Oh putain de merde... [Pv Amélie]

Laura avait passée une journée des plus normale... Cours de biologie avec quelques épreuves, suivis de quelques leçons privée et exercices oraux, puis une séance de sport à la fois dans le stade et dans les vestiaires, avant de finir par des cours particuliers chez une copine et avec sa mère, en soirée. Mine de rien, elle venait de se faire assez de blé pour pouvoir s'acheter ses repas pour les trois prochain jours. Vivre seule dans un petit studio pouvait être difficile pour une fille de son âge, mais elle menait pourtant la belle vie. Et a vrai dire, Laura se demandait si ça valait vraiment le coup de poursuivre le travail de sa défunte mère ? Après tout, elle avait prouvée que travailler dans un labo pouvait être dangereux, et la jeune fille avait un corps suffisamment beau pour pouvoir en vivre.

Plongée dans ses réflexion, la petite tête blonde ne remarqua pas le changement d'environnement. Marchant en mode automatique vers son studio, elle fut donc assez surprise de se manger un mur au détour de sa rue habituelle... Bordel, mais qui avait eu l'idée de foutre un mur en plein milieu du trottoir ? Ce n'est qu'en regardant autour d'elle en se massant le nez, qu'elle constata qu'elle ne se trouvait plus à Novac... La technologie, certes toujours présente, y était néanmoins plus primitive... Et surtout, il y'avait des hommes, qui ne se gênait pas pour mater sa poitrine complètement dévoilée, malgré sa chemise transparente. En soit, ça ne la gênait pas outre mesure – elle était une prostituée après tout – mais elle était tout de même complètement paumée. Elle avait entendu parlée de cet endroit, de cette ville... Et se demandait à quel moment de son parcours un portail avait eu la foutue idée de se mettre en travers de sa route. Elle aurait pu essayer de faire le chemin en sens inverse, pour essayer de le retrouver, mais avait perdue tout ses repaires...

Avisant un groupe de jeunes d'à peu près son âge, deux filles et un mecs, elle se dirigea vers eux et les interpella.

- S'cusez moi, z'avez une foutu idée d'où j'suis ? J'crois bien qu'j'me suis paumée, mais genre grave...

« Et... PAN ! »

Le tir heurta de plein fouet la cannette de soda, la faisant tomber depuis la abrrière, et l’arme trembla à peine dans les mains d’Amélie, qui esquissa un sourire, en entendant le sifflement impressionné de Zetsu.

« Yay, t’es une future tueuse, Amélie !
 -  ’Te fous pas de ma gueule...
 -  Non, j’déconne pas. Je te verrais bien sniper dans l’armée ! T’as éclaté cette canette de soda comme... Wouaw... Tom Hanks quand il tire sur le tank, dans le film. »

Amélie haussa les épaules en se retournant, et désigna son « arme ».

« C’est pas un gun, ça, ‘kay ? C’est juste un pistolet à plomb...
 -  Mais ça pèse aussi lourd qu’un vrai flingue ! »

Quand Zet’ était arrivé dans leur repaire en leur présentant des armes supplémentaires, Amélie avait cru qu’il était en train de monter un atelier clandestin. On pouvait en rire, mais, quand on n’était pas en lien avec les bonnes personnes, trouver des armes à feu, au Japon, était extrêmement difficile. Le gouvernement avait l’une des législations les plus strictes du monde à l’égard des armes à feu, et ce à tel point que même les Yakuzas préféraient utiliser des katanas pour se battre que des armes à feu, car c’était plus discret. La seule véritable arme que Zetsu avait était un Uzi déchargé, mais ça, il les avait eu ailleurs... En réalité, il les avait volés à la foire, avec plusieurs boîtes de cartouches en plomb. Pas de quoi tuer quelqu’un, mais, si vous vous receviez un tir de plomb en pleine tête, vous risquiez quand même de le sentir passer.

Zetsu avait dit qu’il fallait qu’Amélie m’entraîne à user d’une arme à feu, et la Française n’avait pas eu le cœur à rechigner. Ils s’entraînaient dans une petite cour tranquille, quand quelqu’un s’approcha d’eux. Zetsu cligna des yeux en voyant cette poulette, avec une chemise transparente, et Amélie la regarda en écarquillant légèrement des yeux.

« C’est une copine à toi ? demanda-t-il à voix basse à Mishi.
 -  Han, crois-moi, un joli lot comme ça, je l’oublierai pas si facilement... »

Zetsu esquissa un léger sourire, puis la jeune nana se rapprocha d’eux, et leur parla :

« S'cusez moi, z'avez une foutu idée d'où j'suis ? J'crois bien qu'j'me suis paumée, mais genre grave... »

Zetsu la regarda en fronçant les sourcils, Amélie se demandant si cette fille était défoncée ou pas...

« Ben, comment dire... T’es... Dans le quartier de la Toussaint, ma cocotte. Mais, comment dire, euh... Tu as perdu tes affaires en cours de route aussi ? »

L’explication possible était peut-être que cette fille avait fait un very bad trip suite à une soirée très arrosée dans l’un des bars de la ville.

Qui sait ?

Visiblement, les jeunes qu'elle avait interpellée s'éclataient avec un flingue, mais ça c'était pas son problème, tant que ça lui apportait pas d'ennuis. Le mec de la bande lui annonça alors - non sans se rincer l’œil au passage - qu'elle se trouvait dans le quartier de la Toussaint... Mouais, ça l'avançais pas à grand chose, a part qu'elle connaissait maintenant le nom du secteur. La remarque qui suivit en revanche, la fit sourire un peu et, avec un air espiègle, écarta un pan de sa chemise, dévoilant complètement un de ses seins.

- Oh ça ? C'juste mon style vestimentaire... ça rameute plus de clients, si tu vois c'que j'veux dire. C'est efficace, quand on a pas d'aussi gros nibards que ta copine.

A cela elle fit un sourire à la concernée. A vrai dire, elle se la taperais bien un peu, tant qu'elle était coincée ici. Elle et sa copine brune, qui si elle était moins bien fournie, restait quand même vachement mignonne. Elle se souvint alors du lieu où elle se trouvait et retourna ses poches, soupirant en constatant qu'elles étaient malheureusement vide. Même si elle avait gagnée sa bouffe aujourd'hui, le fric avait été transféré directement sur son compte. C'est ça, quand on vit dans un monde où l'on a même plus besoin de carte bancaire. Et quand bien même elle aurait eu de la thune, pas sûr que la devise ait cours ici. Elle regarda alors de nouveau les trois autres.

- Dites, ça vous ennuis si j'squatte un peu chez vous, l'temps me r'faire un peu d'blé ? J'payerais mon loyer.

Elle ne précisa pas en quoi elle payerait, si elle partagerais un peu son argent, ou si elle payerait en nature. Le sexe ne la dérangeais pas du tout, bien au contraire. Et quelque chose lui disait que l'autre blonde devait avoir à peu près le même train de vie qu'elle.

Quand la femme avoua que sa tenue était juste un « style vestimentaire », Zetsu, dubitatif, hocha la tête, sans pouvoir, néanmoins, s’empêcher de se rincer l’œil sur les seins de la femme. Un tel geste n’échappa pas à Amélie, qui lui donna un coup de coude.

« ’Fais gaffe où tu regardes, toi, oublie pas que c’est moi qui suis armée...
 -  Hein ? Euh... Ouais, bien sûr ! »

Amélie fronça les sourcils en voyant un truc vraiment bizarre : Zetsu s’était mis à légèrement rougir. Mishi, de son côté, comprit très rapidement les allusions de la blonde, et hocha la tête, légèrement, en lui souriant en retour. La mystérieuse femme, visiblement une prostituée, leur expliqua ensuite qu’elle n’avait pas un endroit où vivre, et visiblement pas d’argent non plus. Zetsu fronça lentement les sourcils, un peu réservé, comme toujours, à l’idée d’accepter quelqu’un d’autre chez lui. Jadis, il n’y avait que lui et Mishi, et c’était Mimi’ qui avait insisté pour qu’Amélie les rejoigne, Zetsu étant, de base, hostile à toute forme de rapprochement.

« C’est une mauvaise idée... dit-il à voix basse. Les filles comme ça, ça apporte que des emmerdes !
 -  ‘‘Les filles comme ça’’ ? sourit Mishi. C’est une pute... Comme moi.
 -  Tu veux qu’on la laisse toute seule ? Dans ce quartier craignos ? Regarde comme elle est roulée, Zet’, elle va finir dans une cave en moins de deux !
 -  J’dis juste que c’est louche. Je suis sûr que cette nana fuit son dealer, et j’veux pas qu’on ait les Yakuzas sur le cul ! »

Zetsu était un zoneur, un rôdeur qui avait, pour l’heure, réussi à ne pas se faire tuer, alors qu’il côtoyait les Yakuzas. Il avait déjà un dossier criminel, et avait toujours évité les procès en faisant la balance. Mais il se souciait énormément de la santé d’Amélie et de Mishi, et, tout comme il pouvait être autoritaire, Amélie savait que, quand les deux étaient ensemble, rien ne pouvait lutter contre elles, et surtout pas Zetsu.

« Les filles, sérieux, on peut pas recueillir n’importe qui sous prétexte qu’elle a des gros nichons, et que... »

Amélie regarda alors la femme, et haussa le ton :

« OKAY ! Tu viens avec nous !! »

Un sourire mielleux éclaira ses lèvres devant Zet’, qui soupira légèrement.

« Je m’appelle Amélie... La fille aux super-nichons, c’est Mishi...
 -  Enchantée, ma poupée !
 -  ...Et lui, c’est Zetsu !
 -  Yo... »

Amélie sourit ensuite à la femme, en portant, sur sa tête, sa casquette noire avec une tête de mort.

« Et toi, tu t’appelles comment, au fait ? »

A vrai dire, Laura ne fut pas vraiment étonnée de leur comportement. Une meuf à moitié à poil dans un tel quartier, c'était forcément louche, et pour tout dire, la blonde n'avait pas prévue qu'elle franchirait un Portail. Elle sourie toutefois en entendant leur messes-basses et compris deux choses. La première était que l'autre blonde était, comme elle l'avait devinée, une prostituée comme elle, et que les deux filles avaient l'ascendant sur le garçon, un peu comme les femmes étaient supérieures aux hommes à Novac. Et la seconde, que le garçon était assez méfiant la concernant. Toutefois, après un court débat, la brunette s'adressa à elle sur un ton plus fort, couvrant la voix du mec.

- OKAY ! Tu viens avec nous !! Je m’appelle Amélie... La fille aux super-nichons, c’est Mishi... Et lui, c’est Zetsu !

Ils se présentèrent tout deux, après quoi ce fut à la Novaquienne de se présenter.

- Mon blaze, c'est Laura. Enchantée aussi !

Elle leur rendit le sourire et emboîta le pas à leur suite, mettant une sucette en bouche et en proposant une aux deux filles. En même temps qu'elle les écoutait, Laura observait les alentours, constatant que le quartier était plus délabré encore que lors de sa première impression. Ce foutu portail avait vraisemblablement décidé de la mener dans le coin le plus pourri de ce monde et elle estimait avoir de la chance d'êtres tombée sur ce groupe plutôt qu'un autre. On lui demanda d'où elle venait et préféra rester évasive.

- Bah déjà, shuis pas vraiment du coin... C'matin j'étais dans mon quartier et j'me suis r'trouvée ici sans trop savoir comment, les poches vides. J'sais plus trop si j'ai pris un verre de trop où si on m'a droguée... Mais si ça peut rassurer ton pote, shuis une indépendante. J'baise pour mon propre compte, t'vois ?

Mieux valait ne pas dire tout de suite qu'elle venait d'un monde parallèle. Puis ses avis que cette Amélie n'avait pas grand chose à foutre là non plus. Déjà, ça sonnait pas trop japonais comme nom non plus. D'ailleurs, pour être sûre, elle se tourna vers celle-ci.

- Et toi ? Sans être indiscrète, ton blaze fait pas tellement nippon non plus...

Elle avoua ne pas avoir baisé de mac’, mais Zet’ ne fit aucune réponse. Il ne comptait pas prendre les révélations de la fille pour argent comptant, mais il avait profité qu’elle marche vers eux pour la regarder... Officiellement pour voir si elle n’avait aucune marque de coup, aucune trace de blessures, rien qui, autrement dit, signifierait qu’elle fuyait quelqu’un. Contrairement à Mishi, qui, elle, se contentait surtout de la masser. Honnêtement, elle n’avait pas de grands principes arrêtés sur le sexe. Mishi était aussi une indépendante, gagnant sa vie grâce à ça, et sans en être gênée. Une petite pipe pour toucher quelques centaines de yens, c’était de l’argent facilement gagné, et elle faisait attention à on hygiène. Contrairement aux idées reçues, le sperme n’endommageait pas la bouche. Du moins, ça l’endommageait bien moins que la dope ou la clope, et, sur ce point, Mimi’ était clean... Pas comme Amélie, même si elle ne s’était pas piquée depuis des semaines.

De fait, pendant que le quatuor marchait le long de l’ancienne zone industrielle, Amélie sortit un joint. Ce n’était pas le quartier le plus chicos de Seikusu, ça c’était clair. Le quartier avait grandement souffert de la crise économique des années 1990’s, et, peu à peu, avait périclité. Les usines avaient fermé, ainsi que les commerces, puis les Yakuzas étaient venus faire leur loi, profitant de l’explosion de la bulle spéculative, de cette décennie perdue, pour rafler la mise.

« Et toi ? Sans être indiscrète, ton blaze fait pas tellement nippon non plus... » demanda alors Amélie.

Amélie souffla sur son joint, de la fumée jaillissant de ses narines, et se retourna vers elle. Entre fugueurs, il y avait quelques règles à respecter, comme le fait que le passé était indifférent. Amélie ignorait ce qui était arrivé à Mimi’ ou à Zet’, ce qui les avait forcés à fuguer, et c’était pareil pour eux.

« En effet. Tu es perspicace, en plus d’être bien roulée. Et j’ai pas un accent français pour rien non plus... »

Assez abrupte, la réponse signifiait clairement qu’elle n’avait pas spécialement envie d’en parler plus.

Le groupe se rapprocha ensuite de leur planque, situé dans l’entrepôt d’une usine désaffectée. Une clôture l’entourait, et des panneaux annonçaient, depuis des années, que l’usine allait être démolie. Sans doute que ça arriverait un jour... Ils arrivèrent d’une ouverture dans le grillage, et passèrent par là, avant de rejoindre le squat’.

« Bienvenue dans notre nid d’amour, Laura ! »

Il y avait un matelas neuf sur le sol, et même un frigo’, ainsi que des carcasses de pizzas, et divers vêtements de bric-à-brac que Zetsu avait pu récupérer à droite et à gauche, comme un radiateur mobile

Clairement pas une suite de luxe...