La seconde tête se retourne vers Mascotte. Après une seconde d'hésitation, elle se met à rire de « bon » cœur.
-C'est vrai, il est sympa. Ça aurait été dommage que tu l'écartèles.
-Je t'avais dit. En plus il est plus malin que toi.
-Alors il est aussi plus malin que toi.
-Non, pas forcément.
-De toute façon, de toi et moi, c'est moi le plus beau.
Ils pouffent tous les deux, solidaires. Ils paraissent avoir momentanément oubliés ce qu'ils sont en train de faire. Ainsi, ils lâchent Wilem, qui retombe au sol, et le laissent souffler quelques instants… ou plutôt continuer à cracher du sang. Puis le corps de l'ogre semble un instant se crisper, les bras et les jambes sont parcourus de légers tremblements. Le processus de passage de contrôle terminé, Flertal encourage :
-Allez, tu as entendu la souris.
-Oui. Je vais faire mieux. À bientôt monsieur chat. À très bientôt.
La grosse main du monstre attrape la tête du félin, qui tient presque entièrement dans sa paume. Sans plus de cérémonie, il l'écrase brutalement contre le pylône. Le crâne percute la roche en produisant un son assez réjouissant, éclatant facilement. Des gouttes en provenance de la boîte crânienne, de liquides rouges plus ou moins identifiés, éclaboussent le sol et font une très belle marque à l'endroit de l'impact.
Le corps disparaît presque instantanément. Pendant quelques secondes, il n'y a plus pour seule trace de Wilem qu'une flaque trouble de sang et d'urine. L'ogre se dandine d'un pied sur l'autre, exécutant une sorte de petite chorégraphie joyeuse. Il va jusqu'à faire un tour allègre sur lui-même.
-Ah, tiens, il a pissé ?
-Oui. C'est amusant avec les petits. Ah, bonjour encore petit chat.
Le chevalier est réapparu à la même place, le ventre pataugeant dans ses propres fluides, qui pourtant, pour ce qui est du sang, coule également dans ses veines. À peine est-il revenu que Tillags saute à pied joints sur ses genoux, qui, encaissant presque une demi-tonne de poids, se rompent. Puis il le relève lui-même, le saisissant à la gorge puis au visage. Il le maintient face à lui, dans une position semi-fléchie, le postérieur bas.
-C'est plus risqué.
-J'ai plus de courage. Désolé souris, il va plus pouvoir te répondre, eheh.
Ses doigts prennent possession de la mâchoire, qu'ils écartent jusqu'à ce qu'elle craque un peu. Sous son cuir bleu, le colosse ressent à peine le piquant des crocs. Rapidement, la verge de l'ogre prend place dans l'ouverture ainsi dégagée, forçant la langue et écrasant le palet, sans s'aventurer trop profondément.
En effet, avant d'esquisser le moindre geste supplémentaire, Tillags se détend… et se soulage directement dans le gosier. Sa vessie déverse près d'un litre d'un liquide jaune et salé. Le chat tousse, tente de se retirer, mais le monstre le maintient d'une poigne de fer, n'hésitant pas à éprouver encore un peu plus sa mâchoire. L'écoulement dure une vingtaine de secondes.
-C'est une fontaine. C'est de l'art, hein ?
En matière d'expression artistique, ne faut pas en attendre beaucoup plus de sa part. Il empale le crâne du chevalier sur son sexe. À peine a-t-il atteint la glotte que Wilem est parcouru d'un spasme. Son corps cherche désespérément à rejeter l'intrus qui obstrue son tube digestif. Le phallus est cependant trop imposant, et la pression exercée implacable. Une partie de l'urine ingurgitée est expulsée à grand peine, essentiellement par le nez, alors que le reste demeure coincé quelque-part dans l’œsophage.
Au bout de quelques secondes, le chat manque d'oxygène et sur son visage maculé, ses yeux rougissent. Tacticien, Tillags se retire alors, le laissant régurgiter, et reprendre un peu d'air. Puis il s'enfonce de nouveau, élargissant la voie et déboîtant définitivement la mâchoire. Le gland difforme frappe brutalement au fond de la gorge, plusieurs fois, sans rythme précis. L'estomac de Wilem a vomis toute sa bile lorsqu'il est de nouveau rempli par la semence de l'ogre.
-Félicitations. Félicitations, c'était du bon travail, j'annonce, depuis l'autre côté de la grille. Votre présence apporte un réel cachet à la prestation de Flertal. Vous avez mon respect.
J'ai fait mon apparition avec une nouvelle toge, en tout point semblable à celle que porte encore Mascotte. Les bras joints devant moi, mes mains cachées dans mes manches, je regarde Tillags rejeter dans la fange le félin brisé, aussi bien incapable de se tenir debout que d'articuler quoi que ce soit.
-Oh, bonjour Tillags. Si vous en avez fini, cher diablotin, que diriez-vous d'une visite du Donjon ? Tillags va s'occuper du reste.