[Abandonné] Lady Marmalade [Feat. Marmelade]

PoV Yunaka, à la recherche d’un(e) partenair(e) :

Il y a peu, j’ai entendu quelques rumeurs circuler dans la communauté des amoureux et autres protecteurs des plantes. En effet, une découverte aurait été faite il y a de cela quelques semaines, ou plutôt, une légende a resurgi des oubliettes. On raconte qu’une plante qui était jusque là considérée comme totalement éteinte serait finalement cachée quelque part dans ce monde, dissimulée pour la protéger et justement l’empêcher d’atteindre l’extinction. Cette plante aurait des vertus insoupçonnées, ce qui en fait un trésor de la nature. Si tout sonne comme une agréable nouvelle pour tout cultivateur que nous sommes, cela sonne aussi comme un avertissement, une crainte. Si beaucoup d’entre nous souhaitent la retrouver pour pouvoir assurer un avenir à ce végétal, d’autres, plus cupide, espèrent seulement en tirer profit, quitte à définitivement nuire à la Nature.

C’est donc avec l’idée complètement folle d’espérer pouvoir être celle qui donnera prospérité à cette plante si fragile face au déclin que j’ai décidé de quitter mon jardin pendant quelques temps. Cela peut sembler très étrange de ma part, je le conçois. Mais avant tout départ, il me fallait régler deux choses essentielles, la première étant de trouver comment m’assurer que mon immense jardin reste aussi merveilleux en mon absence, en gros, trouver quelqu’un ou quelque chose pour s’en occuper, et la seconde étant de trouver quelqu’un pour m’accompagner. Je ne connais pas encore assez bien les contrées pour me permettre d’y aller seule et puis… mieux vaut être accompagnée, ça me fera du bien de ne pas être plongée dans la solitude ! J’ai donc dû travailler pendant des jours rien que pour régler le premier détail mais j’ai réussi à atteindre un ensemble harmonieux sur lequel je peux compter entre Daraen et mes plantes elle-même, certaines ayant de propriétés magiques qui les rendent… aussi mobiles que des vivants.

Il me reste donc à trouver une personne pour partir avec moi mais avant tout, il me fallait trouver un endroit où chercher. Et en faisant de multiples recherches sur cette légende, en fouillant et lisant des livres d’antan en parlant, j’ai réussi à effectuer un quadrillage de l’endroit où l’objet de ma convoitise pourrait se trouver. Je ne dis pas être sûre à 100% de mes calculs mais je ne suis pas non plus mauvaise en la matière. C’est donc après avoir tout préparé pendant encore quelques jours que j’ai posté mon annonce sur des canaux spécialisés :

Recherche : Personne expérimentée sur la vie en territoire Terranide pour une expédition
Critères souhaités : Capacité à se défendre – Savoir vivre en territoire sauvage – Être disponible pendant plusieurs jours
Salaire : À discuter ensemble, je suis prête à mettre le prix. Je partagerais totalement de mes vivres avec vous.
Optionnel mais recommandé : Personne agréable au quotidien – Amoureux de la Nature

Pour de plus amples informations, vous pouvez me contacter au ElemHunt, demandez Yunaka.

Je ne sais pas si mon annonce est correcte, je ne suis pas habituée à en faire mais j’espère qu’elle trouvera quelqu’un pour y répondre favorablement.

La nouvelle avait dû faire le tour de terra, certains devaient ne pas l'importance passant leurs chemins alors que d'autres y voyaient de nombreux projets. De l'enrichissement, de la connaissance, une source de médecine, chacun voyait midi à sa porte. Cette nouvelle avait même réussi à atteindre la forêt des Crazilles perdue à l'autre bout de ce monde, comment vous devez vous demander. Lors d'une expédition en dehors de la forêt, un homme Crazilles avait entendu ce qu'il se racontait en ville sur le retour de cette plante, il s'était empressé de rentrer à la tribu pour clamer la nouvelle. Sans attendre une effusion de joie remplissait le cœur des Crazilles, entament un chant pour célébrer la nouvelle. Cette plante à travers le monde et l'histoire, on lui donne plusieurs noms, chez les Crazilles elle est connue sous : le délice des âmes. À l'époque, le climat trop humide de la forêt ne permettait pas de la cultiver avec le changement climatique qui a opéré, il serait totalement possible d'en faire pousser. Cette plante était à une époque, il y a plusieurs milliers d'années (certains Crazilles encore vivants peuvent s'en souvenir) était acheté sur des marchés, le plant frais était dégusté lors de rituel chamanique pour entrer en communion profonde avec mère nature. Séché, il servait d'antidouleur pour les blesser. Mélangé avec d'autres fleurs, on pouvait l'utiliser en cataplasme pour soigner des plaies même profondes. Les Crazilles en avaient de nombreuses utilités bienveillantes et voir cette disparition, cet acharnement sur cette plante les avaient profondément blessés. Des personnes, mal intentionné, l'avait transformé en une drogue puissante, rendant rapidement accro. À forte dose, c'est un réel poison qui peut tuer n'importe qui sans laisser de traces… Le prix avait explosé, devant de plus en plus cher, car il était de plus en plus difficile à en trouver jusqu'à la dernière racine. Jusqu'à aujourd'hui.

- Nous devons en savoir plus. Les Crazilles s'étaient réunis au centre de la forêt, en hauteur se trouvaient toutes leurs habitations. L'ancien parlait, les plus jeunes répondaient, la discussion se déroulait dans le calme pour savoir comment s'assurer de la véracité de l'information. Et si le délice des âmes était bel et bien de retour, en récupérer pour assurer sa survie dans la forêt des Crazilles. Ils voulaient bien entendu l'utiliser, mais sans abuser pour qu'elle puisse se reproduire à l'abri des mains douteuses.

Restait à savoir qui allait partir pour gérer cette mission, les Crazilles étaient d'accord pour envoyer divers membres dans plusieurs villes pour couvrir une large zone. Une seule personne ne pouvait pas tout faire. En tout, une quinzaine de Crazilles allaient quitter le village, Marmelade était de la partie pour couvrir le royaume terranide, zone où elle ne devrait pas avoir de problèmes pour se déplacer en tranquillité. Dans ce territoire où l'Homme n'a pas le droit de mettre les pieds, elle ne devrait pas avoir peur de se faire arracher les yeux.

Le lendemain matin au lever du soleil, elle prit ses affaires pour quitter sa forêt en direction de l'océan, un bateau était à quai. Défenseur des terranides, il risquait sa vie en voyageant ainsi pour sauver ces créatures des mains des esclavagistes. Le marin connaissait les Crazilles, peuple autant persécuté par la folie humaine que les hybrides. Sans discuter, il laissa Marmelade monter à bord pour son voyage qui allait durer toute la matinée. Elle en profitait pour parler avec d'autres passagers et le marin, cherchant déjà des informations sur la plante. Le marin lui conseilla d'aller voir dans des tavernes peut-être que des missives seraient proposées. Très bonne idée que voilà.

Pied-à-terre, Marmelade remercia le capitaine avant de se mettre en route sac sur le dos. Le royaume terranide est très au nord du coup, il est normal qu’elle soit un peu plus vêtue que dans sa forêt. Elle avait ce que les humains appelaient pull en laine d’une couleur orange vif et pantalon en toile vert pomme, l’assortiment était surprenant. C’était bien loin de sa tenue habituelle qui était constituée de seulement un pagne. Aux pieds, elle portait des vraies chaussures fermées, plutôt c’était relatif, ne sachant pas faire des lacets, elle s'était débrouillée avec des nœuds de chasse. Demandant son chemin, on l’accompagna jusqu’à la ville la plus proche, de là, elle se débrouilla pour y trouver la taverne qui faisait également auberge. Marmelade prit commande d’une boisson et d’un repas et en attendant que ça arrive, elle alla jeter un œil au tableau des quêtes.

- Hnnn… Tout en se grattant le menton elle lisait les papiers, certains dataient de très longtemps et d’un coup, une d’elles attira son attention. Elle ne disait trop rien sur la quête, pourtant quelques mots venaient titiller son attention : amoureux de la nature. Juste cette phrase pouvait jouer en sa faveur. C’était décidé, elle irait faire un tour au - Elemhunt. Avant, elle allait se remplir l’estomac avec son assiette de viande et légumes en sauce. Payant l’aubergiste, elle prit l’annoncer pour être certaine que personne ne puisse y aller depuis ici, avant de partir elle demanda encore une fois son chemin pour éviter de se perdre dans le coin.

Depuis l’auberge, il y avait une petite trentaine de minutes de marche à faire, elle en profitait pour analyser les lieux, elle était déjà venue au royaume terranide mais ce n’était pas son lieu de prédilection. Après cette marche revigorante, parfaite pour la digestion, elle arriva devant Elemhunt qui est un hôtel. Marmelade levait la tête pour le regarder, avant de pousser les portes pour entrer et se diriger au comptoir appuyant sur la petite sonnette pour signaler sa présence. Elle en profitait pour sortir le mot de sa poche pour être sûr de se souvenir du nom qu’elle doit demander : Yunaka. Elle posait son sac à ses pieds avant de passer une main dans ses cheveux pour les remettre en arrière pendant que ses grands yeux totalement roses en profitaient pour scruter la décoration intérieure. C’était très différent de sa vie dans la forêt, bien plus confortable au premier coup d’œil. Ses longues oreilles se mirent alors à frémir, quelqu’un arrivait pour la recevoir…

PoV Ishtar & Yunaka :

Nos deux établissements se portent à merveilles et tournent à plein régime, les ElemHunt faisant de plus en plus parler d’eux. Le côté auberge de notre hôtel sur Terra permet aux voyageurs et autres aventuriers de se reposer alors que celui sur Terre permet plutôt de s’évader. Je travaille tranquillement, faisant des aller et retours entre nos deux accueils quand cela est nécessaire lorsque je me trouve prise par une situation particulière sur Terra. En effet, une personne a l’apparence unique ne semble pas venue pour se reposer ou profiter de nos services un peu plus cachés sur Terra mais pour voir quelqu’un de chez nous et pas n’importe qui : Yunaka. Notre kitsune étant plutôt discrète, je suis surprise qu’on veuille la rencontrer. Mais la personne semble sérieuse.

- Et bien ! Ce n’est pas courant que Yunaka ait de la visite ! Un instant je vous prie, je lui dis de nous rejoindre.

J’appelle donc Yunaka en utilisant un moyen de communication qui fonctionne entre nous. Voyez ça un peu comme de la télépathie bien que ça n’en soit pas vraiment. Mais je vous épargne les détails !



Voilà quelques jours que j’ai posté mon annonce. Je n’ai pas eu de nouvelles pour le moment, ce qui, je l’avoue, me chagrine quelque peu et me pousse à me sentir un peu déprimée ces derniers temps. Rien de bien méchant, rassurez-vous mais c’est quand même décourageant. Daraen me console en me disant que ma missive est tout de même très particulière et il est tout à fait compréhensible qu’elle ne trouve pas preneur rapidement. Le souci, c’est que le temps joue contre moi. Pendant que je suis ici, à passer mon temps dans mon jardin comme à mon habitude, une autre personne avec de possibles mauvaises intentions avance vers notre but commun.

Et pourtant, quand on dit que c’est toujours quand on s’y attend le moins une bonne nouvelle pointe le bout de son nez, ça semble totalement vrai puisqu’alors que j’étais à deux doigts d’envisager d’abandonner ou bien de partir seule, Ishtar m’informe par notre canal interne de communication que quelqu’un souhaite me voir et que cette personne ne se trouve non pas sur Terre mais Terra. Je ne m’emballe pas pour autant. Bien qu’on ne demande jamais à me voir, déjà car je suis une des membres les plus discrètes de nos hôtels, il est tout à fait possible qu’on veuille me voir pour autre chose que mon annonce ou pire encore, pour me pousser à abandonner. Néanmoins, c’est la seule lueur d’espoir que j’ai depuis que je me suis mise en tête de partir dans cette aventure alors ce serait des plus idiots d’ignorer cet appel.

Alors, sans plus attendre et surtout, ne cherchant pas à me faire trop attendre, je sors de mon jardin sur Terre, pressant tout de même le pas et manquant de peu de tomber en me prenant les pieds dans… moi-même. Fichue maladresse ! Puis, une utilisation de portail plus tard, me voilà soudainement dans le cadre de l’ElemHunt se trouvant sur Terra. Tout est plus rustique ici, beaucoup moins technologique. En fait, ça ressemblerait plutôt à une de ces auberges qu’on peut trouver dans ces jeux dont raffole Tharja. Je crois que ça s’appelle de l’heroic fantasy. En tout cas, ça n’empêche pas l’endroit d’être bien entretenu et chaleureux avec ses multiples bougies et ses couleurs chaudes. Je me rends aussitôt au comptoir de l’endroit, remerciant Ishtar au passage du coup qui retourne à ses occupations.

- Bonjour Madame. Vous avez demandé à me voir ?

Je fais une petite révérence en guise de salutation mais aussi de respect avant de me redresser, mes multiples queues me suivant dans le mouvement. L’une d’elle se met alors à légèrement frémir, trahissant mon excitation. Je porte les ocres de mes yeux sur la personne qui me fait face et je dois déjà avouer que je la trouve très belle. Pas d’une beauté uniquement portée sur l’intérêt physique mais plutôt quelque chose de fascinant je dirais. Au premier regard, elle m’a l’air d’être quelqu’un d’agile, son allure étant élancée, bien que le tout soit dissimulé par ses habits chauds, ce qui me surprend un peu. Il ne fait pourtant pas si froid ici, peut-être est-ce une étrangère ? Quoi qu’il en soit, je lui souris et met directement les pieds dans le plat afin d’être fixée :

- Vous venez pour l’annonce d’aventure que j’ai posté ?!

Si c’est le cas, je serais plus qu’heureuse d’en apprendre plus sur elle. Attention, je ne dis pas que je l’enverrais boulet si ce n’est pas le cas hein ! Mais elle est actuellement l’espoir auquel je pourrais peut-être m’accrocher.

- Je ne bouge pas. Répondit la Crazilles face à la réceptionniste qui venait de l'accueillir. Marmelade n'était pas pressée de toute évidence, elle avait fait le déplacement jusqu'ici pour s'assurer des informations de l'annonce attendre quelques minutes ne saurait la déranger. Elle restait contre le comptoir regardant encore la décoration, peut-être que ce meuble derrière serait d'une grande utilité dans sa forêt. Elle se grattait le menton en essayant de découvrir comment elle pourrait le construire avec ses propres moyens. Si les Crazilles gardaient leurs coutumes, parfois un peu de nouveauté pour améliorer le quotidien était le bienvenu. Son analyse s'arrêta quand ses oreilles se remirent à frémir, une autre personne arrivait dans les lieux. Peut-être un client, pourtant la Crazilles curieuse tourna la tête en direction des bruits qu'elle entendait. Une jeune kistune apparaissait à son tour prenant la place de la réceptionniste, elle n'était pas cliente et Marmelade comprenait que l'annonce venait d'elle. Au premier coup d'œil, la Crazilles pouvait sentir qu'elle n'était pas dangereuse pour sa vie, elle n'avait pas le physique des aventuriers typiques sauf que la Crazilles savait qu'il ne fallait pas se fier à ça. Pour preuve son propre corps qui de nombreuses fois trompait les adversaires sur ses capacités.

- Bonjour You… Un rapide coup d'œil sur l'annonce pour se rappeler du prénom. Yunaka, excuse-moi la fatigue du voyage. Ou un problème à bien se rappeler les prénoms.

Marmelade ne s'embarrasse pas du vouvoiement, dont les humains et être qui ont l'habitude de la civilisation utilisent. Elle n'y comprend rien dans l'utilisation et dans le pourquoi le mettre en avant. Une marque de respect que certains disent, pourtant en utilisant le tutoiement elle reste toujours respectueuse.

- Oui, j'ai demandé à te voir et c'est bien pour l'annonce que j'ai découverte dans une taverne. Je voulais en savoir plus sur l'objectif principal car… Ton annonce reste très évasive sur la quête.

Marmelade n'allait pas mettre en évidence la ligne sur la nature pour ne pas influencer Yunaka sur ce qu'elle allait dire. Pourtant, la kistune devait bien se douter que quelque chose avait attiré son attention pour qu'elle se présente ici sachant qu'elle ne semblait pas être du coin, qu'il n'y avait pas d'intitulé sur l'annonce, que la quête n'était pas déraillé sur les objectifs et qu'on n'y trouvait même pas la récompense. N'importe quel mercenaire allait passer son chemin dessus alors peut-être que la présence de Marmelade allait l'interroger. Peut-être, car il est aussi possible qu'elle n'ait pas fait attention à tout ça et que Marmelade réfléchissait beaucoup trop.

- On peut rester là pour en parler ou je suis prête à te suivre pour être plus au calme, comme tu veux.

Se faire déranger par un client qui arrivait pouvait être désagréable dans ce type de conversation et Marmelade commençait à avoir chaud dans ses vêtements, rajoutons la laine qui lui grattait la peau elle avait envie de se mettre plus à l'aise si Yunaka l'autorisait à le faire après pour le moment elle prenait sur elle. C'était la kistune qui était maîtresse des lieux et de la danse comme l'annonce venait d'elle, Marmelade allait s'y plier le temps de savoir ce qui se cachait réellement.

PoV Yunaka :

Premièrement, cette demoiselle, aussi étrange soit-elle, a un peu de mal avec mon prénom, ce qui la rend adorable je trouve. Secondement, elle n’hésite pas à me tutoyer, ce qui ne me dérange pas du tout ! Après tout, si tout se passe bien, nous allons passer pas mal de temps ensemble, ce n’est pas si mal de briser la glace dès maintenant. Troisièmement, elle est fatiguée alors, même si je suis pressée, je pense qu’il serait préférable pour elle de prendre le temps d’un doux repos.

La réponse à ma question tombe et elle est en effet là pour mon annonce mais elle me fait remarquer que mon annonce est restée tout de même des plus évasives sur l’objectif. C’est vrai que maintenant qu’elle en parle, je n’avais pas dit grand-chose. D’un côté, c’était volontaire de rester secrète pour éviter des personnes mal intentionnées, de l’autre, j’aurais peut-être pu donner plus d’informations. Rougissant un peu de honte, je réponds :

- Je vous prie… enfin te prie de m’excuser. Je n’ai pas l’habitude de ce système d’annonce, c’est une première pour moi et j’ai peut-être maladroitement omis plus de détails que prévu.

Je m’excuse mais n’en dit pas plus pour le moment. À vrai dire, si je dois parler de ce qui m’a poussé à recruter quelqu’un, je préférerais que ce soit en privé. Ne sait-on jamais, je ne voudrais pas que des oreilles indiscrètes ne nous entendent. Et cette jeune dame semble l’avoir compris puisqu’elle me propose d’elle-même de nous isoler plus au calme. Je lui souris alors, contente qu’on soit sur la même longueur d’onde.

- Je vous propose de me suivre, je trouve aussi qu’être plus au calme nous serait bénéfique. Aussi aimerais-je savoir à qui ai-je l’honneur si ça ne v… te dérange pas. De mon côté, tu peux très bien m’appeler You si c’est plus pratique, cela ne me dérange pas du tout.

J’essaie de la mettre à l’aise, essayant même désespérément de déjà prendre l’habitude de la tutoyer, tandis que j’ouvre la marche et nous éloigne de l’accueil. Nous traversons un long couloir se voulant recouvert de multiples verdures et autres plantes donnant un cadre plus proche de la forêt au lieu. Nous traversons même un portail qui se veut particulièrement bien dissimulé. À moins de connaître les secrets du ElemHunt, il est totalement invisible. Puis, nous arrivons finalement devant mon immense domaine ou plutôt le jardin qui fait toute ma fierté. Etant donné le but de mon invitation, il n’y a rien à cacher pour moi et je souhaite lui montrer que je sérieuse lorsque je disais rechercher quelqu’un aimant la Nature. J’ouvre donc les portes et nous entrons sur les lieux, un véritable écosystème s’offrant au regard de, je l’espère, ma future cliente. Différentes espèces de végétaux vivent en harmonie ici, créant ainsi une sorte d’idéal. J’ai même étudié suffisamment ce que je cultive pour réussir à les faire prospérer dans des circonstances particulières. Peut-être reconnaîtra-t-elle quelques espèces. Nous nous rendons vers le centre de la zone qui semble être immense, et elle l’est, pour arriver à une table où sont disposées quelques chaises. Je lui fais signe de s’installer, reprenant :

- N’hésite pas à te mettre à ton aise et te détendre. Tu sembles avoir fait un long voyage. Peut-être avez-vous soif ou faim ? Si c’est le cas, n’hésite pas à m’en faire part.

Je m’assieds face à elle, la détaillant un peu plus du regard. C’est étrange mais je sens une sorte de connexion avec cette étrangère. Je ne saurais dire quoi exactement. Mais je ne m’attarde pas sur la chose. Je me focalise sur l’annonce.

- Ici, il n’y a que nous deux. Pour ce qui est de l’annonce, je suis restée volontairement évasive mais je l’ai visiblement trop été. As-tu entendu parler de la Manordill ? Si elle connaît, elle devrait directement comprendre où je veux en venir. Je souhaite lancer une expédition pour la retrouver. C’est une plante qui était censée être totalement éteinte et je souhaiterais la trouver pour la cultiver afin de s’assurer que plus jamais elle ne disparaîtra mais aussi pour éviter aux mauvaises personnes de mettre la main dessus. C’est pourquoi j’ai besoin de vous.

Je la laisse intégrer ces quelques révélations, n’ayant encore une fois pas totalement été dans les détails, ou me poser les questions qu'elle voudra. J’attends de voir si cela peut l’intéresser ou non avant de poursuivre.

- Marmalade, c’est mon prénom. C’est vrai que la Crazilles aurait dû commencer par cette information quand elle s'est présentée au comptoir, même devant la première personne. Elle lui précisa qu’elle pouvait la nommer You si elle avait trop de mal avec son prénom, cependant, Marmelade allait faire des efforts, elle devait apprendre le langage des Hommes. Ça restait une attention très sympathique de la kitsune.

Après cette courte présentation, les deux femmes se mettent en route pour se retrouver dans l’intimité afin de rentrer dans le dur du sujet, l’objectif de cette annonce. Dans un calme religieux, la Crazilles la suit de prêt entre les couloirs de l’hôtel, voyant de la verdure apparaître sur les murs. On devait s’approcher du but et elle comprenait un peu plus pourquoi elle précisait sur son annonce qu’elle cherchait une personne qui appréciait la nature. En communion avec la nature, Marmelade pouvait facilement sentir que toutes ces plantes, qui l’entouraient, se sentaient bien. Même admirablement bien. L’écosystème que Yunaka avait construit était parfait, il convenait à divers types de plantes en même temps, Marmelade pouvait les entendre chanter leur bonheur laissant ses oreilles frémir de joie.

- C’est magnifique, je peux l’entendre. Laissait échapper Marmelade en prenant place sur une chaise laissant son sac à ses pieds.

Très bien accueillie comme depuis le début, elle l’invitait à se mettre à l’aise pour continuer la conversation et lui proposait un goûter. - Si cela ne te dérange pas, je veux bien boire. Elle sortait de la taverne où elle avait pris un bon repas, elle n’allait pas abuser. Marmelade aimait bien sortir de sa forêt pour en apprendre plus sur le monde et la culture culinaire en fait grandement partie, mais elle devait faire attention. La nourriture d’ici était souvent plus calorique que celle qu’elle consommait dans la forêt et prendre du poids pour une Crazilles pouvait se relever très problématique. Des déplacements moins efficaces dans sa forêt, des branches qui risquaient de se casser sous son poids, un essoufflement plus rapidement et ça face à une bête sauvage pouvait lui coûter la vie. C’est pour cette raison qu’elle ne demandait qu’une boisson.

- La Manordill ? Interrogea Marmelade en levant un sourcil, elle savait que parfois les plantes avaient différentes nominations, c’était le cas ici en écoutant les explications de Yunaka, tout semblait coller.

- Chez nous, nous l'appelons le délice des âmes. Tout semblait bien s’emboîter pour cette histoire. - Mon peuple a été très attristé de sa disparition et ces derniers jours, nous avons appris la nouvelle, quelqu’un aurait aperçu cette plante disparue. Nous avons pris la décision d’envoyer plusieurs personnes de ma tribu pour faire des recherches et en apprendre plus, c’est pour ça que je suis venue ici après avoir vu ton annonce. Tu as écrit : quelqu’un d’amoureux de la nature, ça pouvait coller à ma recherche et je ne me suis pas trompée. Souffla avec un grand sourire la Crazilles en se collant au fond de sa chaise, elle en profitait pour commencer à se mettre à l’aise. Le bout de son pied droit appuyait sur le talon de sa chaussure gauche pour l’enlever sans avoir à se servir de ses mains et inversement pour se débarrasser de l’autre. Sans chaussettes, Marmelade était directement bien nus sur le sol. Elle agitait ses orteils, contente de ne plus avoir de chaussures qui restreignaient ses mouvements.

- Avec ce que je viens de te dire, tu dois peut-être te demander de quelle tribu je suis issue. Marmelade allait prendre un peu les devants pour éviter un échange de questions qui pouvait durer.

- J’ai fait un long voyage pour venir jusqu’ici, car je suis issue de la tribu des Crazilles. En même temps qu’elle parlait, Marmelade tirait sur son pull par le col pour en extraire sa tête et les bras se retrouvant les seins à l’air… Dévoilant sa peau blanche et surtout ses nombreux tatouages d’un panel de couleur incroyable. Yunaka avait déjà pu en voir sur son visage, mais là, c’était une fresque qui se dessinait devant elle. - Nous vivons dans une forêt loin du monde, mais nous avons eu l’obligation d’apprendre à le connaître pour notre survie. Comme la Manordill, nous avons et nous sommes encore chassés par les Hommes.

Un dernier ajustement pour se sentir totalement à l’aise, enlever son pantalon, elle enlevait le bouton pour faire descendre ce tissu à ses chevilles soufflant encore une fois un long soupir de soulagement. Liberté chérie, qu’elle était bien, en dessous de pantalon se trouvait un pagne qui cachait son abricot, ne se retrouvant pas totalement nue face à Yunaka.

- Les Hommes ont décidé que nos yeux seraient une ressource rare, les estimant bien plus haut que les plus rares des pierres précieuses. Marmelade allait lui passer le détail du pourquoi, du comment. - Mais, en vivant depuis des milliers et des milliers d’années dans la forêt, nous avons développé une relation très particulière avec la nature qui nous entoure, nous pouvons la comprendre, l’écouter, savoir quand elle va bien ou non. C’est pourquoi nous avons décidé de partir à la recherche du délice des âmes, nous souhaitons en trouver pour la planter dans notre forêt pour assurer sa protection et la cultiver pour qu’elle ne disparaisse pas encore une fois entre de mauvaises mains.

Comme les Crazilles étaient déjà sur leurs gardes pour assurer leurs survies, ils n’avaient pas besoin de mettre en place un groupe pour la plante. Marmelade ne lui disait rien sur les rituels à base de Manordill, ce n’était pas de la plus grande importance. Les Crazilles n’allaient pas en abuser au point de la faire disparaître, ils étaient toujours respectueux de ce qui les entoure. Remontant ses jambes sur sa chaise pour déposer sa tête sur ses genoux, elle attendait de voir si Yunaka avait des questions à lui poser après ce flot d’informations.

PoV Yunaka :

Je pense pouvoir dire que ce premier contact entre nous se passe bien. Marmelade donc m’avoue avoir soif et je nous prépare alors deux verres ainsi qu’une citronnade que je réalise bien entendu moi-même, avec des citrons que je cultive. Je nous sers un verre à toutes les deux et nous entamons une longue conversation.

Très vite, elle m’avoue connaître la Manordill, bien qu’elle porte un nom différent dans sa culture. Le délice des âmes, c’est un nom bien plus poétique que celui que nous lui donnons et qui renforce cette aura un peu mystique de la plante. Tout comme le reste du monde, son peuple aussi pensait que le végétal avait disparu et il m’a même devancé puisqu’ils ont déjà lancé des recherches pour trouver la source des rumeurs qui circule. J’affiche un doux sourire lorsqu’elle me précise être venue par curiosité lorsqu’elle avait lu que je recherchais une amoureuse de la Nature. Elle me fait même un grand sourire que je trouve tout aussi beau que son physique. Je ne peux m’empêcher de la voir comme une fleur. Simple, magnifique, radieuse mais la fragilité en moins. Il m’est assez aisé de remarquer que tout dans son être dégage quelque chose de svelte et d’une dextérité qui pourrait s’avérer dangereuse si j’en faisais mon ennemie.

Je l’écoute me parler, me montrant attentive à ses paroles, n’osant pas la couper ne serait-ce qu’une seconde dans son récit tandis que, de son côté, elle semble me prendre vraiment au mot lorsque je lui disais de se mettre à l’aise puisqu’elle retire bien rapidement ce qui chaussait ses pieds. Mais je ne me trouve aucunement sortie de ma concentration, d’autant plus qu’elle accepte de m’en dire plus sur les siens de sa propre volonté, sans que je ne lui demande, montrant un possible début de confiance naissant chez elle. C’est une Crazille, c’est un nom que j’ai déjà vu évoqué dans des ouvrages mais on ne sait que peu de choses d’eux. Ils vivent reclus du monde, dans une forêt que l’on dit difficile à atteindre, à pénétrer et d’autant plus d’en sortir. Et, tout comme elle me l’affirme, elle n’hésite pas à me dire que les Hommes n’hésitent pas une seule seconde à chasser les siens.

Je ne sourirais normalement pas en l’écoutant, surtout avec ce qu’elle vient de me dire et pourtant, je me trouve aussi amusée de la voir peu à peu se déshabiller devant moi, sans pudeur, sans honte. C’est donc bientôt le reste de son tronc supérieur qui se révèle à moi, dévoilant un corps que je trouve toujours plus beau à mesure qu’il se détaille à mes yeux. Marmelade est une belle femme à n’en point douter. Mais pas belle comme on le dirait habituellement d’une personne, la beauté qu’elle a à mes yeux et plus celle d’un paysage, quelque chose de réconfortant et d’admirable. Mes yeux suivent ses multiples tatouages comme si je cherchais à en décrypter le sens.

Si j’avoue m’être égarée quelques secondes sur ses courbes, Marmelade reprend la parole, me révélant cette fois-ci une information que je n’avais pas. Les siens sont exécutés pour récupérer leurs yeux. Évidemment, par réflexe, je me trouve à la regarder dans les yeux alors qu’elle s’est finalement quasiment mise totalement à nue. Mais si les atrocités qu’elle m’énonce ont déjà réussi à avoir mon attention, ce sont ses dernières paroles qui éveillent quelque chose en plus chez moi. Les siens se sont lancés exactement dans le même but que moi. Mais surtout, elle est capable de choses dont j’ai toujours rêvé. Je suis liée à la Nature moi aussi mais pas autant que son peuple l’est. Je peux moi aussi savoir quand elle va bien ou non, comprendre quelques bribes de ce qu’elle a à dire mais je ne suis malheureusement pas au point de profiter d’un tel don à 100%, ce qui, je l’avoue, me fait ressentir beaucoup de chagrin. J’aimerais atteindre une aussi belle communion que les Crazilles et cela se remarque sûrement par mon regard plus admiratif envers celle qui me fait face. Et, quand son récit semble fini, je crois qu’il est enfin temps que je sorte de mon mutisme, avalant ces riches informations qu’elle vient de me donner.

- Je vous trouve incroyable Marmelade.

C’est sorti de façon totalement spontanée, sans même avoir réfléchi à ce que j’allais pouvoir dire encore. C’était si spontané que je ne m’y attendais pas moi-même et rougis légèrement. Mais je me reprends bien vite en mains et continue :

- Vous avez décidé de m’en apprendre plus sur vous et les vôtres et je vous en suis profondément reconnaissante en premier lieu. J’avais déjà entendu parler des Crazilles mais mes connaissances se limitent à ce que les livres acceptent de nous dire sur vous. Et pourtant, j’ai la chance d’avoir un membre de votre espèce devant moi. Vous m’êtes tout aussi précieuse que le délice des âmes.

Un sourire réconfortant se dessine sur mon visage avant de prendre une gorgée de boisson. Et je me rends d’ailleurs compte que je me suis remise à la vouvoyer, fichue moi et mes habitudes ! Aller, fais un effort Yunaka, ce n’est pas si dur de tutoyer quand même ! Fais comme si tu parlais à Daraen !

- J’ai toujours rêvé d’atteindre un niveau d’union avec la Nature aussi puissant que le vôtre et même si le mien est puissant, je peux sentir qu’il est pourtant encore loin de celui que vous avez. Je comprends cependant mieux pourquoi je sentais une connexion entre nous quand je vous ai vu. Nous sommes identiques en certains points et pourtant très différentes sur le reste. Mais je divague et m’éloigne beaucoup du sujet initial.

Et j’ai déjà réfléchi à ce sujet en question en l’écoutant. J’ai même possiblement pris une décision qui s’éloigne de ce qui m’a amené à la faire venir ici. Je me suis trouvée touchée par ce qu’elle m’a raconté et prise d’une certaine empathie qui m’ont poussé à vouloir finalement changer mon propre objectif.

- Pour en revenir à notre plante, je pense que votre peuple est le plus à même de veiller sur sa pérennité que la simple botaniste que je suis. C’est pourquoi je voudrais lancer cette expédition dans le but d’aider les vôtres si vous me le permettez. En fusionnant nos différentes connaissances, nous devrions augmenter nos chances de sauver le délice des âmes et empêcher sa disparition définitive.

Incroyable, le mot était peut-être trop fort, mais c’est vrai que pour les personnes de la ville vivre dans ces conditions pouvaient le faire penser. Marmelade n’était pas seule dans cette position délicate, les terranides n’avaient pas d’avenir radieux dans ce monde, beaucoup devaient également mourir dans d'atroces souffrances comme d’autres races. Et sans aller chercher bien loin prenons juste les femmes qui pour certaines étaient vouées à servir des hommes parfois violents, peut-être qu’un jour cela allait changer et qu’une journée de la femme sera mise en avant pour montrer le combat durement menée par celle-ci pour gagner des droits.

Yunaka lui expliquait après qu’elle connaissait un peu les Crazilles à travers des livres, Marmelade a déjà eu l’occasion d’en feuilleter, toutes les informations qui s’y trouvent ne sont pas forcément valables surtout en ce qui concerne la longueur de leurs oreilles. Un fait très étrange, les humains les voient souvent avec des oreilles plus grandes qui n’arrêtent jamais de pousser, une information totalement fausse car la vie des Crazilles est très longue. Marmelade ne la coupait pas, comme Yunaka l'avait fait juste avant, elle continuait de l'écouter d'une oreille attentive parlant du lien avec la nature et pour finir par revenir sur le sujet principal avec une révélation surprenante. La tête sur les genoux Marmelade écarquillait les yeux surpris avant de se redresser comme il faut avec un sourire aux lèvres.

- Je refuse. Sur un ton ferme, elle répondait à sa demande d'une manière surprenante.

- Cette plante à plus de chance de survivre si elle se trouve à différents endroits. Imagine si nous devions faire face à une sécheresse importante, ou un feu de forêt, il ne resterait plus rien contre notre volonté. Tu n'es pas qu'une simple botaniste, tes plantes se sentent bien ici, je suis certaine qu'elle le sera aussi. Pour plus de sécurité, nous devons la confier à tes personnes de confiance. Marmelade voyait dans le futur, il ne faut jamais mettre ses œufs dans le même panier.

- Si nous arrivons à notre objectif qui est de la retrouver et de la garder en sécurité, je vais peut-être m’avancer un peu en disant ça. Marmelade passait sa main sur son menton en affichant un sourire grandissant, car elle avait hâte de voir la tête de Yunaka. J’aimerais que tu viennes dans ma forêt, comme tu l’as fait en me montrant ton chez-toi, je souhaite faire de même. Peut-être que tu pourras y trouver des espèces végétales que tu ne connais pas et que tu pourrais ramener ici. Et c’était l’occasion d’en apprendre plus sur les Crazilles, surtout sur le lien que certains comme Marmelade pouvaient entretenir avec la nature.

PoV Yunaka :

S’il y a bien une chose à laquelle je ne m’attendais pas en lui proposant de plutôt faire effort commun pour son peuple, c’est un refus. Pas un simple refus pouvant mener au débat, un véritable refus pur et tout ce qu’il y a de plus ferme. Je crois même que la surprise ne se lit que trop bien dans mes yeux à cet instant. Mais au lieu de simplement s’arrêter là, Marmelade m’explique son point de vue qui est tellement logique que j’avoue me sentir un peu idiote de ne pas y avoir songer directement. Je hoche de la tête, me ressaisissant, les joues prises d’une teinte empourprées à son compliment que me fait chaud au cœur, et prenant de nouveau la parole sur le même ton calme que d’habitude :

- Vous avez parfaitement raison. Enfin tu, décidément, c’est plus difficile qu’il n’y paraît de tutoyer quand on n’a pas l’habitude. Je ris, amusée par ce petit trouble. Je crains que mon empathie et mon côté sentimental n’aient pris le dessus, me poussant à parler sans réfléchir. Je saurais me montrer à la hauteur de la confiance que tu me portes. Nous pourchassons le même but après tout. Sauvons cette plante.

Une certaine détermination peut se lire dans mes yeux à cet instant, me sentant regonflée à bloc et prête à tout mettre en œuvre pour offrir le plus beaux des avenirs au délice des âmes. Et pourtant, Marmelade n’a décidément pas fini de me surprendre et de combler mon pauvre petit cœur d’un bonheur qui devient de plus en plus difficile à contenir. Elle souhaiterait que je l’accompagne chez elle, chez les siens, et mieux encore, je pourrais potentiellement envisager de ramener quelques espèces que cultivent les Crazilles pour les amener chez moi. C’est le genre d’offre d’une vie, un cadeau qui ne se refuse sous aucun prétexte. C’est avec un énorme sourire transpirant la joie que je finis par ne plus tenir et me lève de ma chaise pour la prendre dans mes bras, ayant un fort besoin de laisser extérioriser toute cette positivité qui me vient par vague dans la figure. Puis, après quelques secondes, je fins par la lâcher, un peu honteuse.

- Désolée. Il m’est parfois difficile de contenir mes émotions, surtout lorsque je suis heureuse. J’espère ne pas t’avoir brusqué ou dérangé avec ça. Je m’assieds de nouveau à ma place, changeant de sujet, un peu honteuse. Avec tout ça, je ne sais plus du tout où nous en étions. Avions-nous parlé de votre rémunération ou pas encore ?