Incarnation [Libre 1 Homme]

Apsara arriva dans la ruelle mal éclairée au moment où le petit groupe d'agresseurs - plutôt jeunes, à ce qu'il paraissait, et à moitié ivres - portaient leurs derniers coups au corps brisé de leur victime. Sous sa forme d'ange, elle n'était qu'un pur esprit, invisible aux yeux des habitants de la terre. Mais bientôt, elle aurait un nouvel avatar, et alors elle pourrait continuer sa mission...

Elle observa la jeune femme étendue à terre, son joli visage tordu par la douleur, ses joues inondées de larmes et ses longs cheveux bruns ensanglantés et mêlés de boue. Elle avait dû être belle. Fine, et élégante, à en juger par ce qu'il restait de ses vêtements, arrachés sans merci par ses agresseurs. L'un d'entre eux balança un coup de pied dans ses côtes, et un bruit horrible signala que des os s'étaient brisés. Un faible gémissement s'échappa des lèvres de la jeune fille. Elle n'avait plus la force de crier. Une flaque de sang de plus en plus grande se formait autour d'elle, et Apsara savait que, bientôt, elle ne respirerait plus. Les hommes qui l'entouraient se désintéressèrent d'elle, et, ayant obtenu ce qu'ils désiraient, se dirigèrent vers la sortie de l'allée sans plus un regard en arrière.

Autrefois, il y a quelques siècles, Apsara aurait pleuré de douleur et de compassion à la vue d'un tel spectacle. Mais elle en avait trop vu depuis pour être surprise ou indignée, et elle avait appris à fermer son coeur à la compassion pour se protéger de la dépression et de la folie. Aujourd'hui, elle regrettait surtout de ne pas avoir été là pour les arrêter, et elle se promit que dès qu'elle aurait repris place sur terre, elle en sauverait cent pour compenser cette vie détruite si brutalement.

Elle s'approcha de la mourante et, restant à ses côtés, lui chanta une douce mélodie dans le creux de l'oreille pour apaiser son angoisse et l'aider à passer de l'autre côté le plus tranquillement possible. Puis, lorsqu'elle eut rendu son dernier souffle, elle s'approcha encore plus et, se fusionnant à son corps sans vie, quitta sa forme immortelle pour redevenir un avatar.

Les premiers moments sous une forme d'avatar étaient toujours difficiles. C'était un choc, soudainement de perdre les sensations parfaites, la conscience illimitée, et la liberté absolue d'un ange, et de se retrouver prisonnière d'un corps matériel. Et surtout, surtout, la malédiction qu'était la douleur physique, absente de la réalité d'un ange, la frappait de plein fouet à chaque fois, l'étourdissant et lui faisant perdre ses esprits quelque secondes. Peut importait le nombre de fois qu'elle l'avait fait par le passé, elle avait toujours du mal à s'y faire.

Elle ferma les yeux et encaissa la douleur tandis que son nouveau corps se régénérait et se purifiait de toutes les infortunes survenues au cours de la vie de son ancienne occupante, jusqu'à devenir digne d'être l'avatar d'un ange. Puis, elle se releva, éprouvant quelques difficultés au début à se tenir en équilibre sur ses jambes - elle avait oublié combien un humain pouvait être maladroit ! - et évalua la situation d'une analyse rapide. Tout d'abord, elle était nue. De plus, elle était couverte de sang. Les vêtements qu'avait portés la jeune humaine avant son agression étaient quasiment inutilisables, car dans leur hâte les violeurs les avaient arrachés sans plus de cérémonie. Elle récupéra la robe d'été légère, imprimée de fleurs mauves, abandonnée par terre un peu plus loin. Elle était déchirée dans toute sa longueur, mais Apsara l'enfila quand même, utilisant les lambeaux pour la refermer à l'aide de noeuds. C'était loin d'être présentable, mais au moins elle était couverte. Dieux qu'elle détestait les incarnations.

Le chandail de la jeune femme gisait un peu plus loin, en pièces lui aussi. Elle s'en servit pour essuyer un peu le sang qui tâchait ses bras, ses jambes et son visage. Puis, décidant que c'était tout ce qu'elle pouvait faire pour le moment, elle se mit à tester ses pouvoirs. A chaque incarnation, elle retrouvait toujours son pouvoir inné de télépathie, mais au fil des nombreux siècles de son existence, elle en avait aussi développés d'autres, propres à ses diverses formes d'avatar, qui fonctionnaient plus ou moins bien selon le corps qu'elle occupait. Elle tenta la lévitation : faible. Elle parvenait tout juste à s'élever de quelque centimètres au-dessus du sol. La foudre : très faible. Ce fut à peine si elle réussit à faire surgir quelques étincelles de ses doigts. Dommage : ce pouvoir lui avait été bien utile avec son précédent avatar. Une arme redoutable, et absolument indétectable. Elle allait maintenant devoir se procurer des armes humaines pour pouvoir se défendre en cas de besoin. Elle essayait - sans succès - la télékinésie, quand elle entendit des bruits de pas et des voix qui s'approchaient. Ils étaient encore trop loin pour qu'elle puisse percevoir le détail de leurs pensées, mais les ondes mentales qui lui parvenaient indiquaient clairement que ces hommes avaient une nature brutale, sinon malveillante.

*Merde !*

Elle se tapit dans un coin d'ombre, et, espérant de tout son coeur que ce pouvoir-ci fonctionnerait, elle se concentra de toutes ses forces sur le don de camouflage.

*Allez, allez, allez...*

Avec un soupir de soulagement, elle vit les contours de son corps s'atténuer et se fondre de plus en plus efficacement dans l'obscurité environnante. Les inconnus passèrent devant elle sans la voir. Elle aurait bien aimé lire leurs pensées pour savoir à qui elle avait affaire, mais elle avait malheureusement beaucoup de mal à utiliser deux pouvoirs à la fois. Encore quelque chose qu'il lui faudrait apprendre...

Lorsqu'ils eurent tourné le coin de la rue et se furent éloignés, elle sortit prudemment de l'ombre et examina son corps. Elle exultait. C'était vraiment efficace. Quand elle restait immobile, elle avait peine à distinguer son propre bras, et avec un peu d'entraînement, elle parviendrait sans doute à se rendre quasi indétectable.

*Voilà donc à quoi tu es bon, bel avatar... Eh bien, je ne vais pas mentir, ça me sera très utile.*

A cet instant, sa vision périphérique remarqua quelqu'un qui réapparaissait au bout de la ruelle.

*Oh non ! J'étais tellement concentrée sur ma transformation que je ne l'ai pas vu arriver !*

Il était trop tard pour se cacher, et si elle bougeait, il la verrait sans nul doute. Son seul espoir était de rester immobile, en espérant qu'il passerait devant elle sans la détecter. Après tout, l'allée n'était pas bien éclairée, et il suffisait de ne pas y regarder de trop près pour ne pas s'apercevoir de sa présence... Elle le regarda marcher dans sa direction, ne parvenant pas à reconnaître avec certitude l'un des hommes qui étaient passés dans la direction opposée un moment plus tôt. Etait-ce l'un d'eux ? Ou une nouvelle personne ?

Le centre-ville. Vaste quartier où chaque rue est plus bondée que la précédente. Malgré le froid étant tombé depuis quelques semaines déjà, les allées et les voies sont surchargées de monde. Rien ne décourage donc jamais l'animal humain... Comment pourrait-il se le permettre, d'ailleurs? Du berceau à la tombe, chaque seconde s'inscrit dans cette lutte infernale où l'individu tente de devenir un Individu, cherche à se hisser plus haut que les autres, à devenir "quelqu'un"; au détriment de ses semblables, au détriment de ses plaisirs, au détriment de sa vie. Magnifique batterie de volailles toutes plus stupides les unes que les autres, battant sans cesse des ailes, sans jamais comprendre qu'elles ne pourront pas voler.
Pour tous vient l'heure où le temps s'arrête, où l'engrenage se brise; où tout se brise. On éructe, on grogne, on proteste, mais à quoi bon? Rien n'y fait, et chacun, tour à tour, nous sombrons dans l'oubli. Nous nous imaginions maîtres du Monde, nous voilà redevenus Poussière. Chaque pièce jongle sur l'échiquier, puis vacille et enfin s'abat, certaines en silence, humblement, d'autres avec fracas, laides jusque dans la Mort...

Loin de cette agitation nocturne, une ruelle est épargnée par le bruit et la foule. A son bout, une église, imposant chez-d'œuvre architectural du XVe siècle. De part et d'autres de sa façade, les gargouilles font la grimace aux statues des saints, figés dans leur adoration passive, à jamais nargués par les visage hideux de ces monstres de pierre. Dans la continuité de la lourde porte de bois massif, l'antre de pierre jette vers le ciel infini ses tours et son clocher, dernière tentative vaine pour atteindre un Dieu inaccessible à la banalité de ce monde.

Malgré tout, c'est Lui que j'implore, Lui en qui l'Homme ne croit plus, Lui ne croyant même plus en l'Homme. De toutes ces forces, on le prie. Pas pour expier une quelconque faute; ce serait inutile, il était déjà vouée au Tourment Éternel. Si il prie, c'est pour les âmes de tous ces êtres dont la fragile existence s'est fanée ce soir, emportée par le souffle du Vent.
Akimoto me trouve là, assis contre l'un des mur de cette église, réfugié dans l'ombre, le regard tournée vers la Lune qu'il aime, phare illusoire de ce monde où toute chose sombre dans le naufrage de nos existences...

Seigneur, ayez pitié de ces âmes et accordez leur le Salut qu'elle espèrent... Amen.

Akim baisse les yeux vers ses mains, ses mains coupables, tachées à jamais du sang d'innocents. Plus loin, sur les murs et au sol, encore du sang. Disséminés dans la ruelle, des cadavres jonchent le pavement sans âge, pantins désarticulés dont toute trace de vie s'est envolé. Brisé par un, deux...trois êtres infâmes. Mais qui a t-il tué lui ? Est ce que tué des innocents est dans l'agenda du vampire...votre hochement de tête en dit long mais ce soir, il regardait le spectacle infâme de monstres humains.

Réduit au rang de simple spectateur dans un corps idiot qui change d'avis souvent. Un jour, Akim tue une centaine de personne pour étancher sa soif de jeune vampire et d'autre il se tait. Est ce que parfois son ancienne âme d'enfant humain reprend le dessus ?

Il laisse passer quelques instant. A présent, il s'agit d'effacer toute trace de la présence des malfrat. Il se relève, jette un œil vers le cimetière jouxtant l'église. Un caveau est si vite ouvert... Et puis, quelques morts en plus dans un lieu prévu pour les accueillir ne devrait pas poser trop de problèmes... Pas immédiatement, en tout cas. L'idée lui paraît bonne. Se relevant, il regarde attentivement si le lieu est bien désert... Personne en vue. Il relève ses manches, et, surmontant son dégoût, entreprend de traîner les premiers cadavres sous le regard de toutes ces statues qui semblent m'accuser... Akimoto ne voulait pas d'adversaire dans le meurtre d'innocent aussi ces idiots, ces tueurs d'une femme sans défense ont signé leur arrêt de mort sur le front du vampire...

Puis, avec de petits sauts, le vampire très curieux se glisse dans la ruelle où à eu lieu le meurtre. Du sang, trop de sang... Le jeune vampire se cache le visage quelques minutes le temps de convaincre son minable cerveau d'oublier le sang de cette humaine. Ne voyant pas de corps, Akim reste sur ses gardes. Comme tout vampire, son odorat ne le trompe pas, la femme a reprit vit et se tient derrière la caisse au fond de la rue. Le mauvais spectateur avait assisté au petit tour de passe passe de la jeune femme. En plus de revivre, elle pouvait faire le caméléon ? Hmm...elle était plus qu'étonnante.

Le jeune homme aux yeux de sangs s'approcha de la jeune femme. Celle ci ne pouvant fuire par fatigue, il s'accroupit devant et lui sourit. Pour lui, le temps n'était pas au dialogue pour le moment...

[Pardon pour le retard ]

L'homme marchait droit sur elle, la regardant fixement. Zut. Il l'avait vue, et de loin en plus. Comment était-ce possible ? La seule solution qu'Apsara pouvait envisager était qu'il l'ait vue pendant qu'elle se rendait invisible. Quand on sait que quelque chose est là, c'est bien plus facile de détecter sa présence. Sachant qu'il était inutile de chercher à se cacher plus longtemps, elle reprit ses couleurs naturelles, devenant parfaitement visible aux yeux de n'importe qui, et fut soulagée quand elle sentit sa télépathie lui revenir. Elle se sentait perdue, comme aveugle, sans ce pouvoir qui l'accompagnait depuis toujours. Elle plongea immédiatement dans les pensées de l'inconnu et réprima un sursaut en découvrant leur contenu. Il y avait du sang partout, recouvrant tout, au point qu'il était difficile de percevoir autre chose de ce qui occupait son esprit. Pas de doute possible, ce n'était pas un humain. Apsara en avait rencontrés quelques-uns au cours de sa longue vie, et elle n'aurait pas pu le confondre avec un autre : c'était un vampire.

Elle eut un frisson alors que tous ses sens se mettaient en alerte. Les vampires étaient dangereux, elle le savait. Leurs morsures avaient peu d'effet sur les anges, mais ils pouvaient malgré tout faire beaucoup de dégâts autour d'eux. Il lui faudrait être très prudente. Elle resta immobile tandis qu'il s'avançait vers elle, sachant qu'il était illusoire d'espérer courir plus vite qu'un vampire. Plus que quelques pas les séparaient. Elle se concentra et, sans le quitter des yeux, plongea plus profondément dans son esprit, interrogeant ses souvenirs. Il avait vu les agresseurs attaquer la jeune fille. Il était là. Pourquoi ne l'avait-elle pas aperçu ? Elle avait sans doute été trop concentrée sur son incarnation pour s'en apercevoir. Puis il les avait tués. Malgré le mal qu'ils avaient commis, Apsara ne pouvait s'empêcher de considérer que c'était une punition trop extrême. S'ils étaient restés en vie, peut-être auraient-ils eu une chance de se tourner vers le bien, de changer de vie. Quel gâchis.

Elle s'extirpa de la mémoire du vampire et reporta son attention sur l'instant présent. Il s'était arrêté à sa hauteur, s'était accroupi. Il souriait. Sans le quitter du regard, elle prit la parole.

Que faites-vous ici ?


[Un retard ? Où ça ?  Je fais bien pire, crois-moi ^^]

La nuit c'était installée depuis un moment déjà, plongeant le monde dans les méandres des ténèbres.Seul la lune brillait d'une douce lumière, éclairant un peu cette rue. Il n'y avait pas grand monde, les rares êtres vivants étaient des prostituer, des ivrognes ou bien des dealers. Sans oublier, les humains qui nourrissaient une haine sans bornes aux vampires et qui voulaient les tuer a tout prix. Des soirée bien plus que magnifique pour un jeune homme tel que lui...

- Que faites-vous ici ?

Tiens étonnant, cette jeune femme ne posait pas la question désagréable en premier. Plutôt chanceuse, elle ne l'avait pas énervé dès le départ. Bingo miss. Hein quoi ? Quelle question désagréable ? Qui êtes vous, pardi ! Répondre en donnant son nom et une race qu'il ne devient que par erreur. C'est blessant pour lui. Heureusement qu'il ne tue pas sur place les personnes qui le lui demande parce qu'il y aurait vraiment beaucoup de mort...

Perdue dans ses pensées, elle s'assit en face de lui.

C'est en regardant la jeune femme dans les yeux qu'il se remémora la scène. Environ cinq abrutis en de battre une femme jusqu'à la mort, leur sang sur les mains du vampire, la femme ressuscité du pays des morts, un pouvoir de camouflage, les yeux et lèvres fines de la créature...

C’est d’un petit sourire, limite presque effrayant, qu’il regardait la jeune fille qui lui faisait face. Elle ne serait sans doute pas intimidée par son air. Ce n’était pas ce qu’il cherchait de toute façon. Il fit port d’une petite technique et se retrouva à la seconde qui suit près de la jeune fille, vers qui il se pencha un peu… Il lui répondit calmement :

- Ne croyez vous pas que ce serait plutôt à moi de vous posez la question ? Ici, c'est un endroit où je vit, un endroit de paix pour moi.

Non sur de cette jeune femme ayant peur de la voir prendre ses jambes à son cou, le vampire plaqua la jeune femme contre le mur avec son bras sous son coup. Son sourire s'effaça, il fallait rester sérieux tout de même...

Il relâcha un peu la force de son bras mais garda son bras sous le cou de la créature. En fronçant les sourcils cette foie, il lui demanda calmement :

- A mon tour... comment des pouvoirs aussi étrange sont ils possibles dans le corps d'une femme à moitié morte ?

Un sourire. Calme, mais menaçant. Un mouvement soudain. Une voix caressante, angoissante... Apsara se dit qu'il devait être terrifiant pour un humain de se retrouver face à cet homme. Elle essaya de se souvenir. Au tout début, quand elle était encore jeune... Il y avait si longtemps qu'elle n'avait pas eu véritablement peur. Du moins, pas pour elle-même.

Ne croyez vous pas que ce serait plutôt à moi de vous poser la question ? Ici, c'est un endroit où je vit, un endroit de paix pour moi.

Il vivait donc ici ? Elle retourna quelques souvenirs dans sa mémoire pour vérifier. C'était vrai, ce coin sombre de la ville était l'un de ses endroits de prédilection. Des images de meurtre et de sang défilèrent dans son esprit. Un lieu de paix, vraiment ? Elle s'extirpa de l'esprit du vampire, n'ayant aucune envie de contempler ce genre de spectacle.

Avant qu'elle ait eu le temps de lui répondre, cependant, il la plaqua soudain contre le mur, son bras écrasant son cou avec force, et Apsara laissa échapper un gémissement. De la violence, encore de la violence. Ne s'en lassaient-ils donc jamais ? Le vampire prit un air plus sérieux. Effacé, le sourire. Il montrait sa vraie nature. Il était intrigué par elle, elle le savait. Il voulait comprendre ce qu'il avait vu.

C'est dans ces moments-là que le pouvoir d'effacer les mémoires semblait bien utile. Autrefois, elle avait cru qu'elle arriverait à l'acquérir, car après tout ce n'était pas si loin de la télépathie, mais elle avait fini par se rendre à l'évidence : elle en était totalement incapable. Ce qui la forçait à adopter une attitude doublement discrète : elle n'avait aucun moyen de réparer, après coup, les dégâts éventuels. Mais ce soir, elle avait légèrement raté le côté discrétion. Pfff.

Il relâcha un peu la pression de son bras, lui permettant de mieux respirer.

A mon tour... comment des pouvoirs aussi étrange sont ils possibles dans le corps d'une femme à moitié morte ?

*Et tu n'as encore rien vu...*

Mais elle se garda bien de le dire à voix haute. Inutile d'en révéler plus que ce qu'il savait déjà. Avec un peu de chance, elle arriverait à se faire passer pour une humaine, une E.S.P.er par exemple.

Il existe beaucoup de pouvoirs étranges dans ce monde. Tu devrais le savoir.

Elle se rendit compte, un peu tard, qu'elle était passée au tutoiement. Mais après tout, dans leur position actuelle, il semblait bien futile de vouloir faire des formalités. Elle se tortilla légèrement, essayant de trouver une position un peu plus confortable sous la poigne de fer du vampire.

Je ne vais pas m'enfuir, tu sais. Tu peux me relâcher.

C'était la vérité. Un ange qui vient de s'incarner met du temps à retrouver sa force physique, et pour le moment, elle ne doutait pas un instant qu'il soit capable de la dominer sans mal. Il aurait été ridicule de penser pouvoir lui échapper. Si encore il s'était agi d'un humain ordinaire, elle aurait sans doute pu s'en sortir, mais un vampire, certainement pas.

Ennuyant, et monotone…

Pour Akimoto, tels étaient les adjectifs pour qualifier les temps qui couraient. Rien n’était plus pareil, plus récent. Ce n’est pas qu’il se suffisait… cela relevait tout simplement de la nature de l’homme. Homme… En était-il réellement un avec tout ce qui le différenciait d’un simple individu ? Un sujet qui portait véritablement à réflexion…

Son passé très particulier, fais qu'il a du mal a s'ouvrir totalement au autre, et qu'il ne le souhaite pas totalement, la majorité des gens son stupide et inutile tous pareille a jugé sur des futilité, d'autre sont mauvais et cela les tuer ne lui fait ni chaud ni froid une indifférence total, ni regret, ni joie rien chose qui pourrait surprendre un peu comme ci qu'il était comme programmé a faire cela, chose qui n'est peut-être pas totalement fausse, de toute façon la raison de sa naissance et bien mystérieuse, il est une personne des plus dur a connaître et pour le comprendre totalement encore faut-il qu'il vous parle de beaucoup de chose, mais comme il voue une certaine méfiance a la plupart des gens, comme un réflexe sans forcément être méchant cela et difficile de le connaître étant a la fois un peu sociable, mais dans le fond mystérieux très mystérieux et assez réservé par dessus le marché malgré qu'il puisse se montré joueur aimant provoquer et faire toute sorte de chose pour passé le temps, l'ennuie il déteste cela, quand il peut faire une chose amusante et ne pensé a rien il le fait, même si ce qu'il et est le passé revienne toujours... Un passé qu'il n'a pu vraiment, et un avenir qui n'existe pas, la vie semble bien inutile ainsi et pourtant dans cette académie cela change de quelque années ou il ne parlait jamais a une personne en le souhaitant totalement.

Il existe beaucoup de pouvoirs étranges dans ce monde. Tu devrais le savoir.

Tssh... non mais pour qui se prenait elle ? Comment pouvait il ignorer alors qu'il faisait partie du tableau de chasse... un tableau comme un trophée de papillons mais avec des montres, des vampires, des anges... L'un de ces papillons de musée se trouve Akim. Akim qui ne sait pas pourquoi il est arrivé là mais le comment torture...

Je ne vais pas m'enfuir, tu sais. Tu peux me relâcher.

Le jeune vampire, n'ayant aucunement l'intention de lui faire du mal lâcha l'emprise de son bras et s'adossa au mur face à la créature. Les mains dans les poches, la tête baissée tout en laissant son regard vers le sol.

Alors comme ça madame peux soit se ressusciter mais c'était presque impossible à la vue de la forme de la proie ou elle était entrer dans ce corps pour marcher tranquille dans ce monde étrange mais majoritairement humain. Il sortit une boule rouge et commença à la mordiller. Étrange coutume d'une tribu ancienne ? Non, non, le vampire n'avait juste pas envie de craquer tout de suite et le fait de mordiller cette étrange matière le distrayait.

Maintenant, l'homme au yeux sang attendait la suite du chapitre...

Elle n'y croyait qu'à moitié, mais ses paroles firent leur effet : il la lâcha et, s'écartant d'elle, s'adossa au mur à la place. Puis il commença à mordre dans une boule rouge sortie de sa poche. Apsara pouvait sentir son impatience. Il avait envie de mordre. La mordre, elle. Mais il se contrôlait. Parce qu'il voulait en apprendre plus sur elle d'abord.

Elle se décolla du mur et massa d'une main son cou endolori. Puis elle s'adossa au mur à son tour, croisant les mains devant sa poitrine. Ferma les yeux. Se laissant envahir par les pensées du vampire. Elle était de plus en plus à l'aise pour voir dans son esprit, et arrivait maintenant à dépasser le rideau de sang omniprésent et avancer plus loin, dans ses idées, ses souvenirs. C'était un jeune vampire, réalisa-t-elle. Probablement moins d'une décennie. Certains des vampires qu'elle avait rencontrés par le passé étaient tellement vieux qu'ils étaient plus âgés qu'elle, mais celui-ci était pratiquement un bébé en comparaison. Mais justement pour cette raison, il ne semblait pas entièrement mauvais. Apsara parvenait à percevoir un peu de lumière en lui, pas encore complètement éteinte par sa condition de vampire, un peu d'espoir encore auquel s'accrocher.

Elle poussa un soupir. C'était bien sa chance : tomber sur lui juste le jour de son incarnation, alors qu'elle n'avait pas de vêtements décents à porter, aucun argent sur elle, et aucune arme pour se défendre. Si seulement il pouvait la laisser partir. Mais il semblait décidé à la garder avec lui encore un moment.

Que veux-tu de moi ?

En fait, elle en avait une idée assez claire. C'était l'avantage d'être télépathe. Mais il n'y avait pas de mal à poser la question, surtout qu'elle ne voulait pas le laisser voir qu'elle avait d'autres pouvoirs.

Que veux-tu de moi ?

Il sourit, cessant de mâcher sa boule. Un sourire confiant et dépourvu de la moindre méchanceté. C'était la première fois depuis qu'il était ici qu'il avait utilisé ce que la plupart appelle la gentillesse. Pourquoi...c'était surement la curiosité qui l'emportait sur sa faim.

- Si je te disais, te manger ? Que pourrais tu répondre....

Il laissa là sa réponse. Avec un vide infini pour fin. Il voulait tout de même que la jeune femme réfléchisse à ce qu'elle disait. Même s'il ne faisait rien pour le moment, elle pourrais se jeter tout droit dans la geule du loup et pour l'instant aucune envie n'était entré dans l'esprit d'Akim. Avec tout le sang que ce dernier avait bu dans les cinq hommes, il n'avait aucune envie d'un autre dessert surtout avec une femme aussi interessante.

Comme un étudiant, il était curieux de savoir de quoi était capable la jeune femme et ça il n'y avait pas besoin d'être Merlin pour le deviner. Les yeux scintillants, le jeune homme réfléchissait intensément.

Cette fois, il répondit réellement à la jeune créature :

- Je ne veux rien. Ou alors des infos. Vois tu, James Bond est un plus vulnérable espion que moi, je souhaite juste te connaître, savoir d'où tu viens et d'où te viennent ces pouvoirs étonnant. Je ne suis pas un vampire suceur de sang à plein temps, tu ne mourras pas...aujourd'hui.

L’expression de son visage traduisait le sérieux qui l’avait soudainement marqué. Il voulait voir comment cette femme allait réagir suite à un petit tour de passe passe qu’il s’était amusé à perpétrer. C’était une sorte de réplique amicale, mais rien de vraiment bien méchant. L’entente entre surhumains était presque naturelle, automatique. Elle n’avait rien de commun avec celle des humains qu’il voyait ici et là. D’ailleurs, en parlant d’humains, Akimoto en attendant sa psychologue, regardait tout autour de lui. Il enviait grandement ces quelques personnes. La banalité de la vie leur était vraiment favorable. Comme quoi, les choses les plus simples dans la vie, sont les meilleurs. Un dicton qu’il n’oublierait pas de sitôt…

Il se releva sans un bruit en regardant de nouveau le visage de la jeune fille d'une façon neutre... Mais d'un calme, qui lui donnait un air assuré.
Il aurait eu l’air plus chaleureux si son visage avait été éclairé pars un beau sourire. Le vampire passa sa main dans ses cheveux blanc en soupirant. *calme toi, calme toi*

Et voilà qu'il souriait. Un sourire sincère, pour la première fois, ce qui était quand même assez surprenant en soi, sans pour autant être particulièrement rassurant.

Si je te disais, te manger ? Que pourrais tu répondre....

Apsara sourit en retour. Elle le voyait de plus en plus clairement : il n'allait pas la laisser partir tant qu'il ne saurait pas qui elle était. Et il était inutile de chercher à le tromper ; il ne la croirait jamais si elle disait être humaine.

Tu ne veux pas me manger. Tu l'aurais fait avant, si ça avait été le cas. Et puis, mon sang a déjà bien coulé aujourd'hui. Un peu de plus ou de moins ne risque pas de faire une grosse différence...

Elle savait qu'elle jouait avec le feu, à donner des réponses évasives de la sorte à un vampire qui n'aurait aucun scrupule à planter ses crocs dans sa chair. Mais elle était coincée là, et Dieu savait pour combien de temps. Autant rendre le moment un peu plus agréable pour elle...

Il lui donna ensuite la réponse qu'elle connaissait déjà :

Je ne veux rien. Ou alors des infos. Vois tu, James Bond est un plus vulnérable espion que moi, je souhaite juste te connaître, savoir d'où tu viens et d'où te viennent ces pouvoirs étonnant. Je ne suis pas un vampire suceur de sang à plein temps, tu ne mourras pas...aujourd'hui.

*Et voilà qu'il essaie de m'intimider de nouveau. Il faudrait qu'il se décide à choisir son rôle....* songea Apsara avec une pointe d'amusement.

Il était cependant intrigant. Il ne ressemblait pas aux autres vampires qu'elle avait connus, créatures assoiffées de sang qui n'avaient ni morale ni conscience. Elle se surprit à éprouver de la curiosité à son tour, et à vouloir en savoir plus sur cette créature déconcertante.

Et pour quoi faire ? Pourquoi te soucies-tu de moi ? Après tout, qui je suis et d'où je viens ne sont pas des questions qui te concernent.

En même temps, elle percevait ses pensées. Il faisait un effort particulier pour garder son calme, conserver un son serein et détaché. Il devait vraiment s'intéresser à elle pour se donner tant de mal.

Souvent représenter comme bonheur
IL peut causer autan de souffrance
aussi imprévue que incontrôlable
IL ne peut être enterrement diriger
Le plus beau sentiment
comme le plus terrible
je souffre je souffre
mais ai je pense a la souffrance
que moi je lui inflige
on aime on souffre on fait souffrir
me pardonnera tu
si mon amour te fais souffrir

Il vit la jeune femme sourire ce qui était un bon point. Seulement voilà dans se coin de rue les sourires sont souvent ironique, essayait elle de se moquer de cet être sans défense ?

- Tu ne veux pas me manger. Tu l'aurais fait avant, si ça avait été le cas. Et puis, mon sang a déjà bien coulé aujourd'hui. Un peu de plus ou de moins ne risque pas de faire une grosse différence...

Bingo ! La jeune femme était loin d'être une idiote et encore mieux pour le jeune homme : elle ne semblait pas le prendre pour un abruti non plus. Alors comme ça elle devinait que monsieur avait quelques capacités dans sa poche ? Dommage, il aurait aimé qu'elle tante quelque chose même si cela n'aurait servit à rien. En même temps, le sentiment de calme était accueillit à bras ouverts.
La saigner ? Ah ben si elle ne tient pas plus à son sang que ça, il trouverait une utilité aux crocs du vampire. pour l'instant il ne tenterait pas de glorifier le liquide rouge mais il garderait cette remarque en réserve.

- Et pour quoi faire ? Pourquoi te soucies-tu de moi ? Après tout, qui je suis et d'où je viens ne sont pas des questions qui te concernent.

Le jeune vampire ne put s'empêcher, il pouffa deux petites fois puis éclata de rire. Décidément il ne comprendra jamais les femmes ou les petits bouts en train. C'était pourtant évident non ? Même si ce monde était rempli de créatures étranges, de mondes différents... mais n'y avait il pas le droit de poser des questions même dans ce monde fous ?

Puis le vampire soupira et s'approcha de la marque de sang à présent presque sec. Il posa son doigt sur la pierre puis se retourna vers la jeune femme avec son doigt parsemé de gouttes de sang. Avec sa langue pointue, il lécha les gouttes de sang qui lui permettront sans aucun doute de résister plus longtemps devant la créature.

Tout en plongeant un doux regard dans celui de la belle, il répondit avec tout le calme possible :

- Une femme qui se relève après son arrêt de mort, qui se cache dans un mur et qui me tient tête... n'ai je pas de quoi me poser des questions ?

Il avait décidé de ne pas aller trop vite ce soir... il ira doucement même pour la connaître la vérité sur cette étrange personne. Le jeune vampire ne connaissait que des vampires depuis qu'il était arrivé ici alors une femme avec tant de pouvoir trémoussait sa curiosité que voulez vous.