«
Superbe, votre show, les filles ! À force, vous allez finir par nous mettre sur la paille ! »
Une claque résonna sur les fesses de Pepper, faisant sourire cette dernière. Elle se surpassait de plus en plus, mais elle n’en était qu’à moitié responsable. Elle coula un regard en coin, volontiers concupiscent, vers sa partenaire pour leur danse torride sur la piste de danse.
Voodoo était une strip-teaseuse torride, et les deux femmes avaient dansé ensemble pendant une bonne dizaine de minutes, sous une foule de regards admiratifs, d’érections spontanées, et de sifflements. Dos-à-dos, elles avaient frotté leur cul ensemble en tournoyant, et avait conclu par un voluptueux baiser, entièrement spontané, et qui était la preuve qu’on pouvait aimer le fait d’être strip-teaseuse. Un baiser qui en disait long sur les relations entre les femmes, et sur le fait qu’elles étaient déjà des amantes régulières.
Ce constat, néanmoins, pouvait volontiers s’étendre à tout le personnel du
Madame Xanadu, nom de ce
strip-club qui ne dissimulait clairement pas le fait qu’il était, outre un club de strip-tease, un club de prostitution. C’était bien simple. Au Japon, le strip-tease pur était en crise. Il y avait un tel essor du porno’ sur Internet que tous les clubs voulant juste proposer des déhanchés fermaient. Le strip-tease n’était pas propre au Japon, mais était une chose implantée par les Occidentaux après la Deuxième Guerre Mondiale, et qui, s’il avait bien marché pendant un temps, s’écroulait maintenant. Pour survivre, il fallait donc aller plus loin, et
Madame Xanadu avait donc plusieurs volets. Le club était comme une pyramide inversé, où, plus on s’enfonçait, et plus on découvrait des choses immorales.
Le club était tenu par une femme qui répondait au nom éponyme,
Madame Xanadu, qui était connue pour sa superbe robe rouge fendue, et ses deux énormes loups veillant sur elle. C’était une femme aussi perverse que cruelle, qui n’hésitait pas à donner ses ennemis en pâture à ses loups... Ou ses femmes. Madame Xanadu ne se refusait presque à aucun tabou sexuel, et les employées du club étaient triées sur le volet. Hors-de-question de servir des immigrées qui ne faisaient pas ça par plaisir. Elle voulait des professionnelles talentueuses et compétentes, car c’était à ce titre que Xanadu pouvait dissimuler des activités nettement plus illégales que de simples relations sexuelles, par ailleurs légales, tant qu’elles n’impliquaient pas la pénétration vaginale, une situation atypique due à la législation japonaise, où on pouvait tout montrer, sauf les parties intimes.
Ainsi, outre les chambres de prostitution, Madame Xanadu organisait, dans les profondeurs du club, des choses plus hardcores. Vente d’esclaves sexuelles, pédopornographie, ou fantasmes plus déviants, s’y mélangeaient, et c’était là-dedans qu’elle envoyait souvent les jeunes clandestines qu’on lui donnait. Il ne fallait pas croire que Xanadu était une femme sympathique et avenante. Si elle aimait bien ses prostituées, pour le reste, elle était d’une cruauté terrifiante. Ayant de multiples relations, Madame Xanadu était notamment proche du clan yakuza des Guramu, l’un des plus vieux clans de la ville, et l’un des plus influents Policiers, juges et hommes politiques venaient régulièrement coucher dans son club.
Pepper, elle, ne savait pas grand-chose des activités souterraines de Xanadu. Elle était juste venue ici pour satisfaire ses pulsions sexuelles, mais, en toute honnêteté, elle était bien loin de se douter de ce que Xanadu faisait. Elle la voyait juste comme une femme assez vieille (même si elle faisait très jeune), et visiblement dotée de pouvoirs surnaturels, et qui venait parfois sélectionner plusieurs femmes pour qu’elles couchent avec ses gros loups. Pepper y avait déjà eu droit, et elle avait eu du mal à marcher par la suite.
Après sa danse, elle se tenait donc dans la loge des filles. On s’embrassait joyeusement ici tout en se maquillant. C’était une ambiance que Pepper aimait bien, comme tout ce qui était lié au sexe. Elle s’approcha de son vestiaire avant de sentir Voodoo se glisser dans son dos. Pepper eut à peine le temps de se retourner qu’elle sentit la femme se plaquer contre elle, venant lui voler un nouveau baiser.
«
Hmmmm... -
Tu sais que j’ai senti ton plug quand on a frotté nos fesses ensemble ? -
Han, vraiment ? Hum... Il faut bien que j’entretienne mes fesses... C’est qu’elles sont très deman... »
Sa phrase mourut dans un nouveau baiser. Voodoo l’embrassa joyeusement, quand la porte s’ouvrit sur un homme en costume.
Nobuo, l’un des gardes du corps de Madame Xanadu. Les filles se tournèrent vers lui. Quand Nobuo venait ici, c’était toujours pour une raison particulière, une sorte de commande spéciale. Les baisers et les gloussements cessèrent donc, et le visage de Nobuo tourna lentement, comme un phare, avant de se poser sur Pepper et Voodoo.
«
Pepper ! Madame Xanadu souhaite te voir ! -
Oh... Euh... J’arrive ! »
Est-ce que ses loups avaient encore une grosse soif ? Dans sa tenue de
call-girl, se composant d’un chapeau rose, de longs gants, d’un corset, d’un minishort moulant, et de longs collants avec des bottes à talon, elle s’empressa de suivre Nobuo vers l’ascenseur, rejoignant les appartements de Madame Xanadu.
Son bureau était en face de l’ascenseur, après un agréable couloir. Pepper l’ignorait, mais Xanadu avait eu un récent problème.
Pour maintenir son activité à flots, elle avait plusieurs contacts au sein de la police, et l’un de ces derniers s’était fait récemment arrêter par ses collègues, après s’être fait surprendre à participer à du trafic de stupéfiants. Xanadu avait donc besoin d’un nouveau contact... Et, quand Nobuo guida Pepper dans le grand bureau de la femme, ce fut pour voir, sur un fauteuil, un homme avec une chevelure blonde...