Kara fronça les sourcils en l’entendant douter de sa version et ricana contre son oreille, peut-être assez moqueuse cette fois. Elle faisait la maline, mais n’en menait pas large, ainsi empalée et tenue par les tripes, vulnérable, faible, essoufflée. Elle n’était pas grand-chose pour l’heure…
« J’vois pas pourquoi je te mentirais, et puis, j’crois que je connais un peu mieux mon corps que toi, hein. »
C’était bien un mec… Ils pensaient tout savoir. Quels petits prétentieux. Kara pourtant se sentait trop bien pour discuter, et elle avait aimé qu’il la taquine. Ne se doutant pas qu’il allait la faire vibrer encore, elle s’attendait à être reposée au sol, aussi ne fut-elle pas surprise au début d’être soulevée… Mais qu’il patiente ainsi, elle à bout de bras, si facilement. C’était impressionnant de force, elle observa son visage et n’en crut pas ses oreilles en retombant au sol, louchant sur son sexe encore dur, poisseux, dégueulasse, odorant.
Ça devrait la dégoûter.
Ses mots sont vulgaires, il est ordurier, elle déglutit. A-t-il vraiment pris en compte ce qu’elle venait de dire ? Kara était en train de se demander si elle n’avait pas eu raison, dans la voiture. Peut-être qu’il était vraiment comme pas mal d’hommes qu’elle côtoyait, que seul le propre plaisir était au centre des ébats ?
Cependant, quelque chose d’instinctif la pousse à ouvrir la bouche pour gober son gland chaud, le léchant consciencieusement le faisant ressortir par intermittence, le temps de passer sa langue sur toute sa longueur, descendre sucer ses bourses poisseuses. Ça devrait la dégoûter. Elle hallucine de sa propre bonne volonté.
Mais soudainement, elle se retrouve avec toute cette énorme queue dans la bouche, l’étouffant en lui arrachant un haut-le-cœur. Elle relève des yeux ronds et un peu suppliants vers son visage, comme pour lui réclamer de l’air, elle ne pourrait pas tenir longtemps, elle se demande déjà comment elle fait pour ne pas vomir. Sa main vient donner quelques coups implorant sur sa cuisse, pour qu’il la libère.
Et cet enfoiré ricane, elle grogne un inaudible « ‘onnar’ », son sexe lui refusant toute diction, elle regrette immédiatement son audace car elle à l’impression d’être asphyxiée. Dès qu’elle sent la pression se relâcher, elle expulse le membre brusquement, toussant, peinant à reprendre son souffle.
Souta n’a pas l’air d’avoir terminé son petit jeu, il lui impose de finir. « Mais quel enfoiré ! » Peste-t-elle, de moins en moins coopérative. L’épuisement joue sur son moral, et son cerveau s’éveille petit à petit… Quand elle le voit se rhabiller, Kara hallucine. Elle ouvre la bouche pour protester, mais son corps se rappelle à son bon souvenir : elle peine à se redresser, elle a l’air d’avoir pris 10 ans.
Faisant profil bas, donc, elle se laisse porter et doit bien avouer que c’est salvateur. Ses jambes n’avaient pas l’air de pouvoir la porter jusqu’à la voiture, de toute façon. Elle a les hanches explosées, et pas seulement… Elle se sentait un peu mal, presque grognon… Comme si elle réalisait au fur et à mesure jusqu’où elle était allée avec lui. Pour lui.
Ses excuses lui laissèrent un goût amer, mais elle n’en rajouta pas, elle avait peur de dire une connerie. De râler. Kara ne pouvait plus se défaire d’une idée qui envahissait insidieusement son esprit : elle c’était faite avoir. Elle n’arrivait pas à expliquer grand-chose, mais c’était une impression qui laissait un arrière-goût aussi acre que le foutre qu’elle avait avalé en grande quantité et qui grattait toujours sa glotte, d’ailleurs.
Une fois délicatement posée sur une serviette afin de garantir l’intégrité du cuir des sièges de cette fameuse voiture de prêt, la jeune femme estima qu’il fallait quand même lui répondre, se racla la gorge, et se rhabilla du mieux qu’elle put dans l’habitacle.
« Euh, je bosse demain en journée mais. » Pourquoi elle faisait ça ? Il était évident qu’il fallait dire non. « Je peux passer après le taf, ouais. »
Fuis Kara, n’y va pas, c’était déjà assez hard et étrange aujourd’hui, ça risquait d’être pire ensuite… Elle se dandina sur son siège, peinant à trouver une position qui ne soit pas douloureuse. Merde, elle était complètement barge. C’était pas dans une camionnette qu’elle allait finir, c’était juste séquestrée dans l’appart de Souta.
D’une voix un peu éteinte, elle lui indiqua l’itinéraire à prendre pour la conduire chez elle, et à la dernière minute, comme un flash lucide, lui mentit pour lui désigner une rue plus loin.
« Dépose-moi là, jvais finir à pieds. » Oui, à pieds, même si elle devait rentrer en rampant, songea-t-elle en récupérant son sac et ouvrant la portière pour ne pas lui laisser le choix. Elle voulait une douche, là, tout de suite. Se sentait lâche, sale. Elle se dégoûtait.
« Euh. Hé ben…. Euh. » Elle tourna les yeux vers lui, fit un petit sourire nerveux. « A demain. » Mais quelque chose l’empêcha de s’enfuir trop vite, elle allait sortir, se ravisa, revint pour ajouter. « Euh, encore merci pour les robes. C’était… enfin, c’était pas obligé, vraiment. Mais. Ben. Merci quoi. »
Elle toussa, avec une grimace, sa gorge était irritée, et se leva pour quitter la bagnole de sport.