Mélinda essayait de coincer Corina, de l’amener dans une situation où elle serait amenée à lui dire ce qu’elle avait. La vampire ne comprenait pas tout, mais, plus le temps passait, et plus elle était persuadée que cette belle femme avait un problème, un problème, dont, pour une raison difficilement compréhensible, elle refusait de s’entretenir. Elle sentit son sang s’agiter à nouveau, se demandant si Corina n’avait pas un nœud dans la gorge, cette sensation quand on commence à paniquer, et où le rythme sanguin s’affole. Mélinda était-elle donc si effrayante ? Elle vit cette dernière tenter de remettre ses livres, tout en remuant brièvement ses lèvres. Mélinda n’entendit pas ce qu’elle disait, et supposa qu’il devait s’agir d’un genre de juron. Corina était très polie, et Mélinda aurait peut-être du se sentir responsable de la faire souffrir à ce point... Mais, à vrai dire, cette situation l’amusait bien plus qu’autre chose.
« Qu'as-tu à aller chercher dans l'aile scientifique ? »
Rien, mais elle allait quand même devoir dire quelque chose. Sa langue passa sur ses lèvres, claquant dessus, alors qu’elle essayait de trouver une justification quelconque. Elle vit alors Corina sortir un pendule. Curieux... Mélinda cligna légèrement des yeux. La surprise l’empêchait de réfléchir à ce qu’elle lui avait demandé, et il fallut que Corina réitère sa question pour que Mélinda se réveille. La petite vampire sursauta, et répondit rapidement :
« Oh, j’ai besoin de trouver un livre pour un devoir à la maison de biologie, c’est tout... »
Elle descendit de la table, et se rapprocha de Corina, se mettant près d’elle, et croisa lentement les bras, avant de pencher la tête. Devait-elle y aller franc jeu, ou continuer à la narguer ? Mélinda était de plus en plus sûre que Corina était troublée. Le fait qu’elle soit belle la condamnait, car, si elle avait été un laideron, Mélinda l’aurait laissé seule. De plus, le fait qu’elles soient également seules toutes les deux ne l’encourageait pas à partir, bien au contraire. C’était un délicieux cocktail qui ne pouvait que l’attirer. Mélinda eut alors une idée, une idée qui, normalement, devrait lui permettre de mettre Corina dos contre le mur. Elle en eut presque un sourire carnassier en se rapprochant d’elle, observant son pendule.
*Un pendule, ça remue... Et, si tes yeux sont opérationnels, tu le verras bouger...*
C’était presque une sorte de réflexe animal. Quand on vous mettait quelque chose de petit sous le nez et qu’il remuait vite, l’œil humain l’observait intuitivement. Mais, si on ne pouvait voir cette chose, l’œil humain ne pouvait remuer. Il lui restait donc juste à s’emparer du pendule, ce qu’elle fit le plus simplement du monde en approchant sa main, et en lâchant :
« Oh, tu as un pendule ?! s’exclama-t-elle donc. Fais voir ! »
Elle ne lui laissa même pas le temps de répondre, et le prit, le tenant par la ficelle. Il se mit à rapidement tourner, et elle observa attentivement le visage de Corina.