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Silas Toram, dragonnier Ashnardien - { Validé }

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Silas Toram

Humain(e)

Silas Toram, dragonnier Ashnardien - { Validé }

mercredi 27 novembre 2013, 15:00:59

Nom/Prénom/Surnom : Commandant Silas Toram.

Âge : 30 ans

Sexe : Masculin

Race : Humain

Orientation sexuelle: Bisexuel (avec une petite préférence pour les hommes, même s'il ne l'assume pas vraiment)

Description physique :

Silas est plutôt grand, environ 1m80 pour 72 kilos. Un homme plutôt mince, donc, et légèrement musclé. Son style vestimentaire reste de manière générale très simple, classieux, et toujours bien entretenu. Impeccable sur lui même, la saleté et l'odeur l'agace, bien qu'il y soit souvent mêlé de part son poste. Il porte souvent des gants de cuir noir, car il apprécie peu qu'on le touche directement, mais c'est également beaucoup plus pratique pour protéger ses mains lorsqu'il monte sur son dragon ou qu'il manie l'épée.

Ses traits restent assez plaisants à voir, même très beaux. Son visage, bien que mature, a gardé son charme de jeunesse, passant de ses yeux azur à sa longue chevelure blonde. Niveau pilosité, celle-ci est très rare, son torse par exemple est imberbe. Il coiffe souvent ses longs cheveux en une simple queue de cheval, mais laisse inévitablement une mèche rebelle devant son visage.
Son teint lui, laiteux, pâle, laisse à certains endroits apparaitre de vieilles cicatrices de combat sur ses bras, son dos ou ses jambes. Cicatrices que le jeune homme préfère cacher en général.
D'allure grande et athlétique, sa démarche est toujours sûre et élégante. Mais méfiez vous des apparences, car s'il peut vous sembler relativement fin, sa force est bien réelle. Une force brute, autoritaire, hautaine, magnifique.

Lorsqu'il combat aux côtés de son dragon et de ses hommes, Silas enfile en général une belle armure imitant l'épaisse peau écailleuse des dragons. http://img4.hostingpics.net/pics/384672DragonArmorYetMoreProgressbyAzmal.jpg

Caractère :

Marqué par un maître destin, Silas possède une forte personnalité, ce qui lui confère de l'ascendant sur autrui. Il se montre actif, énergique, dynamique et courageux et son tempérament est passionné. Adaptable et malléable en apparence, il saura faire valoir ses droits et ses idées avec douceur, certes, mais aussi avec une pointe de machiavélisme et, le cas échéant, de fermeté : une main de fer dans un gant de velours. Il a de multiples projets, de grandes idées et il est tout à fait capable de les mettre en application. L'action est son exutoire, car sa grande nervosité ne le met pas totalement à l'abri de crises émotionnelles. Si l'intensité du moment présent lui semble trop forte, il pourra vivre une octave au-dessous, sous l'influence de ses supérieurs : il subira alors davantage son destin et restera dans un rôle de second rang, mais cela lui permettra de mener sa vie plus confortablement, sur un rythme moins trépidant. Pourtant, en règle générale, il est stimulé par la difficulté. Son sens de la justice est très aiguisé et il a des réactions violentes devant toute iniquité. Ce qui est humain ne lui est point étranger et il possède souvent un idéal de fraternité qui le fait s'intéresser à autrui ou adhérer à des groupes facilement. C'est aussi un homme intuitif bien qu'il préfère afficher son esprit logique. Il peut osciller entre une possessivité absolue et un certain altruisme. Silas est volontaire, bon élément car travailleur, actif. Parfois très perfectionniste, voire maniaque, dans un domaine particulier, il s'avère paradoxalement indiscipliné dans un autre. Les activités de groupe lui ont permis de développer son sens de la solidarité. Il peut aussi y avoir chez lui une alternance assez déconcertante de suractivité et de laisser-aller.

Il est très attaché à sa famille et fait beaucoup d'efforts pour conserver une bonne harmonie avec ses proches. Silas est un adepte de la paix même s'il lui arrive parfois de déclarer la guerre. Il a souvent un sens esthétique développé qui le fait s'intéresser à l'art ou aux belles choses. En amour, il est souvent difficile car il cherche la perfection. Aussi, à cause de ses intransigeances, risque-t-il de passer à côté du bonheur sans le voir. Dirigiste et pointilleux, imbu de grands principes, il n'est pas toujours facile et risque de rompre un peu vite en pensant toujours trouver la perle rare. Mais existe-t-elle ?

Histoire :

Je suis là, sur cette photo que je tiens. J'aurais aimé pouvoir dire que je suis cet homme à gauche. Cet homme aux yeux de braise et au regard franc qui semble vouloir dire « Je suis immortel. Je suis éternellement vivant. » Son nom est Thomas Böotner, une des personnes auxquelles je tenais le plus au monde. Thomas était quelqu'un de droit et de juste. Un type à qui on pouvait confier plus que sa propre vie en fermant les yeux, sans hésiter. Ce genre de personne qui, par sa simple présence, éblouissait votre quotidien.

Moi ? Je suis juste Silas. Silas Toram.
Je suis né à Shakar, sur les terres de l'empire d'Ashnard, non loin de la capitale. J'y ai vécu une enfance plutôt banale. Ma mère et mon père tenaient une épicerie sur l'une des rues principales. Lorsque je n'étudiais pas, j'aidais mes parents dans leur tâche, prenant un soin particulier à ne pas me tromper lorsque je rendais la monnaie. J'aimais bien jouer avec toutes ces pièces et ces billets que je rangeais scrupuleusement dans la caisse.
Je voulais devenir un dragonnier plus tard, même si mon père aurait préféré que je reprenne la boutique. Étant le seul fils de la famille, il portait tous ses espoirs sur moi. Ma petite soeur était plus tranquille de ce côté-là.
Lorsque je fus âgé de 19 ans, une grande guerre contre Nexus éclata. Nous l'avions tous redouté et elle était là. Je fus enrôlé dans l'armée en tant que simple soldat. La vie y était horrible et tandis que les combats faisaient rage tout autour de nous, je faisais de mon mieux pour sauver la vie de mes camarades. C'est là que j'ai rencontré Thomas pour la première fois.

Il avait 18 ans et venait de prendre une flèche dans l'épaule et une autre au niveau de l'aine. Quand je l'ai trouvé, je l'ai traîné et déposé à l'écart en sécurité, puis je me suis approché, épuisé et exténué de ne pas avoir dormi depuis trois jours et d'avoir vu tant de sang couler. Courageux, le garçon serrait les dents sans se plaindre. J'ai découpé sa veste pour dégager son torse et m'étais apprêté à défaire le bouton de son pantalon quand sa main, ferme, a stoppé mon geste. Il a planté son regard dans le mien et je me suis senti drôle. Je me rappelle encore de cette bouffée de chaleur qui m'a envahi à ce simple regard. Je m'attendais à ce qu'il m'engueule et refuse d'enlever son pantalon... mais ce ne fut pas le cas. Avec une voix faible, il m'a demandé :

- Elle est pas touchée au moins ?

Sur le coup, je ne comprenais pas de quoi il parlait. Je suis resté bêtement muet, clignant des yeux, la bouche ouverte comme un poisson hors de son bocal. Il s'en est amusé et a précisé sur un ton qui, cette fois, illustrait sa douleur :

- Je te parle de mes bijoux de famille.

Décontenancé, je n'ai pas osé vérifier. Je me suis contenté de secouer la tête pour le rassurer, reprenant mon sérieux, pour déchirer le tissu et faire apparaître la plaie à l'aine. Elle saignait abondamment et je me suis empressé de la nettoyer comme j'ai pu. Je me suis retourné une minute, pas plus, pour guetter les alentours et lorsque j'ai de nouveau voulu me pencher sur la blessure pour vérifier que le bandage était bien solide... je me suis rendu compte qu'une bosse s'était formée au niveau de l'entre-jambe du garçon. Interdit, j'en aie perdu tous mes moyens. Thomas a ricané, le front trempé de sueur.

- Désolé docteur. Au moins c'est sûr... elle a rien.

Il m'a regardé, je l'ai regardé et nous avons ri. Je n'ai pas le souvenir d'avoir autant ris que ce jour-là. Ce jour-là justement, une grande amitié était née, un peu étrange c'est vrai, mais elle était née solide. J'ai également pu me rendre compte que j'aimais davantage les hommes que je n'osais me l'avouer autrefois. Et que Thomas était un être aussi compliqué qu'il le laissait paraître.

Durant les deux longues années de guerre, cette guère horrible, je n'ai cessé chaque jour de me ronger les sangs pour mon ami. Si j'étais plus ou moins à l'abri de la mort depuis qu'on m'avait renvoyé aux arrières pour blessures graves, Thomas lui, était de nouveau au cœur de l'action, au milieu des ennemis. Ces inquiétudes incontrôlées me rendaient maladroit et le type chargé de ma rééducation m'avait mainte fois remonté les bretelles. En effet, j'avais failli perdre une jambe et un bras et si je ne me concentrai pas, aucune chance que je guérisse. Lorsque la fin de la guerre fut annoncée, j'étais guéris et avais posé ma candidature pour devenir Dragonnier. En attendant mon premier entretien, un type entra dans la pièce.

- Est-ce qu'il y a un certain... Silas Toram, ici ?
- Oui, c'est moi.

Aussi étrange que cela puisse paraître... c'était lui. Il s'avança, tout sourire.

- Et bah ça a pas été facile de retrouver, mon vieux.

Un silence. Histoire de ravaler la joie d'entendre sa voix et de le revoir. Il était en vie. Et apparemment en bonne santé et toujours aussi jovial. J'ai souri bêtement.

- Tu as quitté l'armée ?
- Un peu mon neveu ! Ma légion avait à peine entendu le clairon que j'étais déjà monté sur un canasson pour me barrer de cet endroit dégueulasse. Et la première chose que j'ai fait c'est de prendre un bain ! Toute cette boue, ces poux et ces rats... heurk !
- Je suis heureux que tu t'en sois sorti, Thomas.

Il était ici pour signer des documents avant de quitter l'armée définitivement. Agréable coïncidence.
A mon retour, mes parents et ma petite sœur m'ont sauté dans les bras et m'ont serrés si fort que j'ai cru étouffer. C'est vrai que je n'avais pas eu beaucoup de temps pour leur écrire et je n'étais pas revenu chez moi depuis le début de la guerre. Ma toilette a duré près de deux heures tant je me suis frotté pour retirer toute la boue séchée et le sang sur ma peau, me couper et coiffer les cheveux et enfin me raser. Je ne reconnaissais plus l'homme dans le miroir.
Je n'étais plus le jeune garçon d'avant, je crois que cette période avait réellement fait de moi un homme. J'avais 21 ans et je pensais désormais avoir toute la vie devant moi pour profiter enfin pleinement de chaque instant. Je pensais que la guerre était définitivement derrière moi. Nous avons organisé un grand repas de fête en ville pour fêter la fin de la guerre et les fils, pères, frères, cousins, amis, maris et oncles trop peu nombreux, revenus de la guerre.
C'est ce soir-là que j'ai revu Thomas de nouveau. J'ai eu du mal à le reconnaître. Il avait un autre visage, un peu comme moi. Celui d'un homme grandit par une épouvantable épreuve et de nouveau frais et décidé à reprendre sa vie en main. Je l'ai trouvé incroyablement séduisant et lorsqu'il s'est approché, un sourire aux lèvres, mon cœur s'est mis à battre la chamade. J'éprouvais bien plus que de l'amitié pour ce jeune homme que je n'avais pourtant côtoyé que l'espace de quelques semaines avant qu'il ne rejoigne une autre garnison. Et il avait ce sourire toujours présent sur son visage, un sourire à la fois séduisant et rieur.

- Bonsoir Silas. Chic soirée, hein ?
- Oui. Ça fait du bien de voir des gens sourire.

Celui de Thomas s'est étiré davantage et il m'a pris dans ses bras pour me serrer contre lui. Un peu surpris, je n'ai pas osé bouger. Il sentait bon l'eau de toilette masculine à la mode. Je lui ai finalement rendu son étreinte en me déridant à mon tour.

- T'ai-je déjà remercié de m'avoir sauvé la vie ? Avait-il demandé.
- Oui... une bonne centaine de fois je crois.

Il s'est détaché en riant et m'a invité à le suivre vers une des grandes tables du banquet. Nous avons passé un long moment à boire et à grignoter en riant de bon cœur, comme deux vieux amis. J'avais pourtant terriblement envie d'être bien plus. Mais je commençais à me faire à l'idée que ma place n'était pas dans les bras de Thomas. Notre relation ne dépasserait jamais le stade de l'amitié et c'était sans doute mieux ainsi.
Ayant un peu bu, nos rires ont augmenté de volume et notre bêtise avec. Thomas a eu l'idée idiote de me renverser délibérément un verre de vin sur mes vêtements. Me prenant au jeu, je me suis mis à lui courir après pendant un petit moment avant que je ne parvienne à le rattraper et à le plaquer contre le mur dans le but de... de quoi d'ailleurs ?
Je n'étais qu'à quelques centimètres de lui et j'ai cru voir briller le désir dans ses yeux. J'avais envie de l'embrasser, je sentais que lui aussi, mais je n'ai pas osé. J'ai voulu me redresser et m'éloigner, trouvant cette envie stupide et loin d'être digne. Les gens comme moi, les hommes qui en aimaient d'autres, étaient plutôt mal vue dans notre société. Je me suis donc résigné en me disant que Thomas en serait sûrement soulagé et que tout ça n'était que le fruit de l'alcool. Pourtant, me voyant reculer, il a agrippé violemment le col de ma chemise et a rapproché mon visage du sien, glissant ses mains de chaque côté de ma tête. Mon nez touchait presque le sien et je pouvais voir toutes les nuances de bleus que possédaient ses yeux. Il m'a alors soufflé quelque chose :

- Embrasse-moi, crétin.

Je crois que je n'ai même pas réfléchi avant de m'exécuter.

Le lendemain matin, alors que je prenais mon petit-déjeuner en compagnie de ma mère, l'esprit encore embrouillé par la veille on a frappé à la porte. En ouvrant, j'ai fait face à la mine enjouée de Thomas qui m'invitait à le rejoindre à l'auberge la plus proche. J'ai accepté. Et je me suis demandé si je n'avais pas rêvé ce baiser. Tout était tellement flou après ça et Thomas qui m'invitait comme si de rien n'était pour boire un verre. Peut-être voulait-il parler de ce qui s'était passé après tout ? Je n'en savais trop rien.
J'ai pris ma veste et je suis sorti le rejoindre. Il était installé à une table en compagnie d'un jeune homme dont les yeux étaient recouverts d'un bandage. Un ex soldat blessé de toute évidence. Thomas s'est levé pour me présenter l'individu :

- Ah ! Silas ! Je te présente Aldric, un ami à moi. Il avait le poste d'estafette dans mon régiment. Un petit lèche-cul du commandant, ricana-t-il. Et Aldric, voilà Silas Toram, le type qui m'a sauvé la vie.
- Bonjour, Monsieur Toram. Excusez-moi de ne pas pouvoir vous regarder, mais j'ai eu moins de chance que Thomas durant la guerre. La bonne nouvelle c'est que je n'en ai plus que pour deux jours à porter ce bandage.
- Que vous est-il arrivé ? Ai-je demandé.
- Explosifs. Saloperie de Nexusiens...
- Pleins-toi ! Toi au moins tu as été décoré ! Regardes, Silas, ce petit con a eu la Croix de fer de 1re classe.

Nous avons bu un verre ensemble et avons longuement discuté. Aldric était un homme de bientôt 30 ans, très mystérieux, qui parlait peu, mais paraissait cultivé. C'était un artiste, un peintre qui essayait de vivre de ses œuvres après avoir raté deux fois l'examen d'entrée de l'Académie des Arts, avec des idées politiques très particulières sur lesquelles nous ne nous sommes pas avancés.
J'ai déjeuné plus tard avec Thomas. Ni l'un ni l'autre n'avons reparlé de ce fameux baiser, si bien que je m'étais persuadé d'avoir simplement rêvé.
 
J'ai continué à aider mes parents en boutique en attendant de pouvoir entrer à l'école des dragonniers. Thomas était retourné chez lui et m'écrivait plutôt régulièrement.
J'ai fini par entrer dans cette fameuse école, enchaînant les entraînements et les missions à l'extérieur, puis j'ai reçu mon premier dragon. Mon poste me permettait d'être souvent en relation avec certains hommes politiques. Tout était de plus en plus tendu, les propagandes étaient partout. Je savais que la guerre n'était pas tout à fait terminée. Quant au fameux Aldric, tout le monde en parlait. Il était devenu un orateur fantastique et surtout très dynamique. Un peu trop peut-être.
Thomas, quant à lui, m'écrivait de moins en moins. En fait, cela faisait prêt de deux ans que je n'avais aucune nouvelle de lui.

Quelques temps plus tard, alors que la situation politique devenait de plus en plus ardente et qu'Aldric avait été nommé Chancelier, Thomas a refait surface. Je venais de terminer mon service, la nuit était presque tombée et il faisait très froid. C'est alors que je le vis, épaulé à un vieux lampadaire. Il s'est approché doucement et nous nous sommes longuement regardé avant que je ne réagisse :

- Bonsoir, Thomas. Ça fait un bail.
- Bonsoir Silas. Ça a l'air de marcher pour toi, non ?
- Je n'ai pas à me plaindre.
- Écoute, j'ai besoin de ton aide.

Je n'ai pu m'empêcher d'être déçu. Il n'était pas venu me voir par plaisir ou pour prendre de mes nouvelles, mais simplement pour que je lui rende un service. J'ai passé une main dans mes cheveux, ai soupiré, puis ai tourné le dos dans le but de rentrer chez moi. Si j'ai réagi ainsi, c'était parce que je ne l'avais jamais vraiment oublié. Thomas était un homme dont j'avais toujours été amoureux. Durant son absence, j'avais voulu tirer un trait sur tout ça et pour ne pas m'attirer des problèmes, je n'avais eu que de brèves relations avec des femmes. Et voilà que Thomas refaisait surface.

- Silas, attends ! Je m'excuse de ne pas t'avoir donné de nouvelles pendant tout ce temps, mais... la guerre est là, elle va bientôt éclater de nouveau et... ma femme et mon fils sont en danger.

Je me suis figé sur place et mon sang n'a fait qu'un tour. Une femme et un fils ? Comment avait-il pu me cacher une chose pareille ? Ce baiser n'avait réellement été qu'un rêve finalement. J'ai fini par me tourner vers lui. Sous sa capuche et à la lumière vive du lampadaire, j'ai pu constater les traits tirés de son visage et les cernes sous ses yeux. Il avait l'air complètement au bout du rouleau. Comme je ne disais rien, il s'est approché encore davantage et m'a attrapé doucement le bras.

- Allons dans un endroit tranquille s'il te plaie. Il faut que je te parle.

Je me suis perdu un instant dans le bleu délavé de ses yeux puis ai acquiescé d'un signe de tête. Je l'ai conduit jusqu'à mon appartement dans lequel j'avais aménagé après le décès de mes parents deux ans plus tôt. La fatigue et l'hiver rude avaient eu raison d'eux.
Mon appartement se situait près du centre-ville de Shakar. Je ne possédais qu'une petite cuisine, un coin salon, une chambre et une salle de bain. Le parfait petit nid du célibataire.
En entrant, j'ai accroché mon manteau et me suis directement dirigé vers le garde-manger pour en sortir deux bières. J'ai fait signe à Thomas de s'asseoir sur le canapé, mais suis resté debout face à lui. Le jeune homme tournait la bouteille nerveusement entre ses mains, puis il a bu une longue gorgée et pris la parole.

- Tu te rappelle de cette soirée organisée à Sharlak pour fêter la fin de la dernière guerre ?
- Oui. On était encore des gamins, fis-je.
- Et j'ai fait une erreur ce soir-là.

Nous y voilà. J'ai soupiré, but une gorgée de bière et ait lancé :

- Moi aussi. Mais laisse tomber, si on s'est embrassé c'est parce qu'on était jeune, stupides et bourré.
- C'est réellement ce que tu penses ?
- Évidemment.

J'avais répondu rudement, sans doute pour me voiler la face et ne pas lui avouer ce que je ressentais vraiment. Lui, il avait l'air blessé, ce qui me fit presque regretter mon emportement. Il n'a pourtant pas hésité avant d'ajouter :

- Et bien moi je vais te dire ce que j'ai ressentis ce soir-là. Je me suis rendu compte que j'étais attiré par toi. Les jours suivants je n'ai pas arrêté de penser à toi et mon plus grand désir c'était de recommencer. J'étais complètement dingue de toi !

Et moi, pour le coup, j'étais complètement secoué. Thomas était amoureux de moi ? Tout d'abord muet, j'ai fini par délier ma langue :

- Attends, tu es en train de me dire que tu avais des sentiments pour moi... et que tu ne m'as rien dit pendant tout ce temps ?
- Oui. Parce que mon oncle avec qui je vivais avait d'autres projets pour moi. Mon mariage était déjà arrangé. Mais j'aurais donné n'importe quoi pour être avec toi, Silas.

Que répondre ? Que dire ? Que j'avais ressentis exactement la même chose durant toutes ces années ? A quoi bon... il était marié aujourd'hui. Finalement, je vins m'installer à ses côtés, buvant une autre gorgée d'alcool.

- Tu as dit que tu avais besoin de moi.
- Oui. Alina, ma femme, est Nexusienne. Et comme tu le sais, les propagandes qui circulent les touchent directement. Tu sais mieux que personne qu'Aldric a pour but de les exterminer, pas vrai ? J'ai peur pour elle.
- Je comprends Thomas, mais... que veux-tu que j'y fasse ?
- Je sais que tu as des contacts et même des amis politiciens. Il me faut un visa pour ma femme et mon fils, un document qui leur permette de quitter le pays.
- Et toi ?
- Je... j'ai l'intention de rejoindre les dragonniers. Comme toi.

Cette nouvelle me coupa le souffle. Il préférait s'enrôler dans une guerre qui serait sans doute aussi impitoyable que la première, lui qui en avait tant souffert ? Je ne comprenais pas.

- Tu veux abandonner ta famille pour ton pays ?
- Entre autre.

Ça cachait quelque chose. Mais je préférais ne pas en savoir davantage. Je me suis levé lentement, ai vidé ma bouteille et ai annoncé d'une voix neutre :

- Je vais voir ce que je peux faire. Mais je ne te promets rien, Thomas. Les politiciens haïssent les Nexusiens. De plus, si ça tourne mal, toi aussi tu auras des ennuis.
- Je prends le risque.


***********

Ça y est, nous y étions. La guerre était là, dirigée d'une main de fer par Aldric. Ce type était une idole et une voix à suivre par beaucoup, mais d'autres le voyaient plutôt comme un tyran. C'était mon cas. Personnellement, je n'avais jamais rien eu contre ce peuple et cette haine nous menait tout droit à une guerre sans fin. Évidemment, j'ai également rejoint l'armée dans le simple but de protéger mon pays. Mon rang et mes contacts parmi les politiciens m'avaient effectivement permis d'envoyer la famille de Thomas à l'abri et m'avais directement donné la responsabilité d'une équipe de dragonniers. Un rôle que je prenais très au sérieux. Mon vieil ami terminait quant à lui à peine son apprentissage, mais j'avais convaincu mon supérieur de l'engager sous mes ordres. Notre relation n'avait plus rien à voir avec celle d'avant. En fait, je ne pouvais m'empêcher de l'éviter et je me montrais bien plus froid envers lui que je ne l'aurais dû. Je voyais qu'il en souffrait, mais j'étais son supérieur et il n'osait pas me le faire remarquer.
La guerre continuait de plus belle bien sûr et le froid n'avait jamais été aussi puissant. Des camps d'extermination avaient été construits un peu partout dans le but de liquider les Nexusiens dans d'atroces souffrances. Ils étaient traités comme de vulgaires animaux. Non, bien moins que des terranides ou des animaux en réalité. Rien n'était trop ignoble pour s'en débarrasser. Ce qui, en vérité, m'avait poussé plus encore à éviter et ignorer Thomas. Mais cela ne dura pas longtemps.
Je me trouvais dans mon bureau, étudiant la carte depuis des heures dans l'espoir de trouver une stratégie apte à repousser l'ennemi ou tout du moins, à sauver le plus d'hommes possibles. Dans la pièce, un grand feu crépitait dans une lourde cheminée, me procurant une agréable chaleur. J'ai jeté un regard à ma montre, il était très tard, environ 2h du matin. Soudain, la porte s'est ouverte, laissant s'engouffrer un vent glacial, quelques flocons de neige... et une silhouette familière. Thomas.

- Qu'est-ce que tu fiches ici ?

Il a rapidement refermé la porte derrière lui et s'est avancé jusqu'à mon bureau, l'air grave, pour s'y appuyer et se pencher vers moi. Il n'avait pas l'air très amical.

- Maintenant ça suffit Silas. Ça va faire bientôt deux ans que tu m'ignores et j'aimerais bien en connaître la raison.
Fronçant les sourcils, je me suis levé de ma chaise et ai répliqué d'un ton froid.

- Change de ton avec moi, Thomas. Dois-je te rappeler que je suis ton supérieur ?
- Oh pitié, pas de ça avec moi ! Enfin merde qu'est-ce qui te prend ?! Où est passé le Silas que je connaissais ?
- Il est mort durant la guerre, comme bon nombre de nos compagnons. Je ne veux pas discuter avec toi, Thomas. Sors d'ici maintenant.

Il a hésité, puis s'est dirigé vers la porte... pour la verrouiller et balancer la clé à l'autre bout de la pièce.

- Thomas ! Qu'est-ce que tu fous bon sang ?!

J'avais contourné le bureau pour m'approcher de lui, hors de moi. Mais il n'avait pas du tout l'air intimidé, au contraire. Il a empoigné le col de mon uniforme en me fusillant du regard.

- Maintenant tu vas m'écouter. Si tu m'évites depuis tout ce temps c'est parce que tu n'as pas digéré le fait que je me sois marié avec une femme. Tu t'es senti trahi parce que tu m'as toujours aimé comme moi je t'aime. Avoues-le !
- Tu es tombé sur la tête mon pauvre ami, ai-je craché avec beaucoup plus d'assurance que je n'en avais.

Mon cœur était sur le point de sortir de ma poitrine.

- Bien. Très bien. Alors, je suppose que si je fais ça, ça ne te fait aucun effet.

Sur ces mots, il m'a embrassé, m'attirant brusquement à lui en tirant sur ma veste. Alors que ses lèvres se plaquaient contre les miennes, j'ai eu le souffle coupé. Ce que j'ai ressentis la première seconde fut de la colère... puis de la surprise... et enfin un plaisir indescriptible. Il m'a repoussé contre le bureau et je l'ai enlacé, le serrant contre moi avec force, comme si j'avais peur qu'il s'envole ou que ce ne soit qu'un rêve. Peut-être en étais-ce un. J'avais dû m'endormir sur mon bureau... Non. C'était bien trop réel.
Notre ferveur commença contre le bureau tandis que nous nous débarrassions tant bien que mal de nos armes sur le sol. Puis sans que je ne sache vraiment comment, nous nous sommes retrouvés sur le sol.
J'ai rêvé de ce moment durant des années, m'a-t-il soufflé.
Pour toute réponse, j'ai de nouveau emprisonné ses lèvres entre les miennes.
Et ce fut le début d'un long cauchemar.

Les mois suivants, je ne cessais de monter en grade. J'avais réalisé quelques exploits face à l'ennemi et mes hommes me respectaient beaucoup. Sans compter que mes supérieurs m'avaient à la bonne. Tout était parfait et même trop beau pour être vrai. Je continuais à voir régulièrement Thomas qui, quant à lui, avait obtenu le grade supérieur grâce à sa bravoure et son courage et dirigeait une de mes troupes. J'étais encore très jeune et ces nominations apportaient pas mal de jalousie autour de moi. C'est sans doute ce qui m'a perdu. Ce qui nous a perdu tous les deux, Thomas et moi.
En effet, alors que je finissais tranquillement de me raser ce matin-là, un soldat est entré pour m'annoncer que j'étais convoqué de toute urgence à la Capitale. Ça avait l'air très important. Je ne me doutais pas de ce qui m'attendait là-bas.

Je me retrouvais donc quelques jours plus tard dans le bureau du Général d'armée, debout, droit comme un « i » et carrément stressé. J'ignorais encore complètement de quoi il s'agissait jusqu'à ce que la porte s'ouvre sur deux soldats, encadrant fermement un prisonnier. Et cet homme en mauvais état, la bouche en sang et l'air exténué, n'était autre que Thomas. Mon sang n'a fait qu'un tour et j'ai eu un mal fou à me contenir et à garder un air indifférent. Je me suis tout de même tourné vers le Général qui m'observait avec soin.

- Qu'est-ce que cela signifie ?
- Toram, vous connaissez cet homme n'est-ce pas ?
- Oui... c'est l'un de mes hommes. Que lui reproche-t-on ?

L'homme en face de moi fit signe aux soldats de faire asseoir mon ami sur la chaise voisine et de disposer. Les hommes quittèrent donc la pièce et je lançais un regard d'incompréhension à Thomas qui se contenta de fixer le sol, l'air abattu.

- Toram, veuillez lire ce rapport je vous prie.

De plus en plus nerveux, j'ai fait glisser les documents devant moi et mon coeur s'est soudainement arrêté de battre durant quelques secondes. C'était des documents prouvant mon implication dans la fuite de deux Nexusiens. La famille de Thomas. J'étais foutu. Nous étions tous les deux foutus. Je savais le sort que réservait Aldric et ses subordonnés aux traîtres. Lentement, j'ai tenté d'avaler ma salive, mais ma gorge était trop sèche. J'ai toussé et ait relevé mon visage blême vers le Général.

- Général... c'est... c'est sûrement une erreur.

L'homme a frappé violemment du point sur la table. Il fulminait.

- Ne vous foutez pas de ma gueule, Toram ! Vous avez fait fuir des ennemis et en voilà la preuve ! Vous osez prétendre le contraire ?! Votre ami ici présent a bien tenté lui aussi de nous tromper, mais nous avons la technique pour faire cracher la vérité à des vermines telle que lui. Et il a fini par se montrer coopératif. N'est-ce pas ?

Thomas est resté muet, prostré sur son siège. Mais je voyais dans son regard cette étincelle de colère. Il devait se retenir pour ne pas sauter à la gorge du Général. Je priais pour qu'il ne fasse pas cette bêtise. J'ai tenté de reprendre une respiration normale puis j'ai finalement annoncé :

- Très bien. C'est vrai capitaine... je me suis servi de mes contacts pour faire évacuer ces gens, mais...
- Il n'a pas eu le choix, Général, lâcha soudain Thomas.

Nous nous sommes tous deux tournés vers lui avec étonnement. Qu'est-ce qu'il racontait ?

- Je faisais chanter le Commandant Toram, monsieur. Je lui ai dit que s'il refusait de m'aider, je tuerai toute sa famille et ferais en sorte de ruiner sa carrière.

J'étais sidéré. Thomas inventait un énorme mensonge dans le but de me protéger. Pourquoi faisait-il un truc pareil ?! Était t-il devenu fou ? Le Général m'a fixé.

- Est-ce que c'est vrai, Commandant ?

J'avais la bouche pâteuse, je crevais de chaud, je ne savais pas quoi dire. Mais avant même que je ne puisse répondre, Thomas m'a envoyé son pied dans le tibias.

- Bien, je vois. Commandant Toram, je tiens tout de même à vous entendre confirmer cette histoire.

Comment Thomas avait-il pu... ? Je ne pouvais pas confirmer une chose pareille. Cela revenait à condamner seul celui que j'aimais. Mais je sentais le regard lourd et suppliant de mon amant sur moi. Incapable de réfléchir, j'ai fini par souffler comme si cela me coûtait énormément :

- Oui. Je confirme.
- Bien. Dans ce cas veuillez pardonner mon emportement Commandant Toram. Je vous laisse rejoindre vos troupes, mais je vous conseille de vous tenir à carreaux pendant un moment. Quant à vous, Thomas, vous serez jugé devant le tribunal. Étant donné la gravité de vos actions, mon avis est que vous finirez certainement dans un camp, comme ces pourritures de Nexusiens.

Je me suis redressé d'un bond, voulant crier ma désapprobation. Je ne pouvais pas laisser faire une chose pareille. Thomas allait mourir à petit feu dans un de ces horribles camps et cette vision m'était insupportable. Mais j'ai à peine eut le temps de décoller de ma chaise, que Thomas s'est jeté sur moi, me projetant à terre en me bombardant de coups de poings.

- Salopard !! Enfoiré ! Je suis sûr que c'est toi qui a tout balancé, ordure !

Les coups pleuvaient et de nouveau, j'étais incapable de comprendre ce qui se passait. Très vite, les soldats sont reparus dans la pièce sous l'ordre du général pour arrêter Thomas et l'embarquer de force. Le calme de nouveau revenu, le Général m'a tendu une main pour me redresser et m'a donné un mouchoir pour essuyer le sang qui coulait sur mon visage.

- Ça ira, Commandant ? Je vais vous faire conduire à l’infirmerie. Ce soir vous dînerez avec moi et dès demain, vous retournerez auprès de vos hommes.

J’ai acquiescé, les yeux au bord des larmes, ne comprenant toujours pas pourquoi Thomas avait inventé toute cette comédie pour me sauver.
Bon sang… qu’avait-il fait ?

J'ai repris ma place parmi mes hommes, protégeant mon empire sur le dos de mon fidèle dragon. Chaque jour, je peinais à croiser mon reflet dans le miroir sans éprouver une insupportable honte, celle d'avoir laissé mon amant être conduit à une mort certaine. L'homme doux et bon que j'étais naturellement jadis s'était effacé pour faire place à un homme plus dur avec un cœur de pierre.


Situation de départ : Moyennement expérimenté avec les femmes, très peu avec les hommes (malheureusement... ^^)

Autres :
Xoreth, son dragon = http://img4.hostingpics.net/pics/979328Afrostdragonbyuncle91.jpg

Je me lance pour la première fois dans une narration à la première personne, qui plus est en jouant un homme, alors... soyez indulgents ^^

Comment avez vous connu le forum : 3ème compte (Louane Fox/Tala)

Avez vous des moyens de faire connaître le site autour de vous ? Si oui lesquels: Heu... c'est possible !
« Modifié: mercredi 27 novembre 2013, 17:57:50 par Adelheid Friedrich »

Cassidy Green

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Re : Silas Toram, dragonnier Ashnardien

Réponse 1 mercredi 27 novembre 2013, 17:52:49

re bienvenue ^^
Voici mon topic pour découvrir mes autres comptes. Veuillez aussi me contacter sous ce compte pour mes autres personnages, vu que je suis plus souvent connecter avec Cassidy Green qu'avec les autre ;D

Adelheid Friedrich

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Re : Silas Toram, dragonnier Ashnardien

Réponse 2 mercredi 27 novembre 2013, 17:57:28

Re-velkommen ! :)

Hop, je valide !
{ T h è m e } - { F i c h e }

Mens vinteren er stille hvit og mens våren er golden sollys
Den gamle vandreren går mens høsten er blodig rød, evig og evig




Silas Toram

Humain(e)

Re : Silas Toram, dragonnier Ashnardien - { Validé }

Réponse 3 mercredi 27 novembre 2013, 18:18:38

Merci bien ;)

Kyle Macross

Valinichonneur

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  • Messages: 7303


  • FicheChalant

    Description
    ◄ Sentinel Prime ►
    (En plus d'avoir des plus grosses couilles que ton père, il porte mieux les collants que ta mère.)

Re : Silas Toram, dragonnier Ashnardien - { Validé }

Réponse 4 mercredi 27 novembre 2013, 18:26:42

Superbienv'nue ! :)

Silas Toram

Humain(e)

Re : Silas Toram, dragonnier Ashnardien - { Validé }

Réponse 5 mercredi 27 novembre 2013, 18:42:29

Thanks super collant ^^

Marek

Créature

Re : Silas Toram, dragonnier Ashnardien - { Validé }

Réponse 6 mercredi 27 novembre 2013, 20:05:57

Un personnage avec un vécu intéressant ! Re-bienvenue à toi ! =)

Silas Toram

Humain(e)

Re : Silas Toram, dragonnier Ashnardien - { Validé }

Réponse 7 jeudi 28 novembre 2013, 00:00:02

Merci bien ;)

Telka

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Re : Silas Toram, dragonnier Ashnardien - { Validé }

Réponse 8 jeudi 28 novembre 2013, 00:54:05

Splendide, 'plaisir à lire ! Rebienvenue ! :D

TelkaArchieVianOzvelloCyriel
MP


Silas Toram

Humain(e)

Re : Silas Toram, dragonnier Ashnardien - { Validé }

Réponse 9 jeudi 28 novembre 2013, 10:45:29

Merci à toi ^^


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