Là, l'homme lui servit le discours habituel du bon petit prof qui parle avec une bonne petite élève, elle savait que ça, elle le jouait. Mais pour lui était-ce la même chose ? Son discours lui semblait légèrement trop..bien fait, trop parfait pour sonner vrai...D'ailleurs il la poussait à se confier plus. Et bizarrement...Il y avait quelque chose en lui qui..l'appelait, l'interpellait. C'est comme si elle sentait qu'elle pouvait lui dire...tout lui dire...Mais...pourquoi donc ? Pourquoi lui ? Elle ne l'avait jamais fait auparavant, pour qui que se soit. Elle sentait aussi son conflit intérieur monter et elle abandonna son rôle de petite naive, devenant elle-même et détournant la tête, l'air agacée,
-Mariam...
Elle baissa la tête, il y avait deux choses qui l'énervait, elle perdait le contrôle. Elle ne comprenait pas ses sentiments constamment négatif et son irrassasiable envie de sexe qui trônait en elle depuis bien longtemps...Elle voulait comprendre ! Savoir ! Qu'est-ce qui ne la satisfaisait pas ? Pourquoi était-elle toujours à la recherche de quelque chose, qu'elle n'arrivait même à définir...
Et puis elle perdait le contrôle, là, encore une fois, et c'est un de ses sentiments négatif qui la mettait le plus en colère. Elle détestait ne pas contrôler elle-même ! Alors pourquoi, pourquoi devait-elle lui dire quoique ce soit ? C'était son problème, pas le sien ! Mais pourquoi donc était elle poussée à tout lui dire, qu'est-ce qui le différenciait d'un autre ?? Ce n'était qu'un prof parmi les autres ! Et pourtant...Elle souffla, énervée,
-Et vous dire quoi ? Que je me sens constamment insatisfaite ? Que je n'ai jamais cru en rien, fais toujours semblant de tout, que je vis englobée dans un rôle qui n'est pas moi sans même ne plus savoir pourquoi ? Dire que je hais ma chrétienne de famille ? Dire que je suis toujours en colère, énervée, sans raisons ? Dire que je sens que rien en ce monde ne me satisfait ? Que je ne peux jamais assouvir mes désirs, qui ne sont que de sexe et de violence...??
Voilà, elle avait quasiment tout dit, comme ça, d'une traite. Mais qu'est-ce que ça pouvait y faire ? Peu importe maintenant s'il la traitée de folle ou de dérangée, elle en avait plus que marre de sa condition. Le regard noir, elle avait parlé d'une voix étranglée par la colère et des larmes de rage coulaient sur ses joues, elle fixait ses mains tenue par l'homme.