Lorsqu'il s'était rendu chez son jeune élève, le professeur n'avait nullement envisagé un tel scénario, mais uniquement quelques remontrances bien senties, un joli paquet de devoir supplémentaire en punition, et une injonction avec effet immédiat de ne plus sécher aucun de ses cours. Mais contre toute attente, et à l'initiative du cancre lui-même, la situation dégénérait de façon exponentielle alors que l'empire de la raison de l'agent Tayor vacillait sous les coup de butoir incessant de son désir rebelle et vaguement honteux. Si Jack n'avait jamais caché sa concupiscence pour le sexe féminin, il cachait soigneusement à son entourage les relations homosexuelles anecdotiques auxquelles il se livrait, la plupart du temps avec des hommes efféminés, ou des adolescents. Après tout, sa famille était de tradition catholique et si la plupart de ses membres s'adonnaient à des pratiques sexuelles outrancières voire déviantes , les relations entre personnes de même sexe restaient encore un tabou. Chaque fois qu'il ressentait de l'attirance pour une personne du même sexe que le sien, il avait tendance à la refouler jusqu'au point de rupture, se vautrant alors dans la luxure la plus complète avec des amants qui de toute façon, l'avaient bien cherché. Ses goûts s'orientant naturellement vers des mâles plutôt soumis et passifs – même si le changement de rôle ne lui déplaisait pas, bien au contraire -, ces derniers s'acharnaient rarement à faire céder les réticences de principes du professeur, ce qui rendait au final ses expérience avec la gent masculine assez rare.
Aujourd'hui, ce blondinet lui faisait vivre un véritable supplice ; attisant la flamme de son appétence à l'extrême, il se dérobait ensuite, se drapant savamment dans un semblant d'innocence qui torturait son professeur. Tout ceci n'était-il qu'un jeu pour le norvégien, ou brûlait-il de sentir les mains puissantes du mâle dominant lui pétrir le fessier, torturer ses mamelons et asticoter sa virilité ? Jack était incapable de le déterminer. Malgré la connaissance approfondie qu'il avait du comportement humain, celui d'un adolescent capricieux demeurait encore trop mystérieux, trop nébuleux pour son esprit analytique. Sagement, l'angelot blond l'imita, répétant sagement les mots licencieux de son aîné avec un accent à couper au couteau qui rendait l'expression encore plus excitante, encore plus dégradante pour le jeune homme. Les oreilles du professeur s'échauffèrent et son regard devînt presque vitreux alors que son vît monumental s'agitait dans sa prison de soie, mû par de brefs soubresauts, prêt à exploser.
« C'est... C'est très bien, Kåre », finit-il par lâcher, presque essoufflé, incapable dorénavant de maîtriser l'excitation qui transparaissait à présent dans sa voix, la rendant légèrement plus aiguë en fin de phrase.
L'adolescent ne semblait pas avoir perçu la supercherie, même si à bien y regarder, une analogie pouvait être faite entre queue et cock, en anglais, mais bien trop tirée par les cheveux pour qu'un cerveau sain l'envisage. Toutefois, son langage corporel dût être trop explicite, puisque l'adolescent se troubla et qu'il s'éloigna vivement du canapé, une lueur apeurée dans ses prunelles, prétextant une envie tardive de caféine. Kåre avait-il fini par remarquer la bosse démesurée sous son pantalon, ou bien l'explosion de phéromone mâles l'avait-elle étourdi ? Putain je crève de chaud, avec ses conneries. Jack retira sa veste, et la plia à côté de lui, avant de remonter les manches de sa chemise, dévoilant des avants-bras bruns, et épais. Des auréoles de transpiration se dessinait sous ses aisselles, conséquences naturelle de son excitation, ajoutée à la tiédeur de l'environnement.
« Le café n'est pas forcément conseillé pour les jeunes de ton âge, c'est un excitant auquel on peut facilement devenir accro. Ca m'a valut de nombreuses nuits d'agitation et d'insomnies. »
Ces derniers mots n'avaient à proprement parler, aucun intérêt manifeste, mis à part celui de faire la conversation. L'homme y avait néanmoins glissé des éléments de langage pour étourdir le lycéen et le gagner à sa cause. A présent, il avait l'initiative dans l'échange ; en s'affolant, Kåre avait jeté la balle dans le camp adverse. Je ferais mieux de me tirer d'ici, ou d'aller me finir dans les toilettes, sinon je vais finir par le violer. L'homme se leva en chancelant, sans véritablement savoir quel allait être son geste suivant. Sans vraiment s'en rendre compte, il franchit en trois pas la distance qui le séparait de l'adolescent et se retrouva dans son dos. La CIA lui avait appris à marcher le plus silencieusement possible, en ne posant presque pas ses talons au sol, habitude qu'il avait intégrée dans son quotidien, si bien que le jeune homme ne pût l'entendre arriver, même si naturellement son odeur fauve mêlée de transpiration et sa respiration désordonnée pouvaient le trahir. Jack s'aperçut alors que l'adolescent n'avait pas posé de tasse sous la machine et se permit un sourire. Le gamin est aussi désorienté que moi. L'homme leva le bras vers l'étagère du dessus, ou se trouvaient tasses et soucoupes, pressant par la même occasion, son bassin dans le dos du blondinet. S'il s'était agi d'un adulte, Jack n'eût alors pas hésité une seule seconde à glisser une main avide sous son peignoir pour saisir sa verge et la faire glisser entre sa paume et ses doigts. S'agissant d'un jeune homme et, qui plus est son élève, il fallait y aller plus progressivement.
« Ce n'est pas la peine, je les verrais une prochaine fois », souffla-il, contre la nuque dénudée de l'éphèbe, posant une main ferme sur son épaule droite. « Et puis je préfère avoir affaire directement à toi », et à ton joli petit cul, se retînt-il d'ajouter.
Le situation était critique et son cœur battait la chamade ; Jack était proche de l'irréparable, et son esprit embrumé rejetait comme hypothétique ou infondée toutes les sanctions auxquelles il risquait de s'exposer ; ses craintes ne pesaient pas lourd face au corps frais et gracile du suédois. Et merde, tant pis. Sa main libre déposa la tasse sous le jet brûlant de café, avant de se glisser opportunément sous le peignoir de son élève, explorant son torse glabre. Oh putain, c'est fantastique. Malgré une légère couche de crasse, la peau de l'adolescent était d'une douceur incomparable. Transporté par l'odeur corporelle du garçon, ses doigts s'emparèrent d'un téton gorgé de vie pour le faire doucement rouler entre son pouce et son index, alors que son nez se perdait dans la chevelure humide et désordonnée de son hôte. Déjà, de léger mouvement de son bassin faisaient frotter son phallus gonflé contre les fesses et la chute de rein de son élève. Le point de non-retour était dépassé, et l'agent Taylor s'attendait à tout type de réaction outrancière ou choquée du jeune cancre ; le pire était à craindre, mais le jeu en valait la chandelle, se rassura-il, alors qu'il mordillait déjà l'oreille découverte de sa victime.