Terra ...
Ou plus précisément, Nexus ... C'était le bordel depuis quelques temps, à cause de la Révolution. Yukiko ne s'aventurait que rarement en dehors de sa propriété. Sait-on jamais disait-elle. Elle pourrait très bien tomber sur quelques dingues qui voudraient tenter de la tuer -parce qu'ils sont dingues-. Mais bon, faudrait, à ce moment là, qu'elle se défende. Et bien évidemment, y'aurait des dommages collatéraux, comme des bâtiments détruits, ou des types salement amochés qui n'avaient rien à voir avec cette histoire. Bah oui, si on l'attaque, elle riposte la magicienne, même si elle préférait, de loin, éviter de devoir recourir à ladite magie. Pourquoi ? Parce qu'elle ne voulait pas qu'on la chasse comme une sorcière, ou bien qu'on lui cherche des poux à cause de ce qu'elle savait faire. De toute manière, en dehors de sa propriété, Yukiko n'utilisait que rarement ses dons. Trop d'ennuis selon elle ça lui apportait quand elle les utilisait en dehors. Et puis, sans oublier que y'aurait toujours quelques zozios qui tenteraient d'en profiter. Mais bon ...
Ce jour là, donc, Yukiko était sortie de chez elle. Son frère lui tapait, encore, sur le système parce qu'il voulait à tout prix retrouver le physique de ses vingt ans. Qu'est-ce qu'il pouvait l'ennuyer avec ça ! C'était tous les jours, ou presque, qu'il lui en parlait. Forcément, au bout d'un moment, bah, la coupe est pleine et faut bien faire retomber la pression avant que le tout n'explose. C'était pour cela que Yukiko était donc sortie de chez elle. Histoire ... de se changer les idées, de voir du monde, de se mêler au monde ! Boire un coup, aussi, ça serait pas mal. Elle avait toujours fait, jusqu'à présent, des rencontres intéressantes dans l'auberge de Nexus. Mais bon, à force de se balader là bas, comme ça, on avait fini par la connaître. Fallait dire qu'avec ses cheveux blancs, elle était facilement reconnaissable aussi ! Enfin, passons.
Ses pas l'avaient donc menée jusqu'au l'Auberge du Coucher de Lune. Yukiko ne savait pas vraiment si elle faisait bien de pointer le bout de son nez. Après tout, c'était la Révolution. Nexus était en feu et en cendres, du moins, dans certains endroits, et rare étaient les gens qui osaient s'aventurer dans les rues, par peur de de se faire attaquer ou bien de se faire enroler pour combattre. Mais cela ne l'inquiétait nullement. Après tout, avec son charme, elle avait toujours fini par se sortir de situations plus dingues les unes que les autres. Bon, bien évidemment, parfois, elle devait sortir les "armes" pour pouvoir se dépatouiller, mais bon, Yukiko n'avait, en quelque sorte, pas envie de foutre plus le bordel que ce ne l'était déjà à cause de la Révolution.
La jeune femme avait donc poussé la porte de l'Auberge et avait attendu quelques instants avant de rentrer. C'était toujours le bordel dedans, ou du moins, à chaque fois qu'elle passait, ça l'était souvent. Pourquoi avait-elle poussé la porte et n'était-elle pas rentrée tout de suite ? Tout simplement parce qu'elle avait attendu quelque chose ... Et ce quelque chose n'avait pas mis longtemps à se produire puisqu'un type, soutenu par deux autres, était éjecté du bâtiment. Yukiko avait haussé des épaules. Encore un poivrot qui avait trop bu, c'était ce qu'elle s'était dit. Ah là là ... L'alcool ... Quel vice ! Bon, d'accord, ça permettait, de temps en temps, de perdre pied un peu avec la réalité, de se retrouver ailleurs, d'oublier quelque peu ses problèmes ! Mais fallait pas en abuser non plus. Et Yukiko avait l'impression, qu'avec la Révolution, les gens comptaient un peu plus sur la bouteille que par le passé. Enfin, c'était son point de vue. Faut pas croire pour autant que la miss est une sage qui ne fait pas des entorses de temps en temps. Enfin, passons.
Après le passage du saoulard dehors, Yukiko avait pris soin d'entrer dans la taverne. Coup d'oeil à droite, coup d'oeil à gauche. Les visages changeaient, au fil du temps. Ca faisait bien un mois qu'elle n'avait pas remis les pieds dans les parages et les visages étaient quelque peu différents. Ou du moins, y'avait toujours quelques habitués qui venaient toujours. Mais certains de ceux qu'elle avait pu côtoyer par le passé n'étaient plus là. Bah ... De toute manière, c'est comme tout. Les gens allaient et venaient, au fil du temps. Restait, à savoir, à présent, ce qu'elle allait boire ... Et surtout, si elle allait trouver quelque chose d'intéressant dans les parages.
