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« le: samedi 08 juin 2013, 21:36:47 »
Leïla, timide et confuse, se laissa entraîner dans les boutiques par Kah-mui, et fut stupéfaite de voir la réaction des gens à son passage: dès qu'ils furent entrés, les vendeuses comme les clientes le saluaient avec extase, tel un dieu qui leur avait l'honneur modeste de descendre des cieux pour pénétrer en ce lieu.
Etait-ce vraiment bien d'être si familière avec lui alors que tous le traitaient avec la considération qui lui est dû?
Alors que la propriétaire lui ôtait ses vêtements pour lui faire essayer une jupe, révélant que son corps était effectivement d'un teint légèrement hâlé et uni, sans la moindre trace de bronzage, avec la teinte de peau la plus foncé que son corps ne pouvait lui permettre, elle dévisageait le souverain.
Il était vraiment bel homme, et il la traitait vraiment bien. elle sentait envers lui une certaine douceur qui la mettait en confiance, et qui assurait qu'il était quelqu'un de bien. Entouré des vendeuses qui lui proposait des boissons durant son attente, qu'il refusait poliment, elle comprit cependant qu'il devait se sentir un peu seul, aussi.
*Si tout le monde le traite avec autant de déférence, ce doit être dur pour lui d'arriver à se détendre et passer du temps avec une personne normale, qui ne ferait pas attention à ce qu'il est, mais qui il est.*
Même si elle ne savait plus s'habiller, elle se souvenait du principe de la pudeur, et avec la jupe blanche, elle prit le haut d'un maillot de bain de la même couleur, car le temps était vraiment doux, et la chaleur de la journée d'été commençait à se faire sentir à son plus fort de la journée.
Le Roi l'emmena alors vers l'endroit qu'elle avait le plus envie de voir, liant leurs mains de leurs doigts, presque comme des enfants, jusqu'à la plage que fréquentait le peuple de Meisa, si divers dans les espèces de ce peuple.
Comment avait-il deviné qu'elle désirait voir la mer ? Rien que de voir l'éclat miroitant du soleil sur les vagues faisait bondir son coeur de bonheur, et le sable chaud qui caressait ses pieds lui procurait la sensation de ne désirer que de ce trouver ici, à cet instant, avec celui qui enlaçait sa main avec tant de douceur, qui l'avait emmené jusque là.
Entre l'émerveillement d'un enfant et le trouble soudain qui parcourait le coeur de Leïla en regardant le doux visage du Roi, qui lui offrait la paix de ce lieu, et une place dans ce royaume chaleureux, la jeune femme était chamboulée.
- Tout est magnifique, et cette plage offre le tableau le plus attirant que j'ai pu voir dans ma vie...
Un peu confuse, les doigts de Leïla serrèrent un peu plus celle du souverain.
- Mais... si je restais... je devrais sans doute te traiter comme mon seigneur, comme tout le monde ici. Je pourrais m'y faire, je pense. Mais je ne suis pas certaine que ce soit ce que tu désires...
De sa main libre, elle remit une mèche de cheveux derrière son oreille, dévoilant malgré elle ses joues rosies.
-...Et j'apprécie ta présence près de moi.