Il fallait vraiment que la semi-démone boive de cette potion ? Pour elle, il en était hors de question. C’était peut-être nécessaire pour que la belle puisse porter un petit en elle sans souci, mais…L’odeur était vraiment pestilentielle et Anéa n’osait imaginer le goût qu’elle pouvait avoir. Cela semblait infect, vraiment. Adramelech remarqua la tête horrifiée de la jeune femme, dégoûtée à l’idée de boire une telle chose. Il vint se placer derrière elle, passant ses bras autour de sa taille et de l’enlacer doucement. Quand la belle brune se plaignit de la potion de grossesse, elle passa la fiole contenant la dite potion à son maître, afin qu’il prenne conscience par lui-même que c’était une chose horrible qui macérait dans ce récipient. Le recul que le chancelier infernal eut, fut une bonne réponse pour l’archange déchue pour ne pas toucher à cette fiole.
La belle se détacha alors de son maître pour s’éloigner et prit place sur le bord du lit. Adramelech prit soin de déposer la fiole contenant la potion sur une table éloignée du lit conjugal, avant de se diriger vers celui-ci et s’installer à côté de l’archange. Il était persuadé que le couple n’avait pas besoin de ça pour procréer. Soit. Ils essayeront sans, et si vraiment cela ne fonctionne pas, alors l’hybride prendrait ce « médicament » pour avoir la chance d’être enceinte. Quand il lui raconta sa petite anecdote, dans laquelle il dut utiliser un remède élaboré par la vieille Aconita, la mi-démone ne fit que le fixer, se demandant si, en fin de compte, elle ne devait pas prendre la potion maintenant, pour ensuite repartir sur une folle partie de jambes en l’air.
Anéa ne put réfléchir davantage, sa bouche prise d’assaut par son maître, la forçant à s’allonger sur le lit et lui, la suivant dans cette course. Il se rapprocha d’elle pour la câliner et la jeune femme se laissa faire, caressant tout doucement les bras du démon. Il la rassura une nouvelle fois. Il se défit de ses vêtements et la jeune femme se déshabilla également, n’aimant pas porter ne serait-ce qu’une culotte pour dormir. La belle ondula gracieusement pour se faufiler sous les couettes, l’ange suivie alors par le démon. Il harcela le corps de la jeune femme de caresses, celle-ci se tortillant un peu sur le lit. Ses lèvres se déposèrent tendrement sur celles de la belle brune, les soudant dans un baiser, avant de les relâcher. Le maître prit l’hybride contre elle, l’enlaçant et ne fit rien d’autre. Anéa haussa les sourcils, surprise qu’il ne tente rien ce soir. Elle s’attendait à ce qu’il lui saute dessus, mais ce ne fut pas le cas. Bien. Elle ne s’en plaindrait pas. Elle posa son visage sur le torse du chancelier, avant de fermer les yeux et de plonger dans les bras de Morphée.
L’archange déchue était encore dans ses songes lorsqu’elle entendit comme des petits tintements de verre. Elle ouvrit lentement les yeux, avant de s’étirer franchement sous les couettes sans faire attention à son voisin de lit. Deux personnes, sûrement des serviteurs, étaient là, dans la chambre. Ils avaient apporté de quoi prendre un petit déjeuner. Voilà une chose qu’Anéa n’avait pas l’habitude de voir. Qu’on lui apporte à manger. Normalement, c’est elle qui sert, même si son domaine n’était au niveau domestique de la chose, qu’elle ne sert que grâce à ses armes. Elle se releva doucement, tirant sur le drap pour couvrir le haut de son corps. Ses yeux filèrent sur ce que les serviteurs du démon avaient ramené et elle fit un peu la grimace. De drôles de mets étaient disposés sur le plateau et ne lui donnaient clairement pas envie d’y goûter.
Adramelech vint alors l’embrasser comme pour lui dire bonjour, ce que la jeune femme lui rendit. Prenant plusieurs gorgés de café, il prit la parole pour, une nouvelle fois, rassurer la jeune femme sur les choix qu’il avait fait, le pourquoi l’a-t’il choisi. La jeune femme avait bien compris que c’était en grande partie grâce à ses antécédents angéliques que le démon l’avait pris sous son aile en tant qu’assassin, mais aussi en tant que future mère de son héritier, voire ses enfants. Mais ce que l’hybride n’imaginait pas du tout, ce que son maître éprouve des sentiments pour elle. Elle qui était en train de prendre un verre vide, le fit tomber sur le plateau.
- Ah…
La surprise était telle qu’Anéa se demandait si elle avait bien entendu ou non. Il s’était approché de son oreille, alors oui, elle ne pouvait pas se tromper. L’archange s’était mise à rougir un peu, mais plutôt gênée par la chose, plus qu’autre chose. Elle se mit à tousser un peu pour chasser son malaise, avant de répondre à son maître, les yeux fixant la couette qui la recouvrait.
- Je…J’ai une certaine affection envers toi, car tu es mon maître, et ce, même si tu es un démon. Mais…
Il y a toujours un « mais » qui gâche tout…
- Je ne peux pas t’aimer comme toi tu le vois, parce que justement, tu es un démon. Quoique, même si tu ne l’étais pas, ça ne changerait rien à la chose. Je ne suis pas faite pour aimer. Je ne veux plus aimer. Une fois, pas deux. Ca m’a suffit.
Anéa avait profondément aimé ce lycéen alors qu’elle était encore un être divin et qu’elle était en mission. Elle se sentait profondément aimée. Mais la jeune femme avait été dupée, trahie, déchue. Tout avait changé à partir du moment où Samaël l’avait trompée. Elle s’était jurée de ne plus penser à ce genre de sentiments. Et si Adramelech pensait faire d’elle plus qu’une simple mère porteuse, et bien, il se trompait. Cela ne changerait pas le fait que la mi-démone n’était pas une femme aimante et fidèle. C’était pourtant connu que la belle demoiselle aimait sa liberté sur le plan sexuel, et qu’elle était du genre volage, même si elle n’était pas une femme facile…