« Woaaaaaaaaaaaaaah !! »
Ca, c’était un cri qui venait du cœur, dîtes donc. En même temps, elle ne pouvait s’exprimer autrement qu’en exagérant monstrueusement les choses. Harley était surprise. Dans ses mains, un prospectus, ou plutôt une publicité. Ses yeux brillaient de mille feux, riant comme la dingue qu’elle est, sautant plusieurs fois sur place. L’excitation était à son maximum chez la follasse, comme bien souvent d’ailleurs. Mais là, LÀ ! Attendez, dans ses mains, c’était le flash infos qui allait illuminer la journée, la soirée, la semaine d’Harley quoi ! L’ouverture d’une zone sous-marine dans Seikusu ! Mouhahaha ! Une partie de la ville sous la mer ! Mais c’est dément !
« Que des cinglés ces citrons ! Ha ha ! »
Aheum. Elle s’est regardée peut-être avant, non ? Bah non. Pour Harley, elle est tout à fait normale. Tout comme le Joker. Attendez, c’est être normal, ça ? Enfin, sain d’esprit je veux dire ? Mouais, n’allons pas plus loin dans ce genre de débat, aux risques de se prendre un coup de maillet par la blondinette. Trépignant d’impatience, la jeune femme, en tenue de civil, s’émerveillait sur ce petit bout de papier qui lui promettait monts et merveilles. Un musée et surtout, SURTOUT, un fuckin’ parc d’attractions ! Déjà que ce genre de distractions sur terre lui fait tourner la tête, mais là, sous l’eau, elle ne pouvait qu’en rêver davantage. Son esprit vagabondait déjà sur les rails d’un grand-huit qui remontait à la surface de l’eau, pour mieux replonger ensuite, ou bien des tubes transparents de toboggan voyageant dans l’eau salé, avec pour voisins de cette chute moult poissons et requins aussi…Non, Harley ne peut être que satisfaite par ce genre de programme !
Il n’y avait qu’un souci : la folle à grelots n’aime pas trop partager et si elle voulait profiter un maximum de ce parc d’attractions, elle devait s’y retrouver seule ! Ce qui veut dire, rester la nuit. Mais les agents de sécurité foutent tout le monde dehors la nuit pour protéger les lieux. Ah…
« MAIS OUI ! C’EST CA ! », hurla-t’elle, tapant du poing dans sa paume.
Harley, la discrétion, tu connais ? …M’enfin. Elle venait de trouver l’idée du siècle : pour rentrer le soir, il suffisait de se faire passer pour un garde et voilà, le tour est joué ! L’Arlequin, voleuse agile, était aussi une reine dans l’art de se transformer et de devenir quelqu’un d’autre. Filant dans les rues de cette ville de faces jaunes, la jeune femme n’eut aucun mal à trouver ce qu’il lui fallait pour se déguiser en garde, en homme qui plus est. Costume, casquette, fausse moustache, tout était parfait. Et même si elle n’était guère très grande, elle se confondait volontiers avec les traits d’un véritable asiatique, à part ses yeux bleus. Elle avait même réussi à se procurer une fausse carte pour se faire passer pour un agent de sécurité du dôme sous-marin. Hin hin hin…Harley s’en frottait les mains d’impatience.
Maintenant, direction le port et prenons la dernière navette subaquatique pour cette bulle d’oxygène. Tout le long du trajet, elle avait des étoiles dans les yeux. Cela risquait d’être une véritable bella note. Arrivée sur les lieux, elle laissa les voyageurs s’en aller vers le musée ou le parc d’attractions qui lui faisait les yeux doux, ce salaud. Grognant légèrement, elle se dirigea vers le poste de sécurité le plus proche, se présentant aux agents comme leur nouveau collègue. Ils ne posèrent pas plus de questions, lui indiquant les quelques marches à suivre pour la protection de l’endroit. Ils lui proposèrent de s’asseoir autour d’un verre de saké et d’un café, et de ne vérifier la sécurité que par écran pour l’instant. Bon, rentrant dans son personnage à fond, l’Arlequin accepta, s’inventant une vie et faisant mine de s’intéresser à la vie de ces hommes-citrons. Mais c’est qu’elle commençait à perdre patience, à trépigner un peu, faisant résonner sans le vouloir les grelots de son bonnet d’arlequin, caché sous sa grosse casquette. Les gardes la regardèrent et elle fit mine de n’avoir rien entendu. Mince, encore un peu, et la couverture était fichue en l’air !
Enfin, la nuit tomba assez rapidement, et le peuple qui s’était amusé dans le parc d’Harley (oui oui, parce que pour elle, les attractions lui appartiennent !) se dirigeait vers les sous-marins de retour, la laissant en compagnie de deux gardes de nuit. Maintenant, passons à l’action. D’abord, s’occuper des caméras de sécurité, comme on lui avait appris tout juste quelques heures avant. Tu tapotes quelques boutons et hop, caméras maîtrisées ! Aussi simple que de dire Hallelujah ! Une même image qui tourne, sans cesse, pour rompre la vigilance des autres gardes, ou de quelqu’un du genre Batou qui ferait bien chier la demoiselle. Mais trop excitée par la situation et couinant comme une petite gamine, Harley attira l’attention des deux autres gardes qui étaient avec elle, et sans s’en rendre compte, dans un mouvement de tête, elle fit tomber sa casquette, dévoilant son bonnet de bouffon rouge et noir, aux grelots assez sonores…
« Rooooh…C’est tout nul. », dit-elle en regardant sa casquette au sol, tapant du pied, la mine boudeuse.
Fallait faire un peu plus gaffe ma petite blondinette ! Quoique, pour faire des conneries, Harley is number one ! Bien évidemment, les gardes ayant vu la supercherie, se jetèrent sur la pauvre petite demoiselle sans arme. Mais avec agilité, elle les esquiva, arriva derrière eux, et d’un doigt tapotant leur épaule, ils tournèrent leur tête vers la demoiselle. Harley en profita pour chopper leur visage et de les claquer l’un contre l’autre, comme deux pauvres noix de coco qu’elle essayait d’ouvrir. Mais, ce Crack, sonnant doublement, n’était pas prévu. Elle venait d’utiliser un peu trop de sa force avec ces pauvres hommes et ils en avaient payé le prix…
« Oh…A mouru ? …Pas grave ! Niahahahaha ! », tout en se penchant sur les deux cadavres encore chauds. « Maintenant, FIESTAAAAAAA !! », hurla-t’elle, empreinte de cette folie qui lui appartient.
C’est tout pimpante, sautillant comme une gamine, alternant les roues et autres petits sauts, qu’elle se dirigea vers le lieu de tous ses désirs, de ses fantasmes. Elle était toujours en tenue de garde, et se sentait un peu trop lourde dans ce genre de vêtements. Alors sur le chemin, elle se déshabilla, retirant veste, chaussures, pantalon, qu’elle laissa au sol. Elle avait, bien sûr, son attirail d’agent de sécurité, son beau costume moulant noir et rouge, qu’elle détestait quitter. Cela lui rappelait Biquet. Roooh, qu’est-ce qu’il aurait aimé cet endroit, vraiment ! Trouvant sur sa route des waters, la follasse en profita pour se talquer le visage de blanc, rougir ses lèvres et poser son petit masque noir. Voilà ! Harley Quinn est dorénavant de sortie, et personne ne pourra l’empêcher de faire ce qu’elle veut !
« Personne ! »
Elle court, elle vole dans les couloirs, véritables tubes aux vitres transparentes, comme dans un aquarium. Ses yeux passent tout en revue, ne manquant rien au spectacle. Elle court, elle vole, elle saute au-dessus des barrières de sécurité pour rentrer dans le parc. Elle court, elle vole, elle s’arrête subitement. Elle sautille tout en remuant des fesses et ses grelots sur la tête. Elle couine, elle gémit d’impatience. Elle retient un rire et là, là…Elle ouvre grand ses bras et sa joie explose, résonnant dans tout le parc.
« À moi ! À moi ! A MOI ! A MOAAAAAAAAAAAAA ! »
Et oui, elle va bien s’amuser la petite !