Elle avait passé un moment très désagréable. Toujours la même image qui revenait sans cesse: elle voyait la rue vide, puis d'un coup quelque chose de blanc s'étalait sur son visage, et ensuite le noir total... Son esprit était tellement embrumé qu'elle ne se souvenait que de ça, et rien d'autre. C'était pénible, tellement pénible, elle voulait se réveiller immédiatement, arrêter cette espèce de vidéo qui repassait en boucle en la narguant... C'était ignoble, tellement insupportable.
Mais entre le rêve et le réveil, elle ne savait pas ce qu'était le pire. Son corps était tout endolori du voyage inconfortable a l'intérieur de la camionette, elle avait l'impression qu'on l'avait tordue dans tous les sens durant son sommeil forcé. Mais le pire était cette migraine, ce mal de tête atroce qui se faisait sentir au rythme des battement de son coeur, elle l'entendait battre dans sa tête et elle n'en pouvait plus, il fallait que ce mal de crâne s'arrête... Elle voulut frotter son front, mais rien n'y fit: une chaîne solide la retenait à un lit. En fait, ses chevilles et ses poignets étaient attachés au lit par une chaîne bien solide. Elle fut tentée de se secouer dans tous les sens, mais c'était inutile tant la chaîne était solide, et son mal de tête ne faisait qu'empirer.
Et là, devant elle alors que la salle commençait à peine à dessiner ses contours, une porte s'ouvrit, faisant rentrer une lumière vive qui l'obligea à fermer les yeux. Elle s'y accoutuma rapidement, avant de voir un visage familier: l'homme du supermarché.
" M-monsieur, aidez-moi ! Aïe, ma tête... "
Elle laissa retomber sa tête lourdement, tant elle avait mal. Visiblement, il avait entendu son appel, et vint la détacher. Elle se redressa en se tenant la tête, elle voulait absolument que ca s'arrête, les battements du coeur dans sa tête...
" Parler ?... Monsieur, je ne vois pas de quoi vous voudriez parler, et j'ai mal à la tête... Je veux rentrer... "