Cela faisait quelques années déjà que Donna Troy avait posé ses valises au Japon, plus précisément à Seikusu. Après toutes les difficultés qu'elle avait rencontré dans son début de vie d'adulte, la jeune femme savait qu'elle devait aller de l'avant. Aujourd'hui, malgré tout ce malheur qui s'était abattu sur elle, ce passé prenait de moins en moins de place dans son chemin de vie. Certes, il y aura toujours des séquelles, Donna ayant toujours une certaine méfiance à l'égard de la population masculine mais sa phobie avait disparu. Si aujourd'hui, elle ne faisait que rester sur ses gardes, c'était en grande partie grâce à Kyle...Sentinel Prime, ce super-héros en collant moulant, était devenu son professeur, son guide, ainsi que son meilleur ami. Grâce à lui, en partie, elle avait surmonté ses angoisses, et avait transformé ses peurs en force. Tout cela, lié aux enseignements du héros universel, lui permit de devenir super-héroïne à son tour, sous le pseudonyme de Wonder Girl...
En dehors de cette double vie qu'elle gardait très secrète de sa famille et ses amis « normaux », comme Tonia et James, les fameux propriétaires de l'épicerie américaine Pearl Harbor, situé dans le quartier de la Toussaint, son train de vie était des plus paisibles. Elle ne voulait pas qu'ils soient mêlés à ce genre de problèmes que lui amenaient ses tours de garde. Elle avait des superpouvoirs et combattait des criminels, allant du simple voleur à des meurtriers...Alors elle gardait ça pour elle.
Le reste du temps, elle était juste Donna Troy, la traductrice d'une maison d'édition. C'est M.Archer qui lui avait offert ce poste. Écrivain américain ayant pour lien avec le Japon était son ancienne compagne mais surtout, son enfant...Malheureusement, il parlait que peu et mal le japonais. Avec sa rencontre avec le belle brune, ils avaient eu une belle amourette. Cela n'avait pas fonctionné sur la longueur, mais ils s'étaient séparés en bons termes. Encore aujourd'hui, Donna travaillait sous ses directives, même si son patron partait ici et là au Japon, comme en Europe ou aux States. Depuis Quincy, la demoiselle n'avait eu d'autres relations intimes avec un homme. Avec son train de vie et avec son manque de confiance envers la gente masculine, cela n'aidait en rien à se défaire de ce célibat...Qu'importe...
C'était une journée des plus banales dans la vie de Donna Troy. Un bruit désagréable fit sortir la jeune femme de sa torpeur. Quelle saleté d'invention, tout de même...Mollement, elle se rendit dans sa petite cuisine pour se préparer un simple petit déjeuner: un bol de céréales. Le bol finira dans l'évier avec le reste de la vaisselle car la demoiselle n'eut pas le temps de la faire juste avant de partir travailler. Tant pis, cela attendra...
La suite de la journée s'enchaîna doucement et sans encombre. L'Américaine adorait son travail ! Cela lui changeait des heures qu'elle faisait et des conditions de travail qu'elle avait losqu'elle était serveuse...Son job lui permettait de réviser perpétuellement son japonais, ainsi que sa langue maternelle. La belle brune était bien loin de son pays natal et il lui manquait, ainsi que sa famille et ses amis restés là-bas. Heureusement, elle pouvait se ressourcer auprès de Tonia et James. Le Pearl Harbor était devenu un refuge, où elle y retrouvait la nourriture de chez elle, mais aussi cette chaleur humaine que dégage le couple d'amoureux. Ils étaient devenus sa seconde famille. Il n'était pas rare que Donna se rende dans l'épicerie après le travail, deux à trois fois par semaine, brisant sa solitude habituelle.
D'ailleurs, c'était un jour comme ceux-là où, après avoir fermé la porte de son bureau, elle sortit de l'office pour se rendre à sa boutique préférée. Rien que de songer aux bons plats que lui préparait Tonia, elle en bavait et sentait l'odeur de loin, un peu comme si cela indiquait le chemin à suivre pour franchir l'arrivée. Sur place, elle embrassa ses amis, prit de leurs nouvelles avant de faire un petit tour dans la boutique. Sa « deuxième maman » lui avait préparé un petit paquet de papier, avec de bons burgers dont elle avait le secret. Une fois ses emplettes terminées, Miss Troy salua sa famille d'adoption, reprenant le chemin vers son appartement.
Sur le trajet, ses pensées lui donnaient le sourire. Bientôt, elle irait dans cette baignoire pour se décrasser, puis enfilera son beau costume sombre, recouvert d'éclats d'étoiles. Au détour d'une ruelle, une petite chose attira l'attention de la surhumaine. Un carton se tenait là, collé à un mur, un son distinctif s'en échappant. S'approchant du dit carton, un miaulement plaintif éclata. Deux pauvres chatons habitaient ce niche de papier. L'un d'eux était roux, levant la truffe vers la jeune femme. Il miaulait, semblant bien vif. L'autre, d'un gris profond, était inerte. L'observant plus attentivement, Donna se rendit compte que ce petit corps ne bougeait pas d'un poil. Le malheureux n'était plus...
- Pauvre petit chou, je suis désolée...
Le petit cœur de la jeune femme se serra un instant, une moue triste tirant les traits de son visage. Avec toute la délicatesse possible, elle approcha sa main vers le petit roux qui ne faisait que miauler. Le laissant s'habituer à son odeur, elle le prit alors doucement dans ses mains. Jouant d'ingéniosité pour garder le petit félin contre elle et ses courses, en plus de son sac à main, elle fit en sorte d'avancer le plus vite possible pour rejoindre son petit nid douillet.
- Tu viens avec moi, mon petit. Ne t'inquiètes pas, je ne te ferai aucun mal.
Quelques minutes plus tard, elle aperçut son bâtiment. Son appartement était situé au dernier étage. Elle prit l'ascenseur. Les escaliers auraient apeuré le petit rouquin, le bousculant à chaque pas. En quatrième vitesse, elle ouvrit sa porte puis referma derrière elle. Donna, toujours délicate, posa le félin au sol, puis, prenant soin de ne pas l'écraser, déposa ses sacs pour ranger ses courses dans ses placards et son frigo. D'emblée, elle sortir deux petits bols, l'un qu'elle remplit d'eau, l'autre de petits bouts de steak provenant d'un de ses burgers.
- Je n'ai que ça pour toi pour l'instant...J'irai te chercher du lait demain, et on fera un tour chez le véto aussi, voir si tu vas bien.
L'héroïne le laissa prendre ses marques, l'observant quelques secondes en le poussant vers les petits bols servant de gamelles. Se redressant, Donna se dirigea vers sa salle de bain, préparant sa baignoire en faisant couler l'eau et y ajoutant du produit pour avoir un bain moussant.