Dictature d'Ashnard / Re : Paix, Guerre... Armistice. [Heilayne]
« le: lundi 28 décembre 2009, 23:57:18 »Les mires glissées sur le sol, sur l'herbe qui, sous les rayons de la lune semblaient danser sous la très basse valse que créait la douce brise de la soirée. Néanmoins, cette beauté ne réussissait guère à rehausser quoi que ce soit dans la tête, et surtout le cœur de la comtesse. Ce qui, habituellement aurait tôt fait de la faire sourire. Ce soir, ce sourire était perdu, incertain et surtout invisible. De son statut, elle se devait de rester humble, peut être même égale en cette conversation. Sans larmes ni tristesse. Et, bien sûr, c'était ce qu'elle tentait de faire voir... Ses yeux étaient rougis dans cette faible pénombre du soir, mais jamais elle n'oserait se laisser aller à pleurer devant lui, il devait la trouver, déjà, bien trop faible...
Sous la pesée de sa main contre sa frêle épaule, Heilayne eut un très bref sursaut, n'osant au début regarder ce qu'il lui mettait sous le nez. Après quelques secondes de lutte incertaine, Heilayne glissa ses mires sur le reflet banal, laid pensait-elle même ; tout simplement elle. Alors, elle remarquait tous ces défauts qui, en ce moment, la rendait folle d'une jalousie inimaginable, mais ô combien secrète. Il n'y a pas à savoir pourquoi il la choisit, elle... Pensa-t-elle silencieusement alors que, sitôt, la glace du miroir se changea. Les yeux de la comtesse se grossirent alors que ses iris se rivèrent sur les hommes qui défilaient devant eux, dans cette glace tel un spectacle à deux sous. Elle les voyaient mais elle ne voulait pas les voir... Du revers de la main, elle repoussa le dit miroir en abaissant ses prunelles vers le sol, allant fermer les yeux un moment pour contenir les larmes dans leurs bassins. Comment pouvait-il... Être cruel à ce point...? Ne comprenait-il pas, ne voulait-il pas comprendre? Ou alors, peut être comprenait-il, mais voulait faire encore, encore et encore souffrir la jeune femme. Et un second sursaut prit tout le corps de la mortelle, cette fois, elle échappa même un crie qu'elle voulue garder dans sa gorge mais qui, sous la peur soudaine, n'avait pu n'être que lâchée. Ses jambes fléchirent sous le poids des mots, des images, de la douleur... Elle l'aimait, oui, elle l'aimait... Mais comment pouvait-elle le lui dire, alors qu'elle était certaine que son cœur, à lui, était déjà donné...?
Maintenant assise sur l'herbe que plus tôt, elle contemplait, Heilayne gardait tête basse, vraisemblablement entrain de chercher que dire, quoi lui répondre. Oui, bien sûr, elle pourrait lui lancer que c'était de sa faute, qu'elle n'aurait jamais quittée l'Olympe si elle n'avait guère entendue les rumeurs sur lui et cette prêtresse dont le nom lui était inconnu. Ses doigts se pressèrent fortement contre l'herbe, alors qu'elle détourna la tête vers la gauche, le corps, quand à lui, toujours dos à l'homme qui tenait son cœur.
« Comment aurais-je pu avoir une chance.. Elle si belle, si près de toi, et moi, simple mortelle dont l'amour n'est qu'un cadeau misérable... J..Je suis heureuse pour l'enfant qu'elle a en son ventre, qu..qui est le tien... » Une faible pause marqua lentement le silence revenu alors que la comtesse tentait, toujours autant de ne pas s'effondrer sous le poids de la douleur. La tonalité toujours aussi basse, toujours ornée de cette tristesse qu'elle tâchait de faire disparaître, Layne poursuivit.
« Et jamais.. je n'aurais eue l'égoïsme de rester à tes côtés en sachant cela... Bien que mon amour... pour toi soit réel et présent, je n'ai pu que me laisser quérir facilement pour ne plus être … Dans votre chemin, à toi et à elle... »
Elle l'avait dit. Elle l'aimait, mais ne pouvait pas l'aimer. Il avait un enfant, ou plutôt, allait en avoir un. Du moins c'était ce qu'elle croyait, bien que Raven ait fait une fausse couche, d'où la mortelle vit, jamais elle n'aurait pu le savoir. Elle releva néanmoins le menton avec lenteur pour glisser ses mires trempées sur le ciel, puis sur l'arbre tout juste martyrisé. « Je ne saurais dire combien je suis désolée que tu ai assisté à de telles.. choses... »
Sans terminer, une fois de plus le silence fit le reste du travail. Si ce n'était qu'il vint être entrecoupé d'une simple phrase, basse. « Cela doit être douloureux... » Avait-elle conclut en observant l'arbre calciné, alors qu'elle reprit silence.