L'air était moite et humide. Jessica, heureusement, ne pouvait pas souffrir de cette touffeur ambiante. Elle ne transpirait même pas. Bien qu'après un coït, en général, son corps luisait d'une fine pellicule d'une substance humide. C'était tellement sensuel que ce corps aux formes parfaites qui brillait ainsi, cheveux plaqués sur son dos cambré. Et ce dos en cette soirée déjà bien avancée, dévoilé par une robe savamment fabriquée pour offrir à tout corps un sens bien plus érotique, presque vulgairement pornographique, avec ce tissu qui s'arrête juste au dessous de ses fesses rebondies. Elle portait des talons qui claquaient sur le bitume salie, maculé de chewing gum, préservatif usagés et autres substances dont il valait probablement mieux parfois ne pas en connaitre la nature réelle.
Habilement, elle évitait de piétiner des vieux mégots, des vieilles capotes. Elle évitait les flaque d'urine, évitait tout ce qui ne semblait pas être très propre. Oh. Elle n'est pas maniaque la toon, elle ne supporterait juste pas de devoir jeter ses escarpins qui galbent si bien ses jambes.
Les lampadaires éclairs mal dans cette partie de la ville. Et avec la révolte qui gronde, certains ont été cassés par des pierres, des projectiles. D'autres encore semblent être sur le point de s'éteindre, ils clignotent alors, rendant un peu plus de glauque au décor déjà si peu glorieux. Elle entend les putains, les gémissements sourds de clients, les cris, l'orgasme. Elle sent la sueur, le sperme, élément à l'odeur minérale. Elle respire cet air nauséabond, mais cela ne fait rien. Jessica n'a qu'un but, retrouver une vieille amie. Une femme avec qui elle aime jouer, la seule qui la comprenne, pour la simple et bonne raison qu'elle aussi, est une toon. Mais ça, seule Jessi le sait.
Ses pas la conduisent donc dans les ruelles bondées, bien qu'elle tente de se faufiler dans les petites ruelles plus sombre. Elle connait le chemin par coeur, notre rousse et accélère le pas lorsqu'elle arrive près de cette maison close qui offre ses filles en vitrine. Parfois, elle s'est attardée pour voir, une jambe, une cuisse, une fesse. Dévoilé ça et là. Mais elle ne s'attardait jamais. Encore deux pas et...Elle aimait aussi accompagner ses pauvres filles dans leur danse érotique, poussant le vice jusqu'à le faire en plein milieu de la rue. Lampadaire, elle tourne et...Mais parfois, on lui demande de danser dans la vitrine, contre rémunération. Mais elle se refuse à ressembler à un oiseau en cage. Et voilà qu'elle tourne dans la rue, s'arrêtant soudainement.
-ho...
Elle porte une main à ses lèvres, se plaquant contre le mur vivement, ce qui lui arrache une petite grimace de douleur, son coude ayant rencontré le mur. Il y a des passants et pourtant, ils ne voient pas. Mais elle, avec son sixième sens de toon, elle l'a directement su. Un plaisir certains, lubrique, émane de cette silhouette. Un homme à n'en pas douter.
Insurgée, elle l'est. C'est répugnant. Bien entendu, elle à déjà vu des hommes se masturber. Elle a dut se plier aux volontés de son créateur et l'observer se toucher, en faisant celle qui aimait cela. Alors que...non. Elle détestait. C'était...l'onanisme était une chose probablement naturelle, plus qu'elle en tout cas, mais ce n'était pas...en publique en plus ! Pour la première fois de sa vie, elle était outrée, choquée...mais...quelque chose en elle la poussa à rester là, observant cet homme qu'elle ne voyait pas très bien. Si elle pouvait trouver un endroit ou elle pourrait observer un peu mieux la scène...
Le voyeurisme était trop peu son truc mais cette fois...est-ce qu'elle ne pouvait pas...il dégageait quelque chose cet inconnu.