SPIDER-WOMAN
«
I don't know whether that does you any good, but there's something out there. »
Jessica ferma les yeux, laissant la musique déferler dans sa tête, alors qu’elle planait dans le ciel, volant sans réfléchir où elle allait, profitant de l’air frais sur son corps, alors que la musique mystérieuse, obtenue grâce à Marco, défilait dans ses oreilles. Il ne lui avait pas dit sa provenance, simplement qu’elle n’entendrait jamais un aussi bon son sur les radios tekhanes. Elle avait mis tout l’album dans son répertoire, et ils avaient fait l’amour sous cet air musical.
Contact rugissait dans ses oreilles, un excellent fond sonore alors qu’elle regardait les nuages au-dessus d’elle. Quand elle se retournait, elle voyait les gratte-ciel de Tekhos Metropolis, une explosion de couleurs vives et hypnotiques, aveuglantes et magiques. Elle filait alors rapidement, s’amusant à zigzaguer entre les immeubles. En prenant le métro, il lui fallait au moins deux heures pour traverser toute la ville. En volant, elle le faisait en un quart d’heure. Il n’y avait pas photo. Jessica volait ainsi, dans son beau costume rouge et dorée flamboyant. Elle faisait sa ronde, se disait-elle, mais Spider-Woman était surtout en train de se détendre, de profiter du fait de pouvoir voler... Parce que, en toute honnêteté, voler, c’était
COOL ! Oh oui, c’était vraiment bandant !
Elle s’amusa à monter très haut dans le ciel, aussi loin que possible, puis se laissa redescendre. À travers les nuages, Tekhos Metropolis n’était plus qu’une petite ville minuscule, les gratte-ciel semblant bien minuscules par rapport à l’immensité du ciel. Et, surtout, si haut dans le ciel, au milieu du froid, elle pouvait voir l’immensité de l’espace, au-dessus de la couche de pollution. Elle observait avec ravissement les immenses constellations étoilées, retrouvant le lit de la galaxie, cette espèce de couche bleue sombre dans l’espace, formant comme une sorte de vaste nuage galactique. C’était tellement beau, tellement immense, tellement magnifique... Mais, d’un autre côté, il faisait froid, alors Jessica avait entrepris de redescendre, traversant l’air, s’imaginant être une météorite fonçant pour s’exploser sur le sol. Elle se redressa à hauteur de la mer, filant au-dessus de cette dernière, esquivant plusieurs bateaux, et passa sous un pont en suivant un fleuve. Ce faisant, elle arriva aux Caligulas, et se redressa, avant de se poser sur un toit, et de s’asseoir sur les fesses.
Ce faisant, elle regarda sa montre.
28 minutes.
*
Hey, Jess’, mais tu t’améliores, dis-moi !*
Un sourire ravi éclaira son visage, et elle s’allongea sur le toit, en coupant son baladeur. Son corps frissonnait, et le toit était très inconfortable. Elle se redressa un peu, et s’étira, les jambes ballant dans le vide. Elle regarda en contrebas. Ce quartier était vraiment sinistre, mais c’était le meilleur endroit pour sa carrière de super-héroïne. Il était donc temps pour elle de cesser de s’amuser à voleter, et à venir secourir la veuve et l’orphelin ! Avec un peu de chance, elle finirait à la télé’ ! Elle avait envie d’avoir des reportages, de discuter avec des journalistes, qui l’intervieweraient, et lui demanderaient de quoi elle était capable.
Vous êtes l’idole des jeunes, comment avez-vous eu vos supers-pouvoirs ? Et alors, elle leur raconterait qu’elle était la descendante d’hommes-animaux, que son pouvoir venait d’un totem magique, et qu’elle avait hérité ses pouvoirs grâce à l’une de ses mères.
Et vous vous droguez souvent ? Elle pouffa à cette idée. Nan, ce serait grotesque. Elle allait devoir se trouver une histoire potable... La radioactivité, ça faisait trop classique, comme l’expérience génétique... Et puis, elle allait sûrement avoir l’armée aux fesses... Et Carol ! Si elle parlait à la télé, ses mamans reconnaîtraient sa voix, et elle allait prendre le savon de sa vie.
Ce fut à cet instant que Jessica entendit des hurlements, et baissa la tête. Elle s’avança, et entendit un bruit sourd, comme si on venait de renverser une poubelle, suivi de coups de feu. Volant dans les airs, elle se rapprocha, et vit un homme en train de courir dans une ruelle. Il heurta une poubelle près d’une rangée d’escaliers, et poussa un hurlement en tombant dessus, dévalant vers le sol. Il portait une veste en cuir.
«
Ah putain ! s’exclama-t-il.
Putain, putain, putain, j’veux pas mourir, non, j’veux pas mourir !! »
Jessica reconnut alors une silhouette métallique qui le poursuivait... Comme une espèce d’araignée géante.
Elle nota que l’homme filait vers l’entrée d’une station de métro, mais cette dernière était fermée.
GENGIS
Gengis n’avait jamais couru aussi vite de sa vie, même quand il avait été poursuivi par les Blood Spears, un gang rival, avant que Xhiangay ne parvienne à les dominer. Les Blood Spears avaient déclenché une guerre, et ils avaient essayé de tuer Gengis. Ils l’avaient attendu dans son appartement, et ce dernier avait réussi à en échapper, par miracle. Une balle l’avait atteint dans la jambe, et il avait été secouru par Xhiangay, qui avait ensuite attaqué leur repaire. Mais là, Xhiangay était sûrement mort. La Cyber-Araignée, ce mythe urbain, leur était tombé dessus, et Gengis pouvait la sentir derrière lui. Il avait toujours son pistolet avec lui, mais l’arme ne servait à rien. Il courait rapidement, sentant une pointe de côté dans les poumons.
Il fila dans une ruelle, rejoignant l’une des stations de métro. Elle était proche, il haletait, soupirait, et heurta une poubelle en regardant derrière lui, ce qui le fit glisser le long des marches de la ruelle. Il dévala sur plusieurs mètres, et s’affala sur le trottoir en gémissant, avant de se relever, et de traverser la rue, vers la station de métro, gémissant, en boitant à moitié.
«
Ah putain ! gémissait-il.
Putain, putain, putain, j’veux pas mourir, non, j’veux pas mourir !! »
Personne ne viendrait l’aider. On était dans les Calis’, et, s’il était à la place d’un observateur anonyme, il n’interviendrait pas non plus. Seul un con agirait. C’était les Calis’. Il atteignait la station de métro, avec un perron, et commença à descendre... Avant de déchanter en voyant que cette dernière était fermée. Sous la panique, il avait totalement oublié qu’elle était fermée, depuis une explosion de gaz. Il se rapprocha de la grille, et s’agrippa aux barreaux, provoquant un bruit infernal en tapant dessus, tirant sur les barreaux.
«
Non, non, non, non, non, ouvre-toi, ouvre-toi, pitié, pitié, ouvre-toi, ouvre-toi !! »
Il voyait une silhouette massive se former au-dessus de lui, et sentit une envie de pisser l’envahir. Il se refusait à se retourner, fermant les yeux... Mais, au lieu de ça, il entendit une explosion au-dessus de sa tête.
SPIDER-WOMAN
Elle avait attaqué en deux temps. De sa main gauche, Spider-Woman balança un jet de fluide sur la tête de la femme, et, avec la droite, elle envoya une décharge d’énergie qui heurta le flanc du monstre.
«
Je suis le bras armé de la justice ! s’exclama Spider-Woman sur un ton théâtral.
Rends-toi tout de suite, misérable monstre, ou je ferais usage de violence envers toi ! »