Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Une piaule, ce serait déjà pas mal. [ PV : Frig ]

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William Stark

Humain(e)

Une piaule, ce serait déjà pas mal. [ PV : Frig ]

dimanche 03 février 2013, 12:37:12

«- Je vais pas me laisser emmerder par une bande de petites bites, hein. »

Non, mais ils se prennent pour qui les bridés ? Je marche tranquille à la recherche d’un endroit où me pieuter pour la nuit, et ils viennent me prendre la tête pour une connerie. Ah, ça, dans tous les pays, c’est pareil, quoi. T’es tranquille, tu demandes rien à personne, et des mecs qui ne se sentent plus débarquent en t’accusant de les insulter. Bon, là, pour le coup, j’ai répondu avec véhémence, mais avant, je n’avais rien dit du tout !

Ils ont l’air surpris de ma réplique. Bon point, ça. Ca veut dire qu’ils ne s’attendaient pas à avoir de la résistance de ma part. Et de la résistance, je vais leur en donner s’ils continuent. L’un d’eux se risque à relancer les débats.

« Comment tu me parles, mec ? Tu veux te battre ?
- Oh non, non, non, pardonnez-moi, mais j’ai toujours entendu dire que les asiatiques avaient des entrecuisses sous-développés. Et ça a l’air d’être votre cas, en plus ! »

Insulte rasoir. Deuxième lame. Et ils la prennent en pleine gueule, vu comment leurs yeux s’écarquillent. J’ai à peine le temps d’ouvrir la bouche pour leur donner la mousse à raser que je sens un contact violent au niveau de ma mâchoire. Ma tête part en arrière sous le coup de poing, et j’en prends plein les dents. Je titube en arrière, en lâchant mon sac de fringues qui tombe sur les pavés, avant de me redresser en fronçant les sourcils. Il a pas l’air de vouloir s’arrêter, le bougre. J’espère qu’il ne va pas péter mes lunettes. Et il m’invective encore en armant son bras.

« Tu vas crever, fils de chien ! »

Effectivement, mon père est un chien. Un immonde salaud. Mais ce n’est pas une raison pour laisser passer l’insulte, d’autant plus qu’elle est suivie par un nouveau coup. Cela dit, je le vois venir, cette fois. Un pas de côté, et les phalanges frôlent mon visage. Le mec ne sait pas bien taper, rater son assaut lui fait perdre l’équilibre. Et j’en profite pour réagir instinctivement, relevant mon bras pour lui asséner un uppercut dans le menton. Mes doigts craquent contre sa peau, et il bascule en arrière avant de s’écraser au sol, sonné pour le compte. Il a pas l’habitude de se frotter à d’anciens taulards, visiblement. J’ai appris à éviter et à donner des coups, en prison. Sans ça, tu survis pas. Toujours est-il qu’ils ne sont plus que deux, et que même s’ils ont l’air surpris de me voir résister, ils sont plutôt en colère. Et c’est un euphémisme.

Ils se jettent sur moi. En même temps. J’évite les coups, j’en encaisse d’autres. À un moment, je pars à droite, mais cet imbécile laisse parler son instinct, et il m’envoie un coup de boule que je ne vois pas venir. Son front s’écrase contre mon visage, et je sens ma lèvre inférieure se fendre. Je grogne de douleur et le sang coule le long de mon menton. Salopard, va ! T’aurais pu foutre en l’air mes lunettes ! En plus, il s’est fait mal en tapant, non mais je te jure ! Regarde-le, en train de mettre ses mains à la tête parce qu’il s’est fait bobo en donnant un coup. Non mais sur qui je suis tombé, franchement ?

J’ai reculé sous le coup, ce qui me laisse un peu de marge. Je prends deux pas d’élan, saute en l’air en tendant les deux pieds, et blam, au niveau du torse. Il est propulsé contre un mur et sa tête frappe le béton avec tant de force qu’un craquement retentit. Il s’effondre comme une poupée de chiffons pour ne pas se relever. Et le troisième est toujours là. Je le regarde avec un sourire, et incline la tête pour le provoquer.

«- J’espère que t’es mieux membré, hein. Parce que tes potes, à mon avis pour la trouver faut passer par derrière. »

Il jette un oeil presque hagard à ses deux compagnons d’infortune, avant de tourner les talons pour filer à l’anglaise. Comme ça, en les laissant en plan. C’est moi, ou les voyous d’aujourd’hui n’ont plus aucun honneur ? Pourtant, c’est quand même des japonais, quoi !

Enfin. Je vais ramasser mon ballotin de linges. D’ailleurs, c’est à ce moment-là que je remarque quelque chose qui m’inquiète un peu. Il est trempé. Et en levant les yeux, l’adrénaline retombant, je m’aperçois qu’il pleut. Il pleut, nom de dieu. Putain, mais qu’est-ce que j’ai fais pour mériter ça, bordel ? Tu vas pas me dire que le destin s’acharne parce que je me suis évadé de taule et que le karma s’équilibre ou je sais quoi ? Je suis innocent quand même ! Ou presque !

Je soupire, et passe une main dans mes cheveux mouillés, avant de faire passer mon baluchon par-dessus mon épaule. Et je commence à marcher, mon index effleurant ma lèvre. Elle va gonfler... Déjà que ma mâchoire me fait un mal de chien et que je risque l’oeil au beurre noir... Quelle super soirée, franchement. J’en rêve tous les soirs, de vivre ça.

Et je suis perdu dans le quartier de la Toussaint. Manque plus que je me fasse attaquer par des chiens, et c’est le pompon. Je lève la tête, observe les immeubles. Il fait nuit noire, il fait froid, mes vêtements sont détrempés, mes rechanges aussi. Et j’ai froid. Et je n’ai toujours rien trouvé. J’ai pas spécialement envie de squatter chez une personne honnête en entrant par effraction. Et puis, même si je flippe pas, ce quartier est pas spécialement réputé pour son voisinage accueillant, alors dormir dans la rue me paraît un peu dangereux. J’ai paumé mon flingue, en plus.
J’ai bien l’impression que je vais me contenter de marcher, marcher, jusqu’à ce que le jour se lève...

Je soupire, et baisse la tête. Avant de glisser deux doigts sur mes paupières fermés. Je me prends la tête. Littéralement, en fait. J’aimerai bien dormir dans un vrai lit, pour une fois. Neuf ans. Neuf ans que j’ai pas eu de matelas moelleux, de couvertures confortables et chaudes, et de sommeil du juste. Ca commence à faire long, et là, à me voir en train de goutter, les fringues complètements trempes, les cheveux collés au crâne, et la gueule en vrac, je dois dire que ça me manque vraiment.

Je relève la tête, en fronçant les sourcils. Qu’est-ce que c’est que ce bordel ? Ce bruit, c’est quoi ?
Je tourne la tête, cherchant du regard l’origine du cri. Je vois pas grand chose à travers mes lunettes de soleil, vu qu’en plus il fait noir, mais ça me suffit pour appréhender les choses. Et je tombe des nues lorsque je comprends ce qui arrive. Je ne peux pas m’empêcher de secouer la tête en murmurant.

«- Putain, William, t’aurais pas pu fermer ta gueule, non ? »

Oui, oui. Des chiens. Trois chiens, qui aboient, sortent les babines, claquent des mâchoires en courant vers moi. Je tourne les talons et file sans demander mon reste, mais ils me poursuivent les enfoirés ! Putain, mais je suis aussi mince qu’un mannequin anorexique, j’ai pas de fric, pas de bouffe, juste trois/quatres vêtements, qu’est-ce que vous me voulez nom de dieu ? Tout ce que j’ai c’est du muscle, et je vous assure que c’est dégueulasse !

Penser à des conneries, au moins, ça vide la tête. C’est ce que je me dis en continuant de courir. Je me perds encore plus, d’autant que la peur de me faire bouffer grandit en même temps que j’entends de plus en plus distinctement les aboiements dans mon dos. Quelqu’un, je vous en prie, quelqu’un se bougera-t-il le cul pour me filer un coup de main ?...

Y’a des soirées où je me dis qu’il aurait mieux pas fallu que je me lève.

Adelheid Friedrich

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Re : Une piaule, ce serait déjà pas mal. [ PV : Frig ]

Réponse 1 mercredi 06 février 2013, 23:14:37

   Cette joie, cette sensation de pouvoir respirer à nouveau. Même si l'air urbain n'était pas des plus sains, cette simple impression était presque salvatrice ; c'était se sentir vivant, enfin, après une vingtaine d'année passée dans l'incompréhension de sa propre personne. Le syndrome de l'ado droguée et incomprise, creusant le trou qui lui servira de tombe, était enfin passé. Sa dernière cigarette ne lui manquait même pas. Vraiment, elle s'étonnait même de sa propre bêtise... Des conneries, purement et simplement. C'est quelque chose de con en soi, mais arrêter de fumer avait sa symbolique. Surtout pour elle.

   La pluie venait tout juste de commencer et de suite elle se changea en torrent. Les odeurs de la ville remontèrent et l'air froid se chargea des doux arômes de végétation mais aussi de verre et de plastique ; la ville avait ses aléas. Quelques gouttes d'eau commencèrent à perler le long de sa chevelure blonde et fournie s'extirpant malencontreusement de sous la capuche. Ces gouttes roulaient aussi le long de son visage pâle pour finir leur course sur sa veste en cuir noir. Son jean troué, retenue par une lourde ceinture en cuir, commençait à prendre l'eau mais cela n'avait pas l'air de la déranger ; ses New Rock frappaient les pavés sans aucune merci. Personne : il n'y avait pas un chat dehors. Tout du moins, c'était ce qu'elle croyait.

   Adelheid n'était juste partie que pour quelques minutes, histoire de s'aérer. Elle avait passé sa journée à... à quoi déjà ? Ah, oui ! Ne rien faire. Mais cela la rongeait : la Norvégienne s'ennuyait de ses journées de glandouille ; elle était incapable de garder un job plus d'un mois et le besoin d'argent se faisait sentir. Pourtant elle n'y pensait pas, trop préoccupée par ses maux de têtes répétés ; qu'il est fatiguant d'être prophétesse ! Voir l'avenir rien qu'en clignant les yeux n'était pas toujours simple à vivre. Malheureusement Frig était incapable de « sentir » son futur ; les évènements proches d'elle était assez insondables pour le moment. Il arrivait que le Wyrd se faisait obscur de temps à autre... Cependant, quelque chose allait se passer et elle pouvait, vraiment, faire quelque chose contre ça. Oui, ses visions du futur pouvaient être aussi imprécises. Ce n'est qu'un début, dans sa carrière de « déesse ».

   Fredonnant sous sa capuche, elle commençait à se perdre dans les méandres de la ville dans le but de rejoindre son doux chez-elle. Oh, non, elle ne se perdait pas vraiment en fait ; elle allait où bon lui semblait afin de tuer le temps à sa manière. C'est triste d'être arrivée à ce point... Cependant, un son agressif atteignit ses tympans. La jeune femme se stoppa net ; elle sonda les environs, mais rien en vue. Elle plissa les yeux, scrutant les ombres à travers la pluie. Là, il y avait quelque chose, une forme se mouvant dans la rue perpendiculaire à celle dans laquelle elle se trouvait. Il se trouvait que c'était un homme, d'une corpulence peu imposante, qui courrait en sa direction. Adelheid ne bougea pas, s'avançant et se tournant même dans la direction de cet inconnu pour lui bloquer le passage. D'autres ombres bougeaient derrière lui, comme si quelque chose lui courrait après ; c'était plus petit, puis petit à petit on put deviner trois chiens.

   Bien que Frig ne connaissait pas cette homme, le Wyrd s'éclaircit tout à coup, dévoilant la suite des évènements à une vitesse fulgurante ; c'était encore flou mais elle savait de suite qu'elle devrait partager une partie de son futur avec lui. Pour quoi donc ? Pour le moment : aucune idée. La Norvégienne fronça les sourcils.


- Toi. Fit-elle simplement, à l'intention de l'inconnu.

   Elle se plaça bien devant lui, les poings sur les hanches, de manière à l'arrêter dans sa course. Les trois canins à sa poursuite s'arrêtèrent à leur tour, crocs à découvert, mais le regard sombre que la jeune femme leur jeta les poussa à s'enfuir sans demander leur reste. Son regard se posa maintenant sur cet homme à l'apparence quelque peu miteuse compte tenue de son état – blessé – et du temps – terriblement mauvais. Avec l'obscurité et ses lunettes, Frig ne put deviner aux premiers abords s'il était typé Asiatique ou Occidental. Son visage se relâcha d'un coup et afficha une expression bien plus conciliante.


- Ça va...? Besoin d'un coup de main peut-être ? Demanda-t-elle son ton si sincère et innocent.
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William Stark

Humain(e)

Re : Une piaule, ce serait déjà pas mal. [ PV : Frig ]

Réponse 2 jeudi 07 février 2013, 01:07:55

Je me retiens de justesse de lui balancer une vanne pourrie. « Non, nous sommes dehors, tu vois bien qu’il n’y a pas de toit. ». Mais je me retiens. J’ai l’air déjà assez ridicule comme ça, d’autant plus qu’elle fait fuir les chiens d’un regard, alors que moi je courrais comme un dératé pour leur échapper. Est-ce qu’on peut tomber plus bas ? Se faire damner le pion par une jeunette. Mon égo en prend un coup, pour le coup - hahaha, jeu de mots -. Elle me fixe, et j’ai du mal à distinguer ses traits, à travers sa capuche de cuir. Et elle me demande si ça va, d’une voix terriblement douce, qui me surprend un peu. Difficile d’imaginer qu’une personne avec ce look aurait pu avoir une voix si... innocente. Je me redresse un peu, essoufflé par ma course - et pourtant, j’ai pas fumé depuis un bail - et je la regarde à travers mes lunettes. Elle m’a l’air pâle, puisque je réussis quand même à apercevoir son visage alors que ma vision est obscurcie par les verres tintés. Je l’observe de la tête aux pieds, avant de hausser les épaules pour lui répondre.

« Oh, j’ai été obligé de me battre avec trois débiles, j’ai été coursé par des chiens, je suis trempé, mes vêtements de rechange aussi, j’ai aucun endroit pour crécher cette nuit, et je suis blessé. Le nirvana, en fait. Cela dit, je vais plutôt pas mal, compte tenu des circonstances. »

Je souris, sentant le sang s’écoulant de ma lèvre dégouliner sur mon menton. Je sens que mon oeil est déjà un peu gonflé, et je suis sûr qu’il sera noir demain. Encore une magnifique journée qui s’annonce. Cela dit, ses aspirations sont vite oubliées alors que je fixe toujours la demoiselle devant moi. Je me demande ce qu’elle fait là. En plein milieu du quartier le plus mal famé de la ville, en pleine nuit, sans parapluie. À mon avis, elle est pas aussi nette qu’elle veut bien le dire, mais je ne vais pas faire la fine bouche. Donc, je lui réponds, encore.

« Un coup de main, je ne sais pas, mais si tu pouvais m’indiquer un endroit tranquille et abrité où je pourrais passer la nuit, je t’avoue que ça m’arrangerait un peu. Déjà que je vais avoir du mal à sécher mes fringues, ce serait pire si je ne trouvais pas de piaule pour cette nuit. »

Tiens, je remarque que je l’ai tutoyé. Étrangement, d’ailleurs. D’habitude, même si je manque un peu de politesse, j’ai au moins la décence de vouvoyer les inconnus. M’enfin, elle a commencé par m’invectiver avec un « Toi. » assez abrupt, alors je me dis qu’elle ne fera pas grand cas des convenances en ce qui concerne ma manière de la désigner quand je lui parle. Ma main passe sur ma lèvre inférieure fendue et je grimace, avant de lever les bras pour m’étirer. L’adrénaline redescend doucement, et je commence à sentir quelques courbatures dans mes muscles. Et je me redis que demain, ça va être l’enfer. Quelle idée d’être venu au Japon, franchement...

Je tourne la tête pour observer les alentours, avant de revenir sur l’apparition salvatrice qui m’a délivré des chiens. Si en plus j’avais eu les fesses marquées par les crocs, non seulement, j’aurai douillé, mais en plus, bonjour la honte. Déjà que je ne me sens pas extrêmement mis en valeur en ce moment... Je finis par froncer les sourcils.

« Et toi, tout va bien ? Parce que je ne suis peut-être pas habitué aux coutumes japonaises, mais se balader dans une tenue pareille en pleine nuit alors qu’il pleut des cordes, ça me paraît tout sauf une bonne idée. Besoin d’un coup de main pour quoique ce soit ? »

Je reste sans voix deux secondes, avant de soupirer et de me taper le front de la paume de la main. Depuis quand pose-t-on des questions avant même de se présenter ?

« Pardon. Je m’appelle William. Damoiseau en détresse. Enchanté. »

Will, si t’as fini de te rendre ridicule, on pourrait peut-être passer à autre chose, non ?

Je m’apprête à lui reposer ma question précédente, lorsque j’entends des voix derrière moi. En reconnaissant une, je me retourne, sur mes gardes, et aperçoit au fond de la nappe de brouillard un groupe de personne guidé par... Mais oui, par le troisième larron de tout à l’heure ! Et il s’est ramené avec des potes, maintenant ! Quand je disais qu’ils avaient des petites bites ! Tout à coup, je m’inquiète pour la demoiselle à mes côtés. Elle va se faire entraîner là-dedans alors qu’elle voulait juste m’aider. Je la fixe à nouveau.

« Tu vois les types derrière ? C’est à eux que j’ai botté le cul tout à l’heure, et ils en veulent encore visiblement. Mais j’ai pas spécialement envie que tu te retrouves entre deux feux, alors je te préviens, je vais attraper ta main dans deux secondes, et on va se tailler en sprint ! »

Au moins, je l’ai prévenu. Du coup, elle ne doit pas être surprise quand mes doigts se referment autour de son poignet et que je me mets à courir en direction de l’endroit d’où elle venait, à l’opposé du groupe de belliqueux. Elle a l’air de suivre, la bougre. Et les autres ne nous ont pas aperçu, je crois. En tout cas, je ne les entends pas courir...

Ah. Rectification. Ils ne courent pas, ils cavalent. Ils nous ont vu, et merde.
Je suis en train de fuir devant une bande de cons accroché à une jeune femme qui m’a tendu la main et que j’entraîne dans mon sillage de chiottes.

Putain, mais dans quoi je me suis encore embarqué, moi ?...

Adelheid Friedrich

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Re : Une piaule, ce serait déjà pas mal. [ PV : Frig ]

Réponse 3 vendredi 22 février 2013, 20:37:15

   La jeune femme leva les yeux au ciel. Elle lui avait tout simplement demandé s'il avait besoin d'aide et pourtant l'inconnu se permettait de jouer aux fines-bouches. Frig poussa un soupir ; elle pouvait très bien le laisser là, sous la tempête, à se les cailler comme pas permis. Mais non, hélas, mais non : elle était bien trop bonne pour faire une telle chose. Ouais, elle éprouvait un peu de pitié envers le jeune homme parce que franchement, sa situation n'était pas enviable. Si elle connaissait un endroit où passer la nuit ? Oui, tout à fait, plein. Mais Adelheid pensait sincèrement qu'il n'avait pas les ronds pour se payer une chambre ou quoique ce soit, sinon il n'aurait pas été là. Certes, elle ne voulait pas le laisser dans cette merde. Certes, elle avait un canapé chez elle. En revanche, Frig appréciait peu les sarcasmes venant d'une autre bouche que la sienne. C'était à réfléchir, mais elle se sentait obligée de lui donner un coup de main.

   Quand l'inconnu mentionna les « coutumes japonaises », elle esquissa un demi-sourire sous sa capuche. Ah, si seulement il savait à quel point elle s'en foutait, des coutumes étrangères aux siennes. La Norvégienne avait légèrement tendance à mépriser les us et coutumes nippones. Après tout, ça n'était pas comme si elle voulait absolument s'enfuir de ce pays et qu'elle n'avait pas l'argent pour. Ah, pourquoi il est si cher et si difficile de quitter ce putain d'archipel qu'est le Japon... Au moins, la jeune femme savait quelque chose : ce type s'appelait William, donc il n'était vraiment pas d'ici. D'office, le jeune homme gagna un point dans l'estime de Frig juste parce qu'il n'était pas japonnais. Il se présenta, et elle acquiesça un léger signe de tête, mais elle ne prononça aucune parole : va-t-il enfin se calmer ?

   Quel drôle de type, quand même. Dans quoi s'était-il fourré, et dans quoi allait-il fourrer Adelheid, qui n'avait à juste titre rien demandé ? Là, elle regrettait presque de s'être arrêtée par pure bonté. Si jamais, ô grand jamais ce type s'en sortait, il lui en devrait une, définitivement. Si Frig se décidait à l'accueillir chez elle avec toute la compassion dont elle pouvait faire preuve, il lui devrait au moins un mois de compensation en... tâches ménagères ? Bodyguard ? Oh, il pourrait lui porter ses courses, aussi. Bon sang, mais à quoi était-elle en train de penser...?! Ah oui, c'est vrai, cette fâcheuse tendance qu'elle avait à se projeter dans le futur... Dur dur d'être prophétesse, je le répète.

   A priori, on en voulait à ce dit William. Il lui indiqua quelques ombres à travers la brume et la Scandinave put distinguer un groupe d'individus. Elle leva à nouveau les yeux au ciel ; aussi étrange que cela puisse paraître, elle n'en était absolument pas étonnée. Ah mais oui, c'est vrai, son don de prophétie aidait beaucoup même si elle ne pouvait rien faire contre ce dit-futur. Ainsi quand elle le sentit l'attraper par le poignet, elle se laissa faire puisque de toute façon, la jeune femme n'aurait pu rien faire dans cette situation-là.


- Fy faen... Siffla-t-elle haineusement.

   Et en plus de ça, ils étaient en train de se faire courser... Adelheid tenait le rythme, cela n'était absolument pas un problème pour elle, du moins pour le moment. Mais quand même, c'était un peu la lose : elle était là, dehors, tranquille, et on venait l'emmerder pour aucune raison apparente. Bon, en fait, elle a peut-être un peu cherché. Ah, si seulement elle s'était abstenue d'agir ! Mais bordel, quand est-ce que tout ça allait-il s'arrêter ? Non, parce qu'à garder ce rythme, Frig finirait par cracher ses poumons sur le trottoir. De l'autre côté, les insultes fusent. Ah, comme c'est poétique, entre les divers « Enculé ! » et « Fils de chienne ! ».


- Mais tu leur as fait quoi, putain ! Cracha-t-elle à l'intention de William. Non, elle n'était pas contente.

   Ni une, ni deux, un coup de feu se fit entendre, suivi d'un bruit de balle qui ricoche sur du métal : un couvercle de poubelle à leur gauche vola à quelques mètres. Là, ça commençait à s'envenimer de trop.


- J'espère pas pour toi que ce sont des Yak' que t'as au cul ! Sinon, ça va chier pour ta gueule ! Haleta la jeune femme comme elle put, la fatigue commençant à la sonner.

   Les Yakuzas, c'est comme les rats : y'en a partout. T'en croises un au détour d'une ruelle et tu peux être sûr qu'une demi-douzaine de ses collègues t'attendent plus loin. Après, les doutes de Frig pouvaient être infondés. Dans un dernier élan de force, elle tira le bras de William dans sa direction pour qu'ils puissent bifurquer dans une rue perpendiculaire à celle dans laquelle ils se trouvaient. À quelques dixièmes de seconde près, l'un d'entre eux se serait pris une balle dans le dos.


- Maintenant, tu me suis !

   Changement abrupt de direction, donc. La Scandinave zigzaga entre les rues, priant pour perdre la trace de ces connards. La course fut courte : une vingtaine de secondes, pourtant siiiiiii longues et cruciales. Ils se trouvaient maintenant devant un bâtiment : un immeuble tout ce qu'il y a de plus con, dans une rue sans doute un peu mal-famée. D'un geste machinal, Frig composa le code à l'interphone et la lourde porte de métal et de fer s'ouvrit en produisant un gros bourdonnement. Pitié, qu'ils ne les rattrapent pas ! Pensa-t-elle, mais aussitôt que cette pensée lui effleura l'esprit, des bruits de courses et des voix d'hommes en train d'agonir se firent entendre. Elle tira de nouveau William par le bras, sans un mot, et l'entraina dans le local à poubelles, un peu plus loin dans le corridor qui se formait en face de la porte, avant de fermer la porte. Dos contre la porte, Adelheid tentait tant bien que mal de reprendre sa respiration calmement. Le silence régnait dans les lieux. Ou presque : on pouvait entendre la pluie tomber à l'extérieur, mais aussi de l'agitation.

   Ils n'auraient jamais pu courir toute leur vie, mais peut-être que ce geste vain allaient justement les foutre encore plus dans la merde que précédemment. Pourtant, Adelheid semblait confiante. Elle croisa les bras et jeta un regard blasé à William, toujours sans prononcer un mot.
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William Stark

Humain(e)

Re : Une piaule, ce serait déjà pas mal. [ PV : Frig ]

Réponse 4 dimanche 17 mars 2013, 20:26:21

Putain, mais elle va arrêter de me hurler dessus, la gonzesse ? Bon dieu, mais je lui ai rien demandé ! Je suis heureux qu’elle se soit arrêtée pour m’aider, c’est évident, mais c’est pas une raison pour qu’elle s’en prenne à moi. D’autant plus que tout ce que je veux, c’est la sortir de ce merdier plus que moi. Moi, je m’en fiche, limite. Les emmerdes, j’en ai rien à branler, surtout que je commence à avoir l’habitude étant donné que ma vie est une emmerde générale. Bon, je la suis, mais c’est bien parce qu’elle a l’air de savoir ce qu’elle fait, et surtout que j’ai pas de flingue. Du coup, je peux pas répondre aux balles qui fusent de part et d’autres de nos têtes. Non, mais c’est pas possible, franchement. On peut plus se battre tranquille sans que le perdant se ramène avec toute sa famille pour laver l’affront. C’était une baston décontractée, et c’est devenu un règlement de comptes. Les japonais, c’est vraiment tous des tarés. Qu’est-ce que je suis venu foutre dans ce coin paumé du monde, moi ?...

Je cours toujours, et quand la donzelle ouvre la grande porte de l’immeuble, je m’empresse de la suivre à l’intérieur. Au moins, on sera au sec un moment. Elle referme, et on va se planquer, je vous le donne en milles ?... Dans le local poubelle. Evidemment. Ca devrait même pas m’étonner. De toute façon, vu ma dégaine, je dénote pas spécialement avec l’environnement, pour le coup. Je me redresse, ahanant de fatigue, le coeur battant à tout rompre, l’adrénaline dans mon corps le faisant légèrement tremblé. Mes mains sur les cuisses, je suis penché en avant, je reprends mon souffle, avant de me redresser pour observer ma libératrice. Elle me fixe, les bras croisés sur sa poitrine - qu’elle a jolie, d’ailleurs. -. Je sens que je vais me manger un sermon, mais comme je suis pas vraiment d’humeur, je prends les devants.

« Bon, alors déjà, j’ai rien fait de mal. »

La même chose que j’ai dite aux flics avant qu’ils ne m’embarquent pour me condamner à vingt ans de taule. Ca a jamais fait ses preuves, ce truc, mais bon, les automatismes...

« Ils sont venus m’emmerder pour me piquer le peu de pognon que j’ai, donc je me suis défendu, j’en ai étalé deux, le troisième s’est enfui, et il s’est ramené avec ses types. Je veux dire, j’aurai pu me laisser tabasser et voler au départ, mais j’ai déjà tellement peu de choses que ça me paraissait pas une excellente idée ! »

Je remonte mes lunettes sur mon nez, avant de les retirer, dévoilant mes yeux vairons. Je les secoue pour virer le surplus d’eau qui les couvre, avant de les rehausser.

« Quant au reste, hein... Merci, cela dit. Si t’avais pas été là... Et désolé de t’avoir entraîner dans cette merde. Je te revaudrai ça. »

Je soupire longuement, avant d’observer les lieux, autour de moi.

« Comment ça se fait, que tu connaissais le code ? C’est ta piaule, ici ? »

J’entends des coups frappés contre la vitre de la porte où nous sommes entrés, et j’ose jeter un oeil dans le couloir. Ils sont tous là, devant, et n’arrivent pas à ouvrir. Et je doute qu’ils soient aussi cons que ça, donc ils vont sûrement pas flinguer le verre pour entrer, quitte à attirer les flics et d’autres oiseaux mal-famés. Je pense qu’on est relativement tranquille pour le moment, mais faudra faire gaffe la prochaine fois qu’on quittera le building.

« Je pense qu’ils vont finir par se barrer. J’espère, en tout cas. De toute façon, ça me paraît pas être une bonne idée de sortir avant un petit moment. »

En attendant, je suis en train de trembler comme un péquenaud. J'ai tellement froid que j'imagine que si je reste dans cette état mouillé encore une heure ou deux, je suis bon pour la pneumonie. Et ça doit se lire sur ma gueule. Je dois avoir vraiment l'air misérable, mais bon.
On peut pas lutter contre ce qu'on est.

Adelheid Friedrich

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Re : Une piaule, ce serait déjà pas mal. [ PV : Frig ]

Réponse 5 dimanche 28 avril 2013, 19:00:43

Il s’explique, il s’explique… Adelheid laissa William parler – au moins, ça lui laissa le temps de reprendre son souffle. C’était drôle, de le voir essayer de se justifier. Ouais, parfaitement, elle trouva ça drôle si bien que cela lui arracha un demi-sourire sous sa capuche. Même si la situation avait été un peu contrariante, tout s’était bien terminé, même si vraisemblablement leurs tribulations ne faisaient que commencer. La jeune femme resta tiquer quelques instants sur les yeux de William : elle ne s’attendait manifestement pas à cette alliance de couleur. Elle put aussi enfin remarquer qu’il était bel et bien typé occidental bien qu’elle s’en doutait.

- Au moins, personne n’a rien de cassé. C’est le principal. Dit-elle calmement, alors que l’on pouvait toujours entendre ces sales gueux tambourinés sur la porte d’entrée de l’immeuble. Ouais, j’vis dans cet immeuble pourri. Les gens sont pas super sympas, en plus ils aiment pas les étrangers. Mais on s’y fait vite.

P’tain, il a franchement pas l’air bien l’autre badaud. Au moins, les choses s’étaient calmées dehors et Frig allait pouvoir faire sa B.A. de la journée. Le couloir était à nouveau silencieux. La Scandinave releva sa capuche, laissant tomber une quantité non négligeable d’eau de pluie au sol : elle dévoila enfin son visage dont le maquillage noir semblait avoir quelque peu coulé avec l’effort et la pluie. Ses cheveux blonds, presque blancs, étaient grossièrement coiffées en deux nattes fournies tombant sur ses épaules jusqu’à ses hanches.

- Au fait, moi c’est Adelheid, mais tu peux m’appeler Frig. Finit-elle par dire non sans dissimuler ce demi-sourire.

Elle ouvrit la porte et regarda en direction de la porte : personne. La jeune femme fit signe à William de la suivre.


- T’as de la chance, j’habite au premier étage.

Escaliers à la con… Le genre de saloperie qui menace de s’effondrer quand tu mets un pied dessus. Le genre d’escalier dans lesquels une seule personne peut passer à la fois. Une fois en haut de ces premiers escaliers, une vieille femme – environ la cinquantaine – les toisa avec méprise. « Ah, deux gaijins, des délinquants en plus… » devait-elle penser. Frig la reconnut tout de suite, c’était une dame du troisième étage.

- B’soir. Fit-elle machinalement, c’était le minimum syndical de politesse.

Pas de réponse de la part de la vieille dame.


- Grognasse… Jævla hora… Maugréa Adelheid de façon à ce qu’on l’entende. Et elle ne se retourna pas pour voir la réaction de cette sombre conne.

Elle se dirigea vers une porte – celle de son chez elle. Sous la sonnette, on pouvait voir son nom de famille en lettres capitales, légèrement effacé. La Scandinave tira les clés de sa poche et ouvrit la porte avant d’appuyer sur l’interrupteur de l’unique plafonnier de la pièce.


- Ta-daaaaa. Sa voix était faussement enthousiaste, l’air de dire « t’as vu comment j’suis gentille ? » mais sans grande conviction. Entre. Et… bienvenue chez moi…! Vu l’heure, j’allais pas te laisser dehors pour la nuit. Surtout vu le temps de merde…

On pourra très vite constater l’intérieur des lieux. Pour résumer : c’était le bordel, le genre de désordre que l’on rencontre une fois dans sa vie. La pièce – un studio – n’est pas très grande : une trentaine de mètre carré. La pièce est séparée en deux par une grande bibliothèque remplies de livres majoritairement en norvégien, en anglais, en islandais et en allemand. Au bout de la pièce, on voit une table et deux chaises ; plusieurs bouquins et des prises de notes sont posées dessus (oui, sur la table et les chaises). La petite cuisine, à côté, semblait être l’un des seuls endroits dépourvu de bazar. Sur le canapé et le lit, c’était le même bordel : des fringues posées un peu partout, entre les jeans, t-shirt, sous-vêtements, jupes… La majorité des fringues étaient quand même disposés près de lit. Enfin… y’avaient des trucs par-tout. Même par terre. Cependant, un petit meuble au fond de la pièce, près du futon, semblait rangé. Sur ce meuble on pouvait voir une corne à boire gravées de signes occultes, une boîte à encens, une autre petite boîte noire, des fleurs séchées et des petites pierres gravées de runes. C’était un autel, quoi. Sur les murs, le papier peint commençait à se décoller si bien que les trous étaient comblés par des posters et des affiches de vieux groupes de Black Metal, vous savez, les types habillés tout en noir avec de la peinture noire sur la gueule et des accessoires cloutés assez improbables, les noms revenant le plus étant Burzum, Mayhem, Immortal, Gorgoroth, Carpathian Forest, Taake, Satyricon, Darkthrone… Le genre de trucs que le commun des mortels trouve… effrayant.

En somme, les lieux étaient assez… originaux. La maîtresse des lieux étaient tout aussi originale… voire étrange, bizarre, même tarée.

Adelheid se dirigea vers le fond de la pièce pour poser sa veste trempée sur l’une des chaises, la laissant goûter allègrement sur le parquet flottant. Elle était maintenant en débardeur noir plutôt près du corps, et on pouvait voir des bandages sur ses avant-bras jusqu’à ses phalanges. Si ça n’était que ça… Sur ses bras et ses clavicules, on notera la présence de runes et le symbole des trois cornes d’Odin sur son épaule gauche. En réalité, elle avait bien plus de tatouages que ça. Alors qu’elle débarrassait le canapé d’une partie de ses affaires, elle fit à son invité :


- Tu peux poser tes affaires sur le canapé, et là-bas, c’est la salle de bain, si tu veux te rincer la gueule… Fait pas attention au désordre ! J’te fais un café ? Un thé ?

Qu’est-ce qu’elle pouvait être une hôte fantastique, pensa-t-elle, bien que son appart’ soit loin du grand luxe. Frig jeta les fringues qu’elle avait dans ses bras sur son lit avant d’enlever ses grosses chaussures pour les jeter dans un coin de la pièce.
{ T h è m e } - { F i c h e }

Mens vinteren er stille hvit og mens våren er golden sollys
Den gamle vandreren går mens høsten er blodig rød, evig og evig





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