Ce n’était pas pour rien que Nümba semblait si vive et hargneuse sous sa forme d’Idole (Qui, à proprement parlé, était donc sa vraie forme désormais). Il y avait une raison à cela ; lorsqu’elle se transformait, il y avait bien entendu un gain de puissance considérable en elle. Ce corps gigantesque n’était pas uniquement là pour faire peur après tout. Sa personnalité se voyait altérer en réalité. Elle ne changeait pas ! Elle se transformait aussi, restant la même, mais … Sous un autre angle. Une sorte de version complètement débridée et folle de Nümba, mais qui restait fondamentalement Nümba. Être une Idole l’empêchait de parler calmement ou de rester en place bien longtemps. Elle avait besoin de cogner, de fracasser, de taper ! Que ce soit pour redresser les torts de certains, ou pour laisser exploser sa colère.
Ainsi, alors qu’elle pensait avoir réglé son compte à l’étrange homme, celui-ci donna l’ordre à la créature de ne pas répliquer quand l’Idole chargea sur elle. Le Golem eut juste le temps de repousser Nümba, quand celui-ci s’immobilisa. Il décida alors de s’en prendre à nouveau à l’homme, faisant donc jaillir des tentacules pour venir le frapper. Un duel que l’humain semblait bien appréhender puisqu’il parvint à esquiver, le frapper, et ainsi de suite. Nümba, pour la première fois … Ne savait quoi penser. Le feu qui l’animait lui hurler de venir écraser l’étrange homme, et de traverser le portail après, peu importe là où ça l’emmènerait.
Elle regarda le portail, et écouta alors l’homme l’avertir qu’il ne pourrait maintenir le portail ouvert bien longtemps. Super-girl ne tarda guère à rappliquer, neutralisant finalement l’intrus. Tout ce qui se passait aux alentours semblait comme poussière, à son égard. Ses yeux étaient braqués vers ce portail, y voyant là, un moyen de rentrer chez elle. L’homme au costume bleu tenta de la raisonner en lui disant de ne pas traverser ce portail mais … Elle ne l’écouta guère, trop obnubilée par sa volonté de retrouver son monde. Sans jeter un seul regard derrière elle, elle fonça donc vers la porte lumineuse et sauta dedans, de tout son lourd poids, se faisant ainsi téléporter.
Cependant, là où elle s’attendait à retrouver Terra … Elle retrouva quelque chose de bien moins charmant. Ayant fini à genoux, elle se redressa puis … « Non … Pas ça … » Se dit-elle, ses yeux semblant s’immobiliser sur cette vision d’horreur. Un affront, une honte totale, un blasphème immense envers une terre qui n’avait rien fait pour mériter cela. Si ce n’était le fait d’abriter l’une des races les plus belliqueuses, destructrices et ingrates qu’il soit. Du moins, dans sa forme actuelle. L’Idole était comme paralysée, ne bougeant donc pas d’un centimètre. Ses yeux étaient braqués et, même sous sa forme d’Idole … Elle sentit une curieuse sensation en elle. Un froid mordant, qui la saisit à la poitrine. Oui, c’était bien cela ; son cœur venait d’être brisé. Ses poings se serrèrent fortement, et de sa lourde stature, tomba au sol, à genoux.
« Pourquoi … » Dit-elle tout simplement, en fermant fortement ses yeux. Le chagrin et la douleur commencèrent petit à petit à laisser place à la colère. Une colère profonde, noire, qui augmentait progressivement au fur et à mesure que Nümba frappait le sol de toute ses forces, le perçant de multiple trou de par ses poings. Sa respiration s’alourdi, à tel un point qu’elle rugissait comme un taureau. « HRRRRRRRRRRR !!!! » Rugit-elle, se défoulant ainsi sur le sol. Sa tête se releva, ses yeux rougissant comme jamais auparavant en se braquant à nouveau vers cette installation. L’un des endroits le plus pollués de la planète et pourtant … Elle avait encore une once d’hésitation à foncer, et à tout détruire, Hommes y comprit. Elle restait là, immobile, complètement ravagée de l’intérieure en pensant donc que cette race était irrécupérable, et semblait se justifier à merveille dans cette immondice qu’elle voyait. Nümba était inconsciemment persuadée que Super-girl avait une raison parfaitement scientifique et juste à fournir face à cela.
Ses dents se serrèrent, puis elle se releva, lentement, tentant tant bien que mal de canaliser sa colère. Allait-elle s’élancer et tout détruire ? Pour le moment, elle était là, immobile, en train de fixer cette raffinerie. Son esprit semblait bouillonner, elle réfléchissait, malgré toute sa colère. Il ne lui fallait pas grand-chose pour la faire définitivement sortir de ses gonds …