Le temps d'un gâteau... ~ [Yamada Hikiko]

Une journée ordinaire à l'Usagi Caffé. Hitomi et Mei, les serveuses régulières, s'étaient vues autorisées à prendre une journée de congé par Kuma-kun, et Shuko ne pouvait pas venir travailler ce jour-ci. Ne restaient donc, outre le patron, Sakura et Yuki. Et pendant que le colosse rangeait le comptoir, les deux jeunes femmes étaient dans la cuisine.
En réalité, Yuki aurait du attendre dans la salle l'arrivée d'un client, mais Kuma-kun est très accomodant, comme boss. Tant qu'elle arrivait en entendant le carillon, elle pouvait être libre de son occupation. Et la jeune fille en profitait pour plaisanter aux dépends de sa plantureuse collègue. Il faut dire que Nao, comme elle l'appelle, est quand même sacrement bien gaulée ! Jamais Yuki n'avait vu des seins aussi gros, même dans les pornos qu'elle regardait en cachette. Comment Nao arrivait à vivre avec des pastèques pareilles ? Yuki considérait Sakura avec une pointe d'envie... Elle qui n'avait pas beaucoup de courbes à proposer au regard, le corps de Nao est pour elle comme un paradis interdit... Mais pas tant, vu le caractère facile de Sakura.

Sakura acceptait de bonne grâce les plaisanteries de Yuki. La jeune fille aimait la taquiner sur ses formes, et Sakura ne lui en tenait pas rigueur. D'une part, ce n'était pas la première fois que quelqu'un la titillait à ce sujet, d'autre part elle appréciait Yuki, son entrain et sa bonne humeur. Elle lui pardonnait d'autant plus facilement ses plaisanteries, qui du reste n'étaient pas méchantes.
C'est alors que le carillon de la porte retentit...

Yamada Hikiko venait de déménager d’Osaka pour s’établir à l’intérieur de son nouveau lycée. Après avoir rapidement rangé son matériel d'études dans son dortoir, elle décida, sous l’influence de ses parents qui l’avaient conseillée, de faire le tour de la ville Seikusu. Hikiko se changea dans des vêtements un peu plus confortable, elle ôta son uniforme pour revêtir une robe noire, puis elle mit ses écouteurs et partis à l’extérieur du lycée.

Après avoir erré pendant plusieurs heures, elle se retrouva à l’intérieur d’un joli parc, celui-ci ressortait énormément après avoir passé autant de temps à l’intérieur de la ville.  Il était rare que Hikiko voie autant d’arbres, dans un même quartier, habitude qui ressort du temps où elle restait encore à Osaka, il était encore rare pour elle de voir autant de végétation.

Perdue dans ses pensées, elle continua à zyeuter tout en marchant, jusqu’à tant qu’elle arrive devant une bâtisse, qui semblait être une pâtisserie. En voyant la bâtisse, son ventre commença à frémir, c’est vrai qu’elle avait peut-être un peu trop voyagé sans avoir un bon repas.

Elle hésita un peu avant de rentrer, elle ôta ses écouteurs et rangea son lecteur portable et elle prit son courage à deux mains et pénétra à l’intérieure de la bâtisse. Le carillon sur la porte sonna d’un petit arrangement mélodieux, l’endroit semblait complètement désert.

Hikiko s’assit rapidement sur une banquette et commença à scruter l’endroit du regard, la fragrance du restaurant rappelait les douces viennoiseries du temps que sa grand-mère préparait, avant de se perdre dans ses mémoires, elle toussa un peu, pour signaler son arriver à l’intérieure de la bâtisse.

Yuki allait entamer une randonnée manuelle, euphémisme utilisé pour remplacer le terme mains baladeuses sur le corps de Nao, quand une série de coups à la porte, accompagnés d'un raclement de gorge, la ramena à la réalité. Il y avait un client en salle, et la jeune fille n'était pas au rendez-vous ! Kuma-kun est certes accomodant, mais quand le travail doit être fait, il devait être fait correctement. Et Yuki n'avait pas envie de de prendre une remontrance de la part du colosse. Elle quitta donc la cuisine et sa bombe de collègue.

En arrivant dans la grande salle, Yuki repéra le client, qui était en fait une cliente. Une jeune fille, probablement une lycéenne, comme elle. Yuki ne se rappelait pas l'avoir déjà croisée, mais de toute façon le lycée est assez grand. En revanche, elle attendait, et la jeune serveuse savait que faire attendre un client est un tabou pour Kuma-kun... D'ailleurs, elle sentait son regard dans son dos. Elle s'empressa donc de faire son travail.

" Bienvenue à l'Usagi Caffé ! Qu'est-ce qui vous ferait plaisir ? "

Avant même qu’elle puisse retourner dans ses pensées que la serveuse brisa la concentration de Hikiko, elle sursauta un peu, puis rougit presque immédiatement par l’accoutrement de la serveuse. Hikiko ne put s’empêcher de la scruter de bas en haut, elle remarqua ses immenses attributs, puis la regarda enfin son visage blanc, sa teinte de cheveux un peu différents la laissa un peu moins perplexe. Hikiko se rendit compte qu’elle prenait un peu plus de temps que la moyenne à répondre, elle était un peu nerveuse tout à coup.

Elle regarda le menu qu’elle tenait entre les mains et s’excita à l’idée de manger ainsi que de boire du thé.  Elle conclut rapidement ses idées et puis parla hâtivement, sa voix douce sortie légèrement tremblante.

-          Ah, euh, bonjour, euh, plutôt bonne après-midi… Haha, j’aimerais un thé Sancha ainsi qu’une pâtisserie, est-ce qu’ils vous restent des Daifuku ?

Elle replaça ces lunettes et puis alterna du regard pour ne pas paraitre insultante à force de fixer la jeune demoiselle.