[ PV Nava ] Nuit ...

Nuit noire. Nuit pâle. Kimono trop grand qui glisse sur l'épaule, et chaque fois sa main remonte pour le remettre en place.  Pieds nus ecrochés par la marche douloureuse. Soupir.

Erwane posa sa main sur son front. Frais. Elle avait du mal avec son nouveau corps. Elle n'aimait pas l'idée d'être un pantin à la merci de cet homme sans merci. Elle inspira un grand coup, faisant entrer l'air gelé dans ses poumons, et s'appuya à un arbre.

Pieds écrochés. Pieds sanglants. Douleur. Ecorce reche.

Elle se laissa tomber à genoux dans les fourrés.

Vers deux heures, ça l'avait pris, comme ça, soudainement. Après s'être fait renvoyé de son minable travail, s'être embrouillé avec ses amis, les soucis, plus ou moins importants, avaient pris possession de l'esprit de Nava; il avait passé toute l'après midi à fulminer et à ruminer ses pensées noires.

Jusqu'à maintenant, enfin, il avait voulu se purifier, ne plus penser à rien, seulement courir. Déjà une demi-heure, vide, où le coeur et l'esprit vivent au rythme des chocs des 2 talons sur le sol, où la respiration fait mal, où on regarde devant soi.

Il continua son rituel jusque dans les bois, non loin de chez lui...

Erwane sentit sa respiration s'agiter. Sa tête qui lui tournait ... Elle s'appuya à un arbre, plissant les paupiéres. Sa main glissa sur l'ecorce. Elle toussa doucement, passa sa main dans ses cheveux, comme si c'était sa vie.

Ses cheveux bien coiffés.

Elle s'appuya à l'arbre, n'entendant pas l'homme venir, et se releva. Elle le vit. Et se laissa tomber en arriér,e lâchant un cri de surprise, s'ecrasant sur le sol en un " Ouch ! "

A peine vit il cette femme tomber, qu'il s'arrêta de suite. Il en avait des palpitations; alors qu'il joggait et avait l'esprit vide, tout à coup une demoiselle apparaissait et disparassait aussitôt.

Il l'aida à se relever.

Ca va? Vous n'avez rien de cassé?