Rapport de la Garde de la Ville-Etat Nexus
Objet : Arrestation du criminel Luccius Greyes, connu sous le nom de "Grey Eyes"
Patronime du criminel :Luccius Greyes
alias "Grey Eyes"
Âge officiel du criminel : 22 années
Sexe du criminel : Homme
Race du criminel : Humanoïde
Orientation sexuelle présumée: Hétérosexuel
Description du criminel : L'individu mesure environ un mètre soixante-dix, et pèse cinquante-cinq kilogrammes sans son équipement. Ses cheveux sont courts, gris argenté, et ses yeux sont gris clair. L'un de ses yeux est laissé sans pupilles après un contrat qui se serait mal terminé, d'après sa propre déposition. Ils portent de nombreuses cicatrices distinctives, aussi bien au visage que sur le reste du corps.
L'individu à une corpulence faible, typique d'un ancien membre des quartiers pauvres de la ville. Il a une musculature légèrement développée, mais cependant plus souple que la moyenne. Il semble avec trois marques de scarification sur le pectoral gauche, mais l'individu a refusé de donner la raison de leur existence.
Après avoir fouillé la cachette du criminel, nous avons découvert plusieurs tuniques noires légères adaptées à l'assassinat, quelques vêtements de ville, différents masques cérémonials du culte de la Dame des Pleurs, différentes armes blanches, de pugilats et à distance, usée ou inutilisable, et plusieurs fioles de divers poisons. Entre autres, un piédestal accueillait un présentoir à lame, avec deux dagues fines courbées, une lame à tranchant unique courbée d'environ trois pieds, et d'un brassard avec une lame dissimulée, le tout en face d'une cape où est cousu l'emblème du culte de la Dame des Pleurs : un crâne avec une larme à l'œil gauche. L'individu portait sur lui une ceinture à poches multiple dissimulée sous une cape noire. Celle-ci contenait tout le nessécaire pour un assassin compétent : grappin, corde, étoile perce-pieds, etc.
L'ensemble des biens trouvé dans la cachette a été saisi par la Garde, et mis en sécurité dans l'un des coffres de la salle des preuves.
Résumé de interpellation : L'interpellation eut lieu au petit matin, dans la place centrale de la ville : le criminel avait été reconnu par un de ses anciens contacts, et nous avait signalé sa présence.
L'individu nous a vite repérés et a commencé à s'enfuir. Il s'est révélé très vif, d'une grande perception et d'une capacité d'analyse hors du commun : nous sauvant à travers les rues et les toits de la ville, trouvant toujours un moyen de nous échapper, nous n'avons pu l'appréhender que par un heureux hasard. Le paysan qui a fait traverser ses bêtes au moment où le bougre tenta de sortir de la ville a été récompensé en conséquence.
Une fois arrêté, il n'a montré aucun signe de résistance, et semblait d'ailleurs... amusé. Il nous félicitait de l'avoir attrapé, réclamant du peuple qu'il nous acclame également, comme si c'était un grand exploit. Il s'est permis, durant son interpellation, de flirter avec une demoiselle qui passait à côté de lui, en lui promettant de venir la voir s'il sortait un jour de prison autrement que les pieds devant. Il semble connaître et surtout aimer les plaisirs charnels, comme tout un chacun. Nous avons dû l'empêcher de parler avec un bâillon, le sergent Grims ne supportant plus de l'entendre parler à l'envi. Il a effet montré une certaine envie de converser avec la garde, bien que celle-ci ne lui répondait pas.
Durant l'interrogatoire, le criminel n'a montré aucun signe d'animosité à notre encontre, même durant la torture. Bien qu'il montrait une souffrance évidente durant les différents supplices, il nous conseillait les endroits à viser pour être plus efficace, ou nous félicitait du choix du supplice. Nous avons pensé qu'il était simplement fou, masochiste ou qu'il cherchait à nous déstabiliser.
Mais après la séance de torture, pendant qu'il nous racontait la majorité de ses contrats, il est devenu très sérieux, calme et assez peu loquace. À croire qu'il n'était pas fier de ses crimes. Il n'a pas réellement détaillé sa façon de procéder, ou l'état de ses victimes une fois son méfait accompli, parlant un peu comme un livre sur le sujet : il utilisait souvent des expressions comme "la cible A", ou "l'équipement B". Généralement, les membres du culte de la Dame des Pleurs sont plus violent, prenant plaisir dans les assassinats, mais cela ne semble pas être le cas de l'individu. Il a même avoué avoir eu pitié de ses victimes, parfois, surtout des femmes ou des enfants.
Résultat de l'interrogatoire : L'individu a concédé à nous raconter son histoire, en détail.
Il naquit dans les bas quartiers de la Ville-Etat. Sa famille fut assassinée par les membres du culte de la Dame des Pleurs, et l'un d'entre eux pitié pour l'enfant, à peine sortie du ventre de sa mère : Dilina "La sans-coeur" avait accueilli le bébé comme son propre enfant. Dans la cache du culte, il avait été élevé comme au sein d'une vraie famille. Il était nourri avec ce que la confrérie pouvait lui offrir, et avait appris à marcher au milieu des armes et des poisons, sans peur et sans crainte des assassins qui l'observaient comme les parents de cet enfant, victime lui aussi des contrats offerts au culte.
Il raconte qu'à l'âge de dix années, il avait pris une des armes empoisonnées de sa mère, et s'était coupé près de l'œil gauche. Un contre-poison lui a été rapidement administré, lui sauvant la vie, mais son œil avait déjà subi des dommages irréversibles. Par la suite, après quelques années où les armes l'effrayaient, il apprit à les manier aux côtés de sa mère adoptive : elle lui enseigna l'utilisation, l'entretien et la dissimulation des différentes armes qu'elle avait l'habitude d'utiliser. Il n'avait alors que 15 ans. Par la suite, il apprit à utiliser d'autre style d'armes, d'utiliser différentes techniques de combat, de méthode d'assassinat, auprès des autres membres anciens de la confrérie.
Après trois années d'entrainements intensifs et d'assistanat en mission, le jeune homme reçut son premier contrat, qui allait sceller également son ascension au rang de Tueur Noire, et surtout son surnom, réservé normalement aux plus hauts gradés du culte : il devait tuer sa mère adoptive, soupçonnée d'avoir trompé un client en permettant à une cible de changer d'identité et de s'échapper. Il monta ce qu'il appelait "son œuvre" rapidement, et frappa tout aussi soudainement. Il nous a avoué que le client, dont il ignorait le nom, n'était autre que sa mère elle-même, qui souhaiter être la témoin directe de la grandeur de son fils adoptif. Sa première mission fut une réussite totale, sous le regard de ses pairs et de sa défunte mère, et il devint un membre officiel du culte, affichant une grande fierté, bien qu'il fut triste pour la mort de sa mère. Il enchaîna ainsi les missions les plus périlleuses qu'accomplissait normalement sa tutrice, les unes après les autres, sans faillir une seule fois. Son modus operandi nous a permis de le retrouver rapidement : il laisse toujours sur sa victime une plume d'un aigle, en fonction de la raison du meurtre. Il a accepté de révéler la signification de trois : une plume noire signifie une vengeance, une plume rouge représente un meurtre d'amour, et une plume blanche symbolise la libération contre l'oppression ou la tyrannie d'une autorité. Il a affirmé avoir ainsi plus d'une vingtaine de plumes différentes, chacune ayant été utilisée au moins une fois.
Il nous également avoué avoir souhaité être arrêté, non pas par désir de se ranger, mais par "curiosité". De toute évidence, le criminel est soit complètement aliéné, soit d'une grande confiance en ses capacités.
Fin de rapport - conclusion : Le criminel est actuellement en cellule, en attente d'une intervention de son Éminence chargée de la poursuite du procès. Il n'a montré pour l'instant aucune résistance, mis à part sa fuite à travers les ruelles de la ville lors de l'interpellation. Il s'est même montré très coopératif, en révélant certains secrets du culte qui doivent cependant être vérifiés, et n'a demandé comme repas qu'une soupe de légumes, sans couverts, pour prouver sa bonne foi. Il espère sans doute une réduction de peine. Certains gardes se sont plains de son côté loquace, et ont également signalé qu'il disait devoir bientôt les quitter, et qu'ils devaient en conséquence en profiter pour discuter avec le plus grand criminel du royaume.
Ce type est, selon mon propre avis, totalement dénué de sens commun.
Rapport écris par le Chef de Secteurs Hellen.***
Il observa les flammes emporter la seule et unique preuve de son arrestation. Poussant un soupir attristé, il se retourna vers les gardes. Tous étaient allongés, endormis, pour l'éternité : aucune goutte de sang n'avait été versée, le poison avait eu un effet incroyablement rapide et virulent. C'était une réussite totale. Il prit négligemment ses affaires, sa tunique d'assassin, son cache-œil et ses armes et accessoires, laissant dans le coffre de bois les leurres qu'il avait placés dans sa fausse cachette, jetant cependant la lampe à huile dedans pour les laisser se consumer. Il se mit à la fenêtre, posa son grappin sur le bord et se laissa tomber. Il avait réussi un pari tout bête avec un confrère du culte, et allait recevoir une belle somme en échange. Décidément, pour Luccius, la vie était un jeu elle-même.