Les Délices de Xanadu [Gabriel Valmy]

« Superbe, votre show, les filles ! À force, vous allez finir par nous mettre sur la paille ! »

Une claque résonna sur les fesses de Pepper, faisant sourire cette dernière. Elle se surpassait de plus en plus, mais elle n’en était qu’à moitié responsable. Elle coula un regard en coin, volontiers concupiscent, vers sa partenaire pour leur danse torride sur la piste de danse. Voodoo était une strip-teaseuse torride, et les deux femmes avaient dansé ensemble pendant une bonne dizaine de minutes, sous une foule de regards admiratifs, d’érections spontanées, et de sifflements. Dos-à-dos, elles avaient frotté leur cul ensemble en tournoyant, et avait conclu par un voluptueux baiser, entièrement spontané, et qui était la preuve qu’on pouvait aimer le fait d’être strip-teaseuse. Un baiser qui en disait long sur les relations entre les femmes, et sur le fait qu’elles étaient déjà des amantes régulières.

Ce constat, néanmoins, pouvait volontiers s’étendre à tout le personnel du Madame Xanadu, nom de ce strip-club qui ne dissimulait clairement pas le fait qu’il était, outre un club de strip-tease, un club de prostitution. C’était bien simple. Au Japon, le strip-tease pur était en crise. Il y avait un tel essor du porno’ sur Internet que tous les clubs voulant juste proposer des déhanchés fermaient. Le strip-tease n’était pas propre au Japon, mais était une chose implantée par les Occidentaux après la Deuxième Guerre Mondiale, et qui, s’il avait bien marché pendant un temps, s’écroulait maintenant. Pour survivre, il fallait donc aller plus loin, et Madame Xanadu avait donc plusieurs volets. Le club était comme une pyramide inversé, où, plus on s’enfonçait, et plus on découvrait des choses immorales.

Le club était tenu par une femme qui répondait au nom éponyme, Madame Xanadu, qui était connue pour sa superbe robe rouge fendue, et ses deux énormes loups veillant sur elle. C’était une femme aussi perverse que cruelle, qui n’hésitait pas à donner ses ennemis en pâture à ses loups... Ou ses femmes. Madame Xanadu ne se refusait presque à aucun tabou sexuel, et les employées du club étaient triées sur le volet. Hors-de-question de servir des immigrées qui ne faisaient pas ça par plaisir. Elle voulait des professionnelles talentueuses et compétentes, car c’était à ce titre que Xanadu pouvait dissimuler des activités nettement plus illégales que de simples relations sexuelles, par ailleurs légales, tant qu’elles n’impliquaient pas la pénétration vaginale, une situation atypique due à la législation japonaise, où on pouvait tout montrer, sauf les parties intimes.

Ainsi, outre les chambres de prostitution, Madame Xanadu organisait, dans les profondeurs du club, des choses plus hardcores. Vente d’esclaves sexuelles, pédopornographie, ou fantasmes plus déviants, s’y mélangeaient, et c’était là-dedans qu’elle envoyait souvent les jeunes clandestines qu’on lui donnait. Il ne fallait pas croire que Xanadu était une femme sympathique et avenante. Si elle aimait bien ses prostituées, pour le reste, elle était d’une cruauté terrifiante. Ayant de multiples relations, Madame Xanadu était notamment proche du clan yakuza des Guramu, l’un des plus vieux clans de la ville, et l’un des plus influents Policiers, juges et hommes politiques venaient régulièrement coucher dans son club.

Pepper, elle, ne savait pas grand-chose des activités souterraines de Xanadu. Elle était juste venue ici pour satisfaire ses pulsions sexuelles, mais, en toute honnêteté, elle était bien loin de se douter de ce que Xanadu faisait. Elle la voyait juste comme une femme assez vieille (même si elle faisait très jeune), et visiblement dotée de pouvoirs surnaturels, et qui venait parfois sélectionner plusieurs femmes pour qu’elles couchent avec ses gros loups. Pepper y avait déjà eu droit, et elle avait eu du mal à marcher par la suite.

Après sa danse, elle se tenait donc dans la loge des filles. On s’embrassait joyeusement ici tout en se maquillant. C’était une ambiance que Pepper aimait bien, comme tout ce qui était lié au sexe. Elle s’approcha de son vestiaire avant de sentir Voodoo se glisser dans son dos. Pepper eut à peine le temps de se retourner qu’elle sentit la femme se plaquer contre elle, venant lui voler un nouveau baiser.

« Hmmmm...
 -  Tu sais que j’ai senti ton plug quand on a frotté nos fesses ensemble ?
 -  Han, vraiment ? Hum... Il faut bien que j’entretienne mes fesses... C’est qu’elles sont très deman... »

Sa phrase mourut dans un nouveau baiser. Voodoo l’embrassa joyeusement, quand la porte s’ouvrit sur un homme en costume. Nobuo, l’un des gardes du corps de Madame Xanadu. Les filles se tournèrent vers lui. Quand Nobuo venait ici, c’était toujours pour une raison particulière, une sorte de commande spéciale. Les baisers et les gloussements cessèrent donc, et le visage de Nobuo tourna lentement, comme un phare, avant de se poser sur Pepper et Voodoo.

« Pepper ! Madame Xanadu souhaite te voir !
 -  Oh... Euh... J’arrive ! »

Est-ce que ses loups avaient encore une grosse soif ? Dans sa tenue de call-girl, se composant d’un chapeau rose, de longs gants, d’un corset, d’un minishort moulant, et de longs collants avec des bottes à talon, elle s’empressa de suivre Nobuo vers l’ascenseur, rejoignant les appartements de Madame Xanadu.

Son bureau était en face de l’ascenseur, après un agréable couloir. Pepper l’ignorait, mais Xanadu avait eu un récent problème.

Pour maintenir son activité à flots, elle avait plusieurs contacts au sein de la police, et l’un de ces derniers s’était fait récemment arrêter par ses collègues, après s’être fait surprendre à participer à du trafic de stupéfiants. Xanadu avait donc besoin d’un nouveau contact... Et, quand Nobuo guida Pepper dans le grand bureau de la femme, ce fut pour voir, sur un fauteuil, un homme avec une chevelure blonde...

Il y avait des lieux où Gabriel devait aller, un lieu où le flic ripoux savait qu’il ne serait pas vraiment le bienvenu… et le Madame Xanadu en était un parfait exemple… il était sûr qu’il serait foutu de se faire descendre en entrant s’il arrivait au mauvais moment… et quelque chose lui disait qu’ici, ce serait toujours le mauvais moment sauf s’il y était invité… et aujourd’hui, il était invité… il n’en menait pas large, croyez-le !  Il ne pouvait pas s’empêcher d’avoir un frisson, un abominable frisson glacial… il regarda la devanture… elle était lumineuse dans le noir et il attendait d’avoir le courage de faire ce qu’il devait… enfin, non il ne devait rien… en théorie…

Il rentra la tête dans les épaules et se força à franchir le pas pour faire le tour du bâtiment et toquer à la porte de service… on lui avait dit de passer par là, pour plus de discrétion… il n’y croyait pas vraiment, mais bon, c’était à la demande de Ryo Shinden, son contact chez le clan Guramu… un mec qu’il avait envie de tarter mais qui le fournissait en blé de manière plus qu’impressionnante ! Bon, en échange, étrangement, des PCs du poste plantaient, des dossiers passaient sous la pile, des pièces disparaissaient, des rapports rendaient au non-lieu… il soupira de nouveau avant qu’on ne lui ouvre, finalement.

Il s’agissait d’un homme plus que balèze, un vrai gorille, et Gabriel, qui ne se considérait pas comme chétif, avait l’impression d’être tout petit, pour un japonais, c’était un exploit… Gabriel voulu entrer mais le garde du corps l’en empêcha :

« Armes… »

Gabriel soupira et retira son flingue de service et posa le chargeur, après avoir montré que la chambre état vide dans sa main. Il rangea son flingue. Le colosse fit un nouveau geste de la main et Gabriel soupira pour y poser son arme. Il n’aimait pas l’idée qu’on lui prenne son flingue, même déchargé… il s’attendait à ce qu’on le laisse entrer mais toujours pas… putain, il était toujours pas convaincu ? Gabriel dégaina son couteau et le lui remit avant de finalement se baisser et mettre dans la pogne du grand singe son petit flingue de cheville.

« C’est bon maintenant ? »

Il grogna et le fouilla méticuleusement… un peu trop selon Gabriel, mais avait-il le choix ? Pas vraiment. Il se laissa faire en lançant un regard mauvais au colosse avant de finalement inspirer et suivre le gars dans les lieux. On le fit monter dans un ascenseur et on y entra une clef, et sans appuyer sur un bouton. Une sécurité courante pour aller aux étages réservés ou interdits. Aussi ne sut-il pas si on descendait on si on montait, puis on le fit marcher dans un couloir jusqu’à atteindre un bureau. Le garde du corps toqua et s’effaça quand une voix glaciale de femme dit de faire entrer son invité.

Gabriel pénétra dans le bureau et senti la forte odeur de musc lié aux deux énormes de chiens qui paressaient derrière le bureau, de part et d’autre de la jeune femme en rouge qui se tenait assise derrière le bureau. Gabriel porta une main à sa tête dans une sorte de salut nonchalant.

« M’dame »

Elle ne prononça pas un mot et semblait glaciale. Il préféra donc éviter les ennuis. Elle lui fit signe de s’asseoir. Il avait bien une idée de la raison pour laquelle il venait, mais il voulait éviter les ennuis… il regarda un peu plus la pièce alors qu’elle l’invitait à s’asseoir sur un fauteuil. Il obéit sans même y penser. Il avait compris une chose :  il ne voulait pas la voir lui en vouloir…. Il retint un soupire, et attendit qu’elle prenne la parole.

« Lieutenant Valmy. J’ai appris par un de nos contacts communs que vous étiez un homme intelligent… qui saviez où était votre intérêt… »

Gabriel ne dit rien, il préféra attendre car ses paroles n’invitaient pas à la moindre réponse…

« Je pense que vous savez plus ou moins pourquoi vous êtes là…. Nous avons eu un problème de… confidentialité… une personne utile doit être remplacée… et voyez-vous je pensais à vous… vous êtes un homme comme il nous en faut et contre de… menus services… je suis sûre que nous pourrions trouver un accord… »

Gabriel n’avait pas froid aux yeux et il savait par avance qu’elle lui demandait des services dans le cadre de ses fonctions, il ne poserait pas de questions. C’était ainsi que cela se passait en règle générale. Il attendit quelques instants avant de poser la seule question qui avait de l’importance.

« Et quelle est votre offre ? »

Voilà bien la seule question qui avait le droit d’être posée par Gabriel. Et comme un déclencheur, la porte s’ouvrit sur une jolie jeune femme, non, pas jolie, carrément canon ! Il ouvrit et sourit avant de la reluquer sans vergogne… surtout que la tenue mettait carrément en valeur ses courbes au point qu’il ne s’agissait plus de suggestif, mais carrément du montré sans être montré…

Il ne put s’empêcher de siffler. Si c’était elle, il voulait bien envisager des choses intéressantes… et si c’était une diversion, elle était particulièrement réussie !

Pepper habitait depuis des années à Seikusu, et elle savait qu’il y avait, là-dedans, des choses pas naturelles… Comme ces héros costumés… Et comme Madame Xanadu. Beaucoup disaient qu’elle était une sorte de vampire, et qu’elle avait avec ses loups un lien magique. Beaucoup avaient peur d’elle, et Pepper devait bien admettre que, en un sens, Madame Xanadu l’effrayait. Surtout quand on connaissait les rumeurs autour d’elle. Le Madame Xanadu  n’était pas un établissement récent. C’était, jadis, un établissement de geishas, à l’époque où Seikusu venait d’être fondé, et où les principaux clients de ces expertes en sensualité étaient des pêcheurs et des ouvriers. Et, à chaque fois, la matrone s’appelait, ou se faisait appeler, Madame Xanadu. C’est pour ça qu’on appelait l’établissement ainsi. Mais certains disaient que Madame Xanadu n’avait toujours été qu’une seule et même personne. Même la police la craignait, c’était dire. Tous ceux qui avaient tenté de la faire tomber avaient mystérieusement disparu, soit dans les ventres de ses loups, soit… Soit avaient tout simplement disparu. Madame Xanadu avait recruté en personne Pepper, et Pepper avait pu voir que cette dernière était aussi cruelle que perverse.

Elle se retrouva finalement dans le bureau, et rougit en voyant, outre Madame Xanadu, un mystérieux homme, un gaijin avec une courte chevelure blonde, et…

*Ma parole, on dirait un Aryen !*

Dans sa tenue de call-girl, Pepper était l’objet même du désir, et elle vit, dans les yeux de Gabriel, un franc désir, une lueur qu’elle connaissait bien, car elle la voyait fréquemment dans le regard des clients, surtout ceux à qui elle accordait parfois une danse privée, en allant même jusqu’à les laisser la toucher et la peloter… Et, très rarement, elle leur accordait même encore plus. Mais là, ce soir, Pepper était troublée. Qui était cet homme ?

Surprise, elle regarda Madame Xanadu.

« Vous… Vous m’avez demandé ?
 -  Silence, Pepper ! Mets-toi à quatre pattes ! »

Pepper rougit, observa brièvement l’homme, et s’exécuta silencieusement, en sachant qu’elle ne devait pas se rebeller contre Madame Xanadu. Cette dernière ne sourit même pas, tandis que l’un de ses loups se rapprochait, et reniflait le corps de Pepper, l’amenant à se mordiller les lèvres.

« Je vous présente Pepper, Lieutenant Valmy. Voyez-là comme… Un gage de bonne volonté de ma part. »

La femme reprit ensuite :

« Les temps changent et évoluent d’une manière que je n’aime pas énormément. Bon nombre de mes collègues aimeraient jeter leur nez dans mes activités, et je ne peux tolérer cela. J’ai besoin de quelqu’un pour m’aider, et, de ce que je sais, Lieutenant Valmy, vous êtes suffisamment intelligent pour savoir que le monde ne se compose pas que de forces noires et de forces blanches. Tout n’est que du gris. »

Madame Xanadu se releva lentement, s’extirpant de son fauteuil, et marcha un peu.

« Mon pays a toujours été comme deux triangles se faisant face. Les contre-pouvoirs ont toujours supporté et soutenu les pouvoirs officiels, mais tout ceci est une balance difficile, un équilibre délicat à trouver. Je veux quelqu’un qui m’informera des avancées de la police sur mes activités. Et Pepper n’est qu’un modeste cadeau de ma part… Son corps est tien si tu le souhaites, aussi longtemps que tu viendras à ce club. »

On la tractait comme un simple morceau de viande. Pepper trouvait cela humiliant… Et étrangement très excitant.

Pourquoi est-ce que maintenant, on faisait entrer cette magnifique blonde ? Il avait du mal à comprendre exactement, mais en tout cas, une chose était notée au carnet : miam. Il persistait et signait cette idée !  Elle était carrément bonne…. Et en plus elle semblait pas spécialement farouche… il sourit à cette idée. S’il avait eu les moyens, il aurait sans doute pris des séances intégrales avec cette jeune femme qui semblait parfaite en termes de proportions… il lui sourit et regarda la jeune femme encore et encore de son regard lubrique mais perçant…

Une autre chose qu’il fallait noter, encore et encore, c’était que Gabriel ne voulait pas avoir Madame Xanadu parmis ses ennemis. Loin de là… il sourit et attendit un peu, en silence, se demandant comment réagir à tout ça. Il comprit bien vite que le silence était la meilleure réponse à donner, en effet, elle n’attendait ni commentaire, ni aucun propos. Il devait juste observer un peu le manège avec cette fameuse Pepper…. Il la notait celle-là… il retourna son attention à Madame Xanadu qui reprit la parole…

Il l’écouta bien, tout du long… il comprenait très bien ce qu’elle voulait dire. Elle était prête à acheter la paix… il était un habitué à ce genre de choses, il était rompu à l’exercice de la corruption. Il se contenta d’opiner du chef et se contenta de continuer à écouter…. Au moins, les choses étaient claires. Il voyait très bien ce qu’elle voulait dire et il acceptait volontiers alors qu’il louchait une nouvelle fois sur le corps de la prostituée…. Elle était vraiment canon ! Il sourit et attendit un peu en silence, comme s’il espérait quelque chose, comme un encouragement de la blonde…

Finalement, il se tourna de nouveau vers la dangereuse Madame Xanadu.

« Je vous remercie de ce genre d’attentions, madame, et je ne doute pas que vous vous êtes bien renseignée sur moi pour avoir su me proposer une créature aussi proche de mes gouts… et je pense que ce modeste cadeau me va droit au cœur ! Je suis tout à fait convaincu qu’un accord est possible, je peux même vous garantir que nous y trouverons tous les deux une complète satisfaction… » [/i][/color]

Il lui sourit, tout en restant prudent, il accetait cette offre, d’un autre côté, il n’était pas sur d’avoir complètement le choix, il savait qu’il devait la craindre.

« Je vous ferai parvenir toute nouvelle information concernant le clubn et contre un peu plus d’avantages, je suis sur que je peux aussi vous tenir au courant concernant vos… concurrents… » [/i][/color]

Il sourit avant de regarder de nouveau ladite Pepper et demander à Madame Xanadu.

« Il n’y a qu’une seule chose que j’ai besoin de savoir… si cette Pepper est à moi quand je viens à ce club, je suppose qu’il y a bien quelques règles à suivre, n’est-ce pas ? » [/i][/color]

Règles la concernant mais aussi règles le concernant...

Il aurait bien négocié pour jouer avec elle aussi en dehors du club, mais il ne voulait pas non plus se mettre à dos la cruelle femme en rouge qui lui faisait face….

À quatre pattes, Pepper avait le sentiment qu’elle allait encore fait l’objet des jeux sadiques et pervers de Madame Xanadu. Difficile de dire si cette femme avait un cœur de pierre ou non. Elle avait déjà fait jouir Pepper à bien des reprises, ainsi que d’autres femmes, mais… Elle ? Pepper n’était pas la seule à se demander. Elle n’avait jamais léché l’intimité de la femme, et ne l’avait jamais vu coucher avec des hommes. Pourtant, elle s’y connaissait à la perfection pour faire plaisir aux filles, et pour les faire jouir au mieux. Alors, aux yeux de Pepper, Madame Xanadu restait, tout simplement, une énigme totale. Un mystère insoluble. Pepper était donc là, sans rien pouvoir dire, tandis que Gabriel et la femme marchandaient son corps et ses services.

Madame Xanadu hocha lentement la tête quand Gabriel lui demanda ce qu’il pourrait faire avec elle, et lui répondit vite :

« Jadis, Seikusu, vois-tu, n’était qu’un port secondaire, fondé par des aristocrates et des marchands de Kyoto, qui commerçaient avec les fruits issus de la mer. Ce sont eux qui ont fondé cette ville, comme les mafieux ayant fondé Las Vegas. Et ce sont eux, ces familles, qui se sont assurés de la protection des routes, des marchandises, des voyageurs. C’est à cela que servaient jadis les yakuzas. Nous les recrutions parmi le peuple local. »

Outre sa beauté spectrale et son sadisme, Madame Xanadu était aussi un puits d’histoire japonaise, que ce soit locale, ou nationale.

« Les Guramu étaient l’une de ces familles, mais il y en avait aussi d’autres… Comme les Morimoto. Et, si je vous parle de ça, c’est parce que les Morimoto ont fait partie des familles ayant financé la construction du lycée Mishima, et qui continuent, là encore, à le gérer. Cette Pepper est proche de l’une des Morimoto. Elle est autant mon employée que leur amante, et c’est d’ailleurs grâce à ces relations avec cette famille que je l’ai à mon service. »

Madame Xanadu s’humecta ensuite les lèvres, pendant que les loups de la femme léchaient encore Pepper, grognant contre elle. Doucement, Madame Xanadu était en train d’expliquer à Gabriel que jouer avec Pepper se ferait selon ses conditions, s’il ne voulait pas se heurter à elle. Pepper, elle, se sentait toute excitée à l’idée d’être protégée par des individus si puissants… Même si elle n’avait, honnêtement, guère conscience d’être à ce point protégée, car il était récurrent qu’elle se fasse baiser en pleine rue. Elle était une perverse, et elle n’avait aucune honte de l’admettre. Au contraire, elle trouvait même qu’admettre ce qu’était sa nature profonde, c’était, en un sens, faire preuve d’une certaine maturité.

Finissant son petit exposé, Madame Xanadu reprit :

« Pour le reste, vous pouvez vous amuser avec elle, et lui faire ce que vous voulez… Ses seules restrictions sont qu’elle n’a pas envie d’être mutilée, ou encore qu’on lui chie dessus… Mis à part ça, elle est très gourmande. »

Pepper rougit sur place devant ce descriptif, gênée…

Mais aussi terriblement excitée.

Autant Gabriel adorait l’idée d’avoir une petite putain particulière dans ces lieux, autant, il n’aimait plus cet entretien… elle lui filait froid dans le dos, pas d’autres mots… la directrice des lieux, il n’avait qu’une envie : la fuir, dégager au plus vite et ne plus se retrouver face à cette femme qui lui collait les miquettes vitesse grand V, alors autant en finir vite avec les formalités de base, non ? Il sourit et regarda un peu Pepper, ça lui évitait de regarder Madame Xanadu. Oui, il ne l’aimait pas et ne voulait plus être en sa présence… le bon point c’était que faire des affaires n’imposait pas de se voir de visu à chaque fois ! Il hocha la tête comme seule réponse aux paroles de madame Xanadu.

Il fallait reconnaitre qu’elle ne se contentait pas de lui donner des consignes, elle lui expliquait le pourquoi du comment et ça, ça avait son intérêt, disons que cela permettait, d’abord, de mieux comprendre et retenir les consignes, c’était une chose un peu particulière mais qui n’était pas désagréable. Il appréciait d’une certaine manière ! il avait presque l’impression d’être traité de manière égale à son interlocutrice… alors pourquoi se sentait-il tant en danger face à elle ? Il en frissonna…

« Bien, Madame, je vois où vous voulez en venir, et je suppose par là même que tout ce se passe reste dans votre club, est-ce que je me trompe ? » [/i][/color]

Il ne souriait pas. Il n’y arrivait pas même s’il sentait que l’intervention de la grande patrone touchait à sa fin… il se doutait que pour un sous fifre comme lui, il lui avait sans doute déjà fait perdre assez de temps comme ça, sans doute… il resta bien sérieux et attendit de savoir s’il avait déjà une première tâche à accomplir, peut être… ce serait préférable… et en attendant, il fit signe à Pepper de s’approche de lui de la main, comme on ferait signe à un animal de compagnie d’approcher de lui…

« Je vous remercie de votre lumineuse explication, je ferai attention à ne pas dépasser les bornes, car c’est dans mon intérêt. Maintenant, puis-je savoir s’il y a une tâche que vous entendez me faire faire immédiatement ou devrais-je attendre les instructions que vous me fournirez en temps et en heures ? Et j’imagine qu’il y a aussi des procédures particulières pour communiquer avec vous ? Je vous prie de m’excuse si mes questions vous semblent inutiles ou déplacées, mais il n’y a pas de question idiotes quand on veut se montrer prudents, n’est-ce pas ? » [/i][/color]

Si Pepper s’était déplacée il se serait mis à lui écarter le chapeau de call-girl pour lui tapoter et lui caresser la tête comme pour un animal de compagnie. Comme une chienne de compagnie.

Madame Xanadu était, de base, une femme intimidante et sombre. Il était donc normal de se sentir mal à l’aise face à elle. Pepper, elle, en avait un peu peur, car elle savait la femme impitoyable, même si, avec ses employées, elle se montrait particulièrement calme, et même, dans une certaine mesure, avenante. Elle n’avait jamais fait souffrir Pepper, ni ne l’avait battue, ou ne s’était ouvertement moquée d’elle. Partant de là, Pepper lui faisait donc confiance… Et, quand le policier lui fit signe d’approcher, elle obtempéra, à quatre pattes, venant frotter sa tête contre sa main puis contre sa cuisse, comme une espèce de chiot en manque d’affection de la part de son maître… Ou, en l’occurrence, de chienne. Mais, en attendant de passer aux festivités, Gabriel avait encore quelques renseignements supplémentaires à demander.

La femme lui répondit rapidement :

« Vous prendrez contact avec moi en venant ici. Je ne veux aucun courrier. Quant à vos instructions, nous vous les communiquerons en temps utile. Pour l’heure, vous pouvez retourner à vos occupations… Ou profiter du corps de Pepper. Nobuo vous conduira à une chambre. »

Nobuo avait aussi un collier et une laisse, qu’il tendit à Gabriel, en s’approchant de lui. La différence de gabarit entre les deux était impressionnant. Nobuo était un vrai géant, une masse, faisant plus de deux mètres de haut, avec un visage peu sympathique, ses yeux perpétuellement dissimulés derrière des lunettes noires. Le stéréotype pur et absolu du videur pure souche, le genre de types qui n’hésitaient pas à vous balancer dehors, manu militari.

« Pour vous », dit-il simplement.

À Gabriel de voir s’il voulait, maintenant, mettre la laisse, ou que Pepper marche normalement… Ou s’il voulait tout simplement partir. En tout cas, l’entretien était clos, et, comme pour le prouver, Madame Xanadu siffla légèrement entre ses lèvres. Un sifflement assez aigu, mais qui amena ses bêtes à retourner derrière le bureau, auprès de leur maîtresse.

Qu’allait donc choisir le brave policier, maintenant ?

Gabriel n’en menait pmas large du tout… non seulement il avait la trouille au bide, mais en plus, il avait l’impression d’être de retour à la maternelle… cela pouvait paraissait étrange, non ? Et pourtant... et pourtant ça ne l’était pas tant que cela… au contraire même ! elle ne cherchait pas à agir de la sorte, si ? En tout cas, il n’était pas mécontent que l’entretien se finisse car il avait une sorte de frisson continu le mong de l’échine depuis presque son entrée, une sorte de long glaçon qui lui dévalait la colonne vertébrale… alors être congédié, voilà qui était intéressant… et autrement plus agréable. Il se retint néanmoins de soupirer de soulagement pour des questions évidentes de peur…

Il se leva, s’inclina devant Madame Xanadu et prit machinalement ce que lui donnait Nobuo. Une laisse et un collier… voilà qui était intéressante et qui reflétait bien une forme de réalité… un collier et une laisse. Il regarda Pepper, regarda à nouveau le collier et la laisse avant de finalement se décider à lui passer le collier autour du cou et se tourner une dernière fois vers la patronne des lieux.

« Je vous remercie pour votre si généreuse et pour le temps que vous m’avez accordé… bonne journée. » [/b][/color]

Il donna une légère tension à la laisse pour que Pepper écoute son ordre, il allait voir un peu ce dont elle était capable… ça allait être amusant, n’est-ce pas ?  il se demandait même si… il hésita un instant et finalement suivit Nobuo vers la sortie.

« Pepper. Au pied. » [/b][/color]

Il sortit du bureau non sans une dernière, et vilement obséquieuse, coubette àà l’égard de la dame en rouge, puis il sortit, Nobuo leur montrant le chemin. Il tenait toujours fermement la laisse de Pepper. Et quand Nobuo approcha de l’ascenseur, Gabriel eut un regard pour Pepper.. ce serait êute être trop facile, non, si elle pouvait ainsi se poser et descendre… il arr^ta Nobuo.

« Excusez-moi mais pourrions nous prendre les escaliers ? Je pense que ce serait préférable… » [/b][/color]

Si le géant acceptait Gabriel comptait faire descendre les escaliers à Pepper à quatre pattes (devant lui, pour la vue), sinon… sinon, il ferait sans doute lagueule jusqu’à atteindre la chambre gracieusement offerte par Madame Xanadu… et ce ne serait qu’une fois seul avec elle qu’il reprendrait la parole.

« Alors, quel eeffet cela fait d’être un morceau de viande, une marchandise dans la balance des autres ? » [/b][/color]

Réponse ou pas, il regarda alentour et lui lança

« Va me chercher une cravache, j’ai toujours aimé ces objets, et je suis sur que tu adoreras aussi… et comme une chienne, sans les mains… » [/b][/color]

On avait remis au policier un collier et une laisse, tout en lui laissant peu de temps pour réagir, et décider quoi en faire... Madame Xanadu n’était pas une femme des plus patientes, et, quand elle disait à quelqu’un de partir, et bien, il fallait partir. Pepper n’avait pas souvenir de l’avoir vu hurler une seule fois, mais ça ne l’empêchait pas de tuer... Ce qui, en un sens, était encore plus flippant. L’établissement recelait d’anecdotes et d’histoires sur Madame Xanadu, et sur ces accès de cruauté froide. Pepper, elle, attendait donc, et se mordilla les lèvres quand elle sentit Gabriel, son client, lui mettre le collier autour du cou, avant de le refermer. Une telle humiliation la fit rougir, tout en faisant frissonner ses cuisses. Gabriel lui ordonna ensuite d’aller à ses pieds, et elle obtempéra donc, sans rechigner, avançant à quatre pattes. Une position douloureuse, mais elle avait appris... Au lycée, on l’avait forcé, le soir à marcher à quatre pattes, comme une chienne, avec sa Maîtresse sur ses épaules, qui la sodomisait régulièrement avec un gode, et lui ordonnait de pisser sur le sol. C’était douloureux, au début, car l’être humain était bipède, mais, en réalité, quand il s’agissait de faire le toutou, l’humain s’en sortait toujours.

Nobuo se chargea d’escorter Gabriel jusqu’à sa chambre, et quand, devant l’ascenseur, Valmy proposa de prendre l’escalier, Nobuo le regarda sans rien dire, comme s’il ne se faisait aucune illusion sur les intentions réelles de Gabriel. Puis l’homme hocha lentement la tête.

« Comme vous voulez. Je passe devant. »

Il n’avait aucun regard pour la femme à quatre pattes. Pepper n’était pas la seule à s’être souvent demandée si Nobuo n’était pas castré, mais elle avait eu cette réponse quand elle avait fait l’amour avec lui... Et il était loin d’être un eunuque, en réalité. C’était juste un homme très professionnel. Pepper se retrouva donc entre les deux hommes. Descendre des escaliers à quatre pattes, ce n’était, là aussi, pas une sinécure... Mais, encore une fois, elle avait appris à le faire, et descendit donc, prenant attention à l’endroit où elle mettait ses mains et ses chevilles, tout en dandinant son cul sous les yeux de Gabriel, un cul parfaitement moulé par son minishort rose pimpant. Pepper était habillée comme une pute, mais, après tout, c’était bien là ce qu’elle était.

D’une démarche posée, Nobuo les guida ensuite vers une porte, et l’ouvrit.

« Restez là autant que vous le souhaitez », indiqua-t-il simplement.

Il n’y avait que des portes closes dans cette zone, mais chacune avait un regard verrouillé. Nobuo et les videurs étaient les seuls à avoir les clefs, et s’en servaient de temps en temps pour s’assurer que les clients ne faisaient pas mal aux filles. Et, sur ce point, Madame Xanadu se montrait intraitable. Que ce soit un simple roturier ou un conseiller municipal, ceux qui faisaient du mal aux filles étaient traités de la même façon.

La chambre se composait d’un grand lit, et n’avait aucune fenêtre. Elle était fournie avec de multiples instruments, et des lumières basses. Pepper se retrouva là, toujours à quatre pattes, et releva la tête, clignant des yeux en regardant son maître, comme pour lui demander ce que, maintenant, il comptait faire. Gabriel lui posa alors une question, et Pepper lui répondit, à la manière des esclaves :

« Pepper trouve ça très excitant... Elle a toujours aimé être une esclave. »

Depuis qu’elle avait rejoint Mishima, en réalité. Autrefois, elle avait été une gentille petite fille, mais l’atmosphère de Mishima avait balayé toutes ses résolutions, pour faire d’elle la femme qu’elle était actuellement. Gabriel lui demanda alors d’aller lui chercher une cravache, et Pepper se déplaça donc, toujours à quatre pattes, vers un meuble, et se redressa sur ses pattes arrières pour l’ouvrir. La cravache était là, et elle l’attrapa dans sa bouche, la serrant entre ses dents, toujours excitée, puis retourna vers l’homme.

Elle finit ainsi à ses pieds, avec la cravache dans la bouche, devant Valmy...