Alma était stoïque et réservée en s'adressant à la surveillante, alors que cette dernière semblait complètement désemparée par cette attitude, et en même temps agacée. C'était normal, quand on ne connaissait pas les problèmes de la petite élève. Mais il fallut peu de temps à l'américaine pour se reprendre, aggrippant la demoiselle par le bras, assez fermement, en l'attirant direction la salle de Vie Scolaire.
Alma connaissait bien l'endroit, aussi, en arrivant devant les bureaux, elle n'était aucunement paniqué, encore moins lorsqu'elle entendit la voix de la collègue de celle qui l'avait agrippé. Miyuki connaissait bien Alma, et surtout son cas. Au départ, celle-ci réagissait de la même manière que l'américaine, mais rapidement, elle avait compris qu'il était inutile de s'embêter à tenter de lui faire comprendre la gravité de ses actes et qu'il était préférable de laisser les parents de la demoiselle rembourser les dégâts et, de temps en temps, payer les avocats en cas de poursuites. Lorsque Miyuki vit Alma, Miyuki prit à part sa collègue, tout en lançant un regard délicat à la jeune fille.
Alma aimait beaucoup Miyuki, aussi, lorsqu'elle l'attira pour prendre un siège, Alma se laissa faire. Elle acquiesça doucement, alors que la surveillante lui demandait de rester là et de ne pas bouger. Cependant, en les voyant partir dans la salle d'à côté, Alma savait qu'elle allait devoir faire une nouvelle fois face à ses parents, et elle se le refusait. Aussi, discrètement, elle passa devant la porte pour atteindre la sortie. Aussitôt, elle partie en courant, sans se retourner, jusqu'à pouvoir se cacher derrière le bâtiment des sciences. Une fois à l'abri, elle soupira d'aise, avant de réfléchir à la situation : ses parents allaient débarquer, s'excuser auprès du directeur et payer les dégâts. Une fois à la maison, ils allaient encore une fois l'enfermer dans sa chambre, mais elle s'échapperait en passant par la corniche. C'était devenu une routine, presque...
« Tiens tiens, c'est Alma-lédiction, non ? »
Alma leva les yeux, et vit le trio de peste bien connu : Sakaki, Yumi et Hiruyi. Les trois belles demoiselles du lycée et les plus féroces rivales de toute autre élève de sexe féminin. Yumi, la chef de trois, se tenait au centre, entre ses deux camarades qui s'amusaient autant qu'elle de voir Alma ainsi. Totalement indifférente, cette dernière déclara simplement :
« Tu as encore ton visage intact ? Cela me surprend. La prochaine fois, j'utiliserai un rituel plus efficace. »
Les deux demoiselles se mirent à rire, tandis que Yumi ne masqua aucunement son sourire mesquin et supérieur, avant de dire, de manière tout à fais dédégneuse :
« C'est ça, en attendant, tu es apparement dans une sale affaire. On était près de la Vie Scolaire lorsque qu'on t'a vu avec la nouvelle pionne. Alors, on a encore voulu jouer les sorcières, Lane ?
- Ce n'est pas un jeu, et tu le sauras bien assez tôt lorsque les boutons auront envahis ton visage. Quoique, vu comme tu es déjà laide, j'ignore si cela changera quelque chose. »
Yumi, outrée, décroisa ses bras en avançant vivement vers Alma. Elle lui aggripa les cheveux et tira dessus, tandis que son autre main l'avait plaqué contre le mur du bâtiment. Dans un petit gémissement de douleur, Alma aggripa les deux mains, tentant de réduire la douleur. Elle avait vraiment énervé la demoiselle, cette fois-ci. La dernière fois, elle avait juste eu le droit d'être arrosé dans les douches de l'école, mais là, elle serait sans doute plus vindicative. Ses paroles confirmèrent ses pensées.
« J'en ais assez de ton attitude ! Tu te crois supérieurs parce que tes parents peuvent payer les profs pour oublier tes bêtises et tes absences ? Tu me dégoûtes, toi et tes soi-disants pouvoirs. Tu as des pouvoirs, alors vas-y, lance-moi un sort, fais moi quelque chose, j'attends ! »
Les deux autres filles gloussaient doucement en regardant la scène, alors que des larmes commençaient à perler dans les yeux de la demoiselle. Dans un élan de désespoir, elle murmura, juste assez pour être entendu entre ses gémissements de douleur :
« Par... par le contrat scelé... serviteur... je t'appelle. Protège... ta maîtresse... possédant le Maho Iryoku. M...maîtresse... des sombres landes... viens à moi ! »
Les rires des trois demoiselles redoublèrent, tandis qu'Alma priait de tout son coeur pour que quelqu'un vienne à son secours.