Je pouvais sentir que cet étrange inconnu n’était pas tout à fait humain, alors que l’odeur de la peur commençait à flotter dans l’air, je ne reconnaissais pas les phéromones d’un humain lambda. C’était quelque peu … troublé par quelques fragrances animales. Voilà quelque chose de singulièrement étonnant, c’est bien la première fois que je me retrouve dans cette situation ici, à quelques mètres de ma demeure.
« Pardon monsieur, je ne voulais pas vous attirer des ennuis … »
Visiblement, ce n’était pas moi, mais lui qui avait des problèmes. Un peu plus loin, des individus se font entendre, ils parlent à forte voix et semblent proférer des menaces. Voilà quelque chose d’étonnant, à cette heure-ci, dans ce quartier chic. Ces gens sont soit des étrangers, soit des abrutis.
- Qu’est-ce que tu as fais pour mériter une telle colère de la part de ces gens-là ? Sont-ils des criminels ou bien est-ce toi qui est fautif ?
La pauvre petite chose qui me demande pardon sans cesse, ne ressemble pas à grand choses. Je ne sais pas tellement ce qui pourrait bien advenir de ce genre de situation si je venais à m’en désintéresser. De toute façon, je suis déjà impliqué alors à quoi bon.
- Tu as l’air d’avoir besoin d’aide on dirait, non ?
Je me retourne vers les voix, c’était un groupe d’individus quelque peu … éméché. Alcool ou Drogue ? Difficile dire, l’odeur de sueur vieilli de leurs vêtements était trop forte. Ils étaient quatre, deux grands types et deux autres plus petits. Ils s’étaient armés de bouts de bois solides ramassé par terre dans le bois. L’un d’entre eux avait à la main un tee-shirt déchiré.
- Tu as paumé ça, viens le chercher !
C’était un grand type chauve, le nez aussi tordus que la lueur dans ses yeux. Mais quand ils me voient, ils se stoppent net. Ce sont tous des Japonais, sauf le chauve, qui était caucasien visiblement. Le chauve me jette un regard méfiant, puis il regarde le pauvre malheureux à côté de moi.
- Ecartez vous m’sieur, c’est une affaire entre lui et nous, dit-il avec un air méfiant.
- Pourquoi ferais-je cela ?
Le petit groupe se met à rire, puis un des deux plus petits, un air sournois sur le visage, réplique en ricanant :
- Parce que sinon vous pourriez avoir un problème aussi, blondinet.
Je reste un moment silencieux, acquiesçant, je fais mine de repartir puis, d’un geste brusque, j’agite la main en l’air dans leur direction. Un flash de lumière les aveugles et, l’espace d’un instant, ils ont l’air hagard, les yeux dans le vide. A ce moment-là, je réponds :
- Vous n’avez pas retrouvé celui que vous cherchiez. En fait vous vous êtes trompé et vous avez poursuivis la mauvaise personne. Celui que vous cherchez est roux, les cheveux court et de petite taille. Vous êtes fatigués, vous allez rentrez chez vous pour dormir. Bonne nuit.
Puis, tous en cœur, ils répondent :
- Bonne nuit.
- Bonne nuit.
- Bonne nuit.
- Bonne nuit.
Enfin ils se retournent et partent dans la direction opposée. Comme s’il ne s’était rien passé. Moi de mon côté, je me retourne vers le pauvre petit être torse nu.
- Non pas que cette vision d’un homme à demi-nu me déplait, loin de là, mais vous pourriez attraper froid. Acceptez-vous mon invitation ?