Liens [Hécate Cryptis - Décaptis Cryptinna]

Petit à petit, nous nous éloignons de ma table pour rejoindre la pièce où allait gronder le tonnerre. La marche était silencieuse, mais terriblement pesante.  Je présume qu’elle doit l’être davantage pour cette femme qui m’avait servi de mère improbable pendant des années, à condition que sa conscience soit réelle. Ce dernier point semblait être tourné vers la vérité avec le cinéma fait en bas, mais je dois en avoir le cœur net. Il m’est désormais interdit d’avoir un seul doute dans nos relations et si je dois en référer à des autorités civiles comme judiciaires, je le ferais. Mais pour l’heure, il fallait passer cette porte maudite où des flots de phrases allaient se déverser come un océan de rancœur sur la plage de mon mépris.

La porte fermé, je remarque Juliette ne nous a pas suivie. Tant pis, nous avons à faire même si sa présence nous aurait été utile. Le petit discourt commence enfin. Des mots exprimant un fort regret avec une voix plaintive et des gestes perdus… Cette femme est devenue si misérable que ça depuis le temps ? Ou alors est-ce sa rancœur envers elle-même pour m’avoir abandonné qui l’a mise dans cet était pitoyable ? Je la laisse parler, tant qu’elle le peut encore. J’ai besoin de tous les mots possible pouvant sortir de cette bouche avant de pouvoir faire un compte rendu à ces deux-là. Je sens une immense pointe de culpabilité et, même si je suis relativement perspicace, je dois bien vouer qu’elle semble dire la vérité. Le silence se pose un peu, le temps que je réfléchisse, puis quelqu’un frappe à la porte. Je pense qu’il s’agit de Juliette. Oui après tout, elle a été laissée à l’abandon en bas et vu qu’elle semblait inquiète, il est fort possible qu’elle a envie d’en savoir plus ! Je me trompe peut-être, mais je tiens tout particulièrement à savoir ce qu’elle pense de certaines choses. Je prends mes réflexions, je les mets de côté, et je vais voir à la porte. C’est bien elle ! :

- Ho. Excusez-nous de vous avoir abandonné, rentrez, votre présence nous sera très utile

Je dis ça sans trop me montrer injuste envers qui que ce soit car, après tout, un œil extérieur nous aiderais grandement. Du moins d’après mon point de vue. . Je l’invite donc à se mettre non loin de ma mère et moi, et, le temps que ça soit fait, j’en profite pour lui demander deux-trois choses :

- Juliette, vous qui semblez être trèèèès proche avec cette femme, que pensez-vous d’elle ? En tant que personne bien entendu. J’aimerais également savoir quel est votre lien, à savoir si vous êtes une fille adoptive, une esclave, assistante ou que sais-je encore… soyez franche, il ne vous arrivera rien. Parlez-moi également de ce que vous pensez des liens mère-fille en règle générale. Cela pourrait grandement faire avancer les choses.

J’étais très tentée de formuler ça en ordre, mais la pauvre ne semblait pas suffisamment forte d’esprit pour pouvoir s’interposer entre nous deux. Et je ne suis pas quelqu’un capable d’en donner même sous le coup de la colère. C’est peut-être arrivé, mais si c’est le cas, je ne m’en souviens pas. L’avis de cette tête rousse risquait d’être déterminant dans la suite de notre petite altercation soi-disant hasardeuse.

Juliette avait toutes les raisons du monde de ne pas les suivre. Elle estimait que la discussion entre Décatis et Hécate ne relevait pas d’elle, qu’elle était une conversation purement privée, et dans laquelle la jeune femme n’avait pas voix au chapitre. Après tout, elle ne voulait pas que ses problèmes familiaux viennent impacter sur sa relation entre elle et sa Maîtresse, et, dans le même ordre d’idée, il était logique que, à l’inverse, elle ne souhaite pas en savoir plus. Cependant... Cependant, et bien, Juliette était curieuse, et, outre cela, elle estimait être arrivée à un certain niveau avec Décatis, eu égard à la relation, que Juliette se devait aussi de ne pas la laisser tomber. Sa Maîtresse lui avait confié qu’elle recherchait sa fille, sa douce fille, et voilà maintenant que les deux femmes venaient de se retrouver... Chacune avec un égo important.

Telle mère, telle fille...

Et Juliette se retrouva donc entre les deux, Hécate l’invitant à rentrer, en lui demandant ce qu’elle pensait de sa mère, et de parler avec honnêteté et sincérité.

*Ohlàlà...*

Juliette se mordilla les lèvres, nerveuse, et regarda sa Maîtresse, puis à nouveau sa fille. Il était hors-de-question de mentir, et, prenant son courage à deux mains, elle finit par leur répondre, en les regardant tour à tour :

« Et bien, je... Euh... Je dirais que Décatis est... C’est ma mentor, et elle est très compétente, mais, au-delà de ça, elle est aussi... »

On put voir les joues de la femme s’empourprer, et elle se pinça encore les lèvres. Allait-elle oser le dire ? Dire qu’elle était l’esclave de Décatis ? Est-ce que ça ne lui porterait pas préjudice ?

Elle n’osa donc rien dire, laissant le soin à Décatis de déterminer si elle voulait faire cette précision ou non.

Décatis venait d’avoué à sa fille ses sentiments, lui faire part de ses regrets et même avait cherché à éclaircir ce que sa fille ignorait du jour de son départ. Le silence c’était alors installer, aucun commentaire, aucun reproche, aucun retour. C’était si cruel pour elle, c’était pire que de la voir s’énervé et lui crié ses quatre vérités. Heureusement le silence fut brisé par le retour de Juliette. L’enchanteresse fut surprise, elle pensait pourtant qu’elle était montée avec elles. Sa fille la perturbait au point de plus faire attention au détail…pas que Juliette soit qu’un détail, mais ses pensée n’était pas sur elle en ce moment.

Juliette fut immédiatement interroger à son sujet, sa fille se refusé pour l’instant de lui parler. Elle voulait avoir l’avis de Juliette sur sa mère et connaitre la nature de leurs liens. C’est vrais qu’elle était en droit de se posé la posé la question. Le fait qu’elle s’imagine que Juliette soit sa fille adoptive la perturba, pensait elle qu’elle est cherché à la remplacé ? Jamais ! Elle lui était bien trop précieuse pour ça, elle c’était même refusée à avoir un autre enfant sans avoir retrouvé sa première.
Juliette fini par se lancé, mais fidèle à elle-même, elle était mal à l’aise et ne savait pas trop quoi répondre. Il fallait avouer qu’elle n’était pas dans la meilleure des situations. Finalement elle lui avait demandé de l’aide du regard et Décatis repris un peu plus de sa personnalité avant de prendre la parole.

-Juliette est mon apprenti. Alors que j’avais décidé d’arrêté de formé après m’être rendu compte de mes mauvaises méthode envers toi, à force d’argument, elle a réussi à me convaincre. Puis avec le temps elle est également devenue mon amante. Je sais qu’elle est jeune, mais je lui plais et c’est de plus en plus réciproque.

En aucun cas, elle n’avait mentit. Mais elle préféré ne pas parler tout de suite que leur relation était domination, soumission. Peut-être plus tard, voir même qu’elle le devinera elle-même. Tout comme elle, sa fille avait un don d’observation et de compréhension.

-C’est dans le cadre de ses études qu’elle est venue ici. Pour ma part je viens tous les mois vendre une partie de mes créations au marché de Nexus. C’est comme ça qu’on s’est retrouvé dans cette auberge. Jamais je n’aurais crus t’y croisé ainsi.