Alice était impressionnée. Nanami connaissait décidément bien des gens ! Elle allait même l’inviter dans la partie VIP du club de bowling !
*La classe !*
Pensivement, Alice se demandait si elle aurait eu droit à un accès au salon VIP en leur disant qu’elle était une princesse... Il était bien possible qu’on ne la croirait pas. Une princesse n’était pas censée faire le mur la nuit pour jouer au bowling avec une amie, après tout, ni finir dans un squat. C’était bien ça qui ennuyait Alice : ne pas faire ci, ne pas faire ça... Quand donc aurait-elle le droit de s’amuser ? Elle dévorait cette soirée, car elle était une bouffée d’oxygène dans une vie millimétrée, dans une ville hyper-sécurisée, où son père avait veillé à laisser le moins possible de liberté à sa progéniture, afin qu’elle ne fasse pas de bêtises. C’était une vie étouffante, et Alice s’amusait tellement qu’elle en avait même oublié qu’Oberyn devait sûrement continuer à la suivre. Elle avait fait du karaoké, elle avait été dans un squat, et, là, elle venait de faire du bowling... C’était géant ! Elle se régalait, tout simplement.
Alice n’était pas du tout contre l’idée d’aller dans ce salon VIP, et elle était en train d’y songer, lorsqu’elle revit la mystérieuse femme droguée qu’elle avait aperçu tout à l’heure. Elle s’entretint avec Nanami. Surprise, Alice ne comprit pas tout, si ce n’est que les plans venaient de changer. Visiblement, quelqu’un que Nanami n’aimait pas venait d’entrer ici, et, sur el coup, Alice regarda autour d’elle, ouvrant de grands yeux, en craignant de voir cette personne
« Désolée Alice, s’excusa Nanami, vaut mieux y aller maintenant, il y a quelqu'un que je ne veux pas voir qui a débarqué. Enfin fini ton verre si tu veux.
- Euh... Okay. »
Alice avala plus rapidement sa boisson, puis suivit Nanami hors du bowling, un peu troublée. Elles avancèrent rapidement dans les rues de la ville. Seikusu était toujours plongé dans l’obscurité, et, si plusieurs boutiques avaient commencé à former, d’autres étaient encore ouvertes, et il y avait également bien des gens dehors. Venant d’un petit royaume montagnard, la Princesse n’était pas habituée à une telle activité, et n’avait pas honte de dire qu’elle était très intimidée par tout ce qu’elle voyait. Elle se rapprochait donc de Nanami, évoluant dans des rues qu’elle n’avait jamais vu auparavant.
Nanami la conduisit devant ce qui ressemblait à un entrepôt abandonné. Alice vit un parking devant, et comprit qu’il devait probablement s’agir d’un ancien garage, vu le grand portail à l’entrée. C’était un endroit discret, avec des buissons, et, tout en s’approchant, Alice entendit des gémissements des soupirs, émanant d’un coin d’ombre. Surprise, elle relâcha un peu Nanami, et, avec sa curiosité naturelle, se rapprocha de l’origine des bruits. Elle rougit furieusement en voyant qu’un homme était occupé à fourrer une fille contre le mur, cette dernière se serrant contre lui. Le jean de l’homme descendait à moitié de ses jambes, et sa verge était plantée en elle, la femme ayant de jolis collants rouges fluo.
« Ho ! Excusez-moi !! »
Rougissant comme une tomate, Alice se retourna, et s’enfonça rapidement dans le garage automobile, les joues rouges. Est-ce que Nanami avait finalement décidé de l’envoyer dans un lupanar ? En entrant, elle se demanda si elle n’allait pas tomber droit sur une orgie, mais, au lieu de ça, elle entra dans une pièce assez bondée, avec plusieurs groupes. La télé grésillait dans un coin ; dans un autre, des jeunes fumaient, ou écoutaient de la musique. Le nez d’Alice fut alors capté par une odeur de grillade.
Près du portail du garage, il y avait un barbecue. On avait ouvert les vitres pour laisser sortir de la fumée, et un type torse nu, avec une peau bronzée, était en train de faire griller des saucisses et de la viande, tandis que des jeunes étaient assis autour du barbecue, discutant en avalant des packs de bières. Dans un autre coin, d’autres adolescents faisaient tourner une bouteille, jouant ensemble à action ou vérité. Il y avait des hommes et des filles, ces dernières ayant parfois les cheveux teints en rose, en violet, ou en vert.
Nanami lui expliqua que c’était son second domicile, et Alice n’eut pas le temps de lui répondre qu’un homme s’avança vers elles.
« Nana’ ! Je me demandais où tu étais passé ! »
C’était visiblement un ami de la jeune femme. Il était torse nu, avec des tatouages, un débardeur, et des sandales. Le regard du Japonais, légèrement barbu, croisa celui d’Alice, et il lui sourit.
« Hum... Tu sais que j’ai toujours aimé tes amies, Nanami ! Surtout quand elles sont aussi belles que toi ! »
Le compliment fit poliment rougir Alice, qui avait encore en tête l’image de cet homme pénétrant la femme dehors.
Quelque chose lui disait que Mélinda aurait bien aimé se trouver là.