Castelquisianni
« Un nom ridicule, des mœurs ridicules et une ville de la taille d'un pois chiche. Selon la mercenaire il ne fallait pas en chercher la cause très loin : c'était sans doute la taille de la cervelle de ce cul princier. [...] La principauté [...] était certes une place prospère, infiniment riche, même, et il semblait que ses habitants tentaient de supplanter la taille de leur royaume par ce que la ESP.er jugeait être un faste écrasant, voire démoralisant. » –Enora
Introduction :
Castelquisianni est une petite principauté à l'est de Nexus, confortablement enclavé par le territoire conquis de la cité-état. Son indépendance tient aux excellentes relations marchandes qu'elle entretient avec tous les peuples un tant soit peu civilisé, faisant office de plaque tournante du commerce de la région environnante. Remarquablement cosmopolite, la cité recèle de nombreuses organisations, richesses et mystères. Sa culture est singulière et raffinée, dictée par des siècles de tradition et une oligarchie de riches dynasties de négociants.
Histoire :
À l'origine, Castelquisianni était un petit bourg paysan, jusqu'à ce qu'une mage, Elstriel Raffaëlli, décide d'y établir sa retraire. Par la suite, sa simple présence protégea les habitants des pillages et des périls de Terra, et cela suffi à en faire une ville prospère, dont elle prit les rênes. Au fil du temps, profitant de sa position privilégiée, Castelquisianni devint une cité-état où le commerce se développa particulièrement.
La politique :
En théorie, Castelquisianni fonctionne comme une monarchie absolue. Actuellement, c'est le régent qui dispose des pleins pouvoirs, uniquement limités par la volonté de la princesse. Il dispose à sa guise des lois, des taxes, du commandement militaire de la Specia, et peut faire enfermer qui il se souhaite, confisquer les biens et les titres. Dans les faits, la cité fonctionne davantage comme une ploutocratie, soumise à l'influence très marquée des riches familles marchands anoblies, qui se réunissent tous les mois en un conseil consultatif, l'Aziende.
L'actuel régent est Fabbio Strenza-Raffaëlli, un homme d'une quarantaine d'années, charismatique et charmeur.
Géographie :
Ancienne tour : vestige de l'habitation de la première princesse de Castelquisianni, la tour n'est plus habitée par personne, mais ne tombe pas en ruines pour autant. Haute et surélevée, elle indique d'assez loin aux voyageurs pédestres la direction de la ville. La zone autour d'elle ayant été abandonnée pendant plus d'un siècle, après que la deuxième reine ait fait construire le Castel, elle finit par accueillir de nouveau la famille princière, qui jouissent de plusieurs manoirs et jardins.
Baie de Luccio : cette formation naturelle est une véritable aubaine, et la plupart des navires de commerce y mouillent l'ancre. Même par temps de tempête, l'eau est toujours calme, et les bateaux ont à peine besoin d'être amarrés pour ne pas bouger. L'activité de déchargement des marchandises y est toujours intense.
Le Castel : le château qui, contrairement à ce que l'on pourrait croire, n'a pas donné son nom à la ville, ne fait pas trop ses quelques siècles d’existence, et à été plutôt bien entretenu. En revanche, ses fortifications anciennes ne sont plus très à la mode, et il n'est pas très bien isolé du froid. Surveillé en permanence par une demi-dizaine de soldats, avec la propriété qui l'entoure, c'est le siège politique et administratif de Castelquisianni.
Grand Place : le lieu où se tient le plus grand marché de la ville. On y trouve tout, de toute provenance, et ce qu'on n'y trouve pas peut presque toujours être commandé. Les articles locaux sont plus rares, les artisans de Castelquisianni étant peu nombreux et, à l'exception de quelques bijoutiers, peu renommés.
La Notto : les marchands de passage les plus chanceux, et qui ont les moyens, peuvent espérer trouver une chambre, voire un appartement, dans cet ancien quartier de la ville, qui reste assez cossu. Agréable à vivre et proche des lieux d'affaires, il est néanmoins bondé lors des périodes estivales.
Phare : construction récente, il n'est pas très grand, mais suffit à donner un peu d'allure à la ville, et à guider les bâtiments dans le brouillard. En son sommet brille de jour comme de nuit une sorte de grosse gemme. La légende veut qu'il s'agisse du cœur d'un dragon. En réalité, c'est une création de la Gilda.
La Speicia : l'île comprend la caserne, les baraquements, le port militaire, le centre stratégique. Les soldats de la Speicia sont peu nombreux, mais bien formés et bien équipés. Si 80% de l'effectif est masculin, il n'y a guère eu plus de deux ou trois hommes officiers en plusieurs siècles d'Histoire. La principale prison est aussi bâtie sur la pointe nord, quoiqu'elle ne relève pas de l'administration de la Speicia.
Le Terzo : pour les plus pauvres, les dockers, les marins des équipages les moins fortunés. Certaines zones ressemblent à des bidonvilles, et une économie parallèle se développe discrètement. La garde n'y est pas très présente, cependant, l'insécurité est loin d’être aussi grande que dans les bas-quartiers de Nexus.
Via Strada : seuls les plus riches commerçants, généralement ceux qui résident en permanence à Castelquisianni, peuvent s'offrir le luxe de s'offrir une telle retraite, loin de l'agitation du centre-ville, mais suffisamment proche pour pouvoir y mener des affaires.
La population :
Castelquisianni a une population changeante... en fonction des saisons, celle-ci peut doubler, passant alors de 25 000, dans les périodes basses, à plus de 50 000 individus. Pour autant, il n'y a guère plus de de dix ou quinze-mille résidant permanents de la ville.
La plèbe :Le peuple, ceux qui habitent à Castelquisianni toute l'année, mais qui ne sont pas nobles. Il est essentiellement humain, mais relativement hétéroclite : on peut y trouver quelques sang-mêlés orques, et une auberge est connue pour être tenue par un nain. Même au sein de cette classe seulement, de grandes disparités existent.
D'un côté, on trouve les petits marchands, les commerçants, les négociants, qui n'ont pas les moyens d'acheter leurs titres, mais qui vivent tout de même correctement. Parmi les personnalités plutôt aisées, on compte aussi les artisans, qui se concentrent sur les produits à forte valeur ajoutée, essentiellement les articles de luxe, soie, métaux précieux, orfèvrerie... Ils sont soumis à la forte concurrence des nombreux produits transitant par Castelquisianni.
Ceux qui disposent de moins de richesse, en revanche, vivent principalement dans les quartiers du Terzo. Ce sont essentiellement des dockers, qui prêtent leurs bras au déchargement des navires. Plus loin dans les terres, on trouve quelques paysans sous l'influence de la cité. Leur vie est dure, mais meilleure que beaucoup de vies prolétaires sur Terra, la famine, les épidémies, les pillages n'existant pratiquement pas dans un certain périmètre.
Les étrangers :Si les plébéiens sont divers, les étrangers le sont d'autant plus. Originaires de Nexus ou d'Ashnard, toutes les races et les nations marchandes de Terra se croisent à Castelquisianni, ou peu s'en faut. Les marins et les marchands sont les hommes de passage les plus courants. Ils se servent de l'île comme d'une escale sur la route fluviale vers Nexus, ou directement comme plaque-tournante, négociant sur place leurs produits à d'autres équipages. On y trouve également quelques exilés, la cité n'étant pas très regardante quant aux antécédents politiques ou judiciaires lui étant extérieurs.
La noblesse :N'importe qui, à Castelquisianni, peut devenir noble... pour peu qu'il en ait les moyens. Les titres de noblesse, en effet, s'achètent à prix d'or auprès de la maison princière. Ils donnent le droit, notamment, d'être exempté des taxes sur ses affaires, en plus de tous les honneurs, dont celui de participer à l'Aziende, et donc de défendre ses intérêts sur un plan politique. Ainsi, les grandes dynasties marchandes de Castelquisianni finissent presque tous par comporter une branche dans la noblesse. Celle-ci se transmet uniquement par les descendants de sexe féminin, et ce autant par tradition que pour éviter la multiplication trop exponentielle des aristocrates. La classe régnante est, jusqu'ici, exclusivement composée d'humains ; on compte une vingtaine de familles anoblies dans la ville.
Les organisations :
La Specia :La seule organisation militaire de Castelquisianni est presque aussi vieille que la cité elle-même. Elle est constituée de seulement trois-cent soldats, dont la majorité sont de sexe masculin. En revanche, à l'image de la domination féminine dans la noblesse, les officiers sont dans leur écrasante majorité des femmes. Son principal rôle est de protéger la famille princière, et surtout de s'assurer de l’acquittement des taxes par les navires de passage.
Les troupiers de la Specia sont ainsi en grande partie formés au combat naval, dans l'une des trois embarcations de la flotte. Ils suivent aussi un entraînement à une forme militaire d'escrime castelquisianne, moins axée sur le mouvement, et ainsi, plus utilisable en formation, ou de façon coordonnée. La sélection se fait aussi bien sur les hommes murs que sur les jeunes hommes, sur compétences martiales et athlétiques.
La Gilda : | L'arrivée de la Gilda, deux siècles avant, est probablement l'un des événements les plus important de l'histoire de Castelquisianni. Les membres, appelés incantatori, sont des enchanteurs d'un genre particulier, car ils allient connaissances magiques et une technologie étrange, reflet déviant et primitif des techniques tekhanes, également appelé incantatori. Leurs créations, souvent des ustensiles en acier, usent d'une puissance tellurique. Cette puissance se trouve dans quelques terres et pierres rares, mais la plus courante reste celle issue du charbon.
La plus fameuse œuvre incantatori sont les spostanacci, des créatures de métal animées d'une force propre, transportant sur leur dos ce qui semble être une chaudière, étonnamment vifs et incroyablement puissants. Ceux-ci, assez coûteux à entretenir, servent essentiellement de gardiens du siège de la Gilda. Quelques marchands assez riches peuvent louer ces terribles guerriers, dénués de remords et à la loyauté absolue, pour servir de gardes du corps, mais jamais les acheter, car leurs créateurs refusent strictement de les vendre.
On devient incantatori en étant choisi, généralement, par un autre incantatori, ce qui n'empêche pas de postuler auprès de la Gilda. Sont favorisés les orphelins, et les enfants avec beaucoup d'esprit. En effet, les incantatori ont une approche presque scientifique de la magie, et la théorie de leur art est extrêmement complexe. Les apprentis sont alors coupés de leur éventuelle famille, et formés par plusieurs professeurs dans un premier temps, avant de dépendre d'un maître particulier ensuite. La discipline est stricte, les punitions corporelles courantes.
Les incantatori indépendants n'existent pratiquement pas en dehors de la cité. Ceux qui font usage de l'incantatori, et a fortiori ceux qui en font commerce, à Castelquisianni doivent régulièrement rendre des comptes à la Gilda. Ce système peu libéral n'est pas du goût de tous, et le pouvoir rapide et croissant qu'a obtenu la Gilda a rapidement inquiété les autres puissances de l'île, à commencer par les princesses de l'époque. Ainsi, les incantatori ne peuvent acheter de titre de noblesse, et perdent le leur s'il avait du en bénéficier. Cependant, depuis quelques années, le maître de la Gilda est autorisé à siéger à l'Aziende. |
Les tenebrosi : | Il ne s'agit pas réellement d'une entité formelle, mais plus d'un regroupement d'individus partageant la même particularité : la capacité de parler à leur ombre. Les tenebrosi sont des espions, des ensorceleurs, et plus rarement des assassins. On ne devient pas ténébroso, on l'est, ou on ne l'est pas ; c'est une qualité innée que l'on peut travailler, mais jamais créer.
La Nébuleuse est une magie au moins aussi obscure que l'incantatori, peu impressionnante, mais permettant des prodiges. Le tenebroso et son ombre sont deux entités indépendantes, des alter-ego, et, si ils doivent se rassembler régulièrement, ils sont capables de se diviser, de communiquer par télépathie, et de faire usage de nombreux artifices...
Pour des raisons mal connues, les tenebrosi sont omniprésents à Castelqusianni, mais particulièrement discrets. Ils sont représentés dans toutes les classes sociales, aussi bien parmi la noblesse la plus haute que parmi les dockers les plus modestes. Le pouvoir princier possède son propre réseau de tenebrosi, et c'est aussi le cas de nombreuses autres familles influentes. Pourtant, les utilisateurs de la Nébuleuse sont craints par la plupart des gens, considérés comme malhonnêtes, nuisibles, et souvent persécutés s'ils ont la bêtise de se révéler. |
Les duels :
La ville constitue un environnement dense et fortement agité... aussi n'est-il pas surprenant que, de temps à autre, des conflits éclatent entre individus. Si, lorsqu'il s'agit d'étrangers, tout peut alors se régler par de plus ou moins meurtrières bagarres, les nobles de Castelquisianni disposent d'un moyen bien moins vulgaire de laver les affronts : les duels. Ceux-ci sont encadrés, et ont une valeur aussi bien juridique qu'honorifique.
Historiquement, de nombreux types d'affrontement étaient codifiés, mais l'usage de la plupart d'entre-eux se sont perdus, et seulement deux sont encore pratiqués. Les duels au pistolet sont interdits sur le territoire Castelquisian, officiellement parce qu'ils sont jugés trop meurtriers. La raison de cette interdiction repose en fait plutôt sur la relation conflictuelle qu'entretiennent les nobles avec la Gilda, principale fournisseuse d'armes à feu.
La forme du duel, ainsi que sa date, sont traditionnellement laissés au choix de celui à qui on l'impose. Ils se déroulent presque toujours sur la Grand Place, prenant la foule entière à témoin ; l'objectif non-avoué étant d'humilier publiquement son adversaire.
L'escrime castelquisianne : | C'est un moyen bien commun de faire les choses. Le maniement de la rapière est enseigné à tout descendant de famille riche, qu'il soit homme ou femme. L'escrime castelquisianne est caractérisée par une grande mobilité, les plus grands maître d'armes étant le plus souvent de parfaits acrobates. L'emploi excessif de l'esquive, voire de la dérobade, ne sont pas considérés comme particulièrement déshonorants, pour peu qu'ils ne se limitent pas à une simple fuite, que les foules seront de toute façon corriger. Les deux combattants se déplacent en effet beaucoup, et il n'est pas exceptionnel que de telles passes d'armes prennent avantage du terrain, ou soient soumis à l'humeur de ceux qui sont venus assister à l'affrontement.
Les armes utilisables, pour peu qu'elles ne soient pas de jet, ne sont en théorie pas limitées. En pratique, puisque les nobles sont presque les seuls à se battre ainsi, il s'agit presque toujours de fleurets. Les formes d'escrime les plus modernes recommandent également l'usage d'une dague destinée à la parade, appelée main gauche. Les affrontement se font sans armure de métal, et s'interrompent, dans la théorie, au premier sang. |
La rixme :« Aujourd'hui, pour être fun et bigarré, frais et bien formé, il te faut savoir rixmer ! » –Brice Agostini
Plus étrange et presque inconcevable pour ceux qui ne sont pas natifs de Castelquisianni, la rixme est une joute oratoire, présentée comme l'un des rares art martial verbal. Ainsi, les adversaires déclament tour à tour une série de quatrains, le minimum décent étant généralement deux. Les vers sont rimés selon la fantaisie de leur auteur, et consistent la plupart du temps en des railleries dirigées vers l'autre parti. Les alexandrins constituent la norme... cependant, certains grands rixmeurs sont connus pour utiliser des mètres particulièrement atypiques, notamment impairs, à certaines occasions.
L'art de la rixme possède tout autant de bottes que ses équivalents d'acier. Quelques figures de style particulières, comme la
regnante, qui consiste à reprendre les dernières syllabes de l'adversaire dans le premier vers de sa propre strophe, sont considérées particulièrement élégantes, car elles garantissent que le texte n'a pas été (entièrement) écrit à l'avance. La rixme s'interrompt lorsque l'un des adversaires est à court de vers, ou marque trop d'hésitation. Ainsi, si l'escrime est un duel au premier sang, la rixme est un duel au dernier mot.
Ils sont passés à Castelquisianni :