Très étonnante, cette capacité des humains à s’engager sans réfléchir... C’était une chose que Dowell pouvait observer à chaque fois. Que ce soit par écrit ou oralement, les humains avaient, en eux, une sorte de naïveté congénitale qui les engageait à signer n’importe quoi. Dans le cas présent, Dowell étant l’avocat des Fleuret, il n’y avait pas trop de risque, mais, mis à part ça, Dowell était souvent choqué par cette naïveté humaine, qu’on ne retrouvait pas autant à Ashnard. Stella signa rapidement, tout en précisant que, dans l’idéal, elle préférait que Noctis dorme à la maison, plutôt qu’ici.
*
Figure-toi que moi aussi, je préfère ça. Tant que tu dors avec moi, je me moque bien de ce mioche...*
Dowell n’avait pas un amour très fort pour les enfants. Bruyants, geignards, agaçants, ils pullulaient comme la chienlit, tant les humaines étaient des poules, les pondant en série. Un autre paradoxe chez cette espèce attardée. La Terre croulait sous une surpopulation galopante, et on annonçait que, parti à ce rythme, l’Afrique aurait plus de 4 milliards d’habitants en 2100, et, à l’échelle de la Terre, il y avait une moyenne globale de 246 000 habitants/jour. Comment nourrir une telle population ? Un véritable cancer purulent, qui était en train de tuer sa terre nourricière. Combien de gens savaient ainsi que, au large du Japon, il existait un continent flottant, une île faite entièrement de déchets comestibles ? Le «
septième continent de plastique », ou encore appelé «
le vortex de déchets », se trouvait au Pacifique nord, et était édifiant sur cette capacité humaine à la propension et à la dévastation de sa nature. Et d’autres se formaient dans d’autres océans.
Pour Dowell, il ne faisait aucun doute que les humains étaient une nuisance. Le respect qu’il avait envers cette race était des plus limités, et c’était bien pour ça que son exercice avec le collier était réconfortante, car Stella lui avait clairement affirmé être son inférieure. Si seulement tous les humains pouvaient faire preuve d’une même illumination... En train de s’égayer dans ses pensées, Alexandre revint finalement au moment présent.
«
Il n’y a aucun piège avec moi, Stella, la rassura-t-il.
Je te ‘lai dit, ce qui se présente à toi est une opportunité formidable. »
Elle n’avait juste aucune idée d’à quel point. Alexandre se redressa, s’extirpant de son bureau, et lui fit signe de la suivre, en lui tendant le bras, dans une posture droite, fière, et, comme à son habitude, marquée d’élégance.
«
Passons aux choses sérieuses, maintenant. Je vais te présenter le reste de l’équipe. »
Ensemble, ils rejoignirent ainsi la salle de réception, où on avait mis un buffet. Le cabinet comprenait une vingtaine de personnes, et encore, Dowell n’avait invité que le « cœur » de ce dernier, à savoir les autres avocats, les secrétaires les plus influentes, et les comptables. On saluait Stella, lui souriant, se penchant vers elle, courbant le buste vers l’avant, afin de la saluer à l’Asiatique. De fait, il n’y avait que Dowell qui se montrait très tactile avec elle, et il l’abandonna pendant quelques instants, pour qu’elle se familiarise avec les autres. Lui-même fut abordée par une collaboratrice, qui était aussi l’une de ses esclaves et amantes, la séduisante
Bethany, qui avait une passion pour les corsets et les gants.
«
Alors, c’est elle, ta nouvelle proie ? -
Elle est charmante, n’est-ce pas ? -
Et mariée... »
Un sourire conquérant éclaira brièvement les lèvres d’Alexandre, qui posa discrètement sa main sur les fesses de Beth’, à travers sa robe. Il sentit une brève oscillation sanguine à hauteur de la poitrine de la femme, et retira ensuite sa main.
«
Comme toi, non ? »
Pour Dowell, la femme mariée n’était pas un repoussoir. C’était même un délicieux critère de sélection.