que la vampire puisse déposer l'humaine sur un drap de la même matière. La machine borda la belle au bois dormant tandis que la vampire quittait la pièce pour se poser dans le salon. Elle prit un verre de vin et prit le temps de le déguster.

-Il ne reste plus qu'à attendre.

Le temps d’amener Tallulah au manoir d’Evangeline, il alla de soi que la véritable propriétaire de cette dernière, une vampire ashnardienne qui dirigeait toute une industrie du sexe, centrée autour d’un harem au cœur de l’Empire, saurait qu’elle n’était plus là, et réagirait en conséquence. Le temps que Tallulah se déplace, Mélinda était déjà sortie, et l’esclavagiste était la mieux placée pour savoir qu’on pouvait disparaître au détour d’une ruelle, et ne jamais rentrer chez soi. Le monde n’était pas un conte de fées, mais un monde de loups. Une forme de continuation naturelle du Moyen-Âge, où le meilleur moyen de s’en sortir était de prêter allégeance au plus puissant. Généralement, il s’agissait de l’État, mais, dans certaines circonstances, dans certaines situations, il pouvait être plus intéressant de s’éloigner du secteur public pour s’intéresser aux offres privées. Mélinda veillait sur sa marchandise, et, quand il fut assuré qu’il était arrivé quelque chose à Tallulah, soit parce qu’elle mettait bien trop de temps à rentrer, soit parce qu’elle ne répondait pas à son téléphone, Mélinda déploya son arsenal. Elle venait de Terra, n’oublions pas, et elle avait des liens avec Tekhos. Elle allait par exemple parfois dans les cliniques tekhanes pour doter certaines de ses filles d’attributs physiques masculins, ou pour acheter les sex toys très élaborés de Tekhos. Cependant, Mélinda avait aussi récupéré d’autres objets de Tekhos, des objets qui étaient en voie de développement sur Terre, même. Il s’agissait de puces permettant de les géolocaliser, soit à l’aide d’un GPS, soit, pour Mélinda, à l’aide d’une antenne et d’ondes radar. Il n’y avait pas de satellites tekhans sur Terre, après tout, mais elle dotait ses esclaves d’une puce, qui pulsait dans leur corps, indolore, et insignifiante. C’était une puce microscopique, qui émettait un signal électronique.

Tout comme Evangeline, Mélinda avait aussi son manoir, et il était bien rempli. Après une attaque démoniaque qui en avait détruit la partie, elle avait usé de son argent pour renforcer la sécurité, à l’aide de runes magiques, de caméras de surveillance, et d’une salle de contrôle, ainsi que de pièces sécurisées dans certaines parties du manoir. C’est dans la salle de contrôle qu’elle se rendit. Rien à voir avec l’installation secrète d’un méchant dans un James Bond, il s’agissait juste d’une pièce avec plusieurs ordinateurs. Une technologie face à laquelle l’Ashnardienne était quelque peu démunie, laissant donc ses esclaves terriennes agir. C’est ainsi qu’elles repérèrent le signalement d’Evangeline... À quelques pâtés de maison.

« Que fabrique-t-elle là-bas ? s’enquit la vampire, étonnée.
 -  Je n’en ai pas la moindre idée, Maîtresse. »

La vampire se mordilla les lèvres, puis décida de s’y rendre. Elle allait voir par elle-même de quoi il retournait. Ce n’étaitpas dans le genre de Tallulah de lui faire faux bond ainsi.


Tallulah ne tarda pas à émerger. Ce n’était pas la première fois qu’on la mordait, et son corps s’y était habitué, ce qui lui permit donc de se réveiller. Pour autant, elle restait fatiguée, car il lui manquait du sang dans ses veines. Sa propre Maîtresse l’avait parfois mordu jusqu’au coma, généralement en la pénétrant, avec cette perversion qui la caractérisait si bien. Endormie, Tallulah remua lentement, sentant, contre son corps, le contact chaud et tendre d’un lit, d’une couverture, d’un matelas confortable.

« Haaa... Rrrrrummm... »

On l’entendit se racler la gorge, alors qu’elle clignait des yeux, la vision floue. Elle discernait une personne dans la pièce, mais, ce dont elle pouvait être indéniablement sûre, c’est qu’elle n’était pas chez sa Maîtresse. Où était-elle donc ? Elle se rappela son retour du lycée, le parc... Et cette agression... Une vampire. Tout lui revint rapidement en mémoire, mais ça ne l’était pas à savoir où elle était. La vampire l’avait-elle emmené chez elle ? Mais pourquoi ?

Face à toutes ces questions, Tallulah ne tarda pas à poser une seule question, celle qui lui semblait la plus logique, en réunissant ses forces fatiguées :

« Où... Où suis-je ? »

Pendant que la vampyr réfléchissait calmement aux divers entrées que ferait le vampire responsable de la morsure visible, Chacharu se permit de scanner la victime allongée dans le lit.

La machine n'aurait pas oser faire se genre d'action sans permission il y a de cela une dizaine d'année. Mais, tout comme Evangeline changeait doucement cela était aussi son cas, car elle obtenait une chose souvent voulut par les êtres artificiels, une conscience propre. Elle nota une bonne réaction corporelle vis-à-vis de la ponction sanguine, mais il y avait une chose étrange.
Une sorte de puce fait en nano-composite, infaisable sur Terre, qui produisait de très faible pulsation. Chachamaru enclencha un scanner oculaire un peu plus puissant, il n'y avait qu'un endroit où on pouvait obtenir une produit aussi bien travaillé, Tekhos. L'androïde ne fit pas part de sa découverte tout de suite, c'était le bien être de l'invitée qui primait. Celle-ci semblait d'ailleurs émerger de l'inconscience. Elle posa la question habituelle.

-Vous êtes dans la demeure de ma maîtresse à côté du parc où vous étiez évanouie. Vous êtes dans un léger état anémique. Veuillez vous reposer encore un un peu. Dit-elle calmement.

Elle s'approcha pour mieux être visible et s'accroupie légèrement pour mettre son visage à hauteur du sien. Cela rassurait la plupart des personnes dans ce genre d'état car ils savent à qui ils parlent.

-Souhaitez-vous un peu d'eau ou une boisson particulière ? Ou bien autre chose ?

Si la femme demandait un téléphone ou contacter une personne elle demanderait l'autorisation. Pendant qu'elle posait la question elle informa par télépathie Evangeline de son réveil et de la sorte de puce. La vampire ne prit pas la peine de répondre.

La raison de cette oublie était quelque chose qui troublait la vampire, pour user de technologie aussi avancé le propriétaire de la morsure était d'une prudence rare. Ce qui voulait dire qu'il ou elle viendrait sous peu. Elle dressa d'un geste de la main des alarmes composées d'un fil avec une clochette. Etre marionnettiste permettait de faire cela en quelques secondes là où des humains mettraient plusieurs minutes.
Elle sorte de son fauteuil et prépara de quoi accueillir les possibles visiteurs. Si la prudence était un des talents de cette personnes elle ne viendrait pas seules. Plusieurs coupes se placèrent sur la table en chêne.   

Pendant ce temps la réponse à sa question arriva aux oreilles de Chachamaru qui se montrait très patiente et respectueuse envers la première invitée. C'était le moins qu'elle puisse faire.

La demeure de sa Maîtresse… Voilà l’endroit où Tallulah avait débarqué, après s’être soi-disant « évanouie » du parc. Une jeune femme se tenait devant elle, une créature relativement douce, au demeurant polie et agréable, qui lui demanda ce qu’elle souhaitait. Tallulah ne répondit pas tout de suite, préférant observer le décor. C’était une agréable chambre, légèrement cossue, une pièce qui trahissait, chez la personne concernée, un certain niveau de vie. Elle observa ensuite la femme qui venait de lui parler. Sa petite excuse aurait sans doute marché devant une Terrienne lambda, car ces gens avaient pour habitude de se voiler la face, de se convaincre que les évènements surnaturels qui leur arrivaient n’étaient que le fruit de leur imagination débordante. Ce n’était pas le cas de Tallulah. Elle était née sur Ashnard, elle avait grandi à Terra, et sa mémoire ne chercha pas à la trahir. Une vampire l’avait attaqué, mordu, et elle s’était retrouvée ici, devant la servante de cette vampire.

Pourquoi l’avait-elle kidnappé ? Pourquoi ce cinéma ? Que préparait-elle ? Les questions affluaient dans l’esprit de Tallulah, mais, pour autant, elle ne se sentait pas paniquer. Elle n’était pas seule. Jamais. Constamment, Maîtresse Mélinda veillait sur elle, comme un délicieux ange gardien qui la couvrirait de ses ailes. Tallulah était donc convaincue qu’il ne lui arriverait rien, que sa Maîtresse la rechercherait déjà… De plus, si cette vampire voulait vraiment lui faire du mal, elle l’aurait tué, ou Tallulah se serait réveillée dans un cachot, avec des chaînes aux poignets. Au lieu de ça, elle se réveillait dans un confortable lit, presque comme si elle était une invitée de marque.

« Un peu d’eau, oui… Et de la nourriture, aussi, je me sens faible… » répondit-elle d’une voix légèrement éreintée.

Elle restait allongée dans ce confortable lit, et esquissa un léger sourire. Tallulah était débrouillarde. À sa place, d’autres esclaves auraient poussé des hurlements paniqués et scandalisés, terrorisées à l’idée de se retrouver seules, sans leur Maîtresse à côté. Elle était tout simplement confiante envers cette dernière. Tallulah rajouta rapidement, après avoir repris son souffle :

« Je sais… Je sais que ta Maîtresse est une vampire, et que c’est elle qui m’a mise dans cet état… La mienne… La mienne en est une aussi. C’est une drôle de coïncidence, non ? »

Une drôle de coïncidence, en effet… Tallulah esquissa un léger sourire. Elle avait déjà été dans cet état, et même pire que ça. Quand sa Maîtresse ponctionnait son sang, elle lui faisait aussi l’amour, la pénétrant voracement avec sa vigueur, et Tallulah restait inerte. Son sang était fameux, selon sa Maîtresse. Elle adorait le lui ponctionner et s’en délecter, le faisant couler à flot dans sa petite bouche. Tallulah avait donc l’habitude, et elle savait qu’elle devait rester calme. Son manque de sang s’atténuerait au fil des jours, et, pour ça, le mieux était de bien manger, de manger de la bonne viande, saignante et consistante, afin de renforcer son corps.

Elle reprit rapidement, enchaînant ses questions :

« Qui est ta Maîtresse ? Et… Que me veut-elle ? »

Ce dont Tallulah se souvenait très bien, c’était justement de ne pas avoir eu l’occasion de la voir. Un manquement qu’elle avait envie de combler.

Chachamaru écouta attentivement ce que lui disait la jeune femme. Elle fit un sourire lorsqu'elle apprit que le vampire attendu serait une vampire. D'habitude les femmes vampire étaient beaucoup plus réfléchit que les hommes et cela permettait au moins à sa maîtresse de discuter un peu. La machine se surprit à espérer que cette fois cela soit différent des autres rencontres. A force de tuer, sa maîtresse perdait un peu de cette lumière qu'il y avait au fond d'elle.

-Les coïncidences... Je dois admettre que cela ne signifie qu'une définition pour moi. Les humains voit les choses différemment.

L’androïde lui sourire avec gentillesse, pour elle son monde était fait de calcule et elle n'avait pas réellement d'esprit. Du moins c'est ce qu'elle croyait et les incompréhension n'étaient que des bugs de programme. La vérité était tout autres, mais Evangeline l'avait caché pour une bonne raison. La vampire avait fait quelque chose que même les nécromanciens les plus perverties n’auraient jamais pût faire, faute de pouvoir.

Elle répondit avec un débit lent pour qu'elle puisse avoir le temps de pouvoir comprendre.

-Maîtresse Evangeline est une vampire qui a été transformé au début de moyen-âge  alors qu'elle n'était encore qu'une enfant. Cela à cause de la folie d'un sorcier. Elle a été traquée depuis, par les humains certes, mais aussi par les autres vampires. Ses pairs cherchent à savoir comment une enfant a été changé sans le moindre contact vampirique. Et tous jusque là on tenté de l'assassiner.

Elle marqua une pause.

-Vous concernant elle ne vous fera pas de mal. Du moins elle ne le fait plus depuis une vingtaine d'année, ce qui est très court dans son histoire. Elle cherche à contacter votre maitresse, la raison m'est inconnue hélas. Maîtresse Evangeline est assez secrète.

La porte fut toquée et une personne entra. C'était Evangeline qui avait perdu patience, d'habitude les vampires étaient bien plus rapide que cela et faisaient une entrée très remarqué, or ce n'était pas le cas présentement. Elle n'avait pas changé son apparence par pure flemmardise.


-Cesse donc de bavarder inutilement et va préparer le repas.

Chachamaru se retourna lentement et s'inclina.

-Pour tous les invités ?
-Bien sur et la gamine aussi.
-J'y vais de suite maîtresse.

La vampire attendit que la porte se ferme et poussa un soupire exaspérer.

-Tu ne vas quand même pas rester aussi molle longtemps, si ? Ah, je vous jure, au moyen âge ils étaient sur pied en une demi-journée. C'est quoi le sort déjà.

Elle chercha en tapotant du pied, un bruit qui trahissait son agacement. La formule lui revint en tête et elle traça dans  l'air, avec son index, un symbole étrange.
La victime devait ressentir comme un regain de sang assez important pour qu'elle puisse au moins se lever et marcher sans tomber dans les pommes. C'était un sort très ancien qui redonnait à la personne ciblé une quantité de sang assez importante au vu de l'énergie dépensé. Il était souvent utilisé par les héros afin d'éviter la mort.

-Ta maîtresse ne devrait pas tarder à venir, j'espère qu'elle n'est pas sotte au point de m'attaquer car dans ce cas je ne garantie pas ta sécurité. Dit-toi que tu bénéficie d'une faveur par cet avertissement, les derniers n'ont pas eu cette chance.

Evangeline se faisait méchante, mais c'était pour éviter que plus de sang que nécessaire ne coule. La vampire c'était un peu attendrie avec certaines rencontres. Jadis elle tuée la gamine, puis abattu sa maîtresse en ayant prit soin de vider ses protégés devant elle. La cruauté était, à l'époque, le seul moyen d'avoir la paix pour un peu de temps. Eva regarda sa montre à gousset, un vieux modèle qui lui avait été offert.

-Bon sang, elle en met du temps, a croire qu'elle le fait exprès.

Une femme transformée en vampire sans morsure ? Tallulah digéra cette information, qui n’était effectivement pas banale. Habituellement, les vampires venaient de deux sortes : soit ils étaient la progéniture de vampires, soit des individus transmués en vampires. C’est de là qu’existait, aux yeux de Mélinda, une dissociation entre les sangs purs et les transmués, les premiers se proclamant supérieurs aux seconds. En fait, si on avait dit à Maîtresse Mélinda qu’il existait une vampire qui était issue d’une troisième voie, elle aurait cru à une blague. Le Moyen-Âge, quant à lui, était une notion historique parlant très peu à Tallulah. Elle s’était beaucoup renseignée sur l’Histoire de Terra, mais celle de la Terre lui était méconnue dans les grandes lignes. Elle savait juste qu’elle se trouvait au Japon, et elle n’était pas vraiment attentive en cours aux enseignements du senseï, cherchant plutôt des candidats potentiels pour le bon plaisir de sa Maîtresse. Le reste était accessoire.

Evangeline était visiblement une magicienne maîtrisant la magie du sang. Tallulah sentit sa vitalité lui revenir, et elle put se redresser, reprenant son souffle. Sa Maîtresse ne tarderait plus à venir, c’était certain. Elle veillait scrupuleusement sur ses esclaves, et Tallulah n’avait pas envie que les choses dégénèrent. Manifestement, cette Evangeline n’était pas hostile. Tallulah savait qu’il existait quelques clans vampiriques ashnardiens qui n’aimaient pas sa Maîtresse, la voyant comme une vampire arrogante, une femme qui, par son refus de rejoindre un clan, se moquait d’eux, et allait même jusqu’à les toiser en prétendant pouvoir fonder son propre clan. Toute cette mise en scène pouvait être une mise en piège pour piéger sa Maîtresse, mais Tallulah n’y croyait pas trop. En réalité, elle pensait plutôt à une autre vampire isolée, un peu comme Mélinda... Une bienheureuse coïncidence, en somme. Il n’y avait rien de plus à en dire.

Evangeline s’impatientait, et Tallulah haussa les épaules.

« Ma Maîtresse va revenir. Si j’étais toi, je prendrais des habits chics. Elle aime les belles robes, ça ne pourra que l’impressionner. »

Il fallut encore attendre un quart d’heure pour que Mélinda approche. Entre-temps, Tallulah s’était mise à déambuler dans sa chambre, observant le décor par la fenêtre. Elle reconnaissait la forêt à proximité, ainsi que certains toits de maisons. Evangeline était dans le même quartier que sa Maîtresse... Un quartier résidentiel abritant de grandes résidences très élégantes, et très riches. Tout le gratin de Seikusu vivait ici : avocats, notaires, juges, politiciens locaux, hommes d’affaires... Et grands patrons du crime organisé. Comme quoi, le monde était petit. Tallulah se faisait cette réflexion quand la sonnerie se fit entendre.

Mélinda était là, de l’autre côté, apparemment seule. Sur le toit, il y avait son garde du corps et grand-frère, Bran, une ombre invisible, diminuant son rythme cardiaque pour que même les vampires ne le sentent pas. Mélinda et lui étaient deux vampires, mais, à la différence de Mélinda, Bran s’était entraîné pour être un vampire-prédateur, et il excellait dans ce rôle. Extrêmement silencieux, Bran impressionnait souvent les femmes du harem, qui le prenaient pour un psychopathe... En réalité, il se rapprochait plutôt d’un bon vieux sociopathe, pouvant aussi bien torturer cruellement une femme avec laquelle il venait auparavant de faire l’amour comme un Dieu. Tout dépendait de la volonté de sa sœur et Maîtresse, Mélinda Warren.

Cette dernière se tenait sur le perron de la porte, dans sa belle et longue robe dorée, et, quand la porte s’ouvrit, ses beaux yeux verts se posèrent sur son interlocutrice, et elle lâcha, rapidement, en guise de salutations :

« Je m’appelle Mélinda Warren, et je crois que vous avez pris quelque chose qui m’appartient. »

Ne sachant pas à quoi s’attendre, Mélinda était évidemment sur ses gardes.

La vampirette poussa un soupir qui en disait long sur sa motivation à changer de tenue. Elle consulta une dernière fois sa montre. Quitte à attendre, autant essayer de rendre cette rencontre un peu plus agréable.

-Je n'ai que peu de tenues chic. Je n'ai pas besoin de cela en générale...Mais quitte à attendre, autant le faire de façon utile. Toi tu reste là et tu te repose, il ne manquerais plus que ta maîtresse te vois vacillante. Pendant ce temps je vais essayer d'être présentable pour elle.

Non sans grogner un peu elle sortie de la pièce. Oui la petite Eva avait un caractère un peu spéciale, mais il ne fallait pas lui en vouloir car presque toutes ces discussions depuis sa métamorphose n'étaient que rapport de force.
Evangeline se dirigea vers sa chambre. Malgré son âge on pouvait y voir des goûts d'enfant par de petites choses, le reste étant plus adapté pour l'apparence de femme qu'elle prenait souvent. Il y avait de l'encens, cela lui permettais de dormir plus facilement. Oui elle dormait comme tout le monde, même si deux heures de sommeil était suffisant, d'où l'encens qui rallongeait son sommeil et la calmait en état d'éveil. Il y avait bien d'autres encens, mais ceux-ci avaient d'autres vertus.
La vampire ouvrit la grande armoire qui trônait en face du lit à baldaquin. Il y avait des jeans, des vestes et quelques robes. Elle trouva deux tenues qui sortaient de l'ordinaire. Il faudra un jour qu'elle songe à refaire une garde robe car l'actuelle datait un peu. En même temps acheter de belles tenues pour les voir partir en lambeaux lors d'une attaque de créatures n'était pas agréable  dut tout. Elle prit la robe chinoise en soie, peut-être que cela changera la maîtresse de la victime des robes ordinaires,  de part son expérience elle avait remarqué que beaucoup de vampires restaient dans un même pays.
En plus il s'agissait d'un vraie robe faite avec la meilleure des soie et faite à la main, un produit de qualité qui ne s'abîmerait pas aussi facilement que l'équivalent du commerce.

Pendant que la vampire faisait son choix Chachamaru avait finit le repas et détecta, grâce à ses senseurs, une activité suspecte. Se poser sur un toit en pleine nuit était tout sauf normal. D'autant plus que la personne diminuait son rythme cardiaque à une fréquence inhumaine, il y avait une autre personne. Chachamaru se plaça derrière la porte, prête à ouvrir, après avoir informé sa maîtresse.

Contrairement aux autres vampires Evangeline ne pouvait sentir les battements de cœur, se changer en animal ou en brouillard sans user d'un sort. C'est en connaissant ces faiblesses que Chachamaru avait été conçue, surpassant les techniques d'assassinats liées aux vampires. L'androîde était armée malgré les apparences, principalement des armes non létal, car un attaquant mort ne parlait pas.

La sonnerie retentit et l'androïde attendit quelques secondes pour ouvrir. La personne se présenta et demanda qu'on lui remette sa protégée. Chachamaru s'inclina légèrement et s'écarta de l'encadrement de la porte en pivotant vers l'arrière.

-Votre protégée se repose dans la chambre d'amis, si vous voulez bien entrer  ainsi que votre garde du corps. Maîtresse Evangeline va vous recevoir dans le salon.

La servante se tenait prête à guider les invités vers la destination de leur choix.

De son côté Evangeline venait juste de finir de se vêtir, elle avait prit des sous-vêtements de qualités allant avec la robe chinoise en soie. Elle n'avait pas mis de chaussures, d'une part elle préférait être ainsi chez elle, d'autre part elle avait eu la flemme. Elle espérait que cette fois elle ne se ferait pas encore embrocher/brûler vive/écarteler/trancher en deux et j'en passe, cela l'agacerait de devoir chercher un produit de cette qualité pendant plusieurs semaines.

La vampire se posa dans le salon.

C'était une pièce très grande, chauffée par une vraie cheminée. Devant cette dernière trônait une table finement décorée qui était unique en son genre. Elle datait de l'époque de la révolution où elle avait contactée un ébéniste. La table était dans un bois doux au touché qui avait été importé d'une île elle-même via des portails d'ombres et avait prétendue que c'était un héritage de son grand-père artisan.
Il y avait dessus deux coupes vides et une bouteille de vin, c'était comme-ci elle recevait la visite d'une amie, mais c'était aussi les codes d'hospitalité qu'elle avait apprit enfant. "Reçois ton ennemi comme un ami et ne tire ta lame que s'il l'a sortie en premier"

De chaque côté un fauteuil à l'allure de trône. Cela était réalité les vrais trônes de sa famille qu'elle avait reconvertit. Ce n'était pas une injure à celle-ci, non, au contraire. Ainsi elle préservait un peu de son passé, de ses origines et s’asseoir dedans était reposant.


Elle avait entendu la sonnette, mais patientait debout, près de cette table, le temps que l'invitée vienne. Son garde du corps, elle s'en fichait. Sauf si celui-ci sait se montrer poli, dans ce cas elle fera un effort. Elle était dans, sa demeure, son domaine, ici elle ne craignait aucune attaques.

Une puissante force résidait dans ce manoir. Il était troublant, pour Mélinda, de ne l’avoir jamais senti, alors qu’elle était très proche d’elle. Seikusu était une ville riche, avec de nombreuses personnes, et, pour l’avoir senti, il aurait fallu que Mélinda ait beaucoup de chance, afin qu’elle se concentre sur cette femme. C’était maintenant ce qu’elle était en train de faire, alors qu’elle se tenait devant la porte d’entrée confortable manoir, inhalant la puissance de ce sang noble et ancien. Pour Mélinda, c’était enivrant, mais aussi dangereux. Les vampires n’étaient pas forcément amicaux entre eux, ayant plutôt tendance à s’entretuer et à se faire la guerre. Or, les circonstances ayant amené Mélinda à rencontrer cette femme étaient pour le moins houleuses : elle avait attaqué l’une de ses esclaves, et l’avait kidnappé. C’était, techniquement parlant, un casus belli. Il allait de soi que la petite vampire n’allait pas se jeter toute seule dans la gueule du loup. Bran l’accompagnait, et son grand-frère se posa sur le toit, dissimulant sa présence.

Elle fut accueillie par une créature qui ne dégageait aucun pouls, et comprit qu’il devait s’agir d’un androïde… Un modèle excellent, et qui trahissait la fortune de cette vampire. Mélinda ne laissa rien paraître de son émoi, heureuse de sentir, dans ce manoir, les battements sanguins de Tallulah. Son esclave était en vie, et c’était l’essentiel. Affaiblie, mais en vie. L’heureuse vampire s’en mordilla les lèvres, un petit sourire brûlant sur ces dernières, tandis qu’elle entrait dans le manoir, faisant signe à Bran de les rejoindre. Sans se poser de questions, l’homme descendit au sol, sautant en contrebas, un saut périlleux qui ne lui fit rien. Il portait un pantalon noir en cuir, et une veste du même acabit, ouverte sur un Tee-shirt blanc. Des vêtements simples, conçus pour le sport. Il entra derrière sa grande sœur, silencieux et massif, et Mélinda se retrouva rapidement dans un salon.

C’était une grande pièce, avec une cheminée lâchant un agréable feu de bois. La maîtresse des lieux était là, belle, avec une longue chevelure blonde, flamboyante dans une élégante robe chinoise qui, tout en masquant ses formes, parvenait à les mouler à la perfection. Mélinda était fan de ce genre de tenues, qui mélangeaient à la fois la sensualité et une certaine dose de perversion. Ce n’était pas pour rien, après tout, si elle-même portait des robes et en donnait à ses esclaves Oh, elle ne rechignait évidemment pas du tout sur les courtes tenues moulantes en latex ou en cuir, mais elle partait du principe qu’il fallait savoir varier les plaisirs et les sensations. De fait, Mélinda adorait littéralement sa belle robe dorée, une véritable réussite de son tisserand, une pièce unique. Elle était longue, ample, un ensemble de paradoxes et d’oppositions. On voyait tout, de ses longues jambes fuselées à l’ourlet de ses seins, tout en ne voyant rien, car elle recouvrait tout son corps. Elle semblait impossible à enlever, et elle était pourtant uniquement retenue par un lacet noir à hauteur de ses seins. Quand on le défaisait, la robe s’ouvrait comme les pétales d’une fleur s’écartant pour révéler le spectacle de son corps nu et séduisant.

Mélinda ne parla pas pendant de nombreuses secondes, jaugeant cette femme du regard. Amie ? Ennemie ? Étonnamment, elle qui était d’un naturel si suspicieux, elle ne sentait aucune intention malhonnête dans le regard de cette femme.

« Vous êtes Evangeline, donc… »

Ce n’était pas une question, juste un simple constat. Mélinda s’avança légèrement, ses sandales dorées à lacet serrant ses beaux pieds propres. Elle s’assit sans qu’on le lui invite sur l’un des confortables et énormes fauteuils du salon, posant ses mains sur les accoudoirs, tandis que Bran restait debout, jambes écartées, mains croisées dans le dos. Mélinda, elle, prenait ses aises, et, pour le prouver, ne tarda pas à croiser ses jambes, les redressant légèrement, un léger sourire rieur perlant sur le coin de ses lèvres.

Penchant légèrement la tête sur le côté, ressemblant alors plus à une petite fille joueuse qu’à une véritable vampire, elle se mit à parler, de sa douce voix fluette :

« Je dois bien vous avouer qu’il est assez rare que des vampires kidnappent mes esclaves... Mais je veux bien croire que vous ne le sachiez pas, et que tout ça ne soit qu’un quiproquo... Un heureux quiproquo, je l’espère. Pour une vampire solitaire comme moi, rentrer des congénères est toujours une bonne expérience à tenter. »

Ce faisant, Mélinda annonçait ses intentions pacifiques. Elle ne venait pas pour se venger.

C’était même tout le contraire.

Evangeline ne cacha pas sa surprise en voyant la charmante vampire venir dans son salon. Sa robe était une vraie petite merveille, sans doute une pièce unique, qui trahissait une finance plus qu'aisée et un certain sens du raffinement.  Elle était bien loin des standards ordinaires des êtres de la nuit, l'invitée devait peut être faire partie de la noblesse. C'était une bonne chose car les les vampires de hautes classes étaient un peu plus civilisé. D'expérience, ils attendaient la fin du repas pour chercher à la tuer.

-Voici la maîtresse de notre invitée Madame. Elle se nomme Mélinda Warren.

Ce nom évoqua quelque chose pour la vampire. Cette femme était connue, mais n'avait pas attiré l'attention d' Evangeline, une chose bien étrange. Elle regarda Mélinda s'installer et remarqua une lueur joueuse dans ses yeux. Cela était bon signe, d'habitude ils avaient une mauvaise intention dans le regards. Cela agaçait quand même un peu Eva qui avait l'impression d'être un nouveau jouet pour un enfant, autant dire que pour son ego ce n'était pas très flatteur.

Elle écouta avec attention ce que disait Warren et eu un sourire amusé. La vampirette vint à s’asseoir également, il était impolie de discuter debout quand l'autre était assit.

-Il est rare que je croise des vampires qui ne cherchent pas à me tuer...et pardonnant le fait que j'ai attaquée ce qu'ils appellent souvent leur bétail. Cela ne semble pas être votre cas et j'ai remarqué que votre protégée vous apprécie grandement. D'ailleurs elle va bien et pourra repartir avec vous, un peu de magie de sang.

La magie que Mc Dowell avait utilisé devait rester secrète, autant leurs faire croire à de la magie de sang.

La maîtresse de maison ouvrit la bouteille et versa dans chaque coupe un fond. Si Mélinda était méfiante elle pourrait boire dans la sienne, certains vampires craignaient l'empoisonnement, les imbéciles. Evangeline pouvait le craindre, mais l'eau bénite ne faisait que la rendre malade pendant deux heures, autant dire que c'était plus casse-pieds qu'autre chose.

-Vous êtes une vampire solitaire, chose rare. Pardonnez ma question grossière, mais depuis quand arpentez-vous le monde en temps que vampire ? Il va de soit que j'y répondrais moi-même si vous le désirez.

Pour Evangeline c'était un moyen de voir l'expérience de son invitée, c'était aussi pour savoir si elle avait réellement affaire à une môme ou pas. Son regard était fixé dans le sien.
Eva était respectueuse, mais méfiante. On ne savait pas si la personne en face était réellement celle qu'elle prétendait et plusieurs fois sa tête avait volée en se trompant, elle ne referait plus l'erreur.

La mystérieuse vampire lui offrit un verre de vin, et Mélinda, poliment, ne le refusa pas. Elle aurait préféré le sang. De fait, elle se méfiait du vin. Quand elle était ivre, elle ne se retenait plus. Elle huma ce dernier, avant de le rapprocher de ses lèvres. La vampire aurait pu craindre un empoisonnement, mais elle savait que les vampires avaient une constitution physique assez forte, et un organisme qui résistait très bien aux empoisonnements. D’un certain point de vue, le vampirisme était déjà, en soi, une forme d’empoisonnement. Il offrait une protection presque parfaite contre les toxines. Bien sûr, il existait des poisons capables de tuer les vampires, mais ils étaient rares... Et, de plus, cette femme n’avait aucune raison de tuer la petite vampire... N’est-ce pas ? Tout en lui assurant que Tallulah était saine et sauve, et que Mélinda pourrait, bien naturellement, repartir avec elle, elle l’invita donc à boire.

Mélinda but donc, une gorgée, tandis qu’Evangeline lui posa une autre question. La délicieuse Ashnardienne s’humecta les lèvres, et lui répondit ensuite :

« Deux siècles, environ... Mais je n’arpente pas que ce monde, chère vampire. Je viens de loin, de très loin... Techniquement, je suis sur Terre depuis seulement une poignée d’années. »

Elle ignorait si cette femme connaissait Terra, mais Mélinda ne voyait aucune raison de le lui cacher. Elle reprit un peu de vin, et lui expliqua qu’elle dirigeait une vaste entreprise comprenant un harem, ainsi qu’une guilde. Elle était une femme puissante, très fortunée, et qui avait plus d’une centaine d’esclaves sous ses ordres, les éduquant, les élevant, et couchant régulièrement avec eux.

« Malheureusement, je n’ai aucun clan, et Bran est la seule famille de sang qui me reste... J’ai tué mes deux parents. »

Pour pouvoir se rapprocher de cette femme, car Mélinda reconnaissait en elle une semblable, elle devait se confier un peu, ce qu’elle faisait. Elle lui expliqua donc que, en naissant, elle avait provoqué la mort de sa mère. Un accouchement difficile, qui avait achevé sa mère, déjà éreintée par l’effondrement de sa vie. Son père n’avait jamais pu supporter ça, et avait martyrisé Mélinda. La vampire en parlait calmement, sans trembler. Elle n’insista pas trop sur cette partie de sa vie, où elle était une faible humaine, petite, fragile, maltraitée. Elle avait été transformée en vampire par des gens qui étaient hostiles à son père, et elle avait tué ce dernier, prenant sa place. Elle avait ensuite transformé Bran en vampire, et il était maintenant son garde du corps, son bras droit, son grand-frère protecteur... Et son amant dévoué et amoureux. Restant dans la pièce, à l’arrière de Mélinda, Bran restait silencieux, ne disant rien. Elle savait qu’il avait déjà analysé toute la pièce, recherchant d’éventuels pièges, d’éventuels assassins embusqués. Une précaution nécessaire, mais superflue, selon Mélinda. Son instinct lui soufflait que cette élégante vampire n’était pas une ennemie, et qu’elle ne lui ferait même aucun mal. La capture de Tallulah était un simple malentendu, et même une heureuse méprise. Autrement, Mélinda n’aurait jamais soupçonné la présence d’un vampire dans son quartier. C’était clairement une aubaine !

Elle était une vampire solitaire, oui, mais Mélinda cherchait à se constituer un clan.

« J’aimerais continuer à étendre mon influence, et à me constituer un puissant clan vampirique qui me permettrait de conserver mon autonomie face aux autres puissants clans. Et je pense que vous pouvez contribuer à m’aider sur ce point, ma chère. »

Elle avait ses belles jambes croisées, et but encore de son vin, s’humectant les lèvres.

« Qu’en dites-vous ? Je sens en vous un sang noble, puissant, très ancien... Vous plairait-il de vous rapprocher de moi ? Je suis une femme très généreuse avec mes amies... »

Elle accentua légèrement le « très », en faisant brièvement sortir sa langue, comme pour lui faire comprendre ce qu’elle entendait par là : des services sexuels.

Son jeune âge, comparé à elle, et son origine Terrane dissimulé fit naître un sourire amusé sur les lèvre de la vampire. Mais elle ne dit rien rien, se contentant d'écouter tout ce que Mélinda désirait lui dire. A la mention de Bran son regard se tourna vers la dite personne, enfin personne c'était beaucoup dire, un magnifique toutou bien dressé.

Cette gamine avait certains point commun avec elle. Humaine changé en être de la nuit à cause de la folie de certains. Le garde du corps de Warren avait peut-être vu une petit rune contre la magie, inactive et ne marchant pas sur les vampires. C'était une petite surprise qu'elle réservait aux mage qui voudraient stupidement la défier, ces misérable petite choses ne méritaient que de voir leurs magies impuissante pendant qu'ils se vidaient de leurs sang. Oui Evangeline avec une sacrée dent contre les mages et cela ne datait pas d'hier.

A la mention des autres clan la vampire se contenta de rire en silence, ils tremblaient à l'idée que la Maga Nosferatu, un être de légende, fasse un peu de tri dans leurs effectifs. C'était aussi une des raisons pour laquelle la vampire était tranquille du côté vampire. Seul le grand Seigneur vampire ne craignait pas sa présence. Evangeline avait du respect pour lui et son clan, qui respectait des règles très strictes et reconnaissait sa puissance sans chercher à la nuire.

-Hormis celui du grand Seigneur, ils ne valent rien.
Cette remarque lui avait échappé, bah, tant pis.

Une fois la phrase de Mélinda fini, dont le sous-entendu fut évident, elle décida de prendre la parole.

-Ta proposition est tentante, mais avant d'y répondre, je vais te poser deux autres questions.

Elle bu son verre à moitié et le reposa sur la table.

-Dis moi, Mélinda Warren. Connais-tu la légende sur la Maga Nosferatu ?

La légende disait que cette vampire était née en même temp que le grand Seigneur vampirique. Elle était vampire et ne l'était pas car devenue sans la morsure, ni le sang, comme par magie. Elle était l'équivalent du croque-mitaine et avait déjà détruit des clans à elle seule. Certains vampire disaient que c'était la déesse de la destruction, d'autre une créature sans nom tant sa cruauté ne connaissait pas de limite.
C'était la Mort incarné pour ces êtres de la nuit, qui faisait même fuir leurs ennemis héréditaire lorsqu'elle apparaissait sur le champ de bataille.

En réalité elle avait bien détruit deux clans, un sur Terre et un sur Terra. Le premier fut détruit par ennui, un carnage gratuit, le second avait touché à son premier disciple et cela valait la peine capitale.

De nombreuses catastrophes et événements négatifs, dans le milieu vampirique, avaient été mis sur le dos de la Maga Nosferatu, comme la mort de puissants vampires ou la folie qui pouvait toucher tout un clan.
Cela arrangeait Evangeline qui pouvait agir sur les misérable vampire à la seule mention de ce nom maudit. Il faudra un jour qu’elle vienne au grand Conseil, avec autorisation du Seigneur, pour voir ses pleutres se recroquevillés sur eux-même. Cela serait amusant et lui montrerait la faiblesse de son conseil de façon polit.

Le Grand Seigneur ? De quoi parlait-elle ? Mélinda avait sa petite idée. Elle savait que les vampires étaient férus d’ésotérisme, de contes et de légendes. Beaucoup de clans affirmaient qu’il existait, à l’origine des vampires, des êtres « purs », qui n’étaient pas nés humains, mais nés vampires. On les appelait par bien des noms : les Vampires Primordiaux, les Anciens, les Sages, les Seigneurs, etc... beaucoup étaient morts, enfermés dans des sarcophages, méditant depuis des millénaires, et, là encore, on les disait affublés de pouvoirs colossaux, capables à eux-mêmes de changer le sort de la planète entière. La vampire était, sur ce point, plutôt pragmatique. Terra recelait d’êtres surpuissants, tout comme la Terre. Ce n’était pas des momies décrépies vieilles de plusieurs milliers d’années qui allaient changer la donne. Malgré son isolation, Evangeline en savait beaucoup, mais elle n’insista pas sur ce « Grand Seigneur »... Et Mélinda ne comptait pas insister là-dessus. Ce qui était sûr, c’était que, plus un vampire était vieux, et plus son sang était bon.

Evangeline ne répondit pas à sa proposition, qui était pourtant honnête et sincère. Mélinda avait réellement envie de se constituer un clan, afin de pérenniser son œuvre, et d’étendre son influence. Elle n’avait jamais masqué son ambition. Les Warren étaient jadis de grands seigneurs, des propriétaires terriens qui avaient leurs propres troupes, dirigeaient des châteaux immenses et des villes vastes et riches. Ils avaient tout perdu pendant la Guerre, et, lentement, Mélinda reconstruisait un empire, s’associant avec d’autres, profitant des moindres opportunités qui s’offraient à elle pour étendre son influence, et redorer son nom... Elle ne le faisait sûrement pas pour son père, qu’elle abhorrait, mais pour sa mère... Cette femme que Mélinda avait tué en naissant, et dont elle se sentait toujours coupable. Cette femme qui était pleine d’ambition, cette femme qui adorait le luxe, les beaux bijoux, les beaux vêtements, se sentir belle, et qui, disait-on, avait eu de nombreux amants... Mélinda était sûre que sa vie aurait été entièrement différente si sa mère avait été en vie. Il était curieux d’aimer quelqu’un qu’on n’avait jamais connu, et de haïr quelqu’un qu’on avait connu. Les sentiments étaient incompréhensibles pour Mélinda.

Evangeline lui posa alors une question, arrachant Mélinda à ses pensées. Elle lui demanda si elle avait entendu du Maga Nosferatu, de cette légende. Clignant lentement des yeux, Mélinda réfléchit brièvement. Nosferatu...

« Et bien... Tout ce que je sais de Nosferatu, c’est que c’est un film terrien sorti il y a presque un siècle. »

Elle ne l’avait jamais vu, mais elle en avait entendu parler... Tout comme elle avait entendu parler du roman de Bram Stoker, Dracula, et des autres œuvres intellectuelles terriennes sur les vampires : Buffy contre les vampires, Entretien avec un vampire... Ou encore Twilight. L’imagination des humains la laissait songeuse, souvent perplexe.

« En fait, je ne m’intéresse pas énormément aux légendes vampiriques... Elles se contredisent toutes entre elles, et, vu mon passé, j’ai tendance à considérer que seul l’avenir compte. Je connais la légende de Caïn, le premier des vampires, et c’est à peu près tout. »

Les légendes ne l’intéressaient clairement pas.

« Quel rapport a cette... Cette Maga Nosferatu avec nous deux ? »