Que faire, que faire? Voila plusieurs mois que j'étais restée dans le manoir familial, à apprendre à me servir de nouveau de mon corps... Mon corps, voila quelque chose dont j'avais eu du mal à me faire. J'étais une créature maintenant, une femme serpent, toujours aussi belle mais mortelle, une beauté empoisonnée. J'avais bien entendu testé mon nouveau venir et en étais plutôt contente, il était foudroyant, et cela me convenait parfaitement. J'étais devenue une femme fatale, dont l'étreinte pouvait aussi bien donner le plaisir que la mort. Et j'aimais ça, donner la mort, sentir mes anneaux s'enrouler autour de ma victime, la rigidité alors que je la paralysais et le léger spasme quand mes crocs pénétraient leur corps, injectant le poison mortel. J'avais resserré mon étreinte autour de lui, et levé la paralysie pour sentir ses convulsions alors qu'il était en train de mourir. C'était délicieusement excitant, et j'avais fini la journée dans ma chambre à jouer avec moi même.
Sur ce plan là, mon nouveau corps de serpent était fantastique, j'étais bien plus profonde et élastique qu'avant, un vrai bonheur. Je n'avais pas eu de partenaire sexuel par contre, et je sentais l'envie me démanger au plus profond de mon être. Des habitudes sont difficiles à perdre, et c'est pourquoi, malgré le fait qu'on m'avait déconseillé de quitter ma demeure, j'étais au beau milieu des rues d'Ashnard en cette belle soirée. Les passants m'avaient remarqués, mais ils étaient quelque peu habitués aux monstres et autres démons parcourant leurs rues, et je ne reçus ni regards outrés ni regards choqués. Juste quelques regards lubriques qui, ma foi, je pense étaient mérités. J'étais une splendide créature après tout.
C'est ainsi que l'on pouvait me trouver, glissant agilement dans les rues d'Ashnard, scrutant la foule pour essayer de trouver la personne qui pourrait l'aider à résoudre son petit problème. Elle avait toute sa soirée devant elle, et allait donc faire bien attention à bien choisir son partenaire. Il ne faudrait pas que sa première expérience en tant que créature soit similaire à sa première fois en tant qu'humaine.
