L’un des rares sourires qu’il eut fait dans sa vie, Adrian l’adressa à l’esclave. Si ses paroles se voulaient arrogantes et sûres d’elles, il en était différent pour le corps, qui tremblait en entier… Était-ce le froid, ou la faiblesse dont elle venait juste d’en faire mention? Peu importe, il faudrait bien que le frère l’aide un peu, s’ils voulaient se rendre au couvent.
Le prêtre retira sa cape avant de la laisser tomber sur les épaules de sa protégée, s’assurant de rabattre le capuchon sur sa tête rouge. Comme si elle n’était rien d’autre qu’une plume, il la souleva de terre, l’incitant à passer ses bras autour de son cou, gardant ses frêles jambes accrochées à son bras.
’’Garde ça sur ta tête, sinon tu vas attraper froid. ‘’
Oui, il faisait froid et, si peu vêtue soit elle, il fallait qu’elle garde le peu de force qu’elle avait à ne pas tomber dans les pommes.
Il ne fallut qu’une petite dizaine de minutes pour se rendre jusqu’au couvent de l’Ordre, dix minutes desquelles le religieux restait muet, gardant ses yeux rivés devant lui. Il avait eut une pensée impure en prenant la jeune femme dans ses bras, et ne voulait pas ravoir cette idée… Bon, il se punira plus tard, maintenant n’était pas l’heure à l’auto-punition…
Il était tard, et les corridors du couvent étaient déserts et silencieux, toutes dormaient à l’heure qu’il était… Malgré qu’on était dans la saison des pluies froides, il restait quelques lits dans le dortoir de l’aile Est. Les sœurs ne diront rien si ça leur permettrait d’avoir une bénévole pour les aider dans leurs tâches. Mais le temps n’était pas aux corvées non plus. L’esclave devait avant toute chose apprendre à marcher en être vivant libre, et non pas en esclave. Adrian la déposa dans un lit vacant, remonta la couverture jusqu’à ses épaules, se redressa.
’’ Tiens, repose-toi. Je n’ai pas le droit d’être ici, je vais donc retourner à mon aile, mon dortoir, et je vais venir te voir demain matin, tu pourras ainsi commencer ta vie de liberté. ‘’
Cette nuit là, l’églisiastique se fit deux marques aux jambes, qu’il aspergea de sel : l’une étant pour la pensée envers l’esclave qu’il avait eut, l’autre était pour lui avoir menti. Il était faux qu’il dormait dans un dortoir, avec d’autres frères, seuls les enfants de l’Ordre, pas encore ordonné frère, et les femmes, sœurs ou non, dormaient dans des dortoirs. Les frères, pères et chaque membre mâle de l’organisme avait sa propre chambre, bien privée.
Un peu avant l’aube, les yeux noirs du prêtre s’ouvrirent : Il avait une mission, et avait bien l’intention de la mener à bien.
Le bruit de ses bottes résonnaient dans tout le couloir, ou déjà quelques frères et sœurs discutaient à voix basse, aidaient les cuisiniers à transporter les denrées vers les cuisines, ou attendaient simplement le début de la messe, qui aurait lieu dans 4 heures.
Adrian tira une chaise à côté du lit de la femme, avant de doucement lui tapoter l’épaule.
’’Êtes-vous réveillée?’’