Un démon prit au piège ? (PV Elise)

La patience n’était pas le fort de la Reine des Araignées. Pas avec les inconnus. Elle savait de quoi le monde extérieur était capable, elle avait goûté à sa cruauté, à sa démence et à sa folie. Elle ne prendrait aucun risque. De plus, ce Zekreet l’ennuyait, avec son mépris, son ironie mordante et acérée, et sa manière qu’il avait de la prendre pour une écervelée. Il méritait bien une petite correction, mais, même dans cette situation, Zekreet ne semblait toujours pas vraiment intimidé... Ce qui continuait à agacer Élise. Elle était sur le point de terminer son cocon. Dans cette situation, l’homme ne pourrait rien faire, plus lui parler, et serait totalement immobilisé. Élise connaissait la magie, car elle était elle-même une magicienne, et elle savait que, dans son cocon, la magie n’avait plus cours. Impossible d’utiliser des jets de feu, de faire usage de sa force, ou même d’utiliser de télékinésie. Ses fils de soie bloquaient tout, aussi bien physiquement que magiquement ou mentalement. C’était une barrière totale et imparable.

À sa surprise, Zekreet, en révélant sa véritable apparence, pulvérisa les fils de soie qui l’immobilisaient. Le gros chien se transforma en un sinistre démon bardé de flammes, les flammes dans son dos ayant instantanément enflammé l’arbre. Élise fronçait les sourcils, indifférente à la sensation de panique qui traversa toutes ses petites araignées. Elle ne pouvait pas prétendre être surprise, car elle s’était attendue à un tour de ce genre. Un redoutable démon poilu avec de longues cornes se tenait devant elle, et absorba les flammes magiques consumant l’arbre, probablement pour éviter un incendie. Élise, elle, restait silencieuse. Il se remit à parler, expliquant qu’il n’avait pas d’intentions néfastes devant elle. La Reine avait croisé les bras devant sa poitrine.

*Qu’il me veuille ou pas du mal, le fait est qu’il continue à me taper sur les nerfs...*

Cependant, le démon avait, comme tous les démons, l’air d’être collant. Si elle se contentait de le congédier, il ne partirait pas, et, bien qu’Élise ne doutait pas de ses chances de le terrasser, un combat serait douloureux. Elle n’aimait pas se battre inutilement, et se demandait donc comment le faire partir, comment faire en sorte que la forêt retrouve son calme et sa tranquillité... Sans ce démon arrogant et outrancier.

« Alors, la reine est elle satisfaite ? » demanda-t-il, sans qu’elle ne cherche à lui répondre.

Non, elle n’était pas satisfaite, et elle ne le serait pas, tant que cet être prenait sa forêt comme son propre domicile, et continuerait à la narguer, à la toiser de haut. Elle décroisa les bras, tandis que, autour d’elle, ses araignées se remettaient en place, comme pour la protéger, prêts à fondre sur Zekreet.

« Et que cherches-tu, maintenant ? » s’enquit-elle.

Peut-être qu’en utilisant le raisonnement, elle arriverait à le faire partir... Élise n’y croyait pas trop. Mais, après tout, ça ne coûtait rien d’essayer.

Elise s'était énervée, mais cela n'avait nullement inquiété Zekreet, même lorsqu'il se retrouva piéger d'une prison de soie, ou evrait on dire un cocon ? Quoi qu'il en était, le démon se libéra en reprenant sa forme normale, se libérant à la fois de ce carcan grâce aux flammes, et en donnant finalement sa réponse à la Reine. Si cette dernière en fut surprise, elle le cacha bien, se contentant de rester silencieuse, et refermer sur elle même si on déchiffrait le message du corps avec les bras croisés. Elle écouta, sans chercher à répondre, aux propos du démons, ce qui laissa finalement un silence assez long quand la créature des enfers eut finit de parler en laissant la parole à la jeune femme.

Cela en devint même pesant à la longue, et Zekreet finit par croiser les bras à son tour, affichant une mine d'ennui, alors que discrètement, les araignées reprenaient leur place, maintenant que le danger du feu était écarté. Ou du moins cela était ce que le démon avait laissé entendre. Elise finit enfin par briser le silence pour ne prononcer qu'une courte question sur les intentions du démon désormais.

- Ce que je cherche ?.....

Dit il à la fois amusé et pensif. A vrai dire, il cherchait bien ce qu'il pourrait faire maintenant. Il n'avait aucun but précis, que cela soit en entrant dans cette forêt, ou pour ses déplacements en eux mêmes. Non, le démon, se contentait jusque là d'errer, et de semer le chaos, ou se faire plaisir quand il en avait envie.

- Tu as quelque chose à proposer qui pourrait nous distraire ?

Demanda t il sérieusement, en replongeant son regard dans celui de la reine. Celle ci y verrait peut être un moyen de la duper pour se servir d'elle, alors que dans le fond, il ne cherchait à faire qu'elle se dévoile simplement. Quels étaient ses objectifs, ses plaisirs ? Jusque là, il n'avait vu que la reine froide cherchant à protéger sa forêt, et qui semblait avoir peur de discuter avec autrui. Alors bien sur, sa question était générale, et sans doute loin de lui permettre d'arriver à un tel point. Mais, il fallait bien commencer par quelque chose.

- Je suppose qu'il y a bien quelque chose qui pourrait nous convenir sans qu'on est à s'affronter dans un combat long et destructeur, tu ne penses pas ?

Poursuivit il en se rapprochant de nouveau de la Reine, sans montrer le moindre signe de peur. Pourtant, il savait qu'au moindre signe de danger, les araignées attaqueraient. Cependant, il n'y en avait aucun, puisque son regard, qui ne quittait pas Elise, alors qu'elle était de plus en plus proche, transmettait plus une envie lubrique, ce qu'il avait grossièrement sous entendu dans sa question, qu'une envie de s'en prendre à elle d'une autre façon. Après tout, la reine des araignées étaient plus que désirables, et nul être masculins devaient y résister bien longtemps.

 

[HRP – Ta technique de séduction envers Élise est à revoir x)]


« Tu as quelque chose à proposer qui pourrait nous distraire ? »

Oui, qu’il se fasse dépecer sur place, mais Élise doutait que Zekreet acceptait cette proposition. Il n’arrivait décidément toujours pas à comprendre qu’il n’était pas chez lui, ici, mais dans la forêt d’Élise, dans son antre. La femme ne tolérait pas de tels agissements. Il se moquait d’elle, rejetait son autorité, avec une sorte de mépris condescendant qui semblait lui dire qu’il la considérait comme une gamine. La Reine avait sa petite fierté, comme toute Reine qui se respecte, et tomber sur un individu pareil n’était vraiment pas intéressant. L’araignée était par nature de sexe féminin. Les araignées de sexe féminin avaient tendance à être bien plus grosses que les mâles, ce qui était notamment notable chez les Néphiles, avec un fort dimorphisme sexuel. Élise, en d’autres termes, n’aimait que peu les hommes, et ce mâle-là n’allait pas rehausser la côte de popularité des hommes. Arrogant, impétueux, il s’avançait vers elle comme s’il était en pays conquis, et la Reine n’était pas assez sotte ou naïve pour ne pas voir ce à quoi il faisait allusion.

Elle fronça lentement les sourcils, son sang se glaçant sur ses joues. Elle voyait dans son regard une espèce de bête sauvage, et un signal d’alarme brilla dans la tête d’Élise. Ce regard... Oui, elle l’avait déjà vu, jadis, dans ce lieu... Quand son mari l’avait vendu à William Hamleigh... Elle sentit la panique l’envahir, et la forêt se mit nerveusement à trembler, alors que la peur s’insinuait dans les veines d’Élise. Le viol, le meurtre, cet horrible sentiment d’impuissance, alors qu’on la battait, que la vie s’échappait de son corps, qu’on lui arrachait son essence vitale, qu’on la brisait en mille morceaux pour en faire une docile petite poupée... Terrifiants, les souvenirs explosaient dans sa tête, agressifs, moqueurs, se jouant d’elle, de sa volonté, de son courage, de sa détermination. Ils étaient comme de petits diables aux dents grimaçantes, tournoyant autour d’elle. Yeux clos, elle se revoyait, dans cette forêt, hurlant et pleurant, la bouche en sang, les hommes abattant leurs coups sur elle, la faisant hurler quand ses os se brisaient, avant de la violer, les uns après les autres. Visages sinistres et maléfiques, joueurs et moqueurs, ironiques et cruels, ne voyant en elle qu’un paquet de chair à abuser. Vifs, les souvenirs la martelaient autant que des clous plantés dans le corps, perçant sa chitine.

Comme eux. Il voulait la même chose qu’eux, il allait la violer, il allait l’attaquer, elle le voyait dans son regard ! Libre ? Elle ne serait jamais libre, tant qu’on ne la respecterait pas ! Ses yeux se voilèrent, une lueur rouge en irradiant, et ses dents se crispèrent en un rictus haineux.

« Misérable individu, tu penses pouvoir venir ici, te jouer de moi, et baiser dans mon corps ? Tu as confondu ma forêt avec un bordel ? Mon corps avec celui d’une pute ? Je vais te faire regretter ça, salopard ! Tu es comme les autres, et, si je n’ai pas pu les tuer, j’aurais au moins la satisfaction de te briser ! »

Les pattes dans le dos d’Élise se mirent alors à s’agrandir démesurément, se plantant dans le sol, et son corps se transforma. En quelques secondes, la belle Reine des Araignées se transforma en une énorme araignée géante, fine, aux pattes élégantes et sexy, devant Zekreet. Elle ouvrit la bouche, et un jet de toiles en jaillit, une sorte de boule qui explosa au contact de Zekreet, l’aveuglant, avant que la tête d’Élise ne le frappe de plein fouet. Le choc fut terrifiant. Sous cette forme, sa puissance était décuplée, et elle avait utilisé ses huit pattes pour bondir en avant, balançant Zekreet. Il traversa plusieurs branches, roulant sur le sol, glissant sur un ravin se trouvant derrière, pour s’écraser sur une toile.

Élise n’attendit pas, et bondit à son tour. Ses huit pattes atterrirent tout autour de Zekreet, et son dard s’enfonça dans son ventre, perçant sa peau pour répandre son venin. Ce faisant, Élise bondit sur le côté, et changea rapidement de forme, retrouvant son apparence normale.

« Aussi fort que tu sois, cette toxine est sans espoir de survie. Moi seule détiens l’antidote à ta survie. Pour que la magie fonctionne, il faut que ton cerveau soit en bon état, mais ce venin altère tes pensées, le fonctionnement de ton corps. Tu es venu ici, empreint de ton arrogance, cette arrogance que les hommes ont usé sur moi, et qui a provoqué ma mort. Est-ce là ce que tu cherchais ? Me violer ? Tu es comme les autres, comme ceux qui m’ont tué. Je les entends encore se rire de moi, me battre, briser mes os, me torturer... Tu mérites la mort, comme eux. »

Son ton était hargneux. L’agressivité d’Élise, si imprévue, était en réalité motivée par sa peur. Elle ne voulait plus jamais revivre ça. Le viol... C’était encore pire que la mort. Prisonnière d’elle-même, soumise à la volonté de malades mentaux excités par son corps... Existait-il chose pire au monde pour une femme que de savoir que votre propre corps vous amenait la démence de malades, de ne pas savoir si vous alliez survivre ou non ? D’être obligée d’obtempérer à faire ce que des cinglés vous demandaient, par peur de mourir ? Oh non, Élise ne laisserait à personne, PERSONNE, le soin de lui faire revivre ça. Elle avait vu le regard de Zekreet, elle avait vu la luxure, la lubricité, ce désir qu’un gros chien arrogant était bien incapable de retenir.

C’était de la légitime défense, tout simplement.

[hrp : J'ai jamais été doué tout court dans ce domaine mdr!]

---------------------------------------------------

Une fois ses propos sur ses intentions sortis et en espérant que la reine des araignées les aient comprit. Le démon se mit en tête de créer un rapprochement. Mais, si Zkreet avait bien une idée en tête sur le genre de communications qu'il espérait obtenir, il laissa le choix à Elise. Bien sur, il agit de façon à lui montrer dans quel sens il souhaitait amener le loisir qu'il proposait et se rapprocher de la maîtresse des lieux physiquement en était l'un des exemples. S'est ainsi qu'un long silence s'installa entre eux. Et tandis que la créature venue des enfers attendait sa réponse, il ne put voir dans un premier temps que l'expression du visage d'Elise changer.

Cette dernière semblait avoir comprit ce qu'attendait le démon, et cela lui plaisait encore moins que son arrogance précédante. Celle ci devait penser que la question de l'Homme n'était finalement que pour réduire sa vigilance avant qu'il ne soit suffisamment près pour paser à l'action. Chose qu'il aurait d'ailleurs déjà pu être en mesure de faire, puisqu'il ne devait pas y avoir plus d'un mètre entre les deux protagoniste. Elle laissa alors échapper sa colère verbalement, ôtant tout doute sur ce qui aurait pu la créer. Zekreet ne pourrait pas y répondre d'ailleurs et essayer d'argumenter ses intentions actuelles.

Non, la reine prit sa forme d'araignée. Cependant, ce ne fut pas ce fait qu'il le surprit, puiisqu'il se doutait bien qu'elle avait une telle apparence, et une taille sous forme animale rivalisant avec la sienne, voir plus grande encore. Non, il se laissa surprendre pas la vélocité des actions qui suivirent, et le firenttraverser plusieurs arbres, se brisant à l'impact par la force des coups et du poids du démon. Il n'avait rien pu faire face aux multiples attaques qui l'avait envoyé se piéger dans une toile.

Le démon qui avait été aveuglé, pour l'empêcher de réagir efficacement, avec succès, sentit son corps se parsemer de douleurs, bien qu'il sache que celles ci étaient probablement minimes, dans le sens où elles n'auraient sans doute pas de grosses conséquences sur son organisme. Cependant, elles furent suffisant pour le faire grimacer. Et cela ne fut pas finit. Sa vue troublée, ne lui permit de voir la reine qu'au moment où elle vint se placer au dessus de lui. Cette fois, il sentit bien plus passer le dard de l'araignée dans son ventre, et le venin qui y fut injecté. Son cri se fit entendre, devant ravir l'assaillante qui devait se voir victorieuse. Et cette fois, il savait que même s'il ne mourrait pas du poison, ce dernier l'handicaperait un long moment tout de même.

- Un bordel ? Non, pas du tout....

Dit il sans mentir, malgré une certaine mauvaise fois, alors que la douleur le faisait souffrir. Evidemment, il ne s'était focalisé que sur ce point de la remarque d'Elise, le reste des propos qu'il aurait pu dire ayant été oublié par les attaques, et sans doute le poison qui semblait lui faire perdre la tête.

En tout cas, les raisons qui avaient mit Elise en colère, et dont Zekreet n'aurait évidemment pas pu connaître, lui furent révêlées ensuite, alors qu'il luttait contre le poison, se débattant dans la toile, àà cause de celui ci, et non parce qu'il cherchait à tout prit à se libérer.

- Mais, je ne suis pas un homme... Je suis un démon.....

Commençat il par répondre, avec une certaine difficulté. Evidemment, cela n'était sans doute pas un détail important pour Elise.

- Te violer !....hahahaha....Non, cela n'était pas mon intention. Je ne vais pas te dire que je n'ai jamais violer une femme, non. Mais, bien que j'ai effectivement envie de plaisir corporel avec toi. Je n'avais pas l'intention de l'obtenir par la force.....

Réussit il à dire plus clairement, sans se priver d'un petit rire amusé tout de même en voyant qu'Elise tirait des conclusions attives. Ce qui finalement ne le surprit même plus, puisque cela avait été la même chose tout le long, elle restait fermée et cherchait à se protéger de tout sans vouloir courir le moindre risque. La reine des araignées avait en tout cas reprit forme humaine, mais de décolérait pas. Nul doute que les propos du démon, qui n'était pas partie dans les flatteries sur son physique pour tenter de l'amadouer, il savait que cela serait inutile, ne la convaincrait pas.

- ... Ni celle que tu te jètes dans mes bras tout de suite. Bien que j'avoue que tu m'aurais agréablement surpris si cela avait été le cas...Tu étais trop sur la défensive pour cela, et je comprends pourquoi maintenant. Les humains se sont moqués de toi, et se sont servit de toi comme un jouet qu'on peut jeter une fois qu'on s'en ai lassé....  Mais, tu voulais de la franchise, et je t'en ai montré, en laissant voir que tu me plaisais et où j'aimerai que cela aboutisse.

Poursuivit alors le démon, avant de cracher un peu de liquide mélangeant salive, sang et une substance inconnue, ou qu'il était difficile de déchiffrer. Le poison faisait bien effet et l'handicapait grandement.

- La question que je t'ai posé sur ce que l'on pourrait faire était donc aussi une façon de te proposer mes services... Si on peut appeller çà comme cela... Je t'ai dit que je n'avais aucun but précis, et donc tout le temps devant moi... Par conséquent, je te proposait de te rendre service éventuellement... Cela était un moyen de te montrer que je n'avais aucune mauvaise intentions envers ta forêt...

Dit il d'une voix qu'il lui parut maladroite, et bien sur bien moins arrogante qu'avant. On aurait même pu croire qu'Elise l'avait rendu docile. Ce n'était pas le cas, Zekreet se savait simplement piégé et dans une situation où il n'avait pas l'avantage, même s'il faisait appel à son feu. En plus, la reine se braquait face à un "Homme" qui se montrait confiant et arrogant, pensant qu'il lui manquait à chaque fois de respect. Il tentait une autre approche.

- Et, en retour, je n'aurai attendu en effet qu'une partie de jambes en l'air. Rien de plus, rien de moins. Ainsi, on avait chacun ce qu'on désirait et s'était fini.

Annonça alors le démon avec franchise. Evidemment quand on regardait bien cela était finalement un marché à l'avantage de la reine, puisque la rémunération paraîtrait dérisoire pour beaucoup. Ou du moins pour toutes les personnes qui prennent les paiement en nature de la sorte à la légère, et non pas de réticences à se servir de leur corps. Chose qui n'était pas le cas d'Elise visiblement.

- Maintenant, rien ne t'empêche désormais d'assouvri une partie de ta vengeance. Me violer ! Je suis actuellement à ta merci après tout.....

Dit il en plongeant son rezgard dans celui de la reine. Bon, appeller cela un viol quand l'autre est consentant, puisque Zekreet ne semblait pas contre l'idée en fin de compte, même s'il aurait aimé être plus actuf dans l'acte. D'ailleurs, était ce un effet du poison ou non, mais son sexe palpitait. Pourtant, ce n'était pas du à l'excitation de la situation, il n'en éprouvait aucne réellement. En tout cas, pas de celles qu'il avait quand son esprit était clair. Si bien que le vinin de l'araignée jouant sur ses pensées devaient en être la cause, dans un certain sens.

[HRP –Tout comme il n’est guère judicieux de dire à une femme ayant subi un viol qu’on est soi-même un violeur :p Je vais donc légèrement modifier le comportement de ma perso’, car, en théorie, pour lui avoir dit ça, Zekreet ne pourrait que mourir... Mais ça risque de poser quelques problèmes.]


La situation était tendue... Du moins, pour Zekrret. Tout aussi démon qu’il soit, son organisme ne survivrait pas à un venin aussi fort. On ne pouvait y survivre que si on avait déjà été piqué, et si on avait reçu un antidote. Oh, bien sûr, on était également très affaiblis, mais l’organisme était alors capable, progressivement, de produire des anticorps pour se défendre, et éradiquer la toxine. Zekreet allait mourir, et Élise ne voyait, pour l’heure, aucune raison de l’épargner. Un mâle... Elle détestait les hommes. Il avait fallu qu’on la motive pour qu’elle ne se décide pas à bannir tous les hommes de son domaine. On lui avait présenté de jeunes garçons innocents, ainsi que des hommes vigoureux, et il avait fallu qu’Élise se rappelle le souvenir d’Anatole, afin de se convaincre de ne pas bannir les hommes. Pour autant, elle avait toujours du mal avec eux. Elle avait encore en tête le souvenir de sa propre impuissance quand William et ses hommes l’avaient traîné dans les bois, violé, torturé, et laissée pour morte. Elle avait à la fois peur et envie de se venger de lui. Peur de le revoir, mais aussi cette envie de se venger, de laisser parler sa haine, et de le faire longuement souffrir.

Devant elle, Zekreet gesticulait, parlait, essayait de faire valoir sa cause, mais il n’était pas très doué. Il lui avoua sans ombrages avoir déjà commis des viols, ce qui amena Élise à se crisper davantage. Quand on vous avouait être un monstre, et sans la moindre trace de remords visible, pouvait-on encore parler de confiance réciproque ? La Reine des Araignées ne dit rien, mais elle écoutait. Tout en sentant la toxine agir, le démon réussissait à parler, à lui dire qu’il ne lui voulait aucun mal. On disait que les démons étaient des êtres d’honneur. Des individus qui n’étaient pas aussi retors qu’on le pensait, et qui, dans leur méchanceté et leur cruauté, faisaient preuve d’un sens de l’honneur assez fort. Élise n’y croyait pas trop, mais Zekreet était fichu. S’il voulait vraiment lui faire du mal, lui dirait-il qu’il était un violeur ?

*Il doit sans doute penser qu’une honnêteté totale est la seule manière pour lui de survivre...*

Néanmoins, le viol... Ce n’était pas acceptable. Les animaux eux-mêmes ne s’abaissaient pas à ce genre de pratiques. Les relations sexuelles étaient toujours consentantes. Il n’y avait que les humains et les hommes pour s’abaisser à violer les autres. En un sens, c’était encore pire que la mort. C’était comme si tout votre corps vous échappait, comme si, pendant des minutes interminables, vous n’étiez plus rien, rien de plus qu’un vulgaire bout de viande. Impossible de se défendre, car vous étiez saisie par cette peur au ventre que le violeur devienne encore plus violent... Ce qui vous conduisait à l’impossible. Votre esprit se retranchait dans les derniers bastions de survie, en se disant que, puisque vous ne pouviez vous défendre, en faisant le jeu de votre agresseur, vous survivriez... Et, quand vous constatiez que l’agresseur ne voulait pas un plaisir sexuel, mais simplement sentir la peur en vous, vous faire souffrir, vous entendre implorer sa pitié, il n’y avait plus rien à espérer. Alors, votre esprit partait au loin, alors, vous vous évadiez de votre corps, en vous laissant mourir. Quand les larmes et les gesticulations ne marchaient plus, l’esprit humain, soit s’abattait dans une ultime rage frénétique, soit s’envolait au loin, se flétrissant. Élise avait flétri et avait dépéri... Mais la mort lui avait été refusée. Elle était revenue, puissante, accomplie, et elle n’hésitait plus à tuer. Elle avait accepté que ce monde était un monde de méfiance, un monde cruel et terrible. Un monde où la confiance envers les autres n’était pas possible.

« Tu demandes à une femme qui a été violée de commettre la même chose ? Est-ce une invitation à mourir, Zekreet ? Ou cet humour que je n’arrive pas à comprendre ? »

La Reine hésitait encore, puis finit par le regarder, et soupira. Elle ne devait pas le faire... Mais quelque chose lui disait que ce démon ne méritait pas de mourir... Ou, plutôt, qu’il avait été honnête avec elle. Elle se concentra, et la grosse toile se mit à trembler, à osciller, tandis qu’une nouvelle araignée, grosse, s’approcha lentement

« Cette araignée abrite en elle un venin qui détruira le venin que tu as dans les veines. »

L’araignée piqua donc Zekreet, lui administrant ainsi un antidote.

« En revanche, je ne te garantiras pas que ce sera agréable. À l’avenir, mentionne encore une seule fois le mot ‘‘viol’’, et sache que toute ma clémence ne t’épargnera pas. »

Le ton était catégorique.

Prit aux pièges dans un cocon de soie, et empoisonné, Zekreet ne tarissait pourtant pas en paroles. Inquiet de mourir ? Non, un démon ne mourrait jamais finalement, il n’était que banni jusqu’à ce qu’il retrouve le chemin de la Terre ou de Terra. Alors pourquoi craindre quelque chose qui ne peut vous tuer. Elise semblait sure de pouvoir y parvenir en tout cas, et l’être maléfique ne démentit rien se contentant d’argumenter pour poursuivre les négociations plutôt que de s’affronter.

La reine araignée était songeuse en tout cas ne sachant pas quoi faire. Devait-elle croire son opposant captif ou non. Pourtant, Zekreet ne mentait pas dans ses propos, et il se montrait étonnement franc. Oui, il avait violé des femmes, mais il ne s’en ventait pas non plus, il n’avait fait qu’énoncé un fait rien de plus. Elle finit par lui dire qu’elle avait elle-même été violée, et il fallut bien avouer qu’elle surprit le démon sur le coup. En effet, il ne s’attendait pas à ce qu’elle se laisse avoir de la sorte. Bien sur, il ignorait qu’elle n’avait pas toujours été une reine araignée mais une humaine comme beaucoup d’habitants des deux mondes.

- Certains pourraient se venger de ce qu’on leur a fait subir en abusant des autres à leur tour !

Se contenta t il de répondre avec un ton sans émotion. Non, cela n’était pas une provocation ou une façon de pousser Elise à le violer. Il n’avait évoqué qu’une façon de réagir, comme une autre finalement de certaines victimes de viol, ou d’autres crimes quel qu’il soit.

- On ne peut comprendre ce qu’on vient juste de rencontrer, tu ne crois pas ?

Dit-il alors qu’il entendit le déplacement d’une grande araignée dans son dos. Il ne tourna pourtant pas les yeux dans la direction de celle-ci. Il ne montrait aucune inquiétude. En plus, à quoi cela servirait d’en avoir puisqu’il ne pouvait rien faire. Mais, Elise avait l’intention de lui injecter un antidote, et la piqure qui suivit les paroles de la demoiselle fut tout de même bien douloureuse, même pour un démon. Zekreet ne cacha pas sa grimace de douleur.

- Et qu’est ce que sa majesté compte faire de moi ?

Demanda t il alors calmement quand la douleur se dissipa enfin, emmenant avec elle les ensimes qui s’étaient rependues dans son organisme. Après tout, elle ne l’avait toujours pas libéré, et il était donc toujours à sa merci. Elle disait qu’elle pourrait le tuer s’il reparlait de « viol » mais dans les faits, elle pouvait le faire quand bon lui semblait.

Elle avait peur. C’était ce qui expliquait son agressivité, sa colère, et l’emprisonnement de Zekreet, ainsi que son empoisonnement. Son corps avait été marqué par le viol cruel dont elle avait été victime jadis, une scène qui continuait de la poursuivre dans ses rêves, et qui était la principale justification de son comportement actuel… Pas uniquement à l’égard de Zekreet, mais de manière plus générale. Elle voulait un endroit protégé, un environnement sûr, une sorte de forteresse infranchissable, pour que personne ne vienne lui refaire du mal. La colère et l’agressivité naturelle d’Élise n’étaient que ça : des symptômes de sa peur, une réaction face à son impuissance et à son échec. On l’avait violé et brisé sans aucune hésitation, et, à l’époque, elle n’avait rien pu faire pour empêcher cela. En conséquence, elle s’était forgée une carapace, un environnement où elle était presque une sorte de divinité. Qu’on vienne lui contester son pouvoir ici lui était donc insupportable, car c’était une manière de la confronter face à ses propres échecs, face à ses propres aveux de faiblesse.

La femme avait soigné Zekreet, mais l’imperturbable démon ne semblait toujours pas effrayé. Il fallait croire que c’était dans la nature des démons… Un humain n’aurait jamais eu le courage d’entrer seul dans cette forêt, et encore moins la folie de défier sa propriétaire. Zekreet était devant elle, lui demandant ce qu’elle comptait faire de lui. Élise ne répondit pas sur le coup, car elle réfléchissait. Elle avait bien compris ce que ce dernier souhaitait, elle n’était pas naïve à ce point… Mais il fallait encore réussir à la convaincre que ce démon n’était pas une menace, et qu’il ne chercherait pas à abuser de sa personne. Pour l’heure, rien n’était moins sûr. Les liens continuaient à le serrer, susceptibles de le priver d’oxygène. Élise allait prendre un risque.

*Je devrais le tuer, pour être plus tranquille…*

Avait-elle peur d’échouer ? Ou se disait-elle qu’il n’était qu’un vantard, une créature prétentieuse cherchant à jouer avec ses nerfs ? Une moue circonspecte traversa ses lèvres. Non, elle pensait sincèrement qu’il était puissant, et surtout très maladroit… Ce qui n’était sans doute pas une raison de le tuer. Retrouvant un peu de sang-froid, Élise desserra les liens opprimant Zekreet, se disant qu’elle ne pouvait pas réagir ainsi. Elle était une Reine, et elle se devait donc de lutter contre sa peur et son impulsivité, afin d’apparaître comme une femme sage, apte à protéger et à diriger sa forêt et les habitants la peuplant.

Les liens de la toile se desserrèrent donc, et Zekreet fut libéré, se retrouvant sur le sol, devant Élise. Malgré sa taille menue, frêle par rapport au démon-chien, la femme-araignée n’était pas inquiète.

« Je ne sais pas, avoua-t-elle. J’ai du mal à déterminer ce que tu souhaites, Zekreet. »

Élise croisa à nouveau les bras sur sa poitrine. Autour d’eux, les araignées crépitaient, remuant le long des arbres, avançant le long des toiles d’araignée. Elles étaient les silencieuses gardiennes de la Reine, froides et mortelles, discrètes et meurtrières.

« Que veux-tu ? » demanda-t-elle alors.