Un stage dans une des entreprises de la famille Kawamura, ce n’est pas une occasion qui se présentait à n'importe qui. Et pourtant c'etait bien Alice qui passait ce matin les portes du King Hotel pour apprendre les ficelles du métier sous la tutelle de nulle autre que le fils du président du groupe ! Vêtue d'un tailleur gris paraissant très strict au premier abord, elle se présenta à l'accueil et une chose est sûre, c'est que son passage ne laissa pas les gens indifférents. Mais pourquoi me direz-vous ? Revenons donc la veille si vous le voulez bien.
La présidente-adjointe avait insisté pour recevoir la future stagiaire dans son bureau. La. Présidente. Adjointe. Rien que ça ! Alice n'en menait pas vraiment large, comment se tenir, s'exprimer… Elle n'avait aucune certitude sur tout cela, alors elle s'était préparée au mieux, revêtant une tenue simple mais formelle. Elle s'était présentée à l'horaire exact de son rendez-vous, et on l'avait conduite face à Keiko Kawamura. La seconde du groupe l'attendait, assise derrière son bureau, et à peine Alice était-elle entrée dans la pièce qu'elle sentit le regard de la femme la jauger.
"Ainsi donc, c’est vous Alice Makaï, le jeune prodige de la grande Université de Seikusu …"
“O-oui c'est bien moi Madame.”
Tout en répondant, Alice s'inclina bien bas, bien à la hauteur de leur différence de statut, et demeura un instant en position, juste le temps que son interlocutrice ne fasse le tour du bureau pour se poster face à elle. Elle se redressa en entendant son nom à nouveau sortir des lèvres de la femme, d’un ton qu’elle jaugea comme… méprisant ? C’était le mot le plus approprié. Piquée au vif par ce premier contact, la future stagiaire pinça les lèvres, essayant de ne rien laisser paraître. Il ne faudrait pas se mettre à dos une de ses plus haute supérieure avant le début du stage.
"Vos résultats sont impressionnants, il semblerait que vous excelliez dans tout ce que vous faites."
Malgré la froideur du compliment, si ça en était vraiment un, Alice s’apprêtait remercier son aînée, jaugeant sa voix pour répondre du ton le plus neutre qu’il soit, quand celle-ci enchaina bien trop rapidement et sarcastiquement.
"Voyez-vous … j’admire les salopes qui cachent bien leur jeu."
D’accord, là, impossible de rester impassible. Si elle garda le silence, les yeux d’Alice ouvrirent de surprise. Un tel mot dans la bouche de cette femme ? Elle en était sous le choc. Mais sa stupeur n’allait pas s’arrêter là.
“Regardez-vous, vous êtes l’archétype de la réussite, bien que vous soyez une … populaire."
Le mépris, les mots de Keiko transpiraient le mépris qu’elle avait pour elle. Gonflé pour une fille qui s’est construite en se reposant sur l’empire de son père, mais ce ne fut pas cela qui fit monter le rouge au joue de la jeune fille.
"Savez-vous qui est Sakura ? Je l’ai découverte quand mes agents très spéciaux ont inspecté votre ordinateur afin de savoir si vous étiez digne de servir chez nous.“
Alice retint un juron. Ok, là ça sentait vraiment mauvais pour elle. Sur quoi ça allait enchaîner ? “Ici on est une boite de standing, on embauche pas les trainées” ou quelque chose du genre ? Elle retenait son souffle, ne pouvant défier son interlocutrice sur le moindre point alors qu’elle ouvrait le dossier avec lequel elle jouait depuis le début de leur entretien, révélant diverses photos que la demoiselle connaissait plus que bien...
" Digne, vous ne l’êtes pas mais rassurez-vous, j’ai des plans pour vous. Oh ! Et puis, il y a cela aussi !"
Keiko actionna une télécommande pour allumer un écran dont la taille était proportionnelle à l’ego de celle qui l’utilisait, pensa Alice. Mais elle déchanta encore davantage quand elle se reconnut sur la vidéo, et pas dans une posture des plus avantageuses. Vu du dessus, elle offrait une fellation des plus appliquées à un jeune homme que l'angle pivotant de la caméra allait identifier comme son propre frère. Et ça, Keiko le savait pertinemment.
"Il semblerait que votre frère soit le premier de vos fans … Bravo Sakura !” Elle marqua une pause pour lui offrir un sourire qu’Alice savait faussement compatissant “Ne faites pas cette tête ! Ce n’est pas comme si vous risquiez de tout perdre, nous n’en sommes pas là et j’ai besoin de vous."
Merveilleux, bienvenue à Chantageland ! Alice serrait les poings, elle n’était pas en position de riposter. Cette harpie l’avait piégée, et quoiqu’elle lui demanderait, elle se savait contrainte d’obéir à ses requêtes, aussi sordides soient-elles. Et pour le coup, c’est un sacré plan qu’elle avait pour elle. Séduire son jeune frère, son premier concurrent. Enfin non, si ce n’était que de la séduction, passe encore. Non, là il s’agissait carrément de le dépraver le jeune directeur et de, pour reprendre les mots de l’ainée, “devenir sa pute, sa chienne” et lui “vider les couilles”, avant d’en ramener des preuves pour le faire tomber. Rien que ça. Et évidemment, si elle n’obéissait pas, elle s’exposait à des représailles sur elle et tout son entourage. Quel joyeux programme ! Elle n’eut pas le temps de demander davantage de détails, déjà elle se faisait congédier.
"Maintenant sortez, mon assistante vous guidera pour le reste."
Alice ne se fit pas prier pour déguerpir, ne prenant même pas la peine de s’incliner en sortant. Un adorable personnage, vraiment cette Keiko. Espérons que le frère ne soit pas du même acabit, sinon ce stage allait être un enfer sur tous les points.
Au bout du couloir l’attendait la fameuse assistante qui guida la jeune femme vers une nouvelle aile. Là plusieurs femmes l’attendaient, les premières armées de mètres rubans, d’autres de tablettes prêtes à enregistrer les mesures déterminées par les précédentes. Sans même lui demander son avis, Alice fut déshabillée par ces inconnues et observée et mesurée sous toutes les coutures. C’était tout simplement humiliant, aucune des personnes ne lui parlait, elles se contentaient de prendre des notes comme si elle n’était qu’un animal de laboratoire. Et pas davantage de mots lorsque le groupe s’écarta enfin, la laissant nue au centre de la pièce alors qu’un homme aux cheveux roux s’approcha d’elle, une mallette à la main. Il répondait au nom de Rokusuke et était un des experts informatique de l’entreprise. Un peu gêné, il avoua être responsable de la découverte de “Sakura” pendant l’enquête de moralité. Il se sentait un peu responsable de la situation dans laquelle Alice se trouvait désormais, et lui annonça être prêt à lui venir en aide pour parvenir à l’objectif attendu. Et bon, s’il pouvait en profiter pour passer un peu de bon temps avec elle, il ne cracherait pas dessus, annonça-t-il en lui flattant ses fesses toujours dénudées. Enfin pour le coup, il était surtout là pour lui fournir des dispositifs d’enregistrements. Micros, caméras miniatures… pour peu, la jeune fille pourrait se croire dans un film d’espionnage. Keiko voulait des résultats, et lui donnait les moyens d’en obtenir. L’assistante de cette dernière invita enfin Alice à se rhabiller avant la raccompagner, lui indiquant qu’elle recevrait des uniformes fait sur-mesure pour sa mission.
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Le lendemain matin, Alice se rendit au King Hotel comme convenu, et ce serait mentir que de ne pas dire qu’elle avait fait tourner des têtes. Conformément aux instructions, elle avait revêtu la tenue confectionnée par les sbires de Keiko, et elles avaient mis le paquet pour la rendre aguicheuse. Le tailleur avait été réalisé sur mesure, ou plutôt, soyons honnêtes, il avait été fait de sorte à ce qu’elle ait l’air à l’étroit juste ce qu’il fallait : Sa poitrine semblait pouvoir sorti de son chemisier à tout moment, de même que ses fesses si jamais elle se baissait. Pour éviter toute fuite involontaire, les couturières avait prévu un vêtement en nylon translucide qui couvrait le haut de son corps, de son cou à la naissance de sa poitrine, la révélant juste assez pour qu’on devine sa forme au travers. Une petite chainette en or faisait d’ailleurs le tour de son cou avant de venir se glisser entre ses seins, histoire de bien attirer l’oeil à cet endroit. De longs bas assortis couvraient ses jambes donc la taille avait été rehaussée par l’utilisation de talons aiguilles pour le moins indécents.
La jeune femme se présenta à l’acceuil, expliquant la raison de sa venue, et elle fut rapidement conduite jusqu’à un ascenseur, l’homme la guidant se présentant comme le secrétaire de Kenichi. Profitant de la montée, elle réajusta sa queue de cheval en hauteur, puis remonta ses lunettes factices. Tout pour le personnage qui apparemment, faisait de l’effet au dit-secrétaire. Enfin, ils arrivèrent devant la porte du bureau du jeune frère de Keiko. Le secrétaire la fit patientait un instant avant de la laisser entrer, l’introduisant.
"Monsieur, je vous présente Alice Makaï."
”C’est un honneur de vous rencontrer Monsieur.”
Alice s’inclina instantanément comme elle l’avait fait avec Keiko. Joignant ses mains devant son ventre, elle accentuer encore plus le volume de la poitrine dont elle lui offrait la vision, en la serrant de ses bras, tandis que s’il était resté derrière, le secrétaire avait tout le loisir de voir la jupe se soulever juste assez pour révéler le haut de ses bas en nylon ainsi que peut-être lui donner une vision sur sa petite culotte en dentelle noire.
”Je suis heureuse de pouvoir apprendre à vos côtés, je ferais en sorte de ne pas vous décevoir. Faisons en sorte que notre collaboration soit fructueuse.”
Elle essayait de garder le visage le plus neutre possible, mais dès que l’occasion se présentera, elle détaillera la pièce pour déterminer le meilleur emplacement pour des caméras. En tout cas, celle située dans la monture de ses lunettes ne perdait rien de l’expression de Kenichi.