Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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One Shot / Les premiers martyrs du faste [Malk]
« le: mardi 22 avril 2014, 22:09:09 »
Cette histoire s'est déroulée aux alentours du hameau qui allait devenir Castelquisianni, plus de six-cent ans avant notre ère. Ce n'était alors encore qu'un petit bourg paysan, en périphérie lointaine d'une Nexus déjà radiante. En ce temps là, on le connaissait encore sous le nom de la Quinquinière. Pour la métropole de Terra, on exportait des céréales, de la vigne, et quelques plantes médicinales qui ne poussaient guère ailleurs. En empruntant le sens contraire du fleuve qui reliait les deux viles, on importait également des produits d'artisanat, et des esclaves.

L'histoire d'Eolin, elle, n'avait rien de remarquable, mais c'était par le fruit de ce commerce qu'il s'était retrouvé à la Quinquinière. Bien malgré lui : dans sa courte vie, on ne lui avait jamais vraiment laissé le choix. Comme beaucoup de terranides, il vivait dans la servitude. Il était descendu du bateau à fond plat, puis avait été guidé dans une bâtisse en bois, qu'on avait fermé, sans vraiment leur donner de consignes.

Il ne s'en inquiétait pas trop, car c'était pour lui une situation familière. Sa mère, déjà, était née en captivité, et il n'avait jamais connu le moindre frisson d'aucune liberté. Très tôt, il avait su de quoi serait faite son existence. Sa destinée serait principalement dictée par le travail.

Un travail de force lui conviendrait, car ses gènes étaient ceux du bélier, encore que certains l'associaient davantage au mouton. Il ne goûtait pas les comparaisons faciles, mais était d'un bon caractère, et s'était toujours laissé taquiné par ses camarades de labeur. Le pelage brun, le ventre et le museau blanc, il était plutôt grand, quoiqu'il ne fut pas particulièrement massif. Sa carrure athlétique et ses jolis yeux bleus auraient pu lui fournir un travail tout autre, mais les hommes n'étaient pas aussi demandés que les femmes pour ce genre de service, dont il ne savait du reste rien. [-]

C'était en vérité la première fois qu'on allait lui confier une tâche en dehors du marché de son propriétaire, qui le gardait jusqu'alors pour l'entretient de sa propre maison. Certains esclaves avec lui avaient l'habitude de ce genre de trajet. L'aventure avait auprès d'eux bonne réputation, et ils ne s'en plaignaient pas. Quelques uns le faisaient tous les ans depuis plusieurs années déjà, avant de repartir servir à Nexus quelques mois plus tard.

En effet, peu nombreux étaient les agriculteurs, qui, cependant, possédaient les moyens d'acheter et de nourrir pendant les mois d'hiver une main d’œuvre, même travaillant gratuitement. En général, ceux-ci se contentaient donc de louer quelques hommes à des propriétaires plus riches pendant les périodes de récoltes et de semis, coûteuses en efforts physiques. Ce type de transaction était très courant, et avantageait tout le monde... esclaves compris.

Dans la pénombre de la grange où il avait été installé, il entendait les autres terranides discuter à voix basse. Eolin ne savait pas vraiment à qui se mêler. Constatant sa perplexité, un hybride au visage chevalin, un peu âgé, tenta de le rassurer.

« Tu verras gamin, la vie ici est rude, mais c'est moins cruel qu'en capitale. Si tu fais ton boulot, les fermiers t'embêteront pas.
Je suppose que oui. Mon frère a déjà été y travailler l'année dernière
, répondit-il avec un peu de timidité.
– Ah, et il s'en porte bien ?
Je crois, mais nous avons été séparés depuis.
– Je suis désolé. »


Peu de temps ensuite, les portes s'ouvrirent, éblouissant momentanément les esclaves. Le terranidier s'avança, un parchemin à la main, un monocle dans l'autre. Il ajusta la loupe à sa vue, puis ses petits yeux se mirent à arpenter le papier. À ses côtés se tenaient plusieurs autres hommes, qui paraissaient être des agriculteurs. Vérifiant systématiquement dans le registre qu'il détenait, le responsable distribua les ouvriers aux fermiers, au fur et à mesure que ceux-ci arrivaient. Certains en prenaient deux, d'autres trois. Bien vite, les rangs se clairsemèrent. Appelé à son tour, l'équidé qui avait discuté avec Eolin parti également, en lui adressant un signe de la main.

Finalement, Eolin fut le dernier à rester, seul dans le vaste hangar. Fronçant les sourcils, l'esclavagiste pointa d'un doigt accusateur son nom qui devait demeurer sur la liste. D'un geste sec, il sorti une montre à gousset de sa poche arrière, et la consulta, désapprobateur.

« J'espère qu'ils sont juste en retard. Hors de question que j'annule le paiement.
Excusez-moi, voilà !
fit une voix féminine derrière lui.
– C'est pas trop tôt.
Mon frère Tizio qui devait venir a fait une crise d'angoisse.
– Hum. Vous êtes bien Miguel Pohuel ?
Euh, ben non. Je suis sa fille, Stella Pohuel.
– Certes, c'est pareil. Voilà, vous n'en aviez pris qu'un. »


Se dégageant de l'ombre du marchand qui la cachait, la jeune fille apparut en pleine lumière aux yeux d'Eolin. C'était une demoiselle qui ne devait pas faire plus d'un mètre cinquante, et qui ne devait pas avoir plus de quinze ou seize ans. Elle avait un visage rond et amical, recouvert d'éphélides, et entouré d'une abondante chevelure rousse, maintenue par un bandeau vert. Sa peau était très blanche, et ses grands yeux verts la faisaient paraître joyeuse, pétillante et gentille. Le terranide sentit son cœur battre un peu plus fort dans sa poitrine : c'était bien mieux qu'un énième fermier à moustache. [-]

« Bonjour !
B-Bonjour
, parvint-il à bafouiller, atteint d'une étrange et soudaine paralysie qui soudait ses jambes entre-elles.
Je pense que tu devrais me suivre... »

Un peu gêné, il secoua la tête, et s'avança vers elle précipitamment. Elle sourit, et bien que cette vision lui fut infiniment agréable, Eolin sentit une boule se former dans sa gorge. Ils entreprirent de s'éloigner, sans un regard pour le commerçant. Elle-même attendit d'avoir mis quelques distances avec l'homme peu sympathique avant de s'exprimer de nouveau.

« Je m'appelle Stella ! Mais tu le sais déjà... et toi ?
Eolin. C'est un plaisir de vous s...
Es-tu un bouc ou un bélier Eolin ?
Je, euh, ce que vous voulez mada... demois...
Tu n'as qu'à m’appeler Stella ! Et tu as quel âge ?
Je l'ignore exactement. Je crois qu'il est marqué que j'ai vingt ans... mais l'on vieillit souvent les jeunes esclaves pour ce genre de travaux.
D'accord, comme mon frère Dazio, alors ! Moi je n'ai que quinze ans, comme Tizio. En tout cas, tu es beaucoup plus grand que moi. »


Le bourg de la Quinquinière était encore assez peuplé à cette matinée. Les premiers bourgeois de l'endroit faisaient leur marché. C'était un tout petit marché où il n'y avait que l'essentiel, bien loin du faste qu'on lui connaîtra six-cent ans plus tard. Le terranide et sa maîtresse passèrent entre les étals. Cette dernière avait le nez en l'air, cherchant à capter chaque odeurs de nourriture se dégageant des présentoirs.

« On pourrait acheter des poires, qu'est-ce que tu en penses ? Il fait tellement chaud. Ça ferait plaisir à tout le monde, attend ! »

C'était vrai qu'il faisait chaud : mais Eolin n'étant habillé que d'un pagne, simple mais de facture décente, cela l'affectait assez peu. La tunique légère, assortie de bretelles et d'une petite jupe brune que portait la jeune fille était aussi plutôt bien adaptée. Elle échangea quelques pièces et se retrouva en possession de près d'une dizaine de poires.

« Tu m'aides à les porter ? lui demanda-t-elle en lui tendant une partie de ce qu'elle tenait dans les bras. Garde une main libre pour en manger une ! »

Le terranide jeta un regard interrogateur, voire un peu effrayé à Stella, craignant un piège. Les maîtres qui tentaient leurs esclaves pour mieux les battre n'étaient pas rares. Il fut cependant obligé de reconnaître qu'il n'y avait là aucun mauvais coup apparent. La remerciant, toujours confus, il porta le fruit juteux à sa bouche. Il n'avait encore jamais goûté de met aussi sucré et aussi doux ; c'est du moins ce qu'il lui parut. Probablement avait-il au visage une expression stupéfaite, car cela fit rire la demoiselle.

« Tu as l'air gentil. Tu vas bien t'entendre avec Talmide et Shney ! Ce sont deux autres terranides qui travaillent pour nous tous les ans.
Je ne les ai pas vus dans le bateau.
C'est parce qu'ils ont été avec nous pendant le printemps. Mon père commence à être un peu vieux pour travailler aux champs. Mais ne lui dis pas, il le prendrait mal ! Enfin, la récolte promet d'être tellement bonne qu'on a eu besoin de te prendre toi. »


Sous le soleil qui frappait de plus en plus fort, ils sortirent de la ville. Ils prirent un sentier assez peu marqué qui passait à travers des plaines couvertes d'herbes denses et grasses, les tiges atteignant parfois plus d'un mètre de haut.

« Il y aussi Numyë... mais elle est un peu difficile de caractère. Les garçons l'aiment bien parce que,  hum... » Elle plaça ses mains sur sa poitrine menue, la remontant légèrement à travers le tissu pour la faire paraître plus ostensible. « Elle se balade sans haut. Ça attire le regard. Mais c'est parce qu'elle a que ça pour plaire. Entre-nous, c'est une pou... Oh, mais j'y pense, tu es un garçon toi aussi. Alors tu l'aimeras sûrement autant que les autres. »

Elle avait ajouté cette dernière phrase sur ton un peu résigné, toutefois, son visage ne montrait toujours qu'une gaîté empreinte de légèreté. Eolin aurait bien voulu lui objecter que personne ne pouvait être aussi charmante qu'elle. Malheureusement, encore mal-à-l'aise et craignant de commettre une erreur, il ne trouva aucune façon élégante pour cela. Il se contenta alors de bégayer quelques réponses standards et faiblement assurées.

Les deux marcheurs progressèrent sans difficulté autre que la température. La peau de Stella était si pâle que le terranide se demandait comment elle faisait pour ne pas brûler sous les rayons ardents. Il songea que c'était peut-être ses cheveux fauves qui protégeaient efficacement l'épiderme sensible de son cou. La jeune fille était si bavarde qu'au bout des deux heures de randonnée qui les amenèrent jusqu'à la ferme, il eut l'impression de déjà tout connaître de ses habitants.

Finalement, ils purent apercevoir le domaine Pohuel se détacher nettement du paysage devant eux. Il apparut alors clairement à Eolin qu'ils avaient suivi le cours du fleuve, car celui-ci serpentait à une cinquantaine de mètres seulement de leur position.

La disposition de la ferme lui sembla moderne et bien pensée : elle s'étendait sur un espace rectangulaire dans lequel toute l'herbe avait été taillée à raz. Sur le côté, on pouvait distinguer une vingtaine d'arbres de type pommier, bien disposés et espacés, dont les fruits ne paraissaient pas encore mûrs. Plus loin derrière, un bâtiment à l'architecture sommaire devait servir à entreposer le foin, et à abriter quelques bêtes. Sans doute est-ce là que je vais dormir, pensa le terranide.

Du côté opposé, mieux bâti et mieux isolé de l'humidité, un autre hangar était utilisé pour stocker le grain. Le périmètre d'un poulailler était délimité par un grillage totalement fermé, y compris en hauteur : on y accédait par un petit portail de bois. Quelques belles volailles étaient sorties pour picorer. On pouvait aussi distinguer une poignée de clapiers. Derrière encore étaient les champs eux-même, divisés en quatre portions, et où se détachaient des silhouettes.

« Viens, on va te présenter à père ! »

Stella attrapa Eolin par la main et l'entraîna, dévalant la colline sur laquelle ils se trouvaient. Elle ouvrit la porte en bois massif et possédant plusieurs verrous qui avaient l'air de ne pas avoir servi depuis longtemps. À l'intérieur de la pièce, il y avait une table tout en longueur, et au bout de celle-ci, un petit homme affairé à la lecture d'un épais livre. Celui-ci releva la tête, interrogateur. C'était un individu dont les rides témoignaient d'un âge commençant à lui peser. Ses cheveux étaient  entièrement blancs, à l'exception des tempes, où persistaient des mèches d'un roux un peu délavé. Il ressemblait assez à sa fille, si l'on exceptait ses yeux, qui étaient bruns, mais tout aussi vifs. [-]

« Bonjour père ! Je te présente Eolin.
Bonjour monsieur.
Salut garçon
, fit le vieil homme en se levant. Hé bien, avec des muscles comme ceux-là, le travail va être vite terminé, cette année ! Sacré gaillard ! »

Si la tradition dans la famille voulait qu'on appelle les esclaves « garçons », ce ne fut pas ce qui surprit le plus le terranide. En effet, à peine se fut-il extrait de sa chaise – avec une grimace indiquant qu'il souffrait peut-être du dos – Miguel Pohel s'avança vers le nouveau-venu, et lui serra la main. Eolin était à nouveau stupéfait, ce que dut comprendre Stella, qui enchaîna aussitôt :

« Nous t'avons apporté des poires, mon petit papa. »

Elle lui tendit un fruit qu'il accepta avec un sourire. Au-dessus, des escaliers craquèrent, et c'est une autre jeune femme qui jeta un regard curieux dans la pièce.

« Ma fille, Elea, voici Eolin. »

La demoiselle resta muette un instant, puis son visage prit une teinte rosée. La ressemblance avec sa sœur était encore plus frappante, même si elle avait peut-être quatre ou cinq ans plus. Elle possédait un visage plus mature, mais non-moins attrayant, sur lequel manquait seulement des tâches de rousseur. Ses cheveux noués en une unique natte étaient en revanche du même roux prononcé, et ses yeux étaient d'une teinte de vert légèrement différente de celle de sa cadette. Elle portait dans les bras des linges, qui n'étaient autres que ses propres vêtements. [-]

« Bonjour toi, lança-t-elle simplement. Je vais me laver dans le fleuve, père. Dites aux ouvriers d'en rester éloignés ! Il ne faudrait pas qu'ils me surprennent à l'endroit, derrière les buissons épineux, en contrebas, où je vais toujours... »

Elle laissa traîner son regard longuement sur Eolin, et enfin, sorti sans se presser de la demeure, attrapant au passage une poire dans les bras de sa sœur. Celle-ci, exaspérée, levait les yeux au ciel.

« Fais pas attention, elle aussi c'est une al...
Stella ! Et si vous alliez plutôt porter des fruits à ceux qui travaillent ? C'est l'occasion de te les présenter, garçon.
Bonne idée p'pa. Viens Eolin. »


Une nouvelle fois, le jeune terranide se trouva agrippé par le bras. Ils firent le tour de la bâtisse, et marchèrent pendant une demi-minute avant d'arriver au champ. Il y avait quatre hommes, dont trois seulement paraissaient travailler. Deux d'entre-eux étaient des terranides massifs, et Eolin comprit aussitôt que le père avait voulu le ménager en complimentant sa musculature. L'un était un taureau noir et beige, incroyablement haut et large, auquel les cornes donnaient encore de la hauteur. Un énorme anneau de métal traversait son museau carré. L'autre était un félin, d'un genre que le nouveau-venu ne connaissait guère. À peine moins massif et aussi grand, ses muscles saillaient sous un pelage qui alternaient les rayons jaunes et brunes. L'un comme l'autre, malgré leur masse, avaient un air tranquille. Ils se retournèrent en entendant les bruits de pas sur la terre. [-]

« Talmide... et Shney, dont je t'ai déjà parlés » indiqua Stella en pointant successivement le taureau et le tigre. « Lui c'est mon frère Dazio, qui a le même âge que toi. »

Le troisième individu était pour Eolin un peu plus rassurant, car sa carrure d'humain lui paraissait plus accessible. Pour autant, il ne s'agissait pas moins d'un grand jeune homme très bien bâti. La parenté avec le reste de la famille était là encore absolument évidente, même si ses cheveux, agencés en de nombreuses tresses, tiraient plus sur le miels que le roux. Son visage et son torse et son dos nus, constellés de tâches de rousseurs, et les yeux bruns de son père se remarquaient aussitôt. [-]

« Enfin, lui c'est Tizio, mon frère jumeau. Ça va mieux Tizio ?
Non. »


Le ton du garçon était dur et sec. De plus, personne n'aurait parier sur son appartenance à la fratrie : sa peau plus foncée et sa tignasse en partie attachée en arrière, châtain sombre, détonnaient dans l'océan de rousseur de ses frères. Pourtant, on reconnaissait encore le regard noisette paternel. Il ne paraissait pas méchant, mais profondément troublé, et presque absolument renfermé sur lui-même. Il regardait le sol avec un air à la fois nerveux et autoritaire, comme s'il avait voulu commander au grain de pousser. Il était le seul à ne pas être au travail, et à porter un habit complet. [-]

« Bon... Voilà, dites bonjour à Eolin ! Il va travailler avec vous toute la saison. »

Les deux terranides hochèrent la tête avant de le saluer à l'unisson. Ils le détaillèrent quelques secondes, paraissant évaluer son potentiel musculaire, mais ne firent pas peser trop de pression sur lui. Ils dégageaient une aura de confiance, de force, de simplicité. Eolin se sentit un peu plus à l'aise avec eux, et alla spontanément leur proposer les poires.

« Bonjour, garçon, dit le plus âgé des frères avec peut-être un peu trop de fermeté et de concision.
Je vais ailleurs, lança soudainement l'autre frère, en repartant vers la cour de la ferme. Quelque-chose ne va pas.
Qu'est-ce qui ne va pas ? Tu ne prends même pas une poire ? Hé, Tizio ! »

Les appels de sa sœur jumelle n'entravèrent pas la trajectoire de l'ombrageux garçon, qui ne daigna même pas y répondre, et s'enfuit d'un pas colérique.

« Tizio n'est pas toujours... enfin... c'est un gentil frère, je t'assure.
Tu n'as pas non-plus à te justifier pour lui, Stella. Il est comme ça depuis toujours.
Pas toujours ! Mais si papa et toi l’embêtiez un peu moins...
C'est vrai que c'est particulièrement sévère depuis ce matin, va. »


Plus profondément dans les champs, il y avait trois autres silhouettes, néanmoins, celles-ci n'avaient rien d'humanoïdes... ou presque. Portant son regard au loin, Eolin distinguait deux chevaux... et un cheval avec un buste humain. Un buste de femme. Un buste de femme qui ne s’embarrassait d'aucune tunique. [-] Le terranide tiqua.

« Ah ah ! Je savais bien que tu allais les regarder ! T'es vraiment comme tous les garçons, Eolin.
Je euh, non. Qu... qui est-ce ?
La trop belle Numyë, je t'ai dit. Je me demande si elle voudra des poires... Elle en a déjà une belle p...
Tu n'as qu'à aller lui en apporter
, proposa sans appel Dazio. Moi je vais parler en privé avec Eolin. Vous continuez seuls un moment les gars ?
Pas de problème
, fit d'une voix grave et posée Talmide, en agitant sa tête aux impressionnantes cornes. »

Le poussant légèrement, le jeune homme emmena l'esclave un peu à l'écart. Derrière une haie qui séparait deux pâturages, ils se trouvaient hors de vue des deux autres ouvriers, qui avaient de toute façon reprit le travail.

Une carte d'époque (authentique).

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Complements de script / [Terra] Castelquisianni
« le: dimanche 01 décembre 2013, 16:37:45 »
Castelquisianni


« Un nom ridicule, des mœurs ridicules et une ville de la taille d'un pois chiche. Selon la mercenaire il ne fallait pas en chercher la cause très loin : c'était sans doute la taille de la cervelle de ce cul princier. [...] La principauté [...] était certes une place prospère, infiniment riche, même, et il semblait que ses habitants tentaient de supplanter la taille de leur royaume par ce que la ESP.er jugeait être un faste écrasant, voire démoralisant. »
   –Enora

Introduction :

Castelquisianni est une petite principauté à l'est de Nexus, confortablement enclavé par le territoire conquis de la cité-état. Son indépendance tient aux excellentes relations marchandes qu'elle entretient avec tous les peuples un tant soit peu civilisé, faisant office de plaque tournante du commerce de la région environnante. Remarquablement cosmopolite, la cité recèle de nombreuses organisations, richesses et mystères. Sa culture est singulière et raffinée, dictée par des siècles de tradition et une oligarchie de riches dynasties de négociants.

Histoire :

À l'origine, Castelquisianni était un petit bourg paysan, jusqu'à ce qu'une mage, Elstriel Raffaëlli, décide d'y établir sa retraire. Par la suite, sa simple présence protégea les habitants des pillages et des périls de Terra, et cela suffi à en faire une ville prospère, dont elle prit les rênes. Au fil du temps, profitant de sa position privilégiée, Castelquisianni devint une cité-état où le commerce se développa particulièrement.

La politique :

En théorie, Castelquisianni fonctionne comme une monarchie absolue. Actuellement, c'est le régent qui dispose des pleins pouvoirs, uniquement limités par la volonté de la princesse. Il dispose à sa guise des lois, des taxes, du commandement militaire de la Specia, et peut faire enfermer qui il se souhaite, confisquer les biens et les titres. Dans les faits, la cité fonctionne davantage comme une ploutocratie, soumise à l'influence très marquée des riches familles marchands anoblies, qui se réunissent tous les mois en un conseil consultatif, l'Aziende.

L'actuel régent est Fabbio Strenza-Raffaëlli, un homme d'une quarantaine d'années, charismatique et charmeur.

Géographie :



Ancienne tour : vestige de l'habitation de la première princesse de Castelquisianni, la tour n'est plus habitée par personne, mais ne tombe pas en ruines pour autant. Haute et surélevée, elle indique d'assez loin aux voyageurs pédestres la direction de la ville. La zone autour d'elle ayant été abandonnée pendant plus d'un siècle, après que la deuxième reine ait fait construire le Castel, elle finit par accueillir de nouveau la famille princière, qui jouissent de plusieurs manoirs et jardins.

Baie de Luccio : cette formation naturelle est une véritable aubaine, et la plupart des navires de commerce y mouillent l'ancre. Même par temps de tempête, l'eau est toujours calme, et les bateaux ont à peine besoin d'être amarrés pour ne pas bouger. L'activité de déchargement des marchandises y est toujours intense.

Le Castel : le château qui, contrairement à ce que l'on pourrait croire, n'a pas donné son nom à la ville, ne fait pas trop ses quelques siècles d’existence, et à été plutôt bien entretenu. En revanche, ses fortifications anciennes ne sont plus très à la mode, et il n'est pas très bien isolé du froid. Surveillé en permanence par une demi-dizaine de soldats, avec la propriété qui l'entoure, c'est le siège politique et administratif de Castelquisianni.

Grand Place : le lieu où se tient le plus grand marché de la ville. On y trouve tout, de toute provenance, et ce qu'on n'y trouve pas peut presque toujours être commandé. Les articles locaux sont plus rares, les artisans de Castelquisianni étant peu nombreux et, à l'exception de quelques bijoutiers, peu renommés.

La Notto : les marchands de passage les plus chanceux, et qui ont les moyens, peuvent espérer trouver une chambre, voire un appartement, dans cet ancien quartier de la ville, qui reste assez cossu. Agréable à vivre et proche des lieux d'affaires, il est néanmoins bondé lors des périodes estivales.

Phare : construction récente, il n'est pas très grand, mais suffit à donner un peu d'allure à la ville, et à guider les bâtiments dans le brouillard. En son sommet brille de jour comme de nuit une sorte de grosse gemme. La légende veut qu'il s'agisse du cœur d'un dragon. En réalité, c'est une création de la Gilda.

La Speicia : l'île comprend la caserne, les baraquements, le port militaire, le centre stratégique. Les soldats de la Speicia sont peu nombreux, mais bien formés et bien équipés. Si 80% de l'effectif est masculin, il n'y a guère eu plus de deux ou trois hommes officiers en plusieurs siècles d'Histoire. La principale prison est aussi bâtie sur la pointe nord, quoiqu'elle ne relève pas de l'administration de la Speicia.

Le Terzo : pour les plus pauvres, les dockers, les marins des équipages les moins fortunés. Certaines zones ressemblent à des bidonvilles, et une économie parallèle se développe discrètement. La garde n'y est pas très présente, cependant, l'insécurité est loin d’être aussi grande que dans les bas-quartiers de Nexus.

Via Strada : seuls les plus riches commerçants, généralement ceux qui résident en permanence à Castelquisianni, peuvent s'offrir le luxe de s'offrir une telle retraite, loin de l'agitation du centre-ville, mais suffisamment proche pour pouvoir y mener des affaires.

La population :


Castelquisianni a une population changeante... en fonction des saisons, celle-ci peut doubler, passant alors de 25 000, dans les périodes basses, à plus de 50 000 individus. Pour autant, il n'y a guère plus de de dix ou quinze-mille résidant permanents de la ville.

La plèbe :
Le peuple, ceux qui habitent à Castelquisianni toute l'année, mais qui ne sont pas nobles. Il est essentiellement humain, mais relativement hétéroclite : on peut y trouver quelques sang-mêlés orques, et une auberge est connue pour être tenue par un nain. Même au sein de cette classe seulement, de grandes disparités existent.

D'un côté, on trouve les petits marchands, les commerçants, les négociants, qui n'ont pas les moyens d'acheter leurs titres, mais qui vivent tout de même correctement. Parmi les personnalités plutôt aisées, on compte aussi les artisans, qui se concentrent sur les produits à forte valeur ajoutée, essentiellement les articles de luxe, soie, métaux précieux, orfèvrerie... Ils sont soumis à la forte concurrence des nombreux produits transitant par Castelquisianni.

Ceux qui disposent de moins de richesse, en revanche, vivent principalement dans les quartiers du Terzo. Ce sont essentiellement des dockers, qui prêtent leurs bras au déchargement des navires. Plus loin dans les terres, on trouve quelques paysans sous l'influence de la cité. Leur vie est dure, mais meilleure que beaucoup de vies prolétaires sur Terra, la famine, les épidémies, les pillages n'existant pratiquement pas dans un certain périmètre.

Les étrangers :
Si les plébéiens sont divers, les étrangers le sont d'autant plus. Originaires de Nexus ou d'Ashnard, toutes les races et les nations marchandes de Terra se croisent à Castelquisianni, ou peu s'en faut. Les marins et les marchands sont les hommes de passage les plus courants. Ils se servent de l'île comme d'une escale sur la route fluviale vers Nexus, ou directement comme plaque-tournante, négociant sur place leurs produits à d'autres équipages. On y trouve également quelques exilés, la cité n'étant pas très regardante quant aux antécédents politiques ou judiciaires lui étant extérieurs.

La noblesse :
N'importe qui, à Castelquisianni, peut devenir noble... pour peu qu'il en ait les moyens. Les titres de noblesse, en effet, s'achètent à prix d'or auprès de la maison princière. Ils donnent le droit, notamment, d'être exempté des taxes sur ses affaires, en plus de tous les honneurs, dont celui de participer à l'Aziende, et donc de défendre ses intérêts sur un plan politique. Ainsi, les grandes dynasties marchandes de Castelquisianni finissent presque tous par comporter une branche dans la noblesse. Celle-ci se transmet uniquement par les descendants de sexe féminin, et ce autant par tradition que pour éviter la multiplication trop exponentielle des aristocrates. La classe régnante est, jusqu'ici, exclusivement composée d'humains ; on compte une vingtaine de familles anoblies dans la ville.

Les organisations :

La Specia :
La seule organisation militaire de Castelquisianni est presque aussi vieille que la cité elle-même. Elle est constituée de seulement trois-cent soldats, dont la majorité sont de sexe masculin. En revanche, à l'image de la domination féminine dans la noblesse, les officiers sont dans leur écrasante majorité des femmes. Son principal rôle est de protéger la famille princière, et surtout de s'assurer de l’acquittement des taxes par les navires de passage.

Les troupiers de la Specia sont ainsi en grande partie formés au combat naval, dans l'une des trois embarcations de la flotte. Ils suivent aussi un entraînement à une forme militaire d'escrime castelquisianne, moins axée sur le mouvement, et ainsi, plus utilisable en formation, ou de façon coordonnée. La sélection se fait aussi bien sur les hommes murs que sur les jeunes hommes, sur compétences martiales et athlétiques.

La Gilda :
L'arrivée de la Gilda, deux siècles avant, est probablement l'un des événements les plus important de l'histoire de Castelquisianni. Les membres, appelés incantatori, sont des enchanteurs d'un genre particulier, car ils allient connaissances magiques et une technologie étrange, reflet déviant et primitif des techniques tekhanes, également appelé incantatori. Leurs créations, souvent des ustensiles en acier, usent d'une puissance tellurique. Cette puissance se trouve dans quelques terres et pierres rares, mais la plus courante reste celle issue du charbon.

La plus fameuse œuvre incantatori sont les spostanacci, des créatures de métal animées d'une force propre, transportant sur leur dos ce qui semble être une chaudière, étonnamment vifs et incroyablement puissants. Ceux-ci, assez coûteux à entretenir, servent essentiellement de gardiens du siège de la Gilda. Quelques marchands assez riches peuvent louer ces terribles guerriers, dénués de remords et à la loyauté absolue, pour servir de gardes du corps, mais jamais les acheter, car leurs créateurs refusent strictement de les vendre.

On devient incantatori en étant choisi, généralement, par un autre incantatori, ce qui n'empêche pas de postuler auprès de la Gilda. Sont favorisés les orphelins, et les enfants avec beaucoup d'esprit. En effet, les incantatori ont une approche presque scientifique de la magie, et la théorie de leur art est extrêmement complexe. Les apprentis sont alors coupés de leur éventuelle famille, et formés par plusieurs professeurs dans un premier temps, avant de dépendre d'un maître particulier ensuite. La discipline est stricte, les punitions corporelles courantes.

Les incantatori indépendants n'existent pratiquement pas en dehors de la cité. Ceux qui font usage de l'incantatori, et a fortiori ceux qui en font commerce, à Castelquisianni doivent régulièrement rendre des comptes à la Gilda. Ce système peu libéral n'est pas du goût de tous, et le pouvoir rapide et croissant qu'a obtenu la Gilda a rapidement inquiété les autres puissances de l'île, à commencer par les princesses de l'époque. Ainsi, les incantatori ne peuvent acheter de titre de noblesse, et perdent le leur s'il avait du en bénéficier. Cependant, depuis quelques années, le maître de la Gilda est autorisé à siéger à l'Aziende.

Les tenebrosi :
Il ne s'agit pas réellement d'une entité formelle, mais plus d'un regroupement d'individus partageant la même particularité : la capacité de parler à leur ombre. Les tenebrosi sont des espions, des ensorceleurs, et plus rarement des assassins. On ne devient pas ténébroso, on l'est, ou on ne l'est pas ; c'est une qualité innée que l'on peut travailler, mais jamais créer.

La Nébuleuse est une magie au moins aussi obscure que l'incantatori, peu impressionnante, mais permettant des prodiges. Le tenebroso et son ombre sont deux entités indépendantes, des alter-ego, et, si ils doivent se rassembler régulièrement, ils sont capables de se diviser, de communiquer par télépathie, et de faire usage de nombreux artifices...

Pour des raisons mal connues, les tenebrosi sont omniprésents à Castelqusianni, mais particulièrement discrets. Ils sont représentés dans toutes les classes sociales, aussi bien parmi la noblesse la plus haute que parmi les dockers les plus modestes. Le pouvoir princier possède son propre réseau de tenebrosi, et c'est aussi le cas de nombreuses autres familles influentes. Pourtant, les utilisateurs de la Nébuleuse sont craints par la plupart des gens, considérés comme malhonnêtes, nuisibles, et souvent persécutés s'ils ont la bêtise de se révéler.

Les duels :

La ville constitue un environnement dense et fortement agité... aussi n'est-il pas surprenant que, de temps à autre, des conflits éclatent entre individus. Si, lorsqu'il s'agit d'étrangers, tout peut alors se régler par de plus ou moins meurtrières bagarres, les nobles de Castelquisianni disposent d'un moyen bien moins vulgaire de laver les affronts : les duels. Ceux-ci sont encadrés, et ont une valeur aussi bien juridique qu'honorifique.

Historiquement, de nombreux types d'affrontement étaient codifiés, mais l'usage de la plupart d'entre-eux se sont perdus, et seulement deux sont encore pratiqués. Les duels au pistolet sont interdits sur le territoire Castelquisian, officiellement parce qu'ils sont jugés trop meurtriers. La raison de cette interdiction repose en fait plutôt sur la relation conflictuelle qu'entretiennent les nobles avec la Gilda, principale fournisseuse d'armes à feu.

La forme du duel, ainsi que sa date, sont traditionnellement laissés au choix de celui à qui on l'impose. Ils se déroulent presque toujours sur la Grand Place, prenant la foule entière à témoin ; l'objectif non-avoué étant d'humilier publiquement son adversaire.

L'escrime castelquisianne :
C'est un moyen bien commun de faire les choses. Le maniement de la rapière est enseigné à tout descendant de famille riche, qu'il soit homme ou femme. L'escrime castelquisianne est caractérisée par une grande mobilité, les plus grands maître d'armes étant le plus souvent de parfaits acrobates. L'emploi excessif de l'esquive, voire de la dérobade, ne sont pas considérés comme particulièrement déshonorants, pour peu qu'ils ne se limitent pas à une simple fuite, que les foules seront de toute façon corriger. Les deux combattants se déplacent en effet beaucoup, et il n'est pas exceptionnel que de telles passes d'armes prennent avantage du terrain, ou soient soumis à l'humeur de ceux qui sont venus assister à l'affrontement.

Les armes utilisables, pour peu qu'elles ne soient pas de jet, ne sont en théorie pas limitées. En pratique, puisque les nobles sont presque les seuls à se battre ainsi, il s'agit presque toujours de fleurets. Les formes d'escrime les plus modernes recommandent également l'usage d'une dague destinée à la parade, appelée main gauche. Les affrontement se font sans armure de métal, et s'interrompent, dans la théorie, au premier sang.

La rixme :

« Aujourd'hui, pour être fun et bigarré, frais et bien formé, il te faut savoir rixmer ! »
   –Brice Agostini

Plus étrange et presque inconcevable pour ceux qui ne sont pas natifs de Castelquisianni, la rixme est une joute oratoire, présentée comme l'un des rares art martial verbal. Ainsi, les adversaires déclament tour à tour une série de quatrains, le minimum décent étant généralement deux. Les vers sont rimés selon la fantaisie de leur auteur, et consistent la plupart du temps en des railleries dirigées vers l'autre parti. Les alexandrins constituent la norme... cependant, certains grands rixmeurs sont connus pour utiliser des mètres particulièrement atypiques, notamment impairs, à certaines occasions.

L'art de la rixme possède tout autant de bottes que ses équivalents d'acier. Quelques figures de style particulières, comme la regnante, qui consiste à reprendre les dernières syllabes de l'adversaire dans le premier vers de sa propre strophe, sont considérées particulièrement élégantes, car elles garantissent que le texte n'a pas été (entièrement) écrit à l'avance. La rixme s'interrompt lorsque l'un des adversaires est à court de vers, ou marque trop d'hésitation. Ainsi, si l'escrime est un duel au premier sang, la rixme est un duel au dernier mot.

Ils sont passés à Castelquisianni :
Cyriel Raffaëlli*
Ozvello Di Luccio*
Enora
Princesse Alice Korvander
Holy
Le Messager*
Renard*
Lorenzo Di Puccini*
– Peut-être vous... n'hésitez pas !
*Le personnage en est originaire, ou y a passé une part significative de sa vie.

3
Les contrées du Chaos / La tour du mage de Locmirail [Valiance]
« le: lundi 11 novembre 2013, 18:44:26 »
« Ce serait un grand bien que nous arrivions avant la nuit. Les tribus troglodytes qui habitent ces terres ne chassent, dit-on, que lorsque le soleil est bas…
Ce sont quelques sauvages qui t'effrayaient ? Où est ton cœur ?
Ne remettez pas en cause mon courage, amie ! Vous savez aussi bien que moi qu'il ne me servira à rien si je tombe dans une embuscade barbare. Tenez, de ce point surélevé, nous devrions apercevoir Locmirail en contrebas. »


Et en effet, lorsque le bretteur eut gravit la butte de terre sèche, ses yeux purent se poser sur sa destination. Locmirail était une petite ville, ou plutôt un bourg, qui ne regroupait guère que deux ou trois centaines d'habitants. Jadis, elle avait été plus grande, lorsque la rumeur avait couru que ses collines recelaient des pierres d'une grande valeur. S'il y en avait jamais eu cependant, les filons avaient été épuisés plus d'un siècle avant, et il n'était resté sur place que quelques viticulteurs, oléiculteurs et bergers. Car en effet, le climat était rude : ça n'était pas la chaleur qui manquait, bien au contraire, mais l'eau. Sans être un absolu désert, le bourg était entouré d'une garrigue se prêtant bien mal à la plupart des formes d'agriculture. Au sud de Nexus, celui-ci n'était même pas réellement situé sur une route commerciale, et les rares marchands qui y passaient ne le faisaient qu'avec une bonne raison d'éviter les axes principaux, plus sûrs et mieux entretenus.

« Voyez mon amie, comme cela rappelle les terres à l'ouest de Castelquisianni… Il ne manqueraient que les rives d'un grand fleuve pour qu'on s'y croît tout-à-fait. »

Le paysage, songea Ozvello alors qu'il contemplait l'horizon, était tout-de-même saisissant. Il n'y avait pas d'eau, mais un ciel bleu pâle, dont la ligne était mangée par d'irréguliers monticules de terre brun clair, presque sablonneuse, recouverte d'une végétation rase d'arbustes aux couleurs pastels. À l'ouest, à une demi-dizaine de kilomètres peut-être, la vision butait en revanche contre une ligne noire. C'était de hautes falaises étroites, au relief tout aussi chaotique, qui donnaient un peu une impression de canyon. On évitait de s'en approcher, car elles étaient le repère d'un peuple farouche de terranides des terres chaudes, qui s'abritaient à l'ombre des nombreuses cavernes creusées dans le roc. Il y avait peu à voir entre les féroces indigènes qui vivaient là et les serviles félins qu'on vendait sur les marchés aux esclaves. Ceux-là étaient des barbares indomptés qui avaient une certaine haine de l'Homme, sans oser jamais s'attaquer directement aux villages.

Le jeune homme marcha encore une dizaine de minutes, sans manquer de conjurer la sécheresse en buvant quelques gorgées d'eau de la gourde qu'il avait au flanc. En arrivant, cependant, celle-ci fut vide. Il était temps que ce voyage de plusieurs jours s'achève. Celui-ci avait commencé depuis Nexus, après une affaire qu'il avait faite avec un vieux mage. Ozvello avait en effet trouvé un grimoire profane sur le corps d'un bandit de grand-chemin, dont il avait défait la bande de pilleurs de caravanes (cf. Terra l’accueillante). Sachant l'ouvrage d'une certaine valeur, il l'avait récupéré, mais l'objet, de piètre qualité, n'avait intéressé aucun sorcier digne de ce nom. Il aurait fallu que l'un d'entre-eux se trouve dans la plus terrible nécessité pour avoir besoin de ces formules d'un niveau inférieur. Contre toute attente, la situation s'était présentée.

À l'auberge de l'Ad Veniat avait accouru un enchanteur désemparé, qui lui avait acheté le livre comme ouvrage de secours. La conversation avait ensuite continué, et le mage réalisant qu'il conversait avec un mercenaire dont les exploits étaient plus impressionnants que l'âge, lui avait alors tout dit des malheurs qui étaient les siens. Comme il était aisé de le deviner, l'homme était un chercheur en magie, menant ses expériences dans une tour isolé, précaution nécessaire lorsqu'on se livre à de telles études. Les sécurités étaient nombreuses pour protéger le lieu où les golems alchimiques et les entités extra-dimensionnelles étaient chose courante. Mais hélas, elles furent toutes déjouées par son apprenti, dont le mage ne pouvait déterminer s'il avait ou non commis l'erreur sciemment… Quoiqu'il en fut, le maladroit avait libéré de son joug un démon puissant, qui, avant de retourner aux enfers d'où il était issu, avait pris plaisir à dérégler tous les instruments de magie, et à ouvrir en grand les portes de l'animalerie expérimentale.

Selon les dires du mage, il n'y avait plus à craindre de ce démon qui était parti… mais les créatures à l'intelligence trop limitée, qui erraient encore, sans parler des enchantements dont la nature s'était altérée, représentaient un danger bien réel. Le sorcier, dans la panique, avait du, pour se sortir vivant, user d'une téléportation de secours l'ayant amené à Nexus. Malheureusement, celle-ci l'avait laissé sans le grimoire où il gardait inventaire de tous ses sorts, et donc sans possibilité de faire usage d'une magie complexe. L'ouvrage, qui était demeuré dans la plus haute pièce de sa tour, s'il l'avait eu en sa possession, aurait certainement permis de tout arranger… et il avait besoin de quelqu'un de courageux pour aller le chercher, car étant vieux et sans pouvoirs, il ne se sentait pas la force d'affronter ses propres sortilèges, et les puissants champs qui s'étaient dressés. Ozvello, se sentant parfait pour ce rôle, et prenant pitié de l'ancien homme, accepta bien vite. De plus, Caracole, jouissant de l'habileté à aspirer la magie qu'on lui connaît, lui avait de suite semblé l'outil idéal.

Pourtant, l'enchanteur lui avait annoncé qu'il ne serait pas seul dans cette quête, et qu'il avait déjà engagé un autre mercenaire. Il l'informa même que leur point de rencontre serait la ville de Locmirail, bourgade la plus proche, située à une quinzaine de kilomètres de sa tour. Voilà donc pourquoi le bretteur avait entrepris ce voyage…

…et voilà donc pourquoi il attendait à présent devant la seule auberge de Locmirail « Chez Pozos ». Comme la plupart des autres bâtiments, elle était ancienne, faite dans un bois massif et sombre, coupé dans une forêt de conifères qui n'existait plus. C'était le soir : le rendez-vous avait été fixé au coucher du soleil. L'adolescent ne savait à quoi ressemblait le mercenaire que le mage avait engagé avec lui, mais il ne doutait pas de pouvoir le reconnaître facilement. Les profils atypiques étaient rares dans un village comme celui-ci. Un guerrier serait aisé à repérer. Lui-même détonnait de façon certaine : son grand chapeau, sa cape, ses vêtements précieux, et sa rapière exotique n'avaient rien de courant. Un pied botté posé sur la partie basse d'une rembarre, Ozvello était presque immobile, non sans ressentir une grande impatience en même temps qu'un grand enthousiasme.

« Peut-être s'agit-il d'un autre magicien de sa connaissance ? Encore que s'il en avait connu un autre lui devant un service, la chose serait peut-être déjà réglée… Un combattant alors ? Une montagne de muscles qui se battrait avec une force titanesque ?
Il ne serait pas difficile de trouver quelqu'un de plus robuste que toi, c'est certain.
Comment pouvez-vous… Ma valeur martiale n'a rien à voir avec…
Allez, je plaisante. »

4
Ville-Etat de Nexus / Retour de bâton [Enora]
« le: dimanche 03 novembre 2013, 01:05:42 »
Aujourd'hui, Ozvello n'était pas d'une humeur très guillerette. Appuyé sur un muret en terre, il regardait l'horizon, songeur. Un incendie s'était déclaré dans la ville basse, et on voyait encore, des hauteurs où il se trouvait, se dégager des volutes de fumées de tas de cendres qui avaient été des maisons. Les flammes avaient rapidement gagné du terrain, et embrasé à toute vitesse les toits de chaumes des battisses précaires. Une bonne partie de la garde de la ville avait été mobilisée pour éteindre le brasier. Personne ne se souciait cependant plus que ça des taudis qui brûlaient, et beaucoup se disaient sans doute que leur disparition était une bonne chose. L'adolescent se demandait si le drame n'avait pas été prémédité. En effet, aucun moyen magique n'avait été mis en œuvre pour arrêter les flammes. Tant qu'elles ne menaçaient pas la ville haute…

« J'ignore si j'ai bien fait de renoncer à aider ses gens. Aurais-je été utile en sauveteur ?
Je veux te voir trépasser le fer au poing. Hors de question que tu te commettes autrement.
J'imagine qu'ils n'auraient pas voulu de moi, de toute façon. »


Mais il y avait autre chose que la perspective de prolétaires asphyxiés par la fumée dans leur propre habitation qui mettait un peu d'ombre sur le tempérament d'habitude joyeux de l'escrimeur. Cela faisait presque un mois qu'il avait fuit Castelquisianni... et tout serait pour le mieux, s'il n'avait pas emporté avec lui deux précieux artefacts de la collection princière. Il y avait des chances que la monarque ne se soit pas aussitôt rendue compte du larcin, mais il est à parier qu'il ne serait pas passé inaperçu lors du prochain inventaire. Quelle serait alors sa réaction ? Le vol, dans la principauté commerçante, est un crime, sanctionné de façon particulièrement sévère. En réalité, devant les autorités castelquisiannes, peu de différence est faite entre les fautes que sont tuer un homme et lui voler sa bourse. Cependant, officiellement, il n'existait aucune police intervenant à l'extérieur des frontières.

C'était sans compter la réputation de cruauté et d'acharnement qui accompagnait Cyriel Raffaëlli, la terrible princesse de Castelquisianni, et les moyens financiers qui étaient à sa disposition. S'il savait sa famille suffisamment dans les bonnes grâces du pouvoir pour s'éviter les conséquences de sa propre action, il savait aussi qu'ils n'entreprendraient rien pour lui. Il était probablement déjà rayé de la succession. La question de sa sécurité l'avait vaguement tourmenté à quelques occasions, toutefois, il ne faisait rien pour se cacher. À aucun moment il ne s'était senti en danger. Le mal du pays était le seul mal que lui avait fait, pour l'instant, son exil. L'aventure avait ses charmes, mais la principauté insulaire ne manquait pas de réveiller chez-lui une douce nostalgie. Les images lui revenaient : les marchés surpeuplés, les ports toujours pleins de marins déchargeant et chargeant les bateaux, la lueur du phare, que le soir, on pouvait voir briller de la Via Strada.

Parfois, il en venait même à songer qu'il devrait y revenir, et se soumettre à un jugement, pour peu qu'il en ait un. Puis, la raison reprenait le dessus. Ozvello secoua la tête, et rajusta son chapeau à plume. D'un pas qui se voulait ferme, il entreprit de se glisser entre deux charrettes qui passaient. Comme presque tous les jours à Nexus, il y avait une foire. L'adolescent ne manquait pas d'argent, mais il avait beau repasser plusieurs fois devant les étals qu'il ne trouvait qu’exceptionnellement quelque-chose l'intéressant. Au niveau matériel, il n'avait aucun besoin. Ça n'était pas l'important. L'important, c'était de se remplir l'esprit de toutes les biens disposés sur les stands. Plusieurs fois, il crut bon de couper par des ruelles peu fréquentées, qu'il avait déjà repérées, malgré son arrivée récente dans la ville. L'occasion de discuter un peu avec Caracole.

« Vous ne me parlez jamais de votre passé, mon amie. Je n'en sais que très peu sur votre histoire. J'aurais été curieux de savoir quelles aventures précédèrent l'instant où je vous empruntai, et quels guerriers eurent l'honneur d'être de vos porteurs.
Je crains qu'il faille trois fois la longueur d'une vie humaine pour vous conter la mienne.
Résumez, alors.
En outre, j'avoue ne pas en avoir un souvenir parfait. J'ai été reforgé un certain nombre de fois... et je crains que plusieurs versions de mon glorieux passé ne s'opposent dans ma propre mémoire.
Synthétisez, alors.
Bien, ma forme actuelle me vient d'Estriel Raffaëlli, à qui je prêtais d'abord assistance pour défaire la puissante dracoliche Ferdegisis. Le fait que je sois une arme n'était d'abord qu'un attribut destiné à la parade : c'est ma capacité à absorber la magie qui était précieuse à la fondatrice de Castelquisianni.
Ce pouvoir devait pour rendre déjà d'une valeur inestimable !
En réalité, j'avoue avoir servi à évincer plus de rivaux sorciers que d'entités malfaisantes. Certains de ses adversaires se mirent à chercher activement des moyens de neutraliser la sûre protection que j'offrais...
Et ont-ils atteint leur but ? Devrais-je m'inquiéter ?
Je l'ignore. Toujours est-il que la dame Raffaëlli trouva préférable de m'ajouter des enchantements martiaux, et de m'offrir à la première commandante en titre de la Specia… »


Tout en marchant, Ozvello continua à écouter le récit de son arme, régulièrement interrompu lorsqu'on passait à proximité ; posséder une arme capable de raconter une histoire vieille de plusieurs millénaires pouvait, c'était aisé de le comprendre, attirer les convoitises.

5
Ville-Etat de Nexus / Lorsqu'on est gentilhomme [Libre]
« le: vendredi 01 novembre 2013, 02:09:05 »
L'argent n'avait jamais été un problème pour Ozvello, et s'il avait été obligé de céder quelques uns de ses bijoux pour se constituer une bourse sûre, il ne le serait sans doute pas avant plusieurs années. Le bracelet qu'il portait au bras droit, seul, aurait suffi à le faire manger à la meilleure des auberges populaires pendant six bons mois. Pour autant, le spadassin ne se complaisait pas dans le luxe. Celui-ci avait déjà, de son point de vue, pris une bonne partie de sa vie, et s'il s'était extrait du cocon familial, ça n'était pas pour retomber dans la même oisiveté opulente. Caracole, du reste, ne l'aurait pas permis. L'intrépide rapière n'aurait jamais supporté de rester plus de quelques jours sans être dégainée, et le bretteur ne savait pas exactement dans quel état elle aurait été alors.

L'endroit qu'il avait choisi pour prendre son repas était ainsi une taverne assez modeste, nommée l'Ad Veniat. C'était une bâtisse assez imposante, mais à l'architecture simple et dépouillée, en bois brut. L'enseigne, peinte au-dessus d'une lourde porte en chêne alors entrouverte, consistait en une croix blanche surmontée d'un toit. Il se dégageait de l'unique salle à manger une odeur de bouillon qui constituait le menu principal. Pour un petit supplément, les clients avec les moyens pouvaient également ajouter à leur pitance quelques morceaux de porc d'une qualité convenable. De part son statut d'auberge intermédiaire, les gens fréquentant l'endroit étaient d'une grande diversité. Comme on pouvait s'y attendre, la plupart étaient cependant des voyageurs : marchands, mercenaires, coursiers y soupaient, le plus souvent dans le calme.

Le plus souvent seulement. Car à peine Ozvello fut-il entré, s'était-il assis sur un des gros tabourets jouxtant le comptoir, et avait-il reçu son assiette que la perspective d'un repas serein s'éloigna aussitôt. Le problème s'incarna en un homme assez corpulent, le corps recouvert d'une armure de cuir à l'air solide. L'homme d'armes, une pinte à la main, commença à détailler le castelquisian de haut en bas, fronçant plusieurs fois le nez. Son dégoût était manifeste, et peu subtil, il était de plus décidé à le manifester d'une manière évidente. En effet, après quelques secondes, il lança avec un air moqueur et d'une voix forte :

« Alors, comme ça les gosses prennent des armes ! Feraient-ils pas mieux de rester à téter le sein de leur mère ? »

Le regard du bretteur, sentant venir la pique, s'était déjà assombri. Les remarques concernant le style qu'il se donnait, malgré son jeune âge, n'étaient à vrai dire pas très rares, et à première vue, il n'était pas très impressionnant. Il était facile de songer qu'il n'était qu'un môme gâté sur lequel on pouvait faire passer sa mauvaise humeur sans grand frais, d'autant que son fleuret ressemblait davantage à une arme de parade qu'à un véritable outil de guerre. Il ne se démonta pas pour autant, et répondit sur le vif.

« Il y a des remarques qu'il n'est pas bon de faire lorsqu'on est gentilhomme. Votre mesquinerie ne vous fait pas honneur.
–Le sein de leur putain de mère. Les affaires doivent bien marcher, vu comme le marmot est sapé. »


D'un revers de main, Ozvello repoussa son dîner. Il en avait, de toute façon, bien trop envie. C'est tout juste s'il ne sentait pas Caracole vibrer d'impatience à son flanc. S'il restait coi, il était certain que l'épée allait prendre le relais, et ce serait alors une toute autre paires de manches. Heureusement, il n'avait pas à beaucoup se forcer. Il pivota sur son tabouret, et à son tour, observa un instant le provocateur.

« Considérez qu'ils craignent peut-être d'engraisser de trop de lait, et de devenir bouffis. Si bouffis que leur panse dépasse de leur cuirasse. Si bouffis que leur gros ventre leur impose de se redresser sur leurs jambes dodues pour que leur bras tout aussi obèse et maladroit parvienne seulement à saisir leur grog au comptoir. »

Le mercenaire grogna, et se leva. S'il était assurément presque aussi lourd que décrit, il était également très grand, devant atteindre sans mal les deux mètres. L'escrimeur eut le temps de glisser quelques mots avant que celui-ci s'emporte.

« J'ai le déplaisir de vous demander réparation. La courtoisie veut que je vous laisse le choix de la discipline… mais il me semble fort improbable que vous maîtrisiez la rixme. Un duel au premier sang, alors ? »

La main gantée du Castelquisian était à présent portée sur sa rapière. De fait, il n'y avait guère que deux manières élégantes de régler un conflit dans la principauté d'où il était originaire. Les duels à l'arme blanche étaient les plus communs, et les plus ressemblant à ce qu'on pouvait trouver ailleurs sur Terra, encore que leur issue soit rarement aussi sanglante que dans d'autres provinces. Une seconde discipline existait cependant : la rixme, une subtile joute verbale versifiée, où les deux adversaires s'infligent tour à tour des quatrains, jusqu'à ce que l'un tombe à court d'inspiration, ou s'avoue vaincu. Autant dire qu'il était vain d'espérer concourir d'une telle façon avec une telle brute.

« C'est pas comme ça que ça se passe chez-moi, le chiard » répondit le gros homme en attrapant la hache d'arme suspendue dans son dos.

Il n'en fallut pas plus pour qu'Ozvello, à son tour, se mette en garde.

6
Les contrées du Chaos / Le Torrent [Laura]
« le: lundi 08 juillet 2013, 03:11:59 »
« Ça n'est pas tout de te passer de tout préavis pour me faire quitter les terres de mes ancêtres…
Tu as dit tout à l'heure qu'ils ne t'inspiraient que du désintérêt. Peut-on respecter des diables dont la fortune ne repose que sur la spéculation des biens ?
… il faudrait aussi songer à guider mes pas. Dans quelle direction se dresse la grande ville de Nexus ? Je n'ai fais le chemin que deux ou trois fois dans ma vie, et je n'étais pas parti du même point.
Et moi alors ? La dernière fois que j'ai mis le nez en dehors du lieu dont tu m'as tirée, la ville que tu évoques n'était encore qu'un pitoyable petit hameau, et sur ces terres vierges n'était tracé aucun sentier. Penses-tu que tes souvenirs remontent aussi loin que les miens ?
Je te l'accorde, épée magique. J'espère reconnaître une route qui me sera familière… »


Cela faisait presque douze heures que le jeune homme randonnait à bonne vitesse. C'était le petit matin, le temps était couvert, il ne pleuvait pas, et la température fraîche était assez agréable pour les marcheurs. Malgré tout, le poids du chemin qu'il avait arpentée toute la nuit commençait à se faire sentir. Ses jambes s’alourdissaient, la fatigue s'installait. Les conditions devenaient de moins en moins idéales pour se quereller gentiment avec la rapière qui était devenue en peu de temps un ami déjà cher. Cela permettait de rompre la monotonie d'un voyage qui autrement, lui aurait paru bien long et bien morne… toutefois, le pas d'Ozvello faiblissait aussi sûrement que la qualité de sa discussion. Sa partenaire, elle, ne ressentait pas l'épuisement, et était toujours aussi vive à répondre par des piques.

« La perspective d'une auberge est trop lointaine à présent. Je ne vais plus pouvoir supporter un tel rythme. Mes membres sont lourds. Chère amie, il faut que je me repose…
Un peu de pugnacité ! Tiens encore jusqu'au prochain pas de sept lieux, et sans doute nous apercevront la hutte d'un paysan qui nous fera une place près de son âtre. Ce sera autrement plus agréable que de dormir à la belle étoile, par ce temps. »


Ne pas paraître faible, voilà la seule volonté qui forçait le jeune homme à aller de l'avant, à faire fi de ses douleurs. Il souffrait de plus en plus, sa vitesse décroissait. Dans le quart d'heure qui suivit, il fit à peine un kilomètre. Enfin, à bout de souffle, il s'arrêta. Il ne se décourageait pas facilement, mais l'effort était trop important pour lui.

« Si je continue, je m'effondre. Je suis vraiment désolé…
Les bottes sont prêtes pour un nouveau voyage ! Je sens leur aura revenir. Plus qu'un pas, et nous aurons fait un bon chemin.
C'est d'accord… J'espère que nous n'allons pas dans une mauvaise direction. »


Comme l'avait prédit Caracole, le pas qu'ils firent les transporta sept lieux, soit quarante kilomètres, plus loin, et ce en une fraction de seconde. C'était une distance importante, toujours parcourue en stricte ligne droite et ils ne pouvaient prédire à l'avance dans quel environnement ils allaient apparaître. La perspective n'effrayait cependant ni le garçon ni l'épée, aussi inconscients l'un que l'autre. Au moment de la téléportation, l'horizon devint flou, comme soudainement étiré par la très grande vitesse instantanée qu'ils avaient. Enfin, le nouveau paysage se découvrit, et il n'y eut plus d'horizon du tout. Celui-ci était caché par des arbres, une végétation un peu dense qui évoquait un petit bois à défaut d'une forêt.

« À l'abri d'un feuillage, je pourrais faire halte. J'entends même le bruit d'un ruisseau proche. Est-ce que tu le vois ? »

Le bretteur voulut avancer un peu, et seul un craquement lui répondit. Sous ses pieds, un tronc couché, en mauvais état, surmontait à une altitude d'un mètre au moins un cours d'eau vif et profond d'encore un mètre cinquante environ. Le bois mort, mangé par les insectes et les vers, ne mit pas plus d'une seconde à se briser en deux sous le poids de l'adolescent, qui très surpris, tomba sans parvenir à se retenir. Si sa chute fut amortie par l'illustre poussée d'Archimède, sa jambe au niveau de la cheville heurta une des nombreuses pierres autour desquelles la rivière serpentait avec allégresse. La douleur fulgurante fut sans appel, et brouilla un instant la vue du malheureux. Un instant qui aurait pu encore lui servir à s'accrocher rapidement à quelque-chose. Au lieu de cela, il fut emporté par le courant rapide, et sa tête frappa à son tour contre une roche, l'étourdissant. Ses poumons se remplirent aussitôt de liquide.

« À moi ! » arriva-t-il seulement à cracher, très indistinctement.

Ses habits amples se gorgèrent, l'entraînant vers le fond, alors qu'il n'aurait eu dans des circonstances normales que tout juste pied. En plus de sa blessure au front, c'était surtout la puissance du flot qui l'empêchait de se rétablir… et ses forces avaient été épuisées par le voyage ininterrompu, étaient incapables de le sortir du piège aquatique. Le désespoir autant que la panique s'emparèrent de lui. Ainsi je meurs déjà, pensa tristement Ozvello entre deux efforts désespérés pour se sortir du torrent. Caracole, qui, elle, n'avait aucun besoin d'oxygène, préféra ne rien ajouter : l'eau, dans ses souvenirs, n'endommageait pas beaucoup l'argent.

7
Le coin du chalant / Ozvello : bottes, rapière, chapeau [OUVERT]
« le: samedi 06 juillet 2013, 22:00:58 »
Jouer avec Ozvello

Illustration de Maelie, parfaite magicienne ès arts graphiques, que je remercie infiniment.
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Disponibilité : 1 sujet disponible
Trames :
Toutes sont supposées se dérouler sur Terra, de préférence dans la région de Nexus, dans des villes ou sur quelque chemin.
  • [Séduction & romantisme]
    Vous êtes une belle jeune femme, et au hasard d'un marché ou d'une auberge, votre regard croise celui du bretteur. Vous voilà avec un prétendant qui compense par la galanterie ce qu'il n'a pas en expérience.
  • [Sauvetage & aventure]
    Vous êtes en péril, ou en proie à l'injustice : que vous soyez sans défense ou que vous combattiez vaillamment, Ozvello se portera certainement à votre secours. Une noble quête ? Un maléfique adversaire à défaire ? Un tort qui doit être réparé ? N'hésitez plus, faites appel à lui.
  • [Affrontement & justice]
    Vous êtes une méchante personne, voire un monstre… et vous commettez l'erreur de manquer de discrétion dans un de vos méfaits, qui est surpris par le jeune escrimeur. Attendez-vous à tâter de son fer !
  • [Rapine & course-poursuite]
    Vous êtes avide d'objets magiques, ou de richesses. Il vous semble avisé de vouloir dépouiller de son or, de sa rapière ou de ses bottes enchantées le spadassin très bien vêtu. Mais celui-ci ne s'y laissera pas faire.
  • [Hasard & vagabondage]
    Terra est un monde vaste et qui regorge de surprises, de possibilités. N'hésitez donc pas à proposez vos propres idées !


Une vie d'errance

Inventaire : 3 sujets en cours, 1 en pause, 0 terminé.
Recueil d'aventures :
Dans un ordre chronologique, ou qui s'efforce de l'être... !
  • Le Torrent, avec Laura [en pause]
    Après sa fuite de Castelquisianni, Ozvello entame une longue marche vers Nexus. Un voyage pendant lequel il peut compter sur la magie des bottes de sept lieux. Mais celles-ci sont plus capricieuses qu'il n'y paraît, et il lui faudra l'aide d'une étrange femme pour se tirer du Torrent...
  • Terra l’accueillante, avec Zeckiel Selenis [☠]
    Enfin arrivé à Nexus, le spadassin n'aspire pourtant pas à une vie citadine. C'est lorsqu'il apprend l'attaque récente de plusieurs caravanes qu'il se décide à rétablir l'ordre. Mais si quelques bandits de grand chemin représentent déjà un défi certain, il faut aussi compter avec la libération d'un intrigant prisonnier.
  • Lorsqu'on est gentilhomme, avec Lucy [☠]
    Les tavernes de Nexus sont des lieux où se font bien des rencontres... Ce jour là, tout commença par un affront à l'honneur du bretteur, et la promesse faite d'une bagarre imminente.
  • Retour de bâton, avec Enora [?]
    On oublie parfois l'origine des choses, et Ozvello le premier ne se vantait guère de ses aventures débutées par un vol. Pourtant, le passé lui revint d'une douloureuse façon lorsqu'une mercenaire légendaire est engagée pour le capturer, et lui rappeler ses forfaits.



Je prends presque n'importe quel type de jeu, je m'adapte assez bien. Ozvello peut être un compagnon de l'épique, de l'honneur, de l'horreur, de l'amusant, voire du charnel. Cependant, j'aime avoir un peu de contenu pour répondre, j'ai un peu de peine face à un message trop bâclé… J'espère que ça ne vous découragera pas de jouer avec moi !

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Prélude / Ozvello caracole et prend son envol ! [Validora !]
« le: samedi 06 juillet 2013, 02:22:27 »
Nom/Prénom/Surnom :
Ozvello ''Oz'' Di Luccio.

Âge :
16 ans.

Sexe :
Masculin.

Race :
Humain.

Orientation sexuelle :
Hétérosexuel.

Description physique :
On ne peut distinguer l'adolescent ni par sa taille ni par sa carrure, qui sont toutes deux modestes, sans être dans une moyenne trop basse. Cette gracilité est combattue par un entraînement quotidien mais récent qui tend peu à peu à remplacer les tendons et les os saillants par de jeunes muscles. Sous une chevelure brune très abondamment fournie, qui manque de cacher des yeux de la même couleur, et qui recouvre totalement les oreilles, se dessine un visage assez effilé, encore un peu puéril. Le nez discret et les lèvres fines sont particulièrement aptes à retranscrire les émotions les plus vives, de l'exaltation à la tristesse. Il n'y a jamais de méchanceté dans ses expressions douces ou intrépides, comme si un tel comportement lui était interdit de par sa nature même.

Comme tout gentilhomme qui se respecte, Ozvello prend grand soin d'être toujours bien vêtu, alors que l'aventure ne lui en laisse pas nécessairement le loisir. Il affectionne les beaux tissus, du coton le plus délicat à la soie la plus riche, aussi est-il habillé le plus souvent de chemises précieuses et des vestes brodées. Certains accessoires ne le quittent jamais : sa grande cape doublée de pourpre, ses bottes de sept lieux, et plusieurs bijoux d'assez de valeur. Il cède aussi quelques fois à la coquetterie et porte alors un large chapeau à plume.

Mais son compagnon le plus quotidien et avec lequel il va jusqu'à dormir, est sans conteste sa rapière enchantée, ''Caracole''. C'est une longue lame d'argent, très fine, à la garde ronde et travaillée. Elle n'a été faite que pour donner des coups d'estoc, dans la plus pure tradition d'escrime castelquisian. Malgré toutes ses qualités, elle possède un défaut qu'a pourtant rarement une arme : la volubilité. Elle n'hésite en effet pas à s'exprimer d'une voix inhumaine, régulière et métallique.

Caractère :
Il n'y a pas dans tout Castelquisianni de jeune homme qui soit né plus pur que Ozvello. La chose, dite par les membres de sa famille qui voulaient le complimenter, est sans doute exagérée, cependant, elle possède une part de vérité. Car en effet, le bretteur essaie de favoriser autour de lui le bien, autant qu'il lui est possible. Il est incapable de faire du mal à un ennemi à terre, défend la veuve et l'orphelin, et il ne pourra, confronté à une injustice, que se porter au secours de la victime. Dans toutes ses actions, il est désintéressé, car n'ayant jamais eu à souffrir d'un manque d'argent, il n'y porte aucun intérêt particulier, et quant au pouvoir, il en a été dégoûté.

Ses pêchers se trouvent ailleurs : s'il n'est pas homme à agresser son prochain, il apprécie bien les duels, les affrontements, les quêtes périlleuses. Ozvello confond parfois courage et témérité, et a déjà fait la preuve plusieurs fois que ces deux traits étaient prédominants dans sa personnalité. Il est doué d'un certain instinct de conservation, peut-être, mais entretiendra toujours rancœur à ceux qui sèment l’infamie. Sa tolérance sur l'esclavage tient en une chose ; c'est que les terranides, il en est certain de par son éducation, ne valent pas vraiment les humains, et qu'il est dans leur nature d'être soumis. En revanche, il ne cautionne pas les mauvais traitements qu'on peut leur faire, et s'opposera aux maîtres brutaux. Enfin, c'est un grand romantique qui fond facilement pour les beaux yeux d'une dame. L'expression de son amour, fut-il d'un soir, n'est jamais vulgaire, et il n'agit pas sans galanterie.

Caracole, sa fidèle rapière, est d'un caractère moins complexe, car son psyché d'objet voit plus vite la limite des choses. Si elle était une personne humaine, elle serait sans doute un chevalier à la fois audacieux et brutal. Toutefois, elle n'est pas animé de très mauvaises intentions, et ne cherche qu'à servir lors de beaux affrontements. Euphorique pendant les passes d'armes, elle pousse son possesseur à prendre toujours plus de risques, rien que pour le plaisir que lui donne l'héroïsme et le panache. Son autre obsession est la magie, et elle ressent un grand plaisir à l'absorber : il s'agit de la seule nourriture qu'elle tolère. Ozvello s'entend assez bien avec elle, encore qu'il la trouve parfois primaire.

Histoire :
Le plan de Terra est assez mal cartographié en soi, son instabilité, son caractère fantasmagorique, ses étendues presque impossibles à franchir et la multitude de ses pays cachés se prêtant bien mal aux exercices géographiques. Mais si une telle carte devait être faite, alors il serait à parier que Castelquisianni n'aurait pas une grande place sur celle-ci. Ce serait un point, quelque-part sur un fleuve, sur une île, à l'est du vaste territoire annexé par Nexus. Cette principauté, négligeable par sa superficie, occupe un rôle économique un peu plus important, puisqu'il s'agit d'une plaque tournante du commerce. Parmi tant d'autres denrées, les produits de luxe, l'armement et les esclaves dominent clairement les marchés foisonnants de cette cité-état politiquement neutre.

La famille Di Luccio était une des plus anciennes familles commerçantes de la ville. Ils étaient arrivés alors qu'il n'y avait en lieu et place du grand carrefour qui se dresse aujourd'hui, un simple bourg, et du clan de marins, ils étaient devenue dynastie marchande. Ils s'étaient peu à peu enrichis, et comme ces nouveaux parvenus qui, au delà de la fortune, cherchent les honneurs, avaient acheté en or leur titre de noblesse. Cela leur offrait quelques avantages, bien que la nation ne soit pas très aristocratique, et ne voit pas d'un trop bon œil les privilèges et la concurrence déloyale. Leur ancienneté et leur discrétion faisait qu'on leur pardonnait volontiers, et que de toute façon, on ne pouvait pas espérer vraiment menacer leur pouvoir bien établi.

Ozvello fut le second né : à l'ombre de son frère aîné, mais pas aussi chéri que son frère cadet. L'attention qu'il reçut, cependant, fut supérieure à celle dont bénéficient beaucoup d'enfants. Il fut chérit et éduqué par des précepteurs prestigieux, et promettait d'être un jeune homme très cultivé et avisé. Tout Di Luccio apprend les arts de l'escrime, il s'agissait là d'une tradition ancestrale consistant aussi bien à faire étalage de son élégance que de régler les affronts par des duels. Le jeune garçon se montrait à cet art là très doué, son habileté à ferrailler rivalisait avec celle qu'il avait à faire des belles phrases, plus caractéristiques d'ailleurs des poètes que des marchands.

S'il était heureux, il aspira vite à plus de liberté. Il voulait partir explorer le monde, et ne considérait pas bien cette obsession qu'avaient tous les autres membres de sa famille envers la richesse. Ses idéaux, lus dans quelques romans, étaient plus chevaleresques. Cette situation lui sembla à mesure qu'il grandissait insupportable. Bientôt, les événements lui donnèrent l'occasion de prendre son envol.

Il y avait aussi à Castelquisianni une princesse jeune mais très cruelle. Sa méchanceté n'était pas connue de tous, car elle était encore assez cachée, et ne concernait que les personnes lui étant proches. C'était en effet un régent plus sage qui s'occupait de la plupart des affaires politiques. Ce dernier invitait parfois à sa table les Di Luccio, pour parler affaires. Un soir comme ceux-là, la princesse, qui avait à peu près le même âge qu'Ozvello, voulu lui montrer une partie d'une collection d'objets magiques qu'elle chérissait. Il s'agissait d'une véritable caverne d'Ali-baba. On ne savait où regarder tant il y avait là de merveilles enchantées.

Alors que la princesse était partie un instant, laissant le fils de marchand seul, celui-ci entendit une voix. Cette voix provenait d'une très belle épée, qui le suppliait de la libérer d'un tel endroit où elle ne servait à rien. Se sentant étonnamment proche de l'objet, tout aussi inutile et frustré que lui, le garçon en eut pitié, et consentit à s'en saisir. Mais la petite maîtresse des lieux n'allait pas tarder à revenir, et à constater qu'il avait subtilisé un trésor… D'un autre côté, il y en avait tellement qu'elle ne s'en rendrait sans doute pas compte, si on ne la mettait pas devant le fait accompli. Aussi, suivant les conseils de sa nouvelle amie, répondant au nom de Caracole, il échangea bien vite ses bottes contre une paire qui devaient être ensorcelées… car à peine eut-il fait un pas qu'il se trouva dans un endroit tout autre, à sept lieux de là.

L'aventure, sans doute, pouvait alors commencer.

Situation de départ :
On ne demande pas à un gentilhomme l'état de son pucelage… Mais il est vrai qu'on ne lui connaît encore aucune conquête.

Autres :
Jeune bretteur, Ozvello n'en est pas moins très talentueux, et plein d'adresse. Il connaît quelques bottes habiles, et n'a pas froid aux yeux lorsqu'il s'agit de se lancer dans des acrobaties osées.

La rapière, Caracole, est un très ancien objet magique ayant appartenu à la mage fondatrice et première princesse de Castelquisianni, qui l'a probablement reforgée d'un artefact plus vieux encore. Elle possède plusieurs pouvoir, outre le fait d'être douée de parole. Elle augmente considérablement la qualité des passes d'armes de son propriétaire, renforçant et guidant en partie sa main lors des affrontements, veillant toujours à parer les coups en traître, et à toucher juste. Elle est aussi capable d'émettre une lumière bleue qui permet d'y voir assez bien la nuit, sans pour autant être trop visible soi-même. Mais son principal enchantement est sa capacité à absorber la magie ambiante, et ainsi à protéger son porteur des sorciers.

Dernière babiole magique de l'attirail du gentilhomme juvénile, les bottes de sept lieux, sont comme leur nom l'indique des bottes capables de lui faire franchir d'un seul coup sept lieux. Il leur faut cependant quelques heures entre chaque pas pour se recharger en énergie magique. Caracole, en bloquant la sorcellerie, peut empêcher le voyage qui serait autrement fait dès qu'elles seraient prêtes et chaussées.

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