La nouvelle avait dû faire le tour de terra, certains devaient ne pas l'importance passant leurs chemins alors que d'autres y voyaient de nombreux projets. De l'enrichissement, de la connaissance, une source de médecine, chacun voyait midi à sa porte. Cette nouvelle avait même réussi à atteindre la forêt des Crazilles perdue à l'autre bout de ce monde, comment vous devez vous demander. Lors d'une expédition en dehors de la forêt, un homme Crazilles avait entendu ce qu'il se racontait en ville sur le retour de cette plante, il s'était empressé de rentrer à la tribu pour clamer la nouvelle. Sans attendre une effusion de joie remplissait le cœur des Crazilles, entament un chant pour célébrer la nouvelle. Cette plante à travers le monde et l'histoire, on lui donne plusieurs noms, chez les Crazilles elle est connue sous : le délice des âmes. À l'époque, le climat trop humide de la forêt ne permettait pas de la cultiver avec le changement climatique qui a opéré, il serait totalement possible d'en faire pousser. Cette plante était à une époque, il y a plusieurs milliers d'années (certains Crazilles encore vivants peuvent s'en souvenir) était acheté sur des marchés, le plant frais était dégusté lors de rituel chamanique pour entrer en communion profonde avec mère nature. Séché, il servait d'antidouleur pour les blesser. Mélangé avec d'autres fleurs, on pouvait l'utiliser en cataplasme pour soigner des plaies même profondes. Les Crazilles en avaient de nombreuses utilités bienveillantes et voir cette disparition, cet acharnement sur cette plante les avaient profondément blessés. Des personnes, mal intentionné, l'avait transformé en une drogue puissante, rendant rapidement accro. À forte dose, c'est un réel poison qui peut tuer n'importe qui sans laisser de traces… Le prix avait explosé, devant de plus en plus cher, car il était de plus en plus difficile à en trouver jusqu'à la dernière racine. Jusqu'à aujourd'hui.
- Nous devons en savoir plus. Les Crazilles s'étaient réunis au centre de la forêt, en hauteur se trouvaient toutes leurs habitations. L'ancien parlait, les plus jeunes répondaient, la discussion se déroulait dans le calme pour savoir comment s'assurer de la véracité de l'information. Et si le délice des âmes était bel et bien de retour, en récupérer pour assurer sa survie dans la forêt des Crazilles. Ils voulaient bien entendu l'utiliser, mais sans abuser pour qu'elle puisse se reproduire à l'abri des mains douteuses.
Restait à savoir qui allait partir pour gérer cette mission, les Crazilles étaient d'accord pour envoyer divers membres dans plusieurs villes pour couvrir une large zone. Une seule personne ne pouvait pas tout faire. En tout, une quinzaine de Crazilles allaient quitter le village, Marmelade était de la partie pour couvrir le royaume terranide, zone où elle ne devrait pas avoir de problèmes pour se déplacer en tranquillité. Dans ce territoire où l'Homme n'a pas le droit de mettre les pieds, elle ne devrait pas avoir peur de se faire arracher les yeux.
Le lendemain matin au lever du soleil, elle prit ses affaires pour quitter sa forêt en direction de l'océan, un bateau était à quai. Défenseur des terranides, il risquait sa vie en voyageant ainsi pour sauver ces créatures des mains des esclavagistes. Le marin connaissait les Crazilles, peuple autant persécuté par la folie humaine que les hybrides. Sans discuter, il laissa Marmelade monter à bord pour son voyage qui allait durer toute la matinée. Elle en profitait pour parler avec d'autres passagers et le marin, cherchant déjà des informations sur la plante. Le marin lui conseilla d'aller voir dans des tavernes peut-être que des missives seraient proposées. Très bonne idée que voilà.
Pied-à-terre, Marmelade remercia le capitaine avant de se mettre en route sac sur le dos. Le royaume terranide est très au nord du coup, il est normal qu’elle soit un peu plus vêtue que dans sa forêt. Elle avait ce que les humains appelaient pull en laine d’une couleur orange vif et pantalon en toile vert pomme, l’assortiment était surprenant. C’était bien loin de sa tenue habituelle qui était constituée de seulement un pagne. Aux pieds, elle portait des vraies chaussures fermées, plutôt c’était relatif, ne sachant pas faire des lacets, elle s'était débrouillée avec des nœuds de chasse. Demandant son chemin, on l’accompagna jusqu’à la ville la plus proche, de là, elle se débrouilla pour y trouver la taverne qui faisait également auberge. Marmelade prit commande d’une boisson et d’un repas et en attendant que ça arrive, elle alla jeter un œil au tableau des quêtes.
- Hnnn… Tout en se grattant le menton elle lisait les papiers, certains dataient de très longtemps et d’un coup, une d’elles attira son attention. Elle ne disait trop rien sur la quête, pourtant quelques mots venaient titiller son attention : amoureux de la nature. Juste cette phrase pouvait jouer en sa faveur. C’était décidé, elle irait faire un tour au - Elemhunt. Avant, elle allait se remplir l’estomac avec son assiette de viande et légumes en sauce. Payant l’aubergiste, elle prit l’annoncer pour être certaine que personne ne puisse y aller depuis ici, avant de partir elle demanda encore une fois son chemin pour éviter de se perdre dans le coin.
Depuis l’auberge, il y avait une petite trentaine de minutes de marche à faire, elle en profitait pour analyser les lieux, elle était déjà venue au royaume terranide mais ce n’était pas son lieu de prédilection. Après cette marche revigorante, parfaite pour la digestion, elle arriva devant Elemhunt qui est un hôtel. Marmelade levait la tête pour le regarder, avant de pousser les portes pour entrer et se diriger au comptoir appuyant sur la petite sonnette pour signaler sa présence. Elle en profitait pour sortir le mot de sa poche pour être sûr de se souvenir du nom qu’elle doit demander : Yunaka. Elle posait son sac à ses pieds avant de passer une main dans ses cheveux pour les remettre en arrière pendant que ses grands yeux totalement roses en profitaient pour scruter la décoration intérieure. C’était très différent de sa vie dans la forêt, bien plus confortable au premier coup d’œil. Ses longues oreilles se mirent alors à frémir, quelqu’un arrivait pour la recevoir…