Les contrées du Chaos / Re : Dans l'antre d'un coeur de rouage et d'acier [Sue L.Stuart]
« le: dimanche 10 avril 2016, 01:09:48 »Sue était honnête, elle l'avait toujours été. Elle savait que parcourir ses plans et lui lancer à la gorge qu'ils étaient mauvais, n'avait pas dû lui faire plaisir, mais elle n'en avait cure. Elle s'en foutait, elle parlait de son travail. On ne pouvait pas arriver, être général, et se croire mécanicien ! Ca ne marchait pas comme ça. Alors ouais, être débraillée et hurler avec son accent populaire du bas-ventre des mines était rabaissant pour elle, mais elle restait dix fois supérieur en génie mécanique et aéro-dynamique. Il n'était rien par rapport à elle, il n'avait que ses armes et son pouvoir pour s'élever, et la chute n'en serait que plus violente et brutale. Maud allait être informé de tout, de tout. Ce Général ne lui plaisait pas, encore moins que Daud et c'était peu dire. Peut-être parce que son charme naturel ne fonctionnait pas et qu'elle n'arrivait pas à se le mettre dans la poche alors qu'elle se rhabillait totalement. Elle retrouva enfin sa ceinture et la remit autour de sa taille pour attacher son pantalon, tandis qu'elle soupirait, très longuement. Non, ça ne lui plaisait pas de s'être ainsi laissée voir à un Général tendu comme une queue en érection mais sage comme un Saint Eunuque. Elle se recoiffa du bout de la clé à molettes qu'elle portait toujours avec elle et l'écouta de loin, sans réellement réagir, paraissant dans ses pensées.
Elles fonctionnaient, ses machines ? C'était assez extraordinaire ça. Elle était étonnée d'ailleurs. Elle haussa un sourcil et fit claquer sa langue à son palet. Elle enroulait une mèche de cheveux autour de son doigt, tirant nerveusement dessus. Non, non, non, ça n'allait pas. Elle se rapprocha et finit par pouffer. Bien sûr qu'ils fonctionnaient ! Etait-elle bête... Elle éclata de rire alors qu'une larme de moquerie coulait lentement au coin de son oeil et sur ses pommettes. BON SANG ! Comment avait-elle pu penser un instant que ces plans avaient donnés des machines en état de marche ?! Elle finit par se calmer alors qu'elle lui faisait signe de lui montrer les nouveaux plans, plus propres. Elle glissa ses doigts sur le papier, lentement et finit par grogner un peu.
<< - J'ai déjà décidé. Je suis avec vous. Ces machines sont des monstres, bon sang. Elles pourraient tomber en lambeaux si vos mécaniciens n'avaient pas peur pour leur vie. Venez là. >>
Elle lui attrapa le poignet sans aucune peur, sans aucune tenue, avec cette attitude un peu sauvage d'une personne qui n'a toujours pas pris l'habitude des conventions et des manies de la cours. Elle lui attrapa la main pour lentement lui montrer différents points de ses plans détaillés, qui avaient beau être meilleurs, rengorgés encore de défauts et de coquilles purement dangereuses. Elle lui plaça l'index sur une des sortes de pattes de la techno-forteresse, en expliquant d'une voix un peu rauque encore par l'éclat de rire qui lui avait échappé. Elle était si naturelle que ça en était un peu étrange, surprenant, parfois gênant. Elle attrapa un crayon, en même temps et doucement se mit à rayer des écritures, des détails, et en rajouter d'autres.
<< - Voilà ce qui a été construit. Vos mécaniciens ont eu la présence d'esprit et l'honnêteté de retirer une à une sans vous le dire les imperfections. Si cette machine avait été construite, elle aurait explosé au moment où on l'emplissait d'un moyen de combustion. Mais non, parce que tous les hommes que vous employez, eux, ils ont su aller outre votre supériorité et votre intelligence terriiiiible, Général, et tout reprendre à zéro, sans vous le dire pour ne pas blesser l'égo aux dimensions assez intenses qui réside ici. >> Elle lui tapota le torse en se recula assez pour le regarder droit dans les yeux, avec un petit mouvement nerveux de la lèvre supérieure. Elle prendrait les mesures adéquates pour qu'on lui transmette en privé ces plans et qu'elle puisse les recopier pour les donner à Daud.
<< - Je travaillerai pour vous. Mais ne me parlez pas comme si vous pouviez comprendre ce que vous faîtes. Vos connaissances en ce domaine sont limitées, très limitées et je crains qu'elles ne le resteront. Donner des ordres, j'obéirais. Dictez vos envies, je trouverai un moyen de les créer. Mais ne me prenez pas de haut concernant le sujet précis de la mécanique. Le reste, vous pouvez bien si l'envie vous prend, je n'en ai rien à taper. Ca m'en touchera une sans faire bouger l'autre. >>
Elle finit par se reculer en relachant le crayon et en attrapant le verre vide du général pour se le remplir d'eau, simplement, buvant cul sec l'entièreté du verre, quelques gouttes glissant le long de sa gorge nue et sur la rondeur douillette de ses seins. Elle finit par poser le verre sur la table basse en mordillant sa lèvre inférieure, l'air un peu curieux, comme si elle réfléchissait en même temps, finissant par revenir sur le plan pour réattraper le crayon. Elle souligna une pièce du plan et vint la dessiner à nouveau, plus large, avec plus de détails, rajoutant peu à peu sa technologie innovante qu'elle essayait d'utiliser ailleurs que sur ses ailes de Vapeur. Elle s'assit à moitié sur le siège en fronçant les sourcils de plus belle. Elle se jeta en arrière brutalement, tandis qu'elle soupirait. Non, non, non, ça n'irait pas. Il lui fallait les voir, tout de suite. Il fallait qu'elle les ai en mains pour pouvoir faire quelque chose.
<< - Amenez moi les voir. J'ai besoin de les voir. >> L'idée de trahir cet homme qui lui offrait sa confiance trainait toujours dans son cerveau, mais elle n'en avait cure, pour l'instant. C'était l'appel de sa passion qui faisait rage et elle ne pouvait que l'écouter. Elle le fixait, les mains sur les hanches comme une bonne travailleuse, rajoutant avec un sourire calme. << - Vous me présenterez vos mécaniciens, aussi ? >> Eux, au moins, elle pourrait les baiser pour avoir des informations compromettantes sur le Général ! Et tout cela à sa barbe, de manière à être sûre de retrouver son frère ... Et de finir par enculer Daud aussi profondément qu'il comptait la lui mettre. Tout un programme en perspective et elle esquissa un nouveau sourire avec son naturel si agréable.