« J'ai en effet eu vent de la lutte qui opposait vos deux peuples... »
Ce qu’elle était belle ! Alice ne pouvait s’empêcher d’y songer en la voyant marcher devant elle, caressant négligemment sa longue chevelure d’albâtre. Elle avait de curieux cheveux. Ils étaient blancs au départ, puis rouges ensuite. Elle restait à genoux sans rien dire, sachant qu’il ne fallait pas interrompre une Déesse. Très belle, furieusement sexy, elle se mit à marcher devant elle, le bruit de ses bottes résonnant délicieusement sur le sol, tandis qu’Alice baissait respectueusement les yeux, toujours en position agenouillée. Elle marchait autour d’elle, parlant. Elle posait des questions, qu’Alice confirmait en hochant la tête, ne voulant rien dire pour l’interrompre. Xalya vint alors se poser devant elle, et Alice leva les yeux, croisant ceux de Xalya, avant de rougir, ne pouvant s’empêcher de loucher sur sa belle poitrine, qui se rehaussait. On disait que Xalya n’était pas uniquement une Déesse guerrière, mais avait aussi d’autres Attributs divins... Notamment la Luxure. Ceci semblait se confirmer.
Fermant les yeux, la Princesse soupira faiblement en sentant la main gantée caresser sa joue, comprenant qu’elle serait la contrepartie requise.
« Tout travail mérite salaire, et chaque chose en ce monde nécessite une contrepartie. D'autant plus lorsqu'il s'agit d'une aide d'ordre divine, n'est-ce pas. Et toi, princesse, aurais-tu une contrepartie à m'offrir, pour le temps et les efforts que tu me demandes de t'accorder ? »
La Princesse déglutit, rougissant, et s’apprêta à répondre... Mais Xalya s’était déjà relevée, et sortait. Alice cligna encore des yeux, confuse. Avait-elle rêvé ? Non... L’odeur qui planait ici, ce mélange de douceur et de sensualité, était une preuve qu’une Déesse était passée par là. Une Déesse ! Pour Alice, c’était une grande fierté, d’autant plus qu’il était difficile de se méprendre sur les désirs de Xalya. Elle voulait profiter de son corps. Si la contrepartie se résumait à ça, alors Alice n’aurait aucun problème à le faire.
Dehors, sur le champ de bataille, les Nexusiens avaient réussi leur charge. Les Ashnardiens étaient puissants, mais avaient toujours eu la même faiblesse : un mal fou à coordonner leurs troupes. Les démons étaient forts, certes, mais n’avaient aucun sens de la discipline, contrairement aux chevaliers, qui se soutenaient mutuellement, afin d’éviter d’être pris en tenaille. Aucun flanc ne restait jamais dégarni, archers et arbalétriers soutenant efficacement les puissants chevaliers mis en avant. Léopold de Cordillan le savait, et c’était bien pour ça qu’il avait tenu à participer à cette charge. Dire qu’elle était facile serait très exagérée, car il y avait de nombreux et puissants ennemis. Les Nexusiens tenaient néanmoins bon, mais Coehoorn avait réussi son objectif, en protégeant ses armes de siège, la bataille se déroulant à une distance trop éloignée des armes de siège. Depuis sa position, Léopold vit que seuls quelques trébuchets avaient été détruits par des griffons.
Léopold envoya son épée dans le ventre d’un Lycan, faisant gicler le sang. La bestiole noire tomba au sol, et Léopold envoya une boule d’énergie blanche, qui frappa trois autres démons, les faisant frire. Le Nexusien était le fer de lance de cette frappe de cavalerie, un héros de guerre. Un chevalier ashnardien se mit à l’affronter. Son épée heurta le bouclier de Léopold, qui contra, frappant avec sa puissante épée. La sienne heurta violemment la lame du chevalier, et il le frappa avec le tranchant de son bouclier, le touchant à la gorge. L’homme tomba sur le sol, mais Léopold n’eut pas le temps de savourer sa victoire. Sur sa droite, un Lycan lui fonçait dessus. Il envoya une autre décharge d’énergie, et la bataille, ainsi, continuait.
*J’ai du mal à comprendre pourquoi Père tenait à ce que nous chargions... Les Ashnardiens tombent certes par dizaine, mais nous perdons également des troupes, et recevoir des renforts est difficile...*
C’était difficile à comprendre. Le seigneur Cordillan avait tenu à organiser cette charge, prétextant qu’elle permettrait d’atteindre les armes de siège ennemis. Coehoorn avait été plus rapide que prévu. Père se faisait vieux, après tout. Léopold y songeait en voyant une araignée géante tomber, se recevant une pluie de flèches et de carreaux. Regardant autour de lui, il aperçut alors une espèce de femme rouge apparaître et disparaître, fondant au milieu de ses troupes. Quelle était donc cette diablerie ? Il n’eut pas le temps d’y songer qu’il vit alors, devant lui, le grand ennemi.
*Coehoorn !*
L’homme était reconnaissable dans son armure grise et sa longue cape rouge. Il portait une longue épée. Les deux adversaires se toisèrent, et s’affrontèrent ensuite. Léopold commença par une charge magique, arrivant ainsi contre Coehoorn, et le frappa au ventre. Surpris, le Maréchal recula, et les deux soldats l’accompagnant tentèrent d’attaquer Léopold. Il para l’une des lames, la renvoyant, puis envoya une charge magique sur l’autre, un souffle qui renversa le second chevalier. Coehoorn revint alors à l’assaut, et leurs lames s’entrechoquèrent, repartirent, puis revinrent, se mettant à danser et à tournoyer, se frappant mutuellement dans des crissements de lames. Les bras de Léopold tremblaient. Coehoorn avait une telle réputation que même les Nexusiens en entendaient parler. Il n’était pas qu’un stratège, mais aussi un guerrier. Il avait fait ses classes, et était particulièrement robuste, comme Léopold le réalisa.
Le chevalier nexusien essaya d’utiliser à nouveau sa magie, mais Coehoorn fit de même, le repoussant. Léopold tomba sur le sol, roula sur le sol, et entreprit de se relever. Coehoorn le poursuivit, et son épée heurta celle de Léopold, les faisant mutuellement trembler.
« Je ne tomberai pas, Coehoorn ! Toi et tes chiens d’Ashnardiens allez repartir la queue entre les jambes !
- Tu aurais du rester derrière tes murs, Léopold. A l’extérieur, tu es à moi ! »
Lépold tenta une nouvelle attaque magique, mais Coehoorn l’esquiva en se téléportant, atterrissant sur le flanc de l’ennemi. Il leva son épée, et cette dernière heurta violemment le bouclier. Léopold en ressentit une vive douleur dans le bras, et un archer nexusien décocha alors une flèche, atteignant le flanc de Coehoorn, entaillant son armure. Surpris, le Maréchal poussa un cri, et Léopold en profita, frappant l’homme au ventre avec son épée. Le Maréchal tomba à terre, blessé, et, alors qu’il allait l’achever, un Lycan bondit sur sa gauche, mordant son poignet à pleines dents.
« AAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHH !! » hurla l’homme.
Il tomba au sol, voyant les yeux furieux du loup-garou, et en lâcha son épée, qui tomba sur le sol. Un carreau d’arbalète transperça alors le cerveau du Lycan, répandant son sang sur le heaume de Léopold, qui se mit à ramper. Les chevaliers accompagnant Coehoorn se précipitèrent vers lui, mais d’autres chevaliers arrivèrent.
« Léopold est blessé ! » hurla quelqu’un.
Le Lycan l’avait profondément blessé, et il se sentit tirer en arrière, voyant son épée magique rester sur le sol.
*Mon épée, non !*
Il tenta de parler, mais cracha de sa bouche un liquide poisseux. Du sang !
« Notre seigneur est blessé ! Sonnez la retraite !
- La retraite, sonnez la retraite ! »
Ayant du mal à voir, Léopold eut l’impression qu’un Ashnardien s’emparait de l’épée. Les clairons nexusiens ne tardèrent pas à sonner la retraite, tandis qu’on escortait Léopold.
Alice, de son côté, s’était pudiquement déshabillée, un peu gênée, ayant entendu, avec grand soulagement, les clairons nexusiens annonçant la retraite. Elle tournait le dos à l’entrée de la tente, réfléchissant aux vêtements à mettre. Compte tenu de l’état de guerre, elle n’avait pu emporter aucune des petites tenues qui la rendaient tellement attirantes, et n’avait guère réussi à amener qu’une fine nuisette blanche. Assise sur son tapis, elle réfléchissait donc, et n’entendit pas Xalya revenir, ni la mater. La Princesse savait très bien ce que la Déesse avait demandé, ce qu’elle voulait, et, si ça ne la dérangeait, elle ne voulait pas la décevoir. Certes, Alice était le « Joyau de Sylvandell », mais les Dieux pouvaient avoir des goûts bien plus sélectifs que ceux des mortels. Alice espérait que la Déesse ne serait pas repoussée par son apparence physique.
« Héhé, quel délicieux accueil, je n'en demandais pas tant » lâcha une voix amusée qui la fit sursauter.
Alice se retourna, tombant au sol, et se releva rapidement, une main posée sur le tapis, ses jambes écartées, et rougit en voyant Xalya, la belle et terrible Xalya. Elle déglutit, baissant les yeux, confuse, rouge de honte, avant de réaliser que l’air de Xalya n’était pas franchement indigné, mais plutôt... Amusé. Alice prit son courage à deux mains, et s’avança rapidement vers Xalya, se relevant, lui offrant toute sa nudité, résistant à l’envie de cacher ses parties intimes. Que ce soit ses lourds seins ou son intimité finement rasée, on pouvait la voir dans toute la splendeur de sa beauté naturelle.
Baissant à nouveau les genoux, elle se mit devant Xalya, tête à hauteur de son bassin, et attrapa respectueusement l’une des mains de Xalya, déposant un baiser sur le dos de sa paume.
« Je... J’ai entendu les clairons nexusiens, alors... Je suis prête à honorer ma part du marché. Si c’est mon corps que vous souhaitez, je vous l’offre... J’espère juste que... »
Alice se tut, secouant lentement la tête, puis reprit :
« J’espère juste que je saurais vous honorer dignement. Je suis à votre service, belle et puissante Déesse. »