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L'Art / Re : Magnolia - Paradoxe... vivant ? (Histoire)
« le: dimanche 28 septembre 2014, 14:42:50 »
Notes de l'auteur :

- Je suis conscient d'avoir bâclé les deux derniers chapitres. Je les réécrirai lors d'une future mise à jour, mais je n'en ai pas le courage maintenant.
- Ceci n'est pas une nouvelle fiche, il s'agit de la fiche complète de l'histoire de Magnolia. Tout ce qui est écrit sur le résumé de fiche reste d'actualité.
- J'essayerai de rajouter des musiques lors d'une future mise à jour, pour le style.

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L'Art / Re : Magnolia - Paradoxe... vivant ? (Histoire)
« le: dimanche 28 septembre 2014, 14:42:41 »
Chapitre 5. Itinérante

« Détend-toi. Respire un grand coup. Voilààà. Tire doucement la corde, pas besoin d'être brute. Tout dans la finesse. Inspire doucement, expire, et quand tu te sentiras prête, tu expires tranquillement et tu ouvres les doigts. »

Magnolia avait un arc bandé entre ses mains et une flèche encochée, visant un tronc d'arbre. C'était la première fois qu'elle tenait une arme, et elle n'était pas rassurée du tout. Mais elle avait insisté pour essayer en voyant le combat trois jours plus tôt contre une meute de loups affamés. Eihi, une des marchandes, était une tireuse hors pair et avait tenu en respect deux adversaires seulement avec son arc et une douzaine de flèches.

Cela faisait maintenant plus de deux mois qu'elle avait quitté Tekhos, ville de ses rêves transformés en cauchemars. Quitter cet endroit était devenu pour elle une évidence, mais seule la chance l'avait fait rencontrer à nouveau le groupe de marchands avec qui elle avait déjà voyagé quelques années auparavant. Les produits étaient différents, les emplacements aussi, mais elle avait reconnu la voix d'Eihi, la crieuse. Elle avait eu un peu de mal à se faire reconnaître, mais du moment où tout le monde savait qu'elle était Magnolia, la petite fille qui avait voyagé avec eux, on lui posa quelques questions avec entrain. Et quand elle émit le désir de voyager à nouveau avec eux, elle fut acceptée sans même avoir à donner plus d'explications. C'était totalement un autre monde que celui de Tekhos, plus convivial et plus basé sur la confiance. Mieux pour elle.

Elle avait tenu à mettre les choses au point dès le début, et elle avait annoncé ce qu'elle était et sa véritable condition à tout le groupe réuni lors d'un diner. Et les réponses qu'elle a reçu l'ont rassurée.

« Eh petite ! Comment tu t'appelles ?
- Euh... Magnolia pourquoi ?
- Est-ce que tu es quelqu'un d'autre à cause de ça ou t'es toujours la même Magnolia ?
- J'imagine que ça a pas changé depuis la dernière fois nan ? On change pas ses parents.
- Si on t'a fait confiance avant, pourquoi on continuerait pas ?
- Je...
- Allez calme-toi petite. Pas la peine de te mettre dans tout ces états à cause de ça, hein ? Comme tu le dis toi-même, t'es exactement comme nous eh ?
- Je... Je... Merci... »

Et elle s'était effondrée en larmes de remerciements devant tout le monde. Depuis cette révélation, une seule chose avait changé. Certaines personnes se permettaient quelques blagues en rapport avec sa condition. Rien de méchant, bien au contraire. Cela lui permettait d'accepter ce qu'elle était, et cela lui prouvait qu'elle pouvait vivre sans difficultés avec les autres. Tous les marchands étaient en bons termes globalement, et il n'y avait que très peu de rivalités. C'est ce qui l'a incitée à rester avec le groupe de marchands. Originellement, elle voulait seulement les accompagner jusqu'à un village et qu'elle puisse s'y installer, mais elle n'avait personne qu'elle connaissait. Alors qu'en restant avec eux, elle était certaine d'avoir des personnes avec qui elle s'entendait bien, chose qui lui manquait énormément pendant son enfance solitaire. Et même s'il n'y avait personne de son age, cela lui était égal.

Aujourd'hui, elle avait insisté pour s'essayer au tir à l'arc, mais une fois l'arme entre ses mains, tout son engouement avait fondu comme neige au soleil. Il ne s'agissait pas d'un jouet, mais d'une arme dangereuse capable d'ôter la vie. Et il ne fallait pas rigoler avec ça. Quoi qu'en dise Eihi, bander l'arc n'était pas une chose simple, et la jeune adolescente était presque obligée d'y aller de toutes ses forces. Elle ouvrit les doigts et la flèche fusa à plus d'un mètre à côté de sa cible.

« Voilà. Bon, c'était pas dans ta cible mais au moins tu as tiré ta flèche. C'est un bon début.
- Mais ça sert à quoi que je tire une flèche sans pouvoir viser ?
- C'est l'étape d'après, savoir viser. Cela vient avec l'expérience et l'entraînement. J'ai pas fait mieux que toi quand j'ai tiré ma première flèche. Elle n'a même pas fait dix mètres. »

Magnolia marmonna dans sa barbe, rendit l'arc à Eihi et retourna voir les autres. Un jeune homme d'une vingtaine d'années la railla :

« Alors t'y es pas arrivée ? J'croyais que tu attendais que ça depuis des semaines ! »

Il s'agissait de Jin, un des amis de Magnolia. Elle s'était tout de suite prise d'amitié pour lui. Il avait l'esprit vif, toujours un sourire aux lèvres prêt à rendre l'ambiance plus conviviale. Il était très apprécié du groupe.

« C'est ça, moque-toi en plus...
- Ah ben j'vais pas m'gêner tiens !
- Merci, ça fait du bien de savoir que je suis soutenue...
- Il s'est passé quoi ? Tu t'es faite rembarrer ? Je croyais qu'elle était d'accord pour que t'apprennes ?
- C'est moi qui suis même pas capable de tirer une flèche correctement...
- C'est tout ? Il rigola un peu. Tu croyais vraiment y arriver du premier coup ?
- Ben...
- Eh, ce genre de truc ça s'apprend ! 'va falloir que tu t'entraînes Magnolia !
- Ouais...
- Allez fais pas la tête. Tiens, tu sais ce qu'il est arrivé à Bash tout à l'heure ? »

Il se mit à lui raconter une anecdote qui fit hurler l'adolescente de rire. C'est ça qui était bien avec lui, il arrivait toujours à lui remonter le moral d'une manière ou d'une autre, et il était toujours aux premières loges lorsqu'il arrivait quelque chose d'amusant ou inhabituel, et il tournait ça tellement bien au ridicule que cela en devenait comique.

Dans le convoi, il n'y avait qu'une seule enfant, mais il y avait aussi qu'un seul vieillard. Il devait avoir au moins soixante-dix ans et avait perdu un œil lors d'un combat contre des bêtes sauvages. Il s'agit d'un ancien militaire qui avait l'habitude de retrouver la procession marchande pour acheter diverses babioles et, lorsqu'il a appris que les marchands recherchaient des gardes, il a décidé de les rejoindre définitivement. Depuis, c'est lui qui entraîne tout le monde au combat. Même s'il ne combat plus depuis longtemps, il a toujours les techniques et n'hésite jamais à prodiguer des conseils aux moins expérimentés. Magnolia le voyait comme le mélange improbable entre un espèce de guerrier tout puissant et un sage millénaire. Entre autres, il la passionnait avec ses récits de ses nombreux combats. Pendant longtemps, il avait combattu pour Nexus, la citée rivale de celle d'où venait Magnolia mais il ne gardait aucune rancœur envers ses anciens ennemis. La preuve en était qu'il régalait régulièrement Magnolia de ses récits palpitants. C'est à lui qu'elle adressa ses questions par rapport à ses piètres démonstrations de tireuse à l'arc.

« Bonjour vieux sage !
- Ah bonjour Magnolia. Que veux-tu aujourd'hui ?
- Eh bien, j'ai essayé de tirer à l'arc aujourd'hui mais j'y arrive pas.
- Tirer à l'arc n'est pas une chose facile jeune fille, répondit l'ancien guerrier. Vois-tu, moi-même je n'ai jamais su le faire. C'était une chose hors de ma portée.
- Même toi tu n'y arrives pas ? Tu es un combattant non ? Pourquoi tu n'utilisais pas cette arme ?
- Tu sais petite, à l'armée le combattant idéal n'est pas celui qui sait utiliser à peu près toutes les armes. C'est celui qui sait manipuler à la perfection une ou deux d'entre elles. Moi, je n'étais pas un archer, et même si j'ai un peu tiré à l'arbalète ce n'était pas mon arme de prédilection. Je suis un combattant à la lance et à l'épée.
- La lance ? Tu combattais à cheval ?
- Eh oui... C'était l'époque où j'étais encore frais comme un jeune soldat. Et puis mon cheval est mort au tout début d'un assaut, et je n'ai plus jamais combattu sur le dos d'une de ces bêtes ensuite.
- Whoah... J'aurais aimé te voir combattre comme ça !
- Tu ne devrais pas. La guerre n'est pas faite pour les jeunes filles comme toi. D'ailleurs, le simple fait que tu veuilles utiliser un arc à ton age est prématuré. Quel âge as-tu ?
- Bientôt 14 ans !
- Laisse la guerre aux adultes petite, tu as tout le temps pour ce genre de choses... Ne répète pas les mêmes erreurs que moi.
- D'accord vieux sage... »

Cette fois-ci, elle s'en alla un peu déçue. Elle aurait aimé avoir une de ses histoires aujourd'hui pour lui remonter le moral, mais ce n'était apparemment pas à l'ordre du jour.
La jeune fille pensait avoir trouvé un équilibre encore meilleur que celui qu'elle avait eu à Tekhos au début, avant que cette histoire n'éclate au grand jour et qu'elle soit considérée comme un monstre. Et partir était à mille lieues de ses intentions. Même si la vie était plus compliquée et moins innocente au sein du convoi, elle s'y sentait à sa place, comme si elle avait toujours dû être là, parmi ces personnes tolérantes, amicales et conviviales. Et elle faisait tout son possible pour être acceptée : elle ne rechignait pas à travailler. Généralement, elle aidait le cuisinier en faisant des tâches faciles, mais il lui arrivait aussi d'aider à charger et à décharger les marchandises, et d'autre genre de choses utiles au groupe. Elle était devenue la mascotte du groupe. Lorsque les marchands faisaient une halte dans un village où dans une grande ville, une autre personne, souvent Jin, l'emmenait faire le tour des endroits intéressants à voir. C'est ainsi qu'elle découvrit petit à petit le monde, et les mœurs des différentes cités, tout en restant éloignée de Tekhos et d'Ashnard, les deux citées lui rappelant de très mauvais souvenirs. De temps à autre, le convoi subissait l'attaque de bêtes sauvages. Pas très nombreuses ni vindicatives car ils faisaient attention à ne pas s'aventurer au beau milieu de nulle part. Maniolia apprit donc à manier l'arc, et était presque devenue l'égal de Eihi. Il ne lui manquait que la force et la cadence de tir, mais la précision était au rendez-vous. Pendant les combats, elle pouvait facilement éclaircir les rangs d'une meute de loups affamés ou d'un groupe de terranides sauvages. Après le premier combat contre des terranides, Magnolia fut choquée de voir ce que ces créatures qu'elle comparait volontiers avec des humains agir d'une façon aussi sauvage et, peu après le combat, s'était mise à pleurer. Et elle était allée voir la seule personne qui, selon elle, pourrait répondre au flot d'interrogations de la jeune fille.

« Vieux sage !
- Qu'y a-t-il petite ?
- Pourquoi les terranides sont si méchants ? J'en ai vu des gentils !
- Aaahh... C'est une question difficile que tu as là. A ton avis, comment vivaient les terranides que tu as vu quand tu étais petite ?
- Comme nous je crois...
- Et à ton avis, comment vivaient les terranides que nous venons de tuer ?
- Euh...
- A ton avis, pourquoi un homme ashnadarien se sentira plus fort que toutes les femmes alors qu'une femme tekhane se sentira plus forte que tous les hommes ?
- Ben...
- A ton avis, pourquoi ne croisons-nous pas d'humains comme ces terranides ?
- ...
- Tu viens peut-être de trouver une clé... »

Il lui demanda ensuite de méditer ces paroles et de partir, ce qu'elle fit. Et elle se mit à séparer deux types de terranides : les sauvages et les civilisés. Elle s'entendait toujours aussi bien avec la Neko et l'Inu du groupe mais faisait attention aux autres terranides maintenant. Et elle n'avait toujours pas trouvé la réponse à la dernière question du vieux sage, c'est pourquoi elle lui redemanda quelques jours plus tard, mais elle n'eut pas de réponses. Elle laissa cette question en suspend pour s'occuper d'autres tâches.

Pendant ces deux années, elle avait aussi manié quelque peu l'épée, mais elle arrivait à peine à la tenir correctement. Elle n'avait encore jamais combattu avec, et espérait de tout coeur ne jamais avoir à le faire. Déjà qu'elle trouvait l'arc assez limite, elle ne voulait pas prendre le risque de se faire tuer. Elle avait noué des relations d'amitié solides avec presque tous les membres du convoi, soit une bonne cinquantaine.

Aujourd'hui, ils devaient s'arrêter dans un petit village à moins d'un kilomètre de Nexus. Il s'agissait de la dernière halte avant la capitale des bonnes affaires. Il s'agissait apparemment d'un village de mineurs, car il n'y avait que des hommes et une grande mine pas très loin. Ils devaient aller retourner voir leurs femmes et enfants dès que c'était possible. Comme la plupart des mineurs, ils ne furent pas bien bavards et n'achetèrent presque rien, juste de quoi se substanter. Si ça se trouve, il pouvait même s'agir d'esclaves, avait suggéré Eihi. Cela fit froid dans le dos à la jeune adolescente, qui avait maintenant seize ans. Seize années de vie, plus intense qu'elle aurait pu l'imaginer, avec des hauts et des bas. Mais elle ne regrettait pas ses expériences après y avoir réfléchi. La seule chose qu'elle regrettait était de ne pas avoir clarifié les choses avec ses deux soeurs ainées à Tekhos. Ce n'était que minime, et elle se prépara pour une bonne nuit de sommeil.

Jusqu'à se faire interrompre par un hurlement.

« ON NOUS ATTAQUE !!! »

Elle se réveilla en sursaut comme beaucoup d'autres, et ils purent entendre un bruit d'égorgement. Les mineurs s'étaient équipés d'armes de brigands, non d'armes de paysans, et s'étaient mis à agresser le groupe. Tout de suite, le combat s'avérait impossible à gagner pour les marchands. Les pauvres étaient totalements démunis, se pensant en sécucité à proximité d'une habitation humaine fixe, et n'avaient même pas prévu de tours de garde réguliers.

« Merde... » maugéra-t-elle, avant de prendre son arc et de commencer à tirer une flèche sur le premier brigand qu'elle voyait. Il reçut sa flèche entre les deux yeux et s'écroula, mort avant même d'avoir touché le sol. Elle voulut en encocher une seconde, mais elle se fit pousser sur le coté et sentit son carcois, normalement attaché dans son dos, tomber. Un des adversaires avait tenté de la trancher en deux, sans aucune once de pitié, et l'Inu lui avait sauvé la vie en la poussant. Le coup n'avait touché que la bandoulière.

« Fuis ! lui enjoint-elle.
- Mais... tenta-t-elle de protester.
- Fuis !! répéta-t-il avec force. »

Juste avant de se faire empaler. Horrifiée par ce spectacle, la jeune fille tourna les talons et se mit à courir, au beau milieu du champ de bataille. La pauvre était totalement perdue et n'osait pas s'éloigner de ses compagnons. Elle zigzagua entre les différentes caravanes jusqu'à trouver Jin aux prises avec un homme d'une trentaine d'années portant une hache massive et bien décidé à en découdre. Le jeune homme esquiva le coup meurtrier et réussit à trouver une faille dans la garde de son adversaire, son sabre se plantant dans le coup de son adversaire. Il se retourna et apperçut l'adolescente. Il lui tendis la main et lui fit « Viens ! » Magnolia lui pris donc la main et ils coururent tout deux jusqu'à la caravane que Jin conduisait à longueur de journée. Il détacha rapidement le cheval et enjoint Magnolia de le monter, ce qu'elle fit sans piper mot.

« Magnolia... Notre chemin ensemble s'arrête là. Il faut que tu survives, toi seule est encore fraiche. Vis, OK ?
- Mais... »

Elle croisa son regard. Il paraissait déterminé tout autant que résigné. Elle ne put continuer sa réplique. Jin claqua un grand coup sur le flanc du cheval, ce qui fit que celui-ci partit au triple galop. Lorsqu'elle se retourna, elle le vit aux prises avec un autre des bandits, avant de se faire décapiter d'un seul coup de hache. L'adolescente se retourna, sur le point de pleurer et de vomir en même temps, et s'enfuit. Qu'allait-elle faire ?


Chapitre 6. Le Portail

Magnolia pleurait toutes les larmes de son corps alors que sa monture était lancée au galop. Toute sa vie... Toutes ses connaissances... Venaient de mourir d'un seul coup. Toute sa vie s'effondrait une nouvelle fois sous ses pieds, et elle se sentait comme condamnée à la solitude. À chaque fois qu'elle avait des connaissances, une amitié sincère, une petite vie tranquille, un évènement venait s'interposer pour lui rappeler qu'elle n'était pas comme les autres. Finalement, peut-être était-ce son destin...

Son cheval s'arrêta d'un coup, la désarçonnant. Elle tomba en avant sur un chemin en pierre. Lorsqu'elle releva les yeux, le décor avait totalement changé, et ne correspondait à rien de ce qu'elle connaissait. On aurait dit un des parcs naturels de Tekhos, mais avec une technologie différente et surtout moins évoluée. Il y avait un chemin de pierre avec quelques lampadaires, un peu semblables à ceux de certains villages qu'elle a visité durant son long périple mais en plus évolué. Ils devaient fonctionner avec de l'électricité selon elle. Quant aux arbres, elle en avait déjà vu de telles sortes.

La bouche de la jeune fille s'ouvrit tandis qu'elle faisait des tours sur elle-même pour regarder le paysage et se persuader qu'elle n'hallucinait pas. Mais où se trouvait-elle ? Et ses poursuivants peuvent-ils la poursuivre ? Elle jeta un œil vers l'endroit d'où elle arrivait, et vit une espèce de trou circulaire, sauf que ce n'était pas un trou. Ou alors, c'est un trou dans l'air, mais ce genre de choses n'existe pas. Quoique... Non, il devait y avoir autre chose. Lorsqu'elle s'approcha et qu'elle regarda attentivement dans ce "trou", elle se rendit compte qu'elle reconnaissait le paysage de l'autre côté ! C'est l'endroit d'où elle venait, là où elle essayait de fuir avec son cheval ! Cheval qu'elle vit d'ailleurs, qui s'était arrêté pour attendre sa cavalière. Sous le coup de la panique que les bandits l'aient suivie et qu'ils la trouvent ici, elle retraversa l'espèce de trou, prit son cheval par la sangle et l'amena de l'autre côté, là où elle serait en sécurité, en espérant que cela suffira à berner ses poursuivants, s'il y a des poursuivants.

C'est ainsi que Magnolia arriva sur Terre, un monde totalement nouveau pour elle. Ne sachant pas où aller, elle passa sa première nuit à la belle étoile. Lorsque le jour se leva, elle prit la route avec sa monture. Elle sentait qu'on la regardait, comme s'il s'agissait d'une étrangère. Peu semblaient habitués à voir une adolescente monter un jeune étalon en plein jour sans qu'il n'y ait personne pour la guider, ni pour l'accompagner. Elle sortit du parc et se retrouva en pleine rue, avec des véhicules motorisés sur la route, et elle comprit qu'elle allait devoir faire le reste à pied. Elle descendit de son cheval et marcha un peu au hasard dans les rues de la ville. Heureusement pour elle, elle trouva rapidement un ressortissant de Terra qui l'aida à s'installer confortablement. Il la forma à la culture nippone ainsi qu'aux mœurs du pays, avant qu'elle aille se déclarer amnésique. Le plan fonctionna parfaitement, et personne ne se doutait de rien du tout. Ou alors, personne n'avait vraiment cherché. Ou alors, un inconnu lui a donné un coup de pouce. Quoi qu'il en soit, à peine deux semaines après son arrivée sur Terre, Magnolia était devenue une véritable japonaise ayant perdu la mémoire, vivant chez un parfait inconnu qui lui avait offert son aide. Il s'agit d'un vieil homme, originaire de Terra et exilé sur Terre depuis quatre ans. Durant une de leurs conversations le soir autour de la table, il avoua à la jeune fille qu'il l'avait aidée parce qu'elle ressemblait à sa fille, restée dans un village près de Nexus. Lorsque Magnolia l'interrogea sur cette fille, il se referma et refusa d'en dire plus. Magnolia n'aborda plus jamais ce sujet, et lui n'y revint jamais non plus.

En deux mois, la jeune fille trouva un travail, commença à prendre des cours par correspondance pour "pallier sa perte de mémoire" et commença à trouver des connaissances sur Terre. Cependant, elle n'oubliait pas Terra, et y repassait de temps à autre grâce au portail qu'elle connaissait. Malheureusement, elle se trouvait près d'une citée qu'elle ne connaissait que très peu, Nexus, et ne voulait pas prendre de risques inutiles. Alors elle se baladait juste dans la ville, au gré du vent, sans faire de remous inconsidérés. Pour expliquer ses absences, elle fit croire qu'elle se rendait irrégulièrement à un institut spécialisé pour retrouver la mémoire, sans réussite pour le moment. Mais au bout de ces deux mois, un évènement vint bouleverser la vie terrienne de la jeune Magnolia. Celui qu'elle considérait comme un père et comme un ami mourut. Une mort naturelle et prévisible, mais qui la chagrina beaucoup quand même. Elle participa bien évidemment à son enterrement, et continua à louer l'appartement qu'elle avait habité avec lui pendant ces deux mois grâce à son travail et s'inscrit même au lycée de Seikusu, ce qui lui donna le statut d'étudiante ainsi que pas mal d'aides financières. Elle put ainsi s'acheter un ordinateur et se familiariser avec l'outil informatique terrien, sensiblement différent que celui de Tekhos auquel elle avait été habituée.


Chapitre 7. Retour aux sources

Un jour, totalement par hasard, Magnolia découvrit l'emplacement d'un second portail, menant directement vers Ashnard. Malgré le fait qu'elle habitait pendant sa jeunesse à côté de la capitale de l'Epire, elle ne l'avait jamais visitée. C'était donc la première fois qu'elle visitait Ashnard, qu'elle reconnut immédiatement avec les nombreuses descriptions que lui avaient faites Kotaro. Pas de chance, elle se fit repérer très vite par un vampire, qui sentit un certain désordre dans le système sanguin de la jeune fille. Elle se fit capturer et emporter par cet être maléfique. Elle fut enfermée pendant deux jours entiers, jours pendant lesquels le vampire l'observait, et la saignait un peu pour vérifier ses théories. Au crépuscule du second jour, il lui annonça que ses veines et ses artères avaient été inversées à la conception. Le système sanguin de Magnolia allait dans l'autre sens. Elle en tira deux conclusions : d'une, elle n'était pas humaine. De deux, la technologie ne remarque pas tout. Après cette découverte, il décida d'en faire une vampire. Il mordit donc une de ces artères devenues veine, et la vida entièrement de son sang. Avant qu'il puisse terminer le rituel, un évènement inattendu se déroula, si bien que, lorsque Magnolia reprit conscience, elle vit le vampire allongé près d'elle, sans aucune goutte de sang dans son corps, et possédant toutes les entailles qu'il a précédemment infligé à l'adolescente, plus touts les autres hématomes et blessures qu'elle avait auparavant sur son corps. Quand elle regarda son propre corps, toute trace de ces blessures avait disparu. Et elle se rendit compte d'une autre chose en même temps : tout le savoir ancestral du vampire s'était déversé en elle. Elle possédait tous ses souvenirs, sans ses émotions ou sentiments, ce qui était fort pratique. Avec 16 années de vie, elle avait maintenant l'expérience de plus de trois cent années d'errances. Évidemment, certains savoirs ne lui apportaient strictement rien, comme de savoir que de mordre une veine était le meilleur moyen d'avoir beaucoup de sang sans que la victime ne meure trop rapidement. Mais d'autres étaient plus qu'utiles. Elle savait maintenant parfaitement se battre, sans l'agilité d'un vampire certes, mais il fallait juste qu'elle entraîne un peu son corps. Elle apprit aussi l'emplacement exact de la maison de ses parents, le vampire ayant traité avec eux dans le passé. Elle décida d'y faire un tour. Au lieu de retrouver son père et sa mère, elle vit deux pierres tombales. Il était écrit que, suite au départ de leur fille, ils ne se sentaient plus le droit de vivre. Et un message lui était adressé. Si jamais elle revenait ici, il fallait qu'elle vive sa vie au maximum. Rien d'autre. Sans qu'elle puisse comprendre pourquoi, des larmes lui vinrent aux joues, et elle pleura la mort de ses parents qu'elle a pourtant renié il y a bien longtemps. Suite à cette découverte, une violente nostalgie la prit, et elle voulut aller voir où en étaient ses "soeurs" à Tekhos. Pour cela, elle puisa dans les richesses du vampire pour louer une escorte pour cette ville. Une escorte exclusivement féminine. Elle avait retenu la leçon. Elles furent attaquées une fois pendant leur trajet. Une meute de loups affamés n'ayant pas mangé depuis assez longtemps pour prendre le risque de s'attaquer à des humains. C'était la première fois que Magnolia mettait en pratique ce qu'elle savait sur le combat, et elle découvrit qu'elle était devenue une véritable machine de guerre. N'hésitant pas à foncer dans le tas pour faucher deux ennemis d'un coup, roulant à terre pour éviter le bond du chef de la meute tout en tenant son épée vers le haut pour l'éventrer... Au final, elle avait tué seule la moitié de la meute, et elle se demandait même pourquoi elle avait engagé une escorte inutile.

Elle savait bien de nouvelles choses sur Tekhos, ses cotés sombres et ses déviances. Elle savait désormais que, si elle était repérée comme non-humaine, elle risquait de se faire enfermer pour le reste de ses jours, "pour le bien de la science". C'est pour cela qu'elle congédia son escorte à quelques kilomètres de son lieu d'arrivée et se fit passer pour une simple visiteuse. Personne ne la reconnut, et elle avança jusqu'au gratte-ciel où habitait son ancienne famille adoptive. Elle toqua à la porte, et c'est Ryoko qui l'accueillit, ne la reconnaissant pas. C'est une de ses mères qui fit le rapprochement, folle de joie que sa fille soit encore en vie. Même si c'était ses enfants adoptifs, elle était très proche d'eux. Elle lui présenta la nouvelle pensionnaire, un bébé d'à peine un mois, et lui apprit que Masami avait quitté le foyer pour fonder sa propre famille. Lorsqu'elle lui demanda si elle avait l'intention de rester, Magnolia hésita, avant de dire qu'elle avait trouvé sa propre voie et qu'il lui fallait la suivre. Heureuse que tout le monde aille bien, et ayant satisfait sa curiosité, elle prétexta aller chercher un objet pour sortir de la maison et partir de Tekhos. Seule. Sauf que, pour une fois, la solitude n'était plus une contrainte, mais plutôt un choix mûrement réfléchi. Un autre coup de pouce du destin, alors qu'elle errait dans les rues pour sortir de la ville, elle croisa un troisième portail, menant lui aussi vers la Terre. Elle pouvait maintenant rejoindre les trois citées principales de Terra très rapidement.

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L'Art / Re : Magnolia - Paradoxe... vivant ? (Histoire)
« le: dimanche 28 septembre 2014, 14:42:33 »
Chapitre 3. La fin de l'innocence

« Merci... »

Un homme d'une trentaine d'années se tenait assit dans une carriole tirée par deux chevaux. Juste derrière lui était allongée une jeune fille d'à peine neuf ans. Kotaro, l'homme, avait aidé la fille à fuguer après avoir découvert l'horrible secret qui la tiraillait depuis quelques jours. Elle était la fille de deux êtres morts remmenés à la vie par un nécromancien, et avait été élevée comme une fille normale. Jusqu'à ce qu'elle apprenne son fardeau. Quand elle lui en avait parlé, il ne l'avait pas crue au début. Puis il s'était souvenu que Harumi ne pouvait pas donner naissance, et qu'il était impossible que la jeune fille se fasse des films d'une horreur telle. Il avait été dégoûté par l'attitude du couple de créer ainsi un enfant. Il avait eu beaucoup de peines pour la jeune Magnolia et quand elle lui avait demandé de l'emmener avec lui, il n'avait pas pu refuser. Ce qu'il faisait là n'était pas légal ni moral, mais c'était certainement le meilleur choix pour elle. Le cadre offert par ses créateurs était malsain, et il fallait qu'il l'emmène ailleurs pour qu'elle puisse vivre hors de ce cauchemar ambulant.

« Pourquoi... Pourquoi... » Répétait-elle en boucle, au bord du délire.

D'après ses parents, elle avait eu une grosse fièvre, et était certainement en train de faire une rechute. Elle était emmitouflée dans une couverture. Il faisait vraiment froid, mais il n'y avait rien d'autre. Il avait aussi prévu quelques provisions pour pouvoir tenir au moins un mois sans avoir à se rapprocher d'un village. Ils ne pourraient pas aller bien loin, mais ils devaient trouver un endroit pour s'installer. Kotaro ne pouvait pas décemment retourner à Ashnard en ayant aidé une jeune fille à fuguer, surtout avec elle. Et il était hors de question qu'il la livre à n'importe qui. Elle avait déjà trop vécu d'ignominies dans sa courte vie pour lui faire ça. Apprendre qu'on est une fille de deux morts... Rien que d'y penser Kotaro tremblait. La pauvre était totalement abattue, et il doutait qu'elle puisse se relever un jour. Il lui fallait un coup de fouet, quelque chose qu'elle aurait adoré voir. Son choix se porta assez rapidement sur Tekhos. L'une des villes les plus dangereuses de Terra pour les hommes. Il était probablement suicidaire d'envisager d'y aller. Mais pour la petite, il était prêt à le faire. Après tout, des hommes vivent bien à Tekhos et bien qu'ils soient pour la plupart des criminels, ils restent en vie. Il pensait ne pas risquer grand chose, excepté son honneur, en s'y rendant. Et si ça permettait de remettre un sourire sur ce visage, c'était un moindre mal.

Sauf que partir pour Tekhos ne s'improvise pas. Ils pourraient l'atteindre en un mois, en épuisant les chevaux, mais c'était sans compter les attaques des bêtes sauvages, les accidents, et toutes les conséquences. Il fallait bien se préparer pour ce périple. Lui qui n'avait pas beaucoup voyagé dans sa vie, se nourrissant de connaissances et enseignant son savoir à des enfants en tout genre, allait découvrir la capitale de la technologie et de la misandrie. Le sort voulut qu'ils croisèrent une procession de carrioles marchandes allant tout droit vers leur destination. Négociant un paiement, il réussit à faire en sorte qu'ils puissent les accompagner. La petite était endormie, et ne savait encore rien de ce qui l'attendait. Il voulait lui faire la surprise. Quand elle se réveilla, elle eut la surprise de voir d'autres personnes avec Kotaro.

« Tu es finalement réveillée ?
- Où... Où sommes-nous ? Pourquoi il y a des gens ?
- Tu es bien curieuse. C'est une surprise ma petite.
- Une surprise... » répéta la jeune fille, dubitative.

Elle s'allongea à nouveau sur le bois dur du chariot et referma les yeux, ceux-ci ayant beaucoup pleurés ces derniers jours. Kotaro jeta un coup d'œil vers elle et décida de ne pas insister. Elle saurait bien assez tôt leur destination, qui n'était qu'une halte pour les marchands. Un d'eux lui avait demandé pourquoi il voulait aller jusqu'à Tekhos, et l'homme avait répondu vouloir y aller pour remonter le moral de cette fille qu'il avait fait passer pour une orpheline, ce qui techniquement n'était pas un mensonge. Son interlocuteur n'avait pas insisté.

Cela faisait trois jours que Magnolia et Kotaro avaient rejoint les marchands, et celui-ci commençait à discuter avec eux de choses et d'autres. Ils partageaient leurs savoirs et leurs expériences. Il apprit ainsi que les marchands allaient laisser les femmes négocier avec les tekhanes, et se tiendraient à l'écart de la ville, par mesure de sécurité. Certains objets de leurs marchandises étant précieux, ils n'allaient pas risquer de se les faire briser quand elles les contrôleraient tout simplement parce que ce sont des hommes. Et de toute façon, ils n'étaient pas les bienvenus par ici. Cela l'inquiéta un peu, mais il n'allait pas s'arrêter à mi-chemin. Il avait trouvé une escorte, et étaient déjà en route vers cette ville. Il était dorénavant trop tard pour reculer. Et de toute façon, ce n'était pas son genre de laisser une fille pleurer. Il préférait la voir sourire et rire aux éclats.
Sauf qu'elle restait allongée dans le chariot, se levant seulement pour manger et faire ses besoins. À chaque fois qu'il la voyait, elle avait les larmes aux yeux, comme si elle venait de pleurer. Mais il ne l'avait encore jamais surprise à verser une seule larme depuis qu'ils n'étaient plus seuls tous les deux. Dans un certain sens, il admirait sa force car se cacher ainsi pour épargner les autres de sa tristesse n'était pas donné à tout le monde, surtout à son age. Ce n'était pas des larmes d'enfants, qui interviennent pour qu'on le remarque, mais des larmes d'adultes. Elle avait grandi trop vite. Il laissa un marchand conduire son chariot pendant qu'il s'installa à côté d'elle, allongée comme à son habitude dans sa couverture.

« Tu vas un peu mieux ? »

Elle la regarda, les yeux embués. Et il trouva la réponse dans son regard. Elle n'avait pas besoin de dire quoi que ce soit d'autre, la tristesse et la détresse se lisaient en elle comme dans un livre ouvert. Elle se força à répondre.

« Un peu mieux, merci... »

Elle mentait, mais elle le faisait courageusement. Elle refusait que les autres la voient ainsi, même si c'était des efforts vains. Elle avait des longs moments de passage à vide où il semblait qu'elle était perdue dans ses pensées. Et quelques minutes plus tard, elle se repliait dans sa couette et se cachait la tête, sanglotant. C'était certainement à ces moments qu'elle versait ses larmes de douleur et d'incompréhension.

« Ecoute... Tu ne peux pas rester toute ta vie comme ça. Il va falloir que tu remontes la pente un jour. Même si ce n'est pas encore le moment. Quoi que tu puisses penser de tout ça, de toi et de quoi que ce soit, tu restes Magnolia, une petite fille qui pleure.
- Je pleure pas...
- Non, c'est vrai, excuse-moi. Mais tu es triste et ça, tu en as le droit. Tu as aussi beaucoup de questions. Et il n'y a qu'avec le temps que tu trouveras des réponses. Je sais que c'est difficile pour toi, mais il va falloir que tu sois patiente. »

Elle ne répondit pas et regarda le vide. Kotaro abandonna. C'était encore trop tôt pour elle. Il lui signala juste une chose supplémentaire.

« Tu sais où nous allons ? On va à Tekhos, la ville que tu voulais visiter. »

Un « Ah » dubitatif fut la seule réponse qu'il obtint. Au moins, cette fois-ci, il avait eu une réponse.

Plusieurs jours passèrent encore où rien de significatif ne se déroula. Le voyage se déroulait tranquillement, sans heurts particuliers. Trois jours avant d'arriver à destination, la jeune fille se leva d'elle-même, chose qu'elle n'avait pas fait depuis sa fugue, et vint enlacer le dos de Kotaro, enfouissant sa tête sur son épaule. Lui ne bougea pas, ne voulant pas la faire fuir. Elle devait aller à son rythme. Mais il ne pouvait pas s'empêcher de sourire.

« Merci... » lui murmura-t-elle.

Il ne répondit pas. Il n'y avait rien à répondre. Durant les jours qui suivirent, elle reprit des forces, même si elle passait le plus clair de son temps assise derrière Kotaro à réfléchir. Elle ne le quittait pas d'une semelle, comme si c'était la dernière personne en qui il avait confiance. C'était d'ailleurs le seul à qui elle adressait la parole. Pas pour parler de ce qu'il s'était passé. Ils s'échangeaient des banalités, mais c'était un bon début.

Puis ils arrivèrent à Tekhos, capitale de la technologie et aussi ville la plus puissante de Terra. La jeune fille était impressionnée par tant de grandeur et de démesure. Elle pouvait voir les bâtiments toucher le ciel tellement ils étaient hauts. Comme il était prévu, les hommes du convoi installèrent leur bivouac à un bon kilomètre de la ville pendant que les marchandes, accompagnées de Magnolia et Kotaro, se dirigèrent vers les portes. Les tekhanes inspectèrent la marchandise et regardèrent l'homme d'un œil mauvais, mais ne dirent rien et ils purent passer sans problèmes. C'est à l'intérieur que les choses furent un peu plus compliquées pour lui. Le duo se sépara de leurs compagnes de voyage et entreprirent de visiter la ville de fond en comble. Magnolia observait, comme si elle n'était pas concernée par ce qu'il se passait autour d'elle. Tout était trop irréel. Cette technologie, toutes ces choses qu'elle ne connaissait pas, et qui semblaient si essentielles pour les tekhanes, c'était étrange. Cela sonnait un peu faux, un peu enrobé dans un papier doré. Et elle entendait des remarques désobligeantes. Pas contre elle, mais contre celui qui lui tenait la main et qui semblait de plus en plus tendu.

« Regardez cet homme. Qu'est-ce qu'il fait ici ?
- Il est seul avec une jeune fille ! Quel dégoûtant !
- Un pédophile ? Mais que fait la police ?
- La pauvre... Qui sait ce qu'il va lui faire ? »

Et bien d'autres. Comme en écho à ces remarques, Kotaro lui serrait la main de plus en plus fort, au point qu'elle finit par avoir mal.

« Tu me fais mal...
- Excuse-moi, lui répondit-il en la lâchant immédiatement. Je suis un peu nerveux. »

La jeune fille massa sa main qui était devenue un peu rouge.

« Et voilà ! Il lui a fait mal à cette petite ! Ces hommes sont d'une indélicatesse...
- J'en ai marre. Il faut que je m'en aille, sinon je vais péter un plomb.
- D'a... D'accord. »

Elle n'osa même pas protester. Elle le comprenait un peu. Ils firent donc demi-tour.

« Elle est où déjà la porte d'entrée ?
- Euh... Par là ? répondit la jeune fille sans aucune certitude.
- On va essayer. »

Ils s'engagèrent donc totalement au hasard dans les rues de la capitale, jusqu'à être totalement perdus. Il y avait de moins en moins de monde dans les rues qu'ils prenaient, et ils finirent par se retrouver seuls. Puis, sans qu'elle comprenne comment ni pourquoi, elle se sentit s'élever. Une personne l'avait prise de dos et la serrait contre elle. Magnolia essayait de se débattre, mais celle qui la tenait avait une poigne trop puissante.

« Reste tranquille petite, fit une voix de femme alors que la jeune fille était en train de hurler à l'aide.
- Magnolia ? » fit Kotaro en se retournant.

C'est alors que la jeune fille vit trois femmes musclées entourer l'homme.

« Qu'est-ce que tu croyais faire avec elle, hein ?
- Répond, mâle !
- Quoi, t'as perdu ta langue ? »

Une des femmes commença à lui donner un coup à l'épaule, dans le but de le déstabiliser et de le bousculer.

« Je...
- Ta gueule ! Vous les hommes, vous mentez tout le temps !
- Mais... »

Un coup de poing dans le ventre eut raison de sa tentative de réponse. Il se plia en deux de douleur, et la jeune fille commença à crier à l'aide et à gigoter pour essayer de se libérer.

« Mais tu vas arrêter oui ? »

Elle sentit un coup à la tête, puis ce fut le trou noir.

Elle se réveilla dans un lit. Se demandant où elle se trouvait, elle se redressa et regarda autour d'elle. Il y avait plein d'objets qui lui étaient totalement inconnus, et d'autres personnes allongées dans le même type de lit qu'elle. Et elle avait un mal de crâne lancinant. Magnolia se leva et se dirigea vers la porte. Avant même qu'elle puisse l'atteindre, celle-ci s'ouvrit et la jeune fille put voir une femme en blouse blanche. Elle devait avoir dans la trentaine d'années, et la regardait avec curiosité.

« Ah, notre petite inconnue s'est réveillée. Pas trop mal à la tête j'espère ?
- Euh...
- Ne t'inquiète surtout pas ! continua-t-elle sans même lui laisser le temps de répondre. Ce n'est qu'une vilaine bosse. Demain, tu ne la sentiras même plus. »

La jeune fille passa une main sur sa tête et eut un sursaut de douleur.

« N'y touche pas, ça va se calmer tout seul.
- Euh... Excusez-moi...
- Tu as une question ? Ça tombe bien, moi aussi. Vas-y.
- Ou est Kotaro ?
- Kotaro ? Qui c'est ? Ta petite amie ?
- Non, c'est l'homme qui m'accompagnait.
- L'homme ? Non, je vois pas du tout qui c'est. Et c'est pas important. Tu sais où est ta maman ? »

La petite fille eut beau insister sur Kotaro, mais elle n'eut aucune information. En revanche, l'infirmière lui posa une batterie de questions visant à déterminer qui elle était et, à l'instar de Magnolia, elle n'eut strictement aucune réponse intéressante. Elle en déduit que ce "Kotaro" devait être l'homme qui l'avait élevée. Et il était urgent pour elle qu'elle soit éduquée au plus vite par une femme. Sauf que la petite insistait pour savoir ce qu'il était arrivé à l'homme, si bien qu'elle demandât à l'accueil de l'hôpital si un homme avait récemment été retrouvé avec une petite fille. Elle retourna ensuite la voir, l'air désolé.
« Écoute... Je...
- Il est où ? demanda-t-elle une dernière fois, au bord des larmes.
- Je suis désolée...
- Vous l'avez trouvé hein ?
- Il est mort. »

Magnolia resta quelques secondes silencieuse, à fixer la femme médecin, avant de fondre en larmes. Cette dernière eut beau tout tenter, elle ne pouvait pas calmer le chagrin de la jeune fille et la laissa donc seule avec ses sentiments. Pour Magnolia, le monde s'effondrait une seconde fois autour d'elle. Désormais, elle ne pouvait avoir confiance en plus personne, et elle se sentait condamnée à être seule pour le reste de sa vie. Elle commença à se haïr, ainsi que cette vie qui courrait dans ses veines, vie issue de magie et de nécromancie. Elle voulait en finir. Ne plus vivre, ne plus souffrir. Qu'on la laisse tranquille.
Sauf qu'elle restait là, assise à pleurer toutes les larmes de son corps.

Combien de temps était-elle restée ainsi ? Elle n'aurait pas pu répondre à cette question, elle sait juste que ça s'arrêta lorsqu'une autre femme vint s'asseoir à coté d'elle et lui parler.

« Bonjour. Tu t'appelles comment ? »

La petite leva son visage éploré et l'observa. Elle avait un sourire compatissant et assez engageant, ce qui l'incita à répondre malgré tout ce qu'elle ressentait. Elle rebaissa la tête, réprima un sanglot et lui fit :

« Magnolia...
- Magnolia ? C'est un très joli prénom. Moi c'est Chizuka. Ecoute, j'ai... J'ai entendu parler de ce qu'il t'est arrivé. Si tu as besoin d'aide, quoi que ce soit, tu peux me le demander d'accord ?
- Hummm...
- Tu es orpheline, c'est ça ? Je garde d'autres filles qui n'ont plus de parents. Si tu veux, tu peux rester avec moi. Tu es d'accord ?
- Hummm...
- Si tu veux, reste à l'hôpital cette nuit. Avec la bosse que tu as, ils ne refuseront pas de te garder. Comme ça, tu auras le temps de réfléchir.
- Hummm... »

La femme lui ébourifa les cheveux, se leva et la laissa seule une nouvelle fois. La jeune fille n'avait presque pas écouté. Elle avait juste compris qu'elle l'accueillait chez elle, et qu'elle avait d'autres enfants. Pourrait-elle démarrer ainsi une nouvelle vie ? Cela ne coûtait rien d'essayer après tout... Et puis elle n'avait pas d'autres choix. Elle était seule dans une ville qu'elle ne connaissait pas, et sa passion pour Teckos avait fortement diminué depuis qu'elle s'y trouvait. Les personnes étaient comme des humaines normales, et il n'y avait aucun homme. Même celui qui l'avait accompagnée était mort tragiquement.

Y aller ? Ne pas y aller ? Essayer une nouvelle vie ou abandonner totalement ? La jeune fille ne pouvait pas choisir définitivement. Son cœur était à vif et il lui faudrait un certain temps avant de pouvoir y réfléchir totalement. Elle décida juste de laisser passer ce temps, quitte à accepter la proposition de la femme temporairement. Après tout, elle pourrait toujours faire sa décision là-bas. Elle s'allongea sur le lit, essuya les larmes qui perlaient encore sur son visage et regarda le plafond pendant un temps indéterminé, avant qu'une infirmière lui apporte un plateau repas. Après avoir mangé lentement, elle s'allongea de nouveau, et un sommeil réparateur vint l'envelopper.

« Magnolia ? »

L'intéressée ouvrit difficilement un œil et aperçut la femme qui lui avait proposé de l'héberger.

« Je suis désolée de te déranger, je peux te parler deux minutes ? »

La jeune fille ouvrit le second œil et s'assit sur le lit. Elle avait espéré pendant une fraction de secondes avoir cauchemardé, que tout soit une gigantesque plaisanterie, que ses parents et Kotaro l'attendent avec un énorme paquet cadeau... Mais elle revint vite à la dure réalité et sentit son cœur se fendre à nouveau.

« Comme je te disais, j'ai d'autres enfants que je garde. Ils ont été abandonnés ou sont orphelins. Je ne tiens pas à ce que tu me dises ce qui t'est arrivé tout de suite, tu as le temps ne t'inquiète pas. Je t'accueillerai quoi qu'il arrive. Tu es une petite fille qui a besoin de l'amour d'une mère et c'est tout ce qui compte à mes yeux. »

La petite fille la regarda longuement. Pouvait-elle vraiment vivre tranquillement dans cette ville, alors qu'elle n'avait strictement aucune attache ? Chizuka semblait penser que oui, et cela incita Magnolia à faire de même. Ou du moins à l'espérer. Elle se leva et se pressa contre celle qui allait devenir sa mère adoptive, tout en lui murmurant un « Merci » reconnaissant.

Elle suivit donc cette femme et sortirent toutes deux de l'hôpital. Elles montèrent dans une voiture, ce qui était une grande première pour la jeune fille qui lui posa quelques questions, auxquelles Chizuka se fit un plaisir de répondre. Cette dernière habitait dans un des nombreux gratte-ciels de la ville, et il fallait prendre l'ascenseur pour monter jusqu'au 17è étage. Elle sonna une fois à la porte d'entrée et n'attendit pas qu'on lui ouvre, entrant immédiatement. À peine quelques secondes plus tard, une autre femme sensiblement du même age fit :

« Tu es de retour ma chérie.
- Oui, et j'ai ramené la jeune fille dont je t'ai parlée, répondit la concernée. Viens, ne sois pas timide. »

Magnolia s'avança donc, et fit connaissance de sa seconde mère adoptive, Itoyo. Elle paraissait gentille aussi, mais un peu plus sèche. Puis elle rencontra les autres enfants et là, la fille sentit bien le choc des cultures. Masami, l'ainée qui devait avoir à peine quelques années de plus qu'elle, l'accueillit chaudement avant de lui poser plusieurs questions dont elle peinait à saisir le sens. La cadette, qui avait 7 ans, lui fit un petit signe de la main avant d'aller se cacher, timide.

« Ne t'inquiète pas, elle est toujours comme ça avec les inconnues. Ça ira mieux demain. »

La petite fille ne se formalisa pas devant ce caractère. De toute façon, elle n'avait pas vraiment envie de se sociabiliser pour le moment : la blessure était encore trop présente dans son cœur. Elle continua à parler avec Masami. Il s'agissait presque d'une discussion à sens unique, car Magnolia ne répondait pas à la majorité des questions de l'autre fille. L'après-midi passa très vite, entre moments creux qu'elle passait à se morfondre sur son sort et discussions avec les autres membres de la famille. Lorsque la nuit vint et qu'elle fut enfin seule dans son lit, elle pleura doucement. Elle avait beau chercher un sens à sa vie, elle n'en trouvait pas. Tout ce qu'il se passait autour d'elle semblait irréel, et n'appartenant pas à ses habitudes de vie. Les filles étaient bien gentilles, et la troisième fille qui avait à peine deux ans était mignonne, mais ce n'était pas ce qu'elle avait vécu pendant 9 ans. Et il y avait aussi le fait qu'elle n'était pas comme elles. Magnolia se sentait comme la seule représentante de sa race, condamnée à la solitude éternelle.

Elle passa trois jours ainsi, et trois nuits à pleurer. Et elle avait pris sa décision : elle ne pouvait pas vivre comme ça. Elle n'avait plus aucune attache avec ce monde, plus rien qui l'incitait à continuer à vivre et elle n'en pouvait plus de souffrir quotidiennement, de ressasser son passé jour après jour sans voir aucune amélioration à son futur. Une nuit alors que tout le monde dormait, elle sortit discrètement de la maison et prit l'ascenseur l'amenant sur le toit. Le vent soufflait fort, mais elle ne s'en préoccupait pas. Elle regardait fixement le rebord pendant qu'elle s'en approchait. Elle voulait sauter, en finir avec la vie une bonne fois pour toutes. Et que ses souffrances se terminent enfin, qu'elle puisse être en paix pour l'éternité. Elle sauta.

Voulut sauter. Car au moment où elle vit le vide vertigineux juste en dessous d'elle, Magnolia fut prise d'une panique soudaine et recula précipitamment, tombant sur les fesses à une dizaine de mètres du rebord. Elle n'avait jamais eu aussi peur de sa vie. La peur de mourir mêlé à l'instinct de survie de la petite fille avait été détonnant. Et elle se mit à pleurer bruyamment pour la première fois depuis bien longtemps, et à hurler son désespoir au monde entier. Pourquoi donc la vie avait été aussi cruelle avec elle ? Pourquoi devait-elle avoir une telle malédiction sur sa tête ? Elle resta longtemps ainsi, posant ses questions à tout le monde et à personne à la fois et à laisser parler sa colère. Au bout d'une heure, eut-elle l'impression, elle se reprit et laissa couler ses larmes, sanglotant comme elle avait pris l'habitude de faire. Et un visage lui vint à l'esprit, un seul. Celui de Kotaro, celui qui l'avait aidée, le seul qui avait été totalement sincère avec lui. Sa mère, son père... Tous les autres l'avaient trahie, pas lui. Elle repensa à sa mort, quand ils étaient dans cette ruelle sombre, à cette attaque surprise, et à son réveil. Elle se souvint de certains de ses mots.

« Un jour, tu auras la vie que tu désires. Si tu le désires vraiment. Il faut du courage pour faire ce que l'on veut dans ce monde. Et je sais que tu en as, du courage. Tu n'en manques pas. C'est pour ça qu'il faut que tu étudies, pour savoir ce que tu veux vraiment faire pour plus tard.
- Tu sais, tu es encore loin de la vérité. Il faut que tu persévères. Je n'aime pas te voir faire cette tête, on dirait une petite peste. Alors garde ce si beau sourire que tu as quand tu es heureuse, et les autres le seront tout autant que toi, tu verras. Et tout sera plus facile avec ce sourire.
- Je veux que tu sois heureuse. D'accord ? »

Être heureuse, vivre heureuse et jusqu'à la fin de sa vie... C'est ce qu'il lui demandait. C'est tout ce qu'il attendait d'elle. Et Magnolia restait là, à se morfondre sur son sort, à pleurer alors qu'il s'est sacrifié pour qu'elle vive heureuse. Elle se sentit égoïste sur le coup. Elle regarda ses mains et se surprit à sourire. Elle ne pouvait pas se suicider, c'était au-delà de ses forces. Elle essuya ses larmes et, doucement, retourna à l'appartement.


Chapitre 4. Le début de l'adolescence

Témoignage de Ryoko Fujihima :

Vous voulez que je vous parle de Magnolia ? C'état une fille très gentille, on s'amusait beaucoup elle et moi. J'avais 7 ans quand elle est arrivée à la maison, et je me souviendrai toujours de son regard, celui qu'elle m'a adressé la première fois. On aurait dit qu'elle était malheureuse, très malheureuse. Et ça a continué pendant au moins un mois. Elle était presque tout le temps enfermée dans sa chambre à pleurer un certain "Kotaro". Je sais pas du tout qui c'est, mais j'ai appris que c'était un homme. Brrrr... Dégoûtant ! Je sais pas pourquoi elle le pleurait, peut-être parce qu'il l'avait violée... On peut s'attendre à tout avec les hommes ! C'est pour ça qu'il y en a presque pas. Ils sont détestables. Bref, oui, Magnolia. La pauvre... Elle avait vécu un grand malheur pour qu'elle se mette dans cet état, mais j'ai jamais su quoi. Peut-être que ma grande soeur le sait mieux que moi. C'était la confidente de Magnolia. Vous devriez aller la voir pour avoir plus d'infos sur elle. Moi je m'amusais beaucoup avec elle. Au début, c'était facile car elle n'y comprenait rien, mais après c'était plus marrant. Elle commençait à être meilleure, et les parties étaient plus sympas. Puis c'est arrivé... Je l'ai toujours regretté, car j'aimais bien ma grande soeur, mais rien n'était comme avant. On était obligées...

Témoignage de Masami Fujihima :

Magnolia... Oui, je je souviens bien d'elle. Elle n'est pas arrivée à la naissance comme les autres. Elle avait déjà 9 ans quand elle est venue, et moi j'en avais deux de plus. Dès que je l'ai vue, j'ai senti qu'il y avait quelque chose de particulier avec elle. Et a force qu'on se parle de choses et d'autres, je suis devenue sa confidente. Elle me racontait tout ses petits secrets, ce qu'elle avait fait en cours, ce qu'elle aimait ou aimait pas, son amour secret... Oui, elle aimait quelqu'un à l'école, une jeune fille de son age. Je la connaissait pas vraiment, c'était juste une fille comme les autres, rien de spectaculaire. Pendant 4 ans j'ai été sa meilleure amie. Et puis... Et puis j'ai fait une énorme bourde. Je m'en veux aujourd'hui encore. La pauvre a dû souffrir encore une fois. Moi qui voulais juste l'aider... Elle me faisait confiance, et elle m'a révélé son secret. Celui que j'avais cherché il y a des années, pour me dire que finalement c'était pas grave. Au début, ça commençait bien, elle me disait juste que ses parents habitaient à coté d'Ashnard. Franchement, je m'en fiche, qu'elle soit d'Ashnard, de Nexus, de Tekhos, ou même du fin fond de la forêt. C'est Magnolia, et elle restera toujours Magnolia. C'est ce que je lui ai répondu quand elle s'était inquiétée. Et puis... Elle m'a dit que ses vrais parents étaient morts. Je m'en fichais aussi, mais elle a dit ensuite qu'ils étaient morts avant sa naissance. Là j'en suis restée conne. J'ai pas pu en placer une sur le coup. On a étudié un peu la biologie à l'école, y compris la reproduction entre un mâle et une femelle qui était si important pour la nature et dont les Tekhanes ont réussi à s'affranchir, et vu que Magnolia venait d'Ashnard, c'était pas possible qu'elle soit clonée. Elle m'a ensuite dit que ses faux parents étaient des magiciens, et qu'ils avaient réussi à enfanter une femme déjà morte par un homme déjà mort. L'histoire était vraiment morbide, je trouve pas d'autres mots. J'ai eu une réaction un peu défensive, ma soeur l'a vue, et elle est repartie pleurer, persuadée que je la prenais déjà pour un monstre. Avouez que si quelqu'un vous dit ça, vous auriez réagi vous aussi. Elle n'a que 13 ans et elle sait que c'est l'enfant de personnes mortes ! Et elle le sait depuis qu'elle a 9 ans ! Franchement, quand elle l'a apprit, je comprend pourquoi elle a fugué. C'est vraiment horrible d'apprendre ça pour quelqu'un d'autres, alors pour soi-même... Elle s'est enfermée dans sa chambre et j'ai eu beau taper et m'excuser, elle m'a jamais répondu et elle a pleuré comme une madeleine. Je savais pas qu'elle prendrait aussi mal ma réaction. Et moi j'avais un peu peur pour elle. Si jamais ses "parents" avait fait une erreur quelque part, elle pouvait se disloquer comme dans les films. Et je voulais pas du tout que ça arrive. Vu que nos parents étaient allées chercher nos soeurs, j'ai attendu leur retour, puis j'ai pris Itoyo à parti et je lui ai annoncé la vérité. Elle paraissait effrayée elle aussi pour ce qu'il pouvait arriver à Magnolia, et à ce moment j'étais persuadée avoir fait le bon choix.

Témoignage de Itoyo Fujihima :

Ah, Magnolia. C'était une gentille fille. Pas vraiment de défauts, même si elle était très mélancolique. Elle pensait beaucoup au passé, et avait parfois du mal à voir le présent et l'avenir. Elle avait des assez bons résultats à l'école même si c'est un homme qui l'avait enseignée avant qu'elle arrive sur Terra. Cela montre bien sa persévérance, d'avoir apprit autant avec un homme. Elle en voulait, elle voulait mordre la vie à pleines dents. Bon, au début c'était pas ça. Mais ensuite, elle a commencé à se faire à son nouvel environnement. Au début, la garder était temporaire, mais on a jamais retrouvé ses parents, ni même n'importe quel membre de sa famille, comme si c'était des fantomes. Et par rapport à l'homme qui l'accompagnait, rien du tout non plus. Il était impossible de savoir à qui elle était, et elle est donc restée chez nous. Elle s'entendait bien avec toute la famille, et c'était la seule qui pouvait approcher Fumie, la petite qui avait deux ans quand Magnolia est arrivée. Au début, elle ne voulait même pas que quelqu'un lui parle à part ma chérie et moi. C'est elle qui l'a convaincue à s'ouvrir aux autres. Certainement avec ses propres expériences, ça a du l'aider pas mal. J'ai apprit son secret que quatre ans plus tard, et c'est pas Magnolia qui me l'a avoué. C'est Masami qui est venue me voir et qui m'en a parlé. Une fille de deux cadavres. J'ai franchement eu peur pour elle, car la magie est beaucoup moins fiable que la technologie. Je l'ai emmenée directement à l'hôpital le plus proche pour savoir s'il n'y aurait pas de problèmes avec elle. Elle y est restée trois jours, et rien n'a été trouvé. Enfin si, mais pas grand chose. Sa croissance a été accélérée au début de sa vie pour une raison inconnue. Vous auriez du voir son sourire quand la médecin lui a annoncé ! C'était impossible de la calmer, elle sautillait de partout, super contente. Je voyais bien que c'était une barrière dans son coeur qui faisait qu'elle se sentait différente des autres. Maintenant qu'elle savait qu'elle était exactement comme les autres, elle n'aurait plus peur. C'était le but. C'est vraiment ce qui aurait dû se passer. Car petit à petit, elle commençait à s'isoler des autres, je ne savais pas pourquoi. Elle n'invitait plus d'amies, elle ne restait pas à discuter un peu plus tard, rien du tout. Elle s'isolait petit à petit, et elle était de plus en plus triste.

Témoignage de Masami Fujihima :

Je ne sais pas comment l'information a pu passer, mais quand Magnolia est revenue à l'école, on m'a demandé plusieurs fois pourquoi elle n'était pas là. J'ai juste répondu d'aller voir directement avec elle car j'en avais aucune idée, ce qui était faux bien sûr. Sauf qu'ensuite, on a commencé à me poser des questions plus dérangeantes, comme d'où elle venait exactement, qui était ses parents... Et surtout pourquoi elle cachait tout. Impossible de répondre. Je continuais à prétendre que j'en savais rien, jusqu'à ce qu'ils évoquent la vérité. Je ne sais pas comment ils en sont arrivés là, mais ils y sont arrivés. Et au vu de la grimace que j'ai fait, ils ont vite su qu'ils étaient tombés dans le mille. Et ce fut le début de la fin pour elle. Elle n'avait plus aucun ami, plus personne à qui se confier. Même Ryoko et moi on ne pouvait rien faire. On la supportait, mais de loin. De très loin. On ne voulait pas être exclues comme Magnolia, on avait peur.

Témoignage de Chizuka Fujihima :

Mais bien sûr que je me souviens de Magnolia ! Son histoire était vraiment poignante. Je l'ai rencontrée quand je suis allée faire des vaccins de routine à l'hôpital, et on a raconté à coté de moi qu'une petite fille avait été trouvée dans le coma et qu'on ne savait pas où elle habitait, ni même qui c'était. Mon instinct de mère protectrice a pris le dessus et je suis allée la voir. J'ai bien fait : elle n'avait pas de famille, et elle était trop fragile émotionellement pour être placée dans un internat. Les petites filles peuvent parfois être cruelles entre elles, et je ne pense pas qu'elle l'aurait supporté. Déjà que dans un contexte calme et tranquille il lui est arrivé beaucoup de problèmes... Rien du tout les premières années, mais ensuite tout s'est enchaîné très vite. Ma chérie m'a avertie de la condition de Magnolia, à savoir qu'elle est issue de deux corps morts, et j'ai approuvé sa décision de l'ammener à l'hôpital. Qui sait ce qu'elle aurait pu avoir comme problèmes ! On est jamais certaines avec la magie.
Et finalement, rien. Ce fut un grand soulagement pour moi, le fait de savoir qu'on ne doive pas l'opérer ou ajouter des implants pour palier des problèmes divers. Elle semblait si heureuse en rentrant... Malheureusement, ça n'a pas duré. Peut-être qu'elle s'est fait huer, ou quelque chose du genre. Mais je voyais la petite Magnolia dépérir petit à petit, et j'avais du mal à le supporter. Elle était déjà remontée de si loin qu'il était inconcevable qu'elle retombe comme ça. Du coup, j'ai fait la seule chose qu'il me semblait bon de faire : je l'ai envoyée voir une psy assez bien réputée, Chiyako Mitakashi.

Témoignage de Chiyako Mitakashi :

Magnolia... Attendez une seconde, je consulte mes fiches.
Oui, je vois qui c'est. Une petite fille comme plein d'autres en apparence. Quand elle est arrivée chez moi, elle semblait totalement perdue. Elle semblait un peu solitaire et avait des pensées extrémistes. Elle était persuadée que l'homme est l'égal de la femme. Quelle idée ! Elle avait juste besoin d'être recadrée.

Témoignage de Chizuka Fujihima :

Ensuite elle a fugué. Je l'ai cherchée pendant pas mal de temps aux endroits qu'elle avait l'habitude de fréquenter, mais je n'ai eu aucun indice sur où elle était allée. Si ça se trouve elle s'est faite capturer... Rien que d'y penser j'en tremble ! Terra n'est pas un endroit pour les petites filles solitaire...

Témoignage de Eihi :

Oui la petite ! Je m'attendais pas à la revoir ! Elle et son père avaient voyagé avec nous quatre ans plus tôt. Ils étaient partis d'Ashnard je crois. Ou pas loin en tout cas. Ils nous ont accompagnés jusqu'à Tekhos. Et revoilà la petite Magnolia, toute seule, après quatre ans. C'est rare de revoir des personnes comme ça, surtout pour les gens du voyage comme nous qui avons aucune obligation fixe. On voyage au gré du vent et de nos humeurs. La totale liberté. Quand même, j'ai mis un petit moment à la reconnaître. Si elle m'avait pas dit qu'un homme l'avait accompagnée jusqu'à cette ville, je n'aurais jamais su qui c'était.

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L'Art / Magnolia - Paradoxe... vivant ? (Histoire)
« le: dimanche 28 septembre 2014, 14:38:41 »
Chapitre 1. La naissance de Magnolia

Ashnard, capitale de l'Empire. En guerre depuis bien longtemps contre Nexus. La plupart des forces combattantes de l'Empire sont réquisitionnées pour aller au front. Ashnard ne manque pas de soldats, car l'enrôlement est obligatoire, et la désertion est passible d'une exécution sommaire et immédiate. Tous les habitants de la capitale sont supposés se déclarer pour qu'on les réquisitionne en cas de besoin.

Quelques personnes ont décidé, pour éviter cette fatalité, de vivre en marge de la société. C'est le cas de Harumi et de Teijo. Deux êtres hors du commun, qui auraient dû figurer parmi les combattants, mais qui ont fui ce système. Ils se sont construit leur propre habitation à une dizaine de kilomètres de la capitale, et vont très rarement en ville. Voire presque jamais. Ils n'en ont pas besoin, car ils produisent eux-même leur nourriture grâce aux fruits de la récolte et d'un élevage d'animaux comme des vaches. De temps à autre, ils accueillent des gens du voyage, ou des terranides en fuite, et même des personnes qui sont venues spécialement pour leur demander un service. Car Harumi est une sorcière experte en potions en tout genre, et Teijo un nécromancien réputé dans son domaine. Que ce soit potion de jeunesse, de beauté ou philtre d'amour, elle pouvait tout préparer, et contenter tout ce beau monde pour une modique somme. Et pour parler une dernière fois à une personne décédée, c'était lui qui prenait la relève. Il ne pouvait pas les réanimer définitivement, car le corps pourrissait au bout d'un moment, les cellules n'étant pas régénérées.

« Merci beaucoup Monseigneur. Je vous dois beaucoup pour m'avoir laissé lui parler une dernière fois.
- Je vous en prie. Il est toujours difficile de se séparer d'une personne que l'on a aimé pendant une grande partie de sa vie. Je comprends votre douleur. Maintenant, vous pourrez faire votre deuil plus facilement, je l'espère. »

Pour le plus grand malheur du couple, il ne pouvait pas avoir d'enfant. La raison fut tenue secrète par Harumi pendant plus d'une décennie, jusqu'à ce qu'il arrive à la faire craquer.

« Je t'en supplie... Arrête de me poser cette question.
- C'est juste pour essayer de trouver une solution !
- J'ai déjà essayé d'en trouver une. Je suis allée voir les meilleurs spécialistes de tout Ashnard ! Mais rien ni personne ne peut y faire quoi que ce soit, y compris toi.
- Tu me fais pas confiance ?
- Bien sûr que si, mais...
- Dans ce cas, pourquoi tu me dis rien du tout ?
- Je t'ai déjà répété des centaines de fois que ce n'est pas un sujet facile pour moi... »

Teijo avait frappé du poing sur la table et avait menacé de la quitter si elle ne lui disait rien. C'est ce qui la fit craquer.

« J'ai... été violée par un démon...
- Oh... Je vois... »

En effet, celui-ci l'avait détruite de l'intérieur, et il était impossible pour elle de pouvoir donner la vie à un enfant, ni même de le garder en son ventre pour plus d'un petit mois. Tout ça parce qu'elle avait, sans même s'en rendre compte, violé son "territoire" en recherchant des herbes rares pour certaines potions. Ce sacrifice n'avait pas été vain, puisqu'elle avait pu prendre le dernier ingrédient pour la potion de l'éternelle jeunesse, qu'elle a partagé avec son mari. Grâce à ça, ils avaient pu vivre deux siècles, chose impossible pour un humain normal. La potion de jeunesse qu'elle donnait habituellement aux autres n'est qu'une potion temporaire, qui redonne la force de la jeunesse pendant un certain laps de temps, au contrecoup élevé. Pendant l'effet, le corps vieillissait trois fois plus vite. Diminuer son espérance de vie pour une chimère, voilà ce que faisait cette potion. Contrairement à celle qu'ils avaient bu.

« C'est vrai que mes talents sont un peu inutiles contre la malédiction d'un démon... Par contre, je peux te proposer de réanimer un bébé.
- Pour qu'il meure dans moins d'un an, rongé par la pourriture et la pestilence ? Pas question !
- Tu as raison... Il doit absolument y avoir une autre idée. Je ne veux pas adopter l'enfant de quelqu'un d'autre. Je veux que cela soit notre création à toi et à moi. »

La nuit portant conseil, ils allèrent dormir. Le lendemain, la femme eut une autre idée.

« On pourrait peut-être... Tu crois que si tu réanimes une femme, elle peut porter un enfant ?
- Je crois qu'avec nos talents, rien n'est impossible ma chère. Surtout si tu la bardes de potions permettant qu'elle régénère les cellules de l'enfant et qui, dans le même temps, donnent les nutriments nécessaires pour qu'il survive.
- C'est génial ! »

Cela faisait très longtemps que Teijo ne l'avait pas vue aussi enthousiaste lorsqu'ils parlaient d'avoir un enfant.

« Il faut qu'on choisisse une mère porteuse alors.
- Une mère porteuse... Je comprend pas pourquoi tu refuses que ce soit une vivante d'ailleurs.
- Parce qu'elle aurait une vraie mère dans ce monde, et je veux pas qu'elle me renie en l'apprenant. Là, ce sera notre vraie fille, même si tu seras le seul à contribuer à sa conception.
- A sa... Houlà ! Tu veux que ça soit moi qui... Pas question ! »

Haruma semblait déçue. Elle pensait vraiment que son mari était d'accord pour féconder une morte et qu'elle leur donne ainsi leur enfant.

« Par contre, je peux te proposer autre chose.
- Quoi ?
- Que ce soit un autre mort-vivant qui la féconde. Je pense que je pourrais le faire assez facilement. »

Après de longues heures de discussions et quelques jours de discussions, c'est finalement cette dernière solution qui fut retenue par le couple.

Ils se rendirent à Ashnard pour y voler deux cadavres. Les potions de sommeil de Haruma leur permirent d'entrer sans que personne ne remarque même leur présence, et de ne pas être inquiétés lors de la sortie. Le plus complexe fut de sortir de la ville. Teijo fut forcé de réanimer tout de suite les deux cadavres pour qu'ils les suivent eux-mêmes et pour que personne ne pense qu'ils étaient déjà morts. Ils pouvaient se confondre aisément avec des vivants, car ils étaient morts depuis moins de 12 heures et que le temps n'avait pas encore fait ses ravages sur eux. Ils les suivirent donc jusqu'aux portes de la ville, où les attendait leur carriole, et sortirent en grande hâte de la ville. L'expédition avait été un franc succès, et les dommages collatéraux, à savoir la douleur des deux familles lorsqu'elles apprendront que le cadavre des deux personnes ont disparu, était moindre comparé au bonheur qu'il procurait au couple. Ils allaient enfin avoir un enfant !
Dès qu'ils furent rentrés chez eux, il les força à copuler. Haruma leur prépara une potion qui leur permettrait de régénérer un peu leurs cellules de manière à ce que leurs cellules sexuelles ne soient pas toutes détruites. Ils eurent une chance inouïe : au bout d'une semaine, la femme était enceinte. L'homme, désormais inutile, fut renvoyé aux morts, pendant qu'ils s'affairèrent à sauver le bébé. Pour cela, il fallait que la mère porteuse vive pendant les neuf mois de la gestation, sans qu'elle ne pourrisse trop en infectant l'enfant. Pendant les trois premiers mois, il n'y eut pas réellement de problèmes. L'enfant était nourri grâce aux potions d'Haruma car la femme ne pouvait pas se nourrir normalement sans risquer d'avoir des complications. Puis elle leur signala des maux de ventre. L'enfant commençait à bouger, fragilisant ainsi le corps de la porteuse. L'alerte fut donnée, et Teijo dut réagir. Il s'isola avec elle pour renforcer son corps avec un rituel, l'empêchant de se disloquer. Malheureusement, la pourriture commençait à prendre le corps, et il fut obligé de répéter de plus en plus souvent ces rituels, jusqu'à en faire deux par jour, l'épuisant totalement.

Huit mois après l'annonce de la grossesse, Teijo vint trouver sa compagne.

« Il y a un problème avec la mère porteuse.
- Qu'est-ce qu'il se passe ?
- Son corps a trop été abimé, je ne peux rien faire pour le sauver.
- Mais, le bébé, il va...
- Il va devoir naître avant l'heure. On a trois jours pour le sortir de ce corps, avant qu'il ne soit trop tard. »

Ils ne pouvaient pas aller décemment voir un médecin pour ce genre d'accouchement. Ils allaient devoir se débrouiller seuls. Ils prirent le matériel d'un des médecins avoisinant, et commencèrent à découper le ventre de la mère. Au vu de ses souffrances, l'homme décida d'abréger sa non-vie en rompant l'enchantement qui la maintenait en vie. Le bébé fut extirpé ainsi du ventre du cadavre dans un véritable baptême de sang magique.


Chapitre 2. Enfance

Citation de: Extraits du journal pour Magnolia
Citation de: Page 1
Tu es née aujourd'hui. C'était un grand bonheur pour Teijo et moi. Il n'aurait pas pu me faire un plus beau cadeau que cet enfant magnifique. Je t'aime déjà. On a décidé de t'appeler Magnolia. J'espère que ce prénom sera plein de promesses pour toi, et que tu auras un avenir radieux. Je tiens ce journal pour toi ma petite chérie. Pour que tu puisses nous lire lorsque tu seras seule, et que tu te rappelles de nous. J'essayerai d'écrire ici le plus possible, pour que tu puisses connaitre ta vie. Ma belle petite Magnolia. Si mignonne qu'on en croquerait un petit bout !
Tu es née prématurément, car le corps de celle qu'on a utilisé pour te faire naître ne pouvait pas tenir un accouchement normal. C'est pour ça que j'ai dû te préparer une potion pour te faire grandir un petit peu, pour pas que tu n'aies de problèmes plus tard. Te voir là est déjà un miracle, et je ne pense pas que j'aurais la force de soutenir une telle grossesse une seconde fois, même si ce n'est pas moi qui t'ai mise au monde. Je t'aime mon bébé, et je veux que tu t'en souviennes toujours.
Citation de: Page 2
Tu as survécu à ta première journée ma chérie ! C'est un véritable miracle ! Tes deux géniteurs étaient morts depuis un petit moment, mais toi... Tu es on ne peut plus vivante ! Tu es un cadeau de la nature. Un cadeau fait à nous deux. De toute ma vie, je n'aurais jamais pensé qu'une chose pareille puisse arriver ! J'ai pratiqué la nécromancie pendant pas loin de deux siècles, mais je ne savais même pas qu'une telle chose était possible. Rien que par ta présence, par tes rires et tes pleurs, tu nous ravis ta mère et moi. Je vais rester attentif à tout ce qui est étrange, tout ce qui peut indiquer une dégradation. Je ne te laisserai pas tomber ma petite, je peux te le promettre ! On_/ On va prendre soin de toi ma petite chérie.
Citation de: Page 3
Je suis en plein rêve éveillé. Tu me rends plus heureuse que je ne l'aurais jamais cru. Si j'avais su comment ça se passerait, je lui aurais demandé plus tôt de faire en sorte que tu naisses. Même si tu pleures en pleine nuit, nous réveillant encore et encore, même si tu ne sais pas encore parler, ni rien faire, tu es magnifique et tu es là. Rien que de voir ta bouille, ton sourire... Tu es humaine ma petite Magnolia. Tu es exactement comme nous. Seuls tes parents sont différents de ceux des autres. Ils étaient morts. Mais cela n'a aucune influence avec toi. Tu es bel et bien en vie ma chérie, et Teijo confirme que tu ne manques pas de vitalité. Là, il est en train de récupérer, parce qu'il a passé la nuit à essayer de te bercer. Tu pleurais beaucoup cette nuit. Mais ce n'est pas grave, ça montre que tu ne manques pas de mordant. La potion que je t'ai donnée semble fonctionner. Tu as beaucoup grandi cette nuit. Comme si un mois avait passé. Tu peux maintenant entamer la vie, comme tout le monde.

Citation de: Extraits du journal d'observation de Magnolia
Citation de: Page 7
Un mois vingt-sept jours : pas de problèmes particuliers, ce qui est étrange. Je pensais pas que ça marcherait aussi bien. Je sais pas comment c'est possible, mais deux corps morts ont réussi à créer un corps vivant. C'est une belle petite, qui n'a aucun défaut particulier. En tout cas, j'en vois aucun. Elle est comme une humaine basique, même si elle n'en est pas une. Elle est bien plus que ça. C'est un être unique. Et surtout, c'est ma fille. Et je veux absolument qu'elle reste en vie le plus longtemps possible.
Son corps est tout à fait normal, et elle reste en forme. Aucune observation à relever pour le moment. Je la garde un peu en observation, au cas où...
Citation de: Page 12
Trois mois un jour : Aujourd'hui, c'est la dernière page de ce journal. Je l'espère. Parce que je ne le reprendrai uniquement si je remarque quoi que ce soit d'étrange.
J'arrête aujord'hui mon suivi. C'est une belle petite qui n'a aucun défaut. Hormi ceux des humains, je me comprend.

Citation de: Extraits du journal pour Magnolia
Citation de: Page 18
Aujourd'hui, tu souffles ta première bougie. Un an, ma petite Magnolia ! Et tu es une magnifique petite fille. Tu me rends très heureuse. À un tel point que j'en refuse quelquefois quelques contrats avec certaines personnes, juste pour pouvoir rester à côté de toi. J'ai hâte que tu grandisses, et en même temps je veux que tu restes pour toujours aussi petite, aussi innocente et aussi mignonne. Bon anniversaire ma petite !!
Citation de: Page 38
Ma petite fille, tu es maintenant capable de regarder autour de toi et d'observer ce qu'il se passe. Tu essayes désespérément de comprendre pourquoi les papillons peuvent voler et pas les humains. ça me fait rire... Bientôt, on engagera un homme qui pourra t'enseigner tout ce que tu veut savoir, et tout ce dont tu as besoin de savoir aussi. Mais pas tout de suite, il est trop tôt. Et je veux encore te voir un peu dans ton innocence. Malheureusement, je n'avait presque plus de potions d'éternelle jeunesse, et je t'ai donné les deux dernières gouttes qu'il restait. Je ne sais pas du tout si ça aura une influence sur toi, mais j'espère au moins que ça conservera un moment ta jeunesse, pour que tu puisses vivre une vie plus forte que les autres. C'est pendant la jeunesse qu'on construit les meilleures expériences. Et je m'excuse aussi que tu ne puisses pas vraiment avoir d'amies, ni d'autres personnes de ton age à qui tu peux parler. Nous sommes un peu isolés, et les personnes qui passent par ici ne restent jamais souvent. Je sais à quel point tu étais proche avec cette fille Neko, mais elle devait partir. J'espère que, maintenant que tu as la maturité et la sagesse, tu peux comprendre pourquoi... Mais ne t'en fais pas ! Bientôt, tu auras plein d'amies ! Va ma fille, du haut de tes cinq ans !
Citation de: Page 51
Maniolia, aujourd'hui tu as 7 ans et tu es prête à savoir. À apprendre la vie, à la découvrir. C'est pourquoi, dans quelques jours, un vieil ami à moi viendra chez nous. C'est un percepteur, et il a accepté de venir t'enseigner à domicile. Je ne veux pas que tu ailles à Ashnard, et j'espère que tu iras vivre dans une autre cité, voire carrément en dehors de l'Empire. Tu y seras plus en sécurité ma petite fleur.

Citation de: Extraits du journal intime de Magnolia
Citation de: Page 1
Chair journal
J'écris la premièr page. Je c'est pas quoi écrire c'est le persepteur qui m'a conseiller de le faire. Il ma dis qu-il faut que j'éri j'écrive baucoup pour devenir plu forte. Papa a dit qu'écrire est important et ai je lui fai confianse.
Citation de: Page 7
Chair journal
Kotaro m'a apris a la géopha géogrie géographie et il y a beaucoup de gens dehors. plus tard j'aimerai voir tout le monde.
Citation de: Page 23
Cher journal
Kotaro ma dit que j'arrivais mieux à écrire, mais il m'a conseiller de garder le journal pour m'entrainer. De toute façon j'aime bien écrire ce qu'il se passe. Donc je vais te garder. Je n'ai personne d'autre a qui parler.
Citation de: Page 50
Cher journal
Aujourd'hui, on a étudié un peu la politique de chacune des grandes puissances de Terra. D'après lui, depuis la mort des anciens monarques Nexus est en train de tomber tout doucement. J'ai pas compris. Comment une ville peut tomber ? Elle est dans les airs Nexus ? Il faut que je lui demande.
Et il y a Teckos aussi qui est bizarre. Il y a que des femmes et pourtant il y a des bébés. Papa et Maman m'ont dit que pour faire un bébé il faut un homme et une femme. Comment c'est possible entre deux femmes ? Je vais lui demander sa aussi.
Citation de: Page 51
Cher journal
Pour Teckos il y a du clonage. C'est une copie d'une autre femme. Mais si on fait une copie d'une femme, c'est pas vraiment une femme non ? C'est juste une copie ? Donc il font des copies des copies des copies. Donc en fait personne n'est vraiment une femme sur Teckos, s'est juste des copies. J'aimerai y aller un jour, pour voir toutes ces copies. Elles sont comme les femmes si ce sontt des copies bien faites. Mais si ce sont des copies mal faites, je sais pas ce que je vais voir. Des monstres peut-ètre.

Citation de: Extraits du journal d'observation de Magnolia
Citation de: Page 13
Sept ans, trois mois et 24 jours : J'ai observé une petite anomalie dans le système sanguin de Magnolia. Ce n'est peut-être pas très important, mais j'ai l'impression qu'il n'agit pas exactement comme le nôtre. Elle s'est coupée, et le sang a afflué beaucoup plus vite que d'habitude.
Autre observation, plus personnelle : elle est persuadée que les personnes qui ne sont pas issues de deux humains ne le sont pas. Dans cette optique, ma propre fille peut être considérée comme inhumaine, ce qui est totalement absurde. Du coup, je vais devoir continuer à lui cacher la vérité jusqu'à plus tard que prévu, avec l'accord de ma femme. Elle a bien tenté de me réconforter, mais c'est peine perdue. Ma fille va se haïr...
Citation de: Page 14
Sept ans, trois mois et 27 jours : impossible de réaliser des tests sur elle. Elle se douterait de quelque chose. Je suis forcé de constater cette anomalie, sans pouvoir y faire quoi que ce soit.
Citation de: Page 15
Huit ans, deux mois et deux jours : Apparement, son défaut sanguin n'influe pas du tout dans sa vie quotidienne. Elle reste totalement humaine avec son attitude.

Citation de: Extraits du journal pour Magnolia
Citation de: Page 65
Aujourd'hui, avec ton père, on a reparlé un peu de toi, de ta naissance particulière. Il est très inquiet pour toi, et il a vraiment peur que quelque chose d'étrange arrive. J'ai beau essayer de le rassurer mais c'est un éternel inquiet. Surtout quand il s'agit de toi, ma chérie. Moi je sais que tu vas vivre une belle vie, tu vas vivre la vie que tu veux jusqu'au bout.

Citation de: Extraits du journal intime de Magnolia
Citation de: Page déchirée, froissée puis lissée et insérée à la place de la page 287
Cher journal
Toi qui partage mes peines depuis trois ans, je ne sais pas qui je suis. J'ai entendu mes parents parler de moi alors que j'allais aux toilettes. Et je suis•un monstre. Ce ne sont p•s les femmes de Tekhos, mais moi•le réel monstre.•Je suis la fille de deux•morts. Mais je me sens vivante. Je sais pas ce que je suis. Si quelqu'un peut entendre mes pensées... Pitié aidez-moi. Je suis per•ue.
Citation de: Verso de la page déchirée soit la page 288
Mes parents ne sont pas mes parents. Ma vie n'est pas la vie que je pensais. Je ne sais rien en fait. Si ça se trouve, c'est qu'une blague.
Je veux mourir.
Aidez-moi.

Citation de: Extraits du journal pour Magnolia
Citation de: Page 68
Ma petite fille. Je ne sais pas ce qu'il t'arrive, mais tu n'as pas parlé depuis deux jours maintenant. Tu restes enfermée dans ta chambre, et on est obligée de te forcer à manger presque. Je ne sais pas ce qu'il se passe. Ta mère a une explication bien à elle, une explication de femmes, mais j'en doute. Cela ne te rendrait pas aussi triste. Et puis il y a eu ta maladie aussi. Je ne sais pas ce que tu as attrapé, mais c'était assez violent. Tu pleurais, tu pleurais jour et nuit. Mais même guérie, tu continues à pleurer, sans qu'on puisse faire quoi que ce soit pour t'aider. Tu nous parles pas de tes problèmes, ta mère et moi ne savons pas pourquoi tu es comme ça. Mais j'ai peur. J'ai peur que tu aies découvert la vérité sur toi. Ce n'est pas encore le moment, tu es trop jeune. Vu qu'on mène une vie recluse, tu n'as pas d'ami de ton age à qui tu peux te confier. Et la seule personne que j'ai en tête est Kotaro. Il viendra demain, pour te parler. J'espère que tu t'ouvriras à lui.
Citation de: Page 69
Magnolia, je ne sais pas ce que tu as ma chérie. Je pense que c'est le début de l'adolescence qui arrive un peu en avance malheureusement. Ou alors une peine de cœur. C'est certainement ce garçon qui était là il y a un mois. Il t'a certainement tapé dans l'œil, et tu avais l'espoir qu'il revienne. Ma pauvre chérie. Je vais tout faire pour essayer de te réconforter. Je serai avec toi pendant cette heure difficile. Les hommes ne sont pas tous comme ton père, ils ne sont pas tous aussi attentionnés.

Citation de: Extraits du journal intime de Magnolia
Citation de: Page 289
Merci. J'ai parlé avec Kotaro, et il m'a comprise. Je lui ai dit tout ce que je savais, et comment je le savais. C'est mon seul ami. Même s'il est plus agé que moi, c'est le seul véritable ami que j'ai jamais eu. Lui m'écoute et me comprend, et il peut se souvenir de ce que je lui ai dit. C'est pas comme les gens qui arrivent, qui restent quelques jours et qui repartent quand ils ont fini. Je lui ai demandé qu'il m'emmène loin de ce cauchemar, et il m'a dit qu'il allait faire ce qu'il fallait. Il va m'aider. J'en suis sure. Merci Kotaro.
Citation de: Page 290
Kotaro est parti her. Je sais pas ce qu'il va faire, ni comment. Mais il va m'aider. J'en suis persuadée. Mes pas parents essayent de savoir ce qu'il se passe avec moi. Il n'est pas question que je leur parle avec ce qu'ils m'ont fait ! Ce sont des monstres ! A cause d'eux, je sais pas ce que je suis ! Je suis rien ! Et c'est de leur faute !

Citation de: Extraits du journal pour Magnolia
Citation de: Page 70
Tu t'es enfuie. Ma pauvre petite tu dois être traumatisée. Apprendre comme ça qu'on est la fille de morts-vivants ça doit faire mal au coeur. Je ne sais pas comment me faire pardonner ni même si j'en aurai l'occasion, mais sache que je t'aime, et que je t'aimerai quoi qu'il arrive. Et je te souhaite une belle vie, où que tu sois.
Citation de: Page 72
Je suis tombé totalement par hasard sur ton journal intime. Je pensais que Kotaro était un ami, mais il t'a kidnappée. J'espère qu'il ne te fera pas de mal.
Citation de: Page 74
Impossible de joindre Kotaro. Il est introuvable. Et surtout, personne ne sait ou il peut bien se trouver... Ma pauvre chérie, j'espère qu'il ne te fait pas de mal, et que tu es appaisée. Il a profité de ta faiblesse... Je jure de te retrouver ma petite chérie ! Je le jure !

20
Les terres sauvages / Re : Sur la route...
« le: mardi 16 septembre 2014, 16:05:53 »
Elle hésitait encore : devrait-elle dormir elle aussi dans cette tente ou simplement se poster à l'entrée ? Le demi-sommeil auquel elle s'était habituée lors de ses trajets lui permettait de rester alerte pour un coût minimum en fatigue. Et une autre question s'annonçait à elle : devrait-elle attacher sa protégée pour éviter qu'elle s'enfuie ? Magnolia savait bien que l'espérance de vie d'une jeune terranide en plein désert, sans nourriture et eau, se résumait à une ou deux journées à peine avant de finir en tant que nourriture pour animaux sauvages, et si celle-ci tentait de s'enfuir, un horrible destin se profilait à l'horizon pour elle. Et Magnolia ne tenait pas vraiment à ce que ceci arrive. Ces deux questionnements étaient intimement liées et elle y réfléchissait pendant qu'elle déchargeait son cheval, jusqu'à ce qu'elle voit du coin de l'oeil Eckhart en train de parler à une des soldates à voix excessivement basse. Elle fronça les sourcils, tout en continuant à faire comme si de rien n'était en déchargeant quelques affaires nécessaires pour le bon rétablissement de l'ancienne esclave tout en réfléchissant à cette nouvelle problématique inattendue. Que voulait-il exactement ? Pourquoi discutait-il avec elle à voix basse ? Certes il semblait évident que les dirigeants de l'escouade se méfiaient d'elle, mais à ce point... Elle croyait avoir acquis un peu de leur confiance en étant soutenue par Eckhart, mais apparemment ce n'était pas du tout le cas. Pendant un de ses allers à l'intérieur de la tente, elle vérifia que son épée glissait correctement dans son fourreau, prête à toute éventualité, puis porta la terranide jusqu'à la tente sans grande difficultés grâce à sa légèreté pour l'installer aussi confortablement possible sur un sac de couchage pour qu'elle se remette un peu de ses émotions. Elle se réveillera certainement en pleine nuit et tentera de s'échapper... Un véritable casse-tête pour la jeune fille !

Pour l'instant, le plus urgent était de mettre les choses au point avec Eckhart. Elle ne voulait pas se faire empaler par surprise. Lorsqu'elle eut fini de s'installer, elle jeta à nouveau un œil à l'endroit où il se tenait, et le vit assit par terre totalement replié sur lui-même, comme s'il devait faire quelque chose qu'il allait regretter. Elle fronça les sourcils et se dit que la volonté du jeune homme n'était peut-être pas la même que celle de ses supérieurs. D'ailleurs, que voulaient-ils exactement ? Qu'espérait Anton en lui envoyant un pot de colle ? Et qu'attendait-il d'elle ? Voulait-il une preuve de sa bonne foi ? Voulait-il savoir de quoi elle était capable ? Magnolia était de plus en plus persuadée qu'Eckhart n'était en réalité qu'un boulet de canon pour eux, de la chair sacrifiée, et qu'ils attendaient de savoir si elle allait le tuer ou le laisser vivre alors que lui restait persuadé qu'il était essentiel pour eux. Et si elle arrivait à faire en sorte qu'Eckhart s'en rende compte, elle pourrait gagner un précieux allié pour la suite de son voyage. De plus, cela lui permettrait de se rendre compte de la stupidité de ses actes, de son aveuglement total pour sa "patrie" au point de se dévaluer lui-même. Mais cela n'allait pas être simple, et elle devait d'abord savoir exactement ce qu'il croyait.

Elle s'approcha de lui en faisant en sorte qu'il entende le bruit de ses pas, le regarda dans les yeux pendant une paire de secondes avantagée par sa position en hauteur, l'air mortellement sérieux, et lui fit :

« Suis-moi. »

Elle avait délibérément arrêté le vouvoiement si apprécié des personnes importantes pour un tutoiement plus honnête et plus propice à une discussion claire et sans faux-semblants. Elle se retourna et se dirigea vers la tente. Celle-ci ayant été enchantée, elle paraît faire à peine deux mètres carrés alors qu'elle en fait en réalité une quinzaine. Un artefact qu'elle a trouvé dans la fortune de sa "famille", utilisé pour les grands voyages. Elle s'arrêta juste devant et fit face à nouveau à l'envoyé du Rocher. De là où il se trouvait, il pouvait certainement constater l'enchantement, et peut-être même apercevoir la terranide installée dans un coin, dont les traces rouges autour de son cou du collier coupé par Magnolia étaient apparentes, ce collier avec une petite clochette maintenant attachée autour de son poignet sans que cela la serre trop.

« On va jouer cartes sur table. Dis-moi ce que tu es sensé apprendre sur moi, et je te répondrai par ce que je peux te révéler. »

Elle avait parlé d'une voix un peu plus basse qu'auparavant, signe qu'elle ne voulait pas vraiment que les autres personnes sachent exactement le but de cette conversation, son idée nécessitant que les autres ignorent certains points essentiels.

21
Les terres sauvages / Re : Sur la route...
« le: lundi 25 août 2014, 20:11:04 »
Au moins, elle avait eu le mérite de l'avoir surpris. Il ne s'attendait certainement pas à ce genre de remontrances de la part d'une fille de son age, encore moins à propos de la spécialité du jeune homme. Mais Magnolia est pleine de surprises, et dévoiler ses messages camouflés à l'intérieur de la conversation était fait pour lui donner un coup de jus, lui faire prendre conscience que cela ne servait à rien de jouer la comédie avec elle. Et surtout elle voulait en arrêter là avec les questions à propos de son existence. Il ne lui laissait pas l'occasion de répliquer avec ses propres interrogations, et elle devait avouer que cela commençait à l'agacer un petit peu.

Il commença par lui avouer ce qu'il avait deviné d'elle, soit qu'elle était Ashnardienne et qu'elle avait vécu à Tekhos, avant de la flatter sur ses talents à l'épée. Elle resta imperméable, mais intérieurement elle se tapait la tête contre un mur. Qu'est-ce que ce genre de choses vient faire ici ? Il se fait désarmer d'un coup d'épée, et lui ne fait que le flatter. Il ne s'inquiétait même pas pour sa vie, il restait concentré sur sa mission. La jeune femme avait l'impression qu'il ne vivait que pour cela, gâcher ses talents en suivant aveuglément les ordres qu'on lui donne et respectant une hiérarchie qui ne lui retourne même pas ce respect, le traitant comme un moins que rien. Si elle s'écoutait, elle lui mettrait une claque sur la joue immédiatement pour qu'il se rende compte de ce qu'était sa vie, sans aucune forme de liberté, sans aucune assurance de reconnaissance future. Juste l'inconnu, alors qu'il pourrait mordre la vie à pleines dents dans un tout autre contexte. Mais elle ne fit rien, et le laissa continuer à poser ses questions pour tenter de découvrir qui elle est vraiment.

Il fit un résumé de ce qu'il savait sur elle, pendant qu'elle s'asseyait sur un rocher traînant par là non loin d'elle, montrant une pointe d'impatiente. Et il lui demanda un nom de famille. Un nom de famille, sérieusement... Si elle lui donnait celui de Tekhos, cela ne lui parlerait pas. Celui d'Ashnard, il commencerait à prendre peur en prenant conscience qu'il s'agit d'une des plus violentes familles d'esclavagistes de l'Empire. A Nexus, n'y étant allé que très rarement, le nom qu'elle utilise ne lui dirait rien du tout. Enfin, il était absolument hors de question qu'elle lui parle de la Terre. Elle préféra lui offrir un sourire moqueur et de lui répliquer :

« Pour avoir un nom de famille, il faudrait déjà avoir une famille, Eckhart. »

Pour la première fois, elle l'appelait directement par son prénom. Elle aurait bien rajouté son nom de famille, mais elle ne le connaissait pas.

« Quelle serait l'utilité de vous donner un nom de famille que vous savez contrefait ? »

Bien entendu, elle saisissait l'intérêt de ce nom. Il s'agissait juste d'un moyen de mener des recherches sur elle, chose qu'elle voulait essayer d'éviter, même si elle savait que cela serait inévitable. Car elle avait rapidement réfléchi, et elle s'était rendue à l'évidence qu'elle devrait certainement les accompagner sur le chemin du retour. Elle ne serait pas capable de prendre l'ancienne esclave en main toute seule, surtout au niveau de la nourriture et de l'eau. Certes elle pourrait utiliser celle abandonnée par les bandits, mais elle ne faisait pas confiance à ce genre de choses. Si ça se trouve, la nourriture n'est pas consommable, et cela peut la tuer à petit feu. Et elle allait certainement devoir cohabiter avec cet Eckhart pendant toute la durée du trajet, alors autant mettre les choses au clair.

« Après tout, même si vous êtes une femmes, Tekhos ne laisse entrer personne et ceux qui sortent sont rarement en vie. »

Encore des questions, et des suppositions pour l'inciter à parler et à en révéler encore plus sur elle-même. Cela devenait fatiguant pour elle, mais il venait de mettre le doigt sur une étape dans sa vie qui n'aurait jamais pu arriver sans une sacré dose de chance. Très peu de carrioles marchandes peuvent faire affaire avec la capitale de la technologie, et par deux fois, elle était tombée sur l'une d'entre elles. A l'aller comme au retour. Mais ça, elle se garda bien de lui dire.

« J'ai lu certaines légendes disant que des liches étaient capables de porter et d'accoucher de rejetons... »

Elle le regarda d'un air surpris, comme s'il venait de dire une énormité, avant de pouffer de rire. Il devait être sérieusement désespéré pour la comparer à une liche, et elle trouva rapidement des éléments infirmant cette thèse. Mais elle n'eut pas le temps de les lui soumettre qu'il posa d'autres questions :

« Je...Bon. Qu'entendez vous par école de la vie et comment une jeune femme telle que vous peut avoir vécu autant d'aventure en si peu de temps sans vouloir vous vexer ?
- Une liche... Non mais où vous avez trouvé ça ? lui demanda-t-elle la voix riante. Sérieusement, réfléchissez deux secondes. Où avez-vous vu que les liches sont des êtres morts ? Et puis, si j'étais vraiment la fille d'une liche, j'aurais une puissante affinité avec la magie. Et sauf si vous avez pas de mage dans votre groupe, ce qui m'étonnerait un petit peu, vous m'auriez repérée à un kilomètre à la ronde tellement ces êtres empestent la magie noire à plein nez ! »

Elle continua quelques secondes sans parler afin de calmer le fou rire naissant qui commençait à pointer dans sa poitrine. Elle réussit tant bien que mal, et c'est avec un grand sourire qu'elle répondit à ses questions.

« Vous savez, certaines races paraissent jeunes pendant des siècles. Si j'avais été une vampire, cela n'aurait pas fait de différence que j'aie 20 ans ou 20 siècles. Mais vous... »

Elle s'interrompit immédiatement en voyant quelque chose bouger du coin de l’œil. Elle tourna la tête, sa main instinctivement sur la garde de son épée, prête à riposter avant de se détendre en constatant qu'il ne s'agissait que de la terranide qui reprenait ses esprits. Elle montra sa paume à Eckhart en se levant, lui faisant signe de l'attendre, avant de poser un genoux à terre juste à coté de l'ancienne esclave et de lui tâter rapidement le front. Il était encore chaud, mais elle progressait dans la voie de la guérison, ce qui était une excellente chose. Lorsqu'elle sentit le contact, la femme-renard ouvrit les yeux, apeurée, et croisa le regard rassurant de Magnolia. La terranide eut le réflexe de vouloir reculer, mais sa maîtresse officielle posa délicatement sa main sur la sienne en lui faisant :

« Ne t'inquiète pas, tout va bien. Je te veux pas de mal.
- A... Amie ? » parvint-elle à articuler, encore mal en point.

Magnolia hocha la tête en lui offrant un sourire rassurant, et l'autre reposa sa tête sur l'oreiller de fortune et ferma les yeux, totalement brisée physiquement. Elle se releva, un peu rassurée sur l'état de sa nouvelle protégée, et fit face une nouvelle fois à Eckhart, bien décidée à écourter l'interrogatoire qu'elle subissait depuis plusieurs minutes maintenant.

« Bon... Plus le temps de discuter. Il va bientôt faire nuit, et je dois nous installer. Déjà qu'il y a une chance sur deux qu'avec le feu que va allumer votre petite troupe, on va subir l'attaque de bêtes sauvages, et que je dois m'occuper d'elle... »

Son épée toujours à portée de main, elle se dirigea vers son cheval pour prendre un des sacs qu'il tirait et commença à installer son petit camp composé d'une unique tente où elle installerait sa protégée.

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Les terres sauvages / Re : Sur la route...
« le: lundi 28 juillet 2014, 14:43:13 »
La réaction de Eckhart ne fut pas du tout à la hauteur des espérances de la jeune fille. Elle qui espérait le voir apprendre et comprendre de nouvelles informations sur elle, qu'elle avait partagé sciemment, ne vit sur son visage que ressentiments à son égard. Il ne vit pas la mine d'informations cachée, ni sa demande implicite. Il avait encore des progrès à faire en tant que diplomate et politicien. Beaucoup de progrès...

Cependant, son sourire de façade revint vite, comme s'il voulait lui faire croire qu'il maîtrisait parfaitement la situation, et se mit à dévaloriser son royaume. Son rocher, celui dont il était si fier. Comment le savait-elle ? Tous les signes représentant son appartenance étaient parfaitement visibles sur lui et tous immaculés, signe qu'on leur a prêté une attention tout particulière il y a très peu de temps. Ce discours ne collait pas du tout avec son apparence, encore une erreur de l'apprenti politicien qui les multipliait depuis que Magnolia avait commencé à l'attaquer sur le plan physique.

Sa réaction aux paroles d'Eckhart fut de mettre sa main au front, comme s'il venait de dire une énormité, et de le regarder d'un air un peu déçu. Lui qui se targuait d'être celui supposé lui soutirer des informations venait de perdre toute crédibilité à ses yeux, et elle n'allait pas se gêner pour le lui faire remarquer. Elle espérait qu'une conversation plus franche pourrait certainement faire suite à cela.

« Vous avez encore des progrès à faire, Eckhart. Vous avez certainement eu une des pires réactions possibles. »

Elle soupira bruyamment et s'approcha de lui pour qu'il soit pile à portée pour un coup d'épée.

« J'ai commencé par vous montrer votre plus grande faiblesse. Si vous voulez devenir un jour un diplomate, vous saurez que personne ne vous fera de cadeaux, et si les tentatives dans ce genre vous font perdre vos moyens, vous finirez par vendre votre pays. Et vous vous êtes focalisés uniquement sur ce pauvre détail. Avez-vous compris que j'ai induit faire partie des hautes sphères de Nexus ? Apparemment non, fit-elle en voyant la réaction de son interlocuteur, ainsi que vous n'avez pas compris que je connais l'armement tekhan. Et, le plus important à mes yeux... »

D'un seul coup, sans même laisser le temps à Eckhart de réagir, elle dégaina son épée et coupa la sangle de l'étui de l'arme du jeune homme, faisant tomber le pistolet à terre.

« ...je n'accepte pas qu'on me parle en possédant une arme chargée. »

Elle lui offrit un petit sourire avant de rengainer son arme et de reculer de quelques pas. En effet, lorsque le jeune homme avait récupéré son arme, il s'était empressé de consciencieusement recharger celle-ci avant de la remettre dans son étui, ce qui l'avait agacée au plus haut point. Elle savait qu'il allait réagir. Il ne pouvait que réagir.

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Les terres sauvages / Re : Sur la route...
« le: mardi 22 juillet 2014, 00:20:07 »
Aucune emprise. Magnolia sentait qu'elle n'avait aucune emprise sur lui. Bien qu'elle lui ait dit la vérité, il restait de marbre, sans même un semblant de réaction. Elle ne pouvait pas savoir ce qu'il avait en tête, mais ce dont elle était sûre, c'est qu'Eckhart avait une parfaite maîtrise de lui. Et elle qui haïssait la politique et les longs parlementaires diplomatiques, cela l'agaçait légèrement de le voir ainsi. Un être qui a apprit à se maîtriser totalement pour exécuter sa tâche, quelle qu'elle soit, est pour elle un être qui n'a pas la vision globale de la situation. Les émotions sont un vecteur important d'informations, et elle n'en voyait aucune ici.

Lorsqu'il lui présenta ses condoléances, elle faillit lui mettre une gifle détonante. C'est la première fois que quelqu'un lui présente ses condoléances en sachant la vérité. Et franchement, cela lui semblait totalement déplacé. Ses parents ne l'ont même pas mise au monde intentionnellement. Ils étaient déjà morts lorsqu'elle n'était que dans le ventre de sa mère biologique, donc elle ne les a jamais connu. Ce ne sont donc pas des proches pour elle. Les condoléances sont totalement déplacées ici. Soit. Ce n'était pas vraiment le plus important...

Non, le plus important était qu'il en profitait toujours pour continuer sa petite enquête stupide, la pressant pour avoir plus d'informations encore plus rapidement. Tout cela semblait le plus important pour lui. Obéir, obéir, obéir... Magnolia n'aimait pas ce genre de personnes qui font passer leur devoir avant leur honneur. A la place d'Eckhart, elle aurait changé de pays depuis bien longtemps. Surtout au vu des rares rumeurs qu'elle avait pu en tirer.

« Peut être pourriez vous me livrer d'avantge de détails ? »

Il fallait trouver quelque chose qui le déstabilise vraiment, quitte à quitter son rôle d'esclavagiste. A vrai dire, elle n'en avait rien à faire de ce statut, juste qu'il lui servait de prétexte pour rester en vie. Et puis, il y avait toujours des anciens esclaves qui seraient prêts à faire beaucoup de choses pour libérer celle qui leur a offert la liberté afin de lui rendre la pareille. Elle le savait car elle avait entendu au moins une demi-douzaine de serments de ces hommes et terranides. Quoi qu'il en soit, si elle avait besoin d'aide, elle savait où chercher.

Elle prit sa décision assez rapidement, et continua son rôle un petit moment. Elle tourna autour de lui lentement en lui disant :

« Vous savez, si j'avais besoin de personnes pour prendre soin de moi, je ne serais pas ici... »

Magnolia se rapprocha alors dangereusement de lui, si près qu'elle pouvait sentir son souffle. Elle était forcée de lever légèrement la tête, mais cela ne la gênait pas. Et elle se colla littéralement à lui, jusqu'à ce qu'elle sente la poitrine du jeune homme contre ses seins. Beaucoup plus subtile, sa main gauche fila vers l'étui où se trouvait l'arme du soldat.

« Mais si vous voulez vous occuper de moi, rien ne coûte d'essayer vous savez... »

Alors que Eckhart pouvait penser que Magnolia essayerait de l'embrasser, il put voir une lueur amusée dans le regard de la jeune fille, et elle le repoussa avec son index de la main droite sur son front avant que celle-ci ne lâche un grand sourire. Il put aussi voir son arme entre ses mains lorsqu'elle recula de deux pas, arme qu'elle retourna dans tous les sens.

« Hummm... Arme utilisant de la poudre à canon... Certainement avec des balles... Z'êtes encore bien loin de la technologie des teckanes hein ? Par contre j'en ai jamais vu à Ashnard et très rarement à Nexus, sauf qu'elles étaient bien plus évoluées... »

Magnolia eut à très peu d'occasion la possibilité de tenir une arme à feu ou à rayons entre ses mains, et la plupart étaient de factures terriennes. Elle savait donc un peu comment fonctionnait l'arme ou, en tout cas, le rendre inutilisable. Pour le moment... C'est pour ça qu'en le "tripotant", elle ouvrit "accidentellement" le barillet et fit tomber toutes les balles.

« Oups, c'est tombé tout seul... » lui fit-elle d'un ton faussement coupable.

D'un lancer parfait, elle lui renvoya ensuite son arme. Déchargée.

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Les terres sauvages / Re : Sur la route...
« le: lundi 14 juillet 2014, 03:15:47 »
S'était-elle trompée sur le cas d'Eckhart ? Avait-elle fait une mauvaise analyse lorsqu'elle en avait conclu qu'il s'agissait d'un assistant, de l'apprenti d'un stratège de haut vol, étant ici pour lui soutirer des informations sur elle-même ? Quel était véritablement son rôle ?

Tel était le questionnement de l'adolescente lorsque Eckhart se mit à s'agenouiller très, trop respectueusement, et se mit à l'appeler "maîtresse". Magnolia haïssait ce mot, qui met clairement un des interlocuteurs en supériorité hiérarchique par rapport à son comparse, mais cela la forçait à réviser son jugement. Ceux qui appellent les autres "maîtres" se pensent tellement inférieurs à ces personnes qu'ils se sentent forcés de les désigner par ce terme indiquant leur propre incapacité. Et là, elle ne l'avait nullement incité à l'appeler ainsi, il le faisait donc de son plein gré.

Puis il se mit à parler, et elle se rendit compte qu'elle ne s'était bel et bien pas trompé dans son premier jugement. Cherchait-il à l'induire en erreur ? Ou montrait-il une forme excessive de respect à son égard ? Elle ne saurait le dire. Tout aussi important, ses paroles lui apprirent que ce fameux Anton cherchait à savoir comment et pourquoi elle avait défait ses bandits. A la question "pourquoi", elle pouvait y répondre facilement : ils s'étaient juste mis sur son chemin. Mais à la question "comment", une part de mystère subsistait pour elle. Certes elle savait qu'elle avait tous les souvenirs d'un vampire vieux de plusieurs siècles, incluant des techniques avancées de combat et d'analyse, mais elle ne savait pas du tout comment elle avait eu cette mémoire. Le vampire avait essayé de la transformer complètement, et elle s'était réveillée, le vampire mort à coté de lui, vidé de son sang, possédant toutes les marques et les cicatrices qu'avait auparavant l'adolescente sur son propre corps. Peut-être était-ce dû à sa nature, où alors c'était le résultat de l'échec du plan du vampire. Elle ne saurait le dire.

« Puis-je faire quelques suppositions concernant votre identité, maîtresse ? » continua-t-il, la surprenant une nouvelle fois.

Elle aurait aimé réagir, lui dire qu'elle n'était nullement sa maîtresse, mais elle était encore plus curieuse d'avoir réellement son avis. Voilà pourquoi elle lui répondit vaguement un « Allez-y » totalement neutre en apparence. Il se mit ensuite à lui sortir une théorie bien construite, selon laquelle elle serait d'abord une noble d'Ashnard, ce qui la fit sourire doucement. Ce n'était pas vraiment faux, puisqu'elle appartenait pleinement à une des familles influentes de ce milieu. Officiellement en tout cas, car tout ceci était du plastique inventé par l'adolescente afin de faire main basse sur les possessions du vampire, en particulier des esclaves. Mais la suite, fort bien pensée cependant, ne correspondaient pas vraiment à la réalité.

« Votre présence sur la route laisse à supposer que vous êtes en quête de quelque chose ou que vous souhaitez faire vos preuves auprès de vos pairs. Peut être les bandits que vous avez chassés et tués ont offensé votre famille en attaquant une de vos caravanes marchandes. Je suppose que la terranide ici présente, que vous avez la bonté de prendre sous votre aile, correspond à une externalité positive à votre engagement dans votre tâche. Votre famille doit sans doute tirer une part de ses richesses du commerce d'esclave, mais ce serait sans doute m'avancer un peu trop que d'affirmer une telle chose. »

En effet, Magnolia était en quête, mais de rien de matériel. Il s'agissait d'une quête spirituelle, à la recherche de son passé, ainsi qu'un retour sur les plus belles années de sa vie, lorsqu'elle était sur les routes. Certains auraient appelé ça un pèlerinage, bien que n'ayant aucune connotation religieuse, d'autres diraient que ce n'est qu'un caprice d'une adolescente à la recherche de repères. Magnolia elle-même ne pouvait dire exactement de quoi il s'agissait, mais elle savait que c'était vital pour elle, vital pour ne pas se perdre dans les méandres des souvenirs du vampire qui pouvaient avoir tendance à empiéter sur les siens. La partie sur les bandits était totalement fausse, même si il s'agissait en effet d'une probabilité sur la raison de son expédition. Quant à la terranide... Il se trompait totalement. Elle n'était pas du tout une esclavagiste, bien au contraire. Elle libérait les esclaves en son pouvoir, se débrouillant pour qu'ils ne se fassent pas avoir une nouvelle fois en les protégeant. Enfin, lorsqu'il s'agissait de terranides sauvages, elle essayait de l'éduquer au maximum, et lorsqu'ils n'étaient pas réceptifs à cette éducation, elle n'avait aucun scrupule à les revendre sur le marché, considérant qu'ils sont tels des animaux. Ayant des ressemblances avec les hommes, mais des animaux tout de même.

Eckhart avait gardé le regard vers le sol, bien que Magnolia ait pu voir un coup d’œil jeté vers l'esclave allongée, mais en aucun cas il avait levé les yeux vers elle. Elle pouvait donc réfléchir aisément à sa réaction, ainsi qu'au rôle qu'elle désirait jouer. Elle ferma les yeux pendant quelques secondes, inspirant longuement, pendant que son cerveau tournait à plein régime. Pouvait-elle faire confiance à cet Eckhart ? Sa raison lui disait non, pourtant, une petite voix dans son cœur lui soufflait que cela était fort possible. Jouant ce rôle, il avait montré une loyauté sans failles à son supérieur, car ça lui offrait le meilleur taux de réponses intéressantes, et il ne semblait pas du genre à révéler des secrets sans s'en rendre compte. Mais il pourrait y avoir un cœur derrière cette apparence glaciale, totalement dévouée à son supérieur, un cœur capable d'admettre que son point de vue peut être pris en compte dans la balance. Non, elle ne lui ferait pas confiance. Pas totalement du moins. Mais elle pouvait tout de même lui raconter une partie de sa vérité. La partie la plus choquante.

Mais il fallait déjà commencer par le remettre à sa place, quitte à se montrer aussi froide, aussi sèche que lui. Elle le fixa des yeux.

« Déjà, ne m'appelez pas "maîtresse". Si vous voulez me montrer du respect, c'est "mademoiselle". »

Elle haïssait tellement ce terme qu'elle souhaitait le voir banni de toute conversation. Et cela ne la décrédibiliserait pas vraiment si elle décidait de jouer une esclavagiste, car il pourrait bien s'agir d'un ancien traumatisme.

« Ensuite, concernant ma famille, ils sont morts... »

Donc pas de dette à ce niveau-là. Mais c'est là qu'elle réservait sa surprise morbide. Elle se leva et marcha jusqu'à Eckhart, se baissant pour lui souffler à son oreille :

« ...avant ma naissance. »

Le déstabiliser, lui faire peur, le choquer... Tel était le but de Magnolia. Elle voulait connaître sa réaction. Après tout, elle ne risquait pas grand chose. Elle pourrait aisément prétendre lui avoir menti pour tester sa réaction et sa capacité à ne pas croire aux mensonges. Sauf qu'elle le disait avec un ton tel qu'on devinait aisément qu'il s'agissait de la vérité. Enfant de personnes déjà mortes... Tel était son destin. Et elle voulait absolument voir la réaction du jeune homme devant elle.

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Les terres sauvages / Re : Sur la route...
« le: mardi 08 juillet 2014, 20:35:03 »
Une question restée sans réponses... La vie en est pleine, et si Magnolia ne pouvait se targuer de toutes les connaitre, elle en avait déjà un bon paquet. Et une d'elle était "Pourquoi Eckhart n'a pas réagi ?". Elle eut sa réponse peu de temps après, lorsqu'il se replia sur lui-même, essayant de conserver un tantinet de dignité. Car il aurait pu réagir, il en était capable. Il n'avait pas la mine de celui qui ne savait pas quoi répondre. Il ne pouvait pas, tout simplement. Et cela, elle avait pu le déterminer en observant l'air constant de son supérieur hiérarchique, l'homme à coté d'elle. Même si elle ne l'avait pas laissé transparaître, cela l'avait faite rager. Contre cet homme déjà pour l'avoir lancée sur cet humour grivois, contre le système qui imposait les lois qu'ils suivaient, et contre elle-même pour avoir répliqué ainsi, ne faisant qu'augmenter sa gêne et sa colère. Mais son sourire ne se crispa même pas une seconde, preuve qu'elle avait un self-contrôle énorme. Elle se contenta d'imiter tous les autres, riant aux éclats et ne se préoccupant pas une seconde de lui en apparence.

« Quoiqu'il en soit, c'est votre serviteur à partir de maintenant et ce, jusqu'à ce que vous nous quittiez. Donnez lui n'importe quel ordre et il obéira. Bon, je vous laisse. »

Il avait continué à l'enfoncer plus bas que terre, puis avait prononcé cette phrase, mettant ainsi Eckhart à son service. Ce qui était une bonne chose, car en lui donnant un ordre, elle pourrait ainsi lui faire changer les idées, et qu'il puisse se sentir utile. Elle lui avait donc demandé de prendre deux chevaux, dont le sien, et de les amener à sa suite. Quant à elle, elle portait l'esclave dans ses bras. Elle savait exactement ce qu'elle allait en faire une fois rentrée, mais son attitude ici restait à déterminer, et dépendrait beaucoup de l'attitude des autres. La jeune fille n'était pas une esclavagiste, bien loin de là. Elle aurait préféré remettre cette esclave en liberté sur-le-champ s'il en était possible. Malheureusement, elle savait bien que les esclaves finissaient toujours par retomber entre les mains d'esclavagistes. Elle le savait grâce à trois siècles d'esclavagisme intensif. Cette expérience lui était offerte une fois de plus par la mémoire du vampire. Grâce à lui, elle savait exactement ce qu'il fallait faire pour que les esclaves ne soient plus jamais inquiétés par d'autres : il suffisait de les marquer. Tous les esclaves du vampire étaient marqués au fer rouge. Magnolia elle-même l'avait été mais, heureusement pour elle, lors de sa "résurrection", cette marque fut considérée comme une cicatrice et a été transférée à son ancien ravisseur, laissant sa peau immaculée.

Oui, la jeune fille comptait marquer au fer rouge la peau de la terranide entre ses bras. Mais à l'inverse de Magnolia, elle allait l’anesthésier fortement pour qu'elle ne ressente rien. Ainsi, quoi qu'elle décide de faire, tant qu'elle reste dans le secteur d'influence de la fausse fille adoptive du vampire, l'esclave ne risquerait strictement rien. Dans le pire des cas, elle pourrait se faire ramener à Magnolia, mais pas capturée à nouveau. Car la "famille" de la jeune fille était connue parmi les esclavagistes comme une des familles les plus sanglantes lorsqu'il s'agissait d'esclavage, et bien que la mort de l'ancien ravisseur de Magnolia ait totalement changé la donne, une réputation ne disparaît pas aussi facilement. Ils auraient donc tous peur d'une vendetta.

Avant tout ça, il fallait d'abord soigner cette jeune kitsune. L'adolescente était rapidement arrivée au diagnostic d'un début d'insolation mêlé à une fatigue extrême. Il lui faudrait au moins un jour de repos pour pouvoir être remise sur pieds... sur pattes. Elle la porta délicatement jusqu'à une vingtaine de mètres où s'étaient installés les citoyens du Rocher, un peu plus à l'écart de la route qu'eux, et la posa délicatement par terre. Elle se dirigea ensuite vers Eckhart, qui tenait par la bride deux chevaux, pris un des sacs se trouvant sur le sien tout en lui faisant :

« Si vous pouviez les attacher pas loin, ce serait parfait merci. »

Elle se dirigea ensuite vers sa nouvelle esclave, sortit une gourde et un bout de tissu qu'elle imbiba d'eau et qu'elle posa sur son front avant de verser un peu de ce précieux liquide dans sa gorge. Pour elle, cela suffirait à ce qu'elle aille mieux. Maintenant, seul le temps ou la magie pouvait l'aider. Elle s'assit sur un des rochers et avisa Eckhart du regard.

« Alors... Que me veut le Rocher de Valmett ? Et qu'êtes-vous supposé apprendre sur moi en restant collé à mes basques ? »

Elle jouait la carte de la franchise avec lui tout en espérant, avec peu d'espoir, qu'il ferait de même.

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Blabla / Re : Les origines de votre personnage
« le: mardi 08 juillet 2014, 04:24:16 »
Magnolia...
J'avais déjà choisi le nom avant de décider de faire ce personnage.
J'ai toujours su que j'allais faire un personnage s'appelant "Magnolia". Et vu que je voulais avoir une belle histoire pour elle, j'ai voulu d'abord créer d'autres personnages, certains sortis directement de mon imagination, d'autres non. Puis je me suis dit qu'il était temps que je passe à quelque chose de plus conséquent. J'ai commencé à écrire l'histoire d'une jeune fille, commençant avant même sa naissance car ce serait l’événement qui dirigerait sa vie entière. Au début, je voulais "recréer" l'histoire d'Orianna du jeu "League of Legends", soit un robot qui est le clone d'une femme morte. Sauf que je ne voulais pas que ma petite fille soit originaire de Tekhos, car sa vie serait "banale". Non, la vie de ma petite fille ne sera pas banale. C'est ce que je me disais, tout en imaginant l'histoire d'une résurrection. Et je me suis dit que la résurrection, il y en avait déjà sur le forum, avec certains zombis que je ne nommerait pas, comme Tryzox et tout son donjon. Non, je voulais quelque chose d'unique, auquel seul un esprit totalement tordu comme le mien pourrait penser. Et c'est là que j'ai eu l'horrible idée d'accoupler deux morts. Horrible, mais totalement unique, dans le sens où je ne l'ai vu nulle part ailleurs.

Accoupler deux morts... Pour ça, il faut un nécromancien. Et je ne voulais pas que ma Magnolia soit une morte-vivante : non, il fallait qu'elle soit vivante. Pour ça, je l'ai bourrée de potions. Et pour ressembler un peu à l'histoire d'Orianna, c'est un couple (au lieu d'un père seul) qui veut un enfant (au lieu de retrouver leur fille). Et c'est à partir de là que je me suis totalement détaché de l'idée d'Orianna, et c'est là que Magnolia a pris son envol. Bel envol, à ce que je peux lire sur mon éditeur de texte. A chaque fois que Magnolia aurait pu trouver un équilibre, une vie tranquille, il fallait que quelque chose arrive. Au vu de son passé, et de ses fréquentations, il fallait à chaque fois que quelque chose arrive, pour ne pas qu'elle s'encroûte dans un quotidien morne et sans intérêt. Certes son histoire n'est pas achevée, mais les grandes lignes ont été écrites en même pas deux jours, l'inspiration animant mes doigts aussi vite qu'une goutte d'eau dans un torrent. Au début, cela devait être ma fiche, la fiche de Magnolia. Mais plus j'écrivais, plus je me rendais compte qu'il y avait des zones d'ombres. D'horribles zones d'ombres, que je devais absolument combler. C'est au bout du quatrième chapitre que j'ai réalisé qu'il allait falloir que je réécrive tout ça, pour l'organiser correctement dans une véritable fiche. Un projet colossal pour moi qui n'a pas fait d'études de lettres, de littératures ou de n'importe quel autre métier qui requiert de souvent écrire, et surtout qui n'avait pas RP sur un forum depuis de nombreuses années avant de m'inscrire ici.

Je finirai la fiche de Magnolia. D'ailleurs, au fil des RPs, son histoire tend à s'écrire d'elle-même. Un clin d'oeil à Yumi Makishima qui lui a offert un poste dans le café de son oncle et de sa tante. Ce personnage est, selon moi, la plus belle création que j'ai pu faire sur ce forum, sans mentir.

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Les terres sauvages / Re : Sur la route...
« le: vendredi 04 juillet 2014, 19:27:59 »
Les deux personnages en face d'elle étaient semblables, mais fondamentalement différents dans leurs métiers. Si le rôle de l'un se cantonnait à combattre et à suivre les ordres, l'autre, celui qui avait parlé, semblait être le chef de cette petite expédition, celui qui distribue les rôles et les blâmes. Comment le savait-elle ? Lorsqu'on a trois siècles d'expérience, on apprend à remarquer ce genre de choses. Il faudra donc ne pas énerver ce dernier, se calquer sur son caractère, ne pas le brusquer. C'était là une question de vie ou de mort. De vie si elle y arrivait, de mort si elle échouait.

« Un véritable combattant qui fait le travail d'une équipe d'extermination bien équipée et surentrainée. Eh bien, jeune fille, dîtes moi à quelle école vous avez étudié ! Le Rocher de Valmett auraient bien besoin de votre entrainement. »

Le même homme qui parle... Assurément, son analyse est la bonne. Et elle l'améliora même : il devait être un chef de guerre militaire, ou n'importe quel autre titre s'en rapprochant. La posture du militaire, le discours du dirigeant. Quant à l'autre... Il l'observait ostensiblement, cherchant à savoir quelque chose d'elle. Il l'étudiait, et cela dérangeait la jeune fille. Elle aurait bien aimé mettre fin à cette étude silencieuse d'une gifle correctement dosée, mais elle savait que c'était impossible pour le moment.

Magnolia étudia sa question un peu plus en détail. Pourquoi la posait-il ? Cherchait-il juste à faire la conversation, ou s'agissait-il de quelque chose de plus subtil ? Car en tant que dirigeant, il devait connaître moult techniques d'interrogatoire, et elle savait bien que cela en faisait partie. Il était donc intéressé par ses études... Voulait-il savoir d'où elle venait ? Par qui elle avait été entraîné ? Si elle était ennemie de leur faction ? Tout à la fois ? Tout était possible, et aucune piste n'était écartée. Et la seule certitude de l'adolescente était qu'il voulait en savoir plus sur elle. Malheureusement pour lui, à cette question, sa réponse fit :

« L'école de la vie. »

En effet, comment lui révéler qu'elle combattait grâce au savoir ancestral d'un vampire, à qui elle a "ponctionné" tout le savoir et toute l'expérience ? Et de toute façon, elle ne voulait pas le faire. Il s'agissait de son atout, et elle n'allait pas le gâcher juste à cause de ça. Il lui annonça ensuite qu'elle ne devrait pas le combattre, sauf si elle le voulait vraiment.

« Vaut mieux pas, non... marmonna-t-elle.
- Je pense que nous en avons fini avec les préliminaires, enchaîna-t-il sans l'avoir entendue. Passons aux choses sérieuses. Je suis le commissaire Anton et voici mon cadet, Eckhart.
- Je m'appelle Magnolia », répondit la concernée, pendant que la seconde personne devant lui, approximativement du même age qu'elle, faisait un salut presque militaire.

L'homme parla ensuite de sa mission, et elle en retira la provenance. Le Rocher de Valmett... Contrairement à ce qu'il pensait, elle avait déjà entendu parler de cette citée. Selon le marchand qui lui en avait parlé, il s'agissait d'une ville où la loi prévalait sur beaucoup de choses, à un tel point que les militaires étaient tenus de faire respecter leur loi. Ils ont une technologie assez avancée, sans toutefois atteindre celle de Tekhos. Si elle faisait la comparaison avec la Terre, elle mettrait leur niveau sur un pied d'égalité, ne pouvant pas déterminer lequel est le plus avancé, surtout parce qu'elle n'a jamais mis les pieds dans cette ville. Elle ne pouvait donc se fier qu'à ce qu'elle a entendu. Peut-être la réalité était différente... Seul l'avenir lui dira. En tout cas, le vampire ne connaissait pas le Rocher.

« Oui, il y a un domaine dans lequel nous sommes vraiment forts au Rocher de Valmett : Faire enrager les diplomates Tekhannes!
- C'est pas difficile. Il suffit d'envoyer des diplomates hommes un brin misogyne... répondit-elle avec un grand sourire.
- Je vous invite à rester cette nuit avec nous. Notre campement sera le vôtre. Mon subalterne, qui ne semble pas goûter mon humour est à votre service. Tout du moins pour le temps que vous compter rester avec nous. »

Magnolia inclina légèrement la tête avant de répondre :

« Merci de l'invitation. La solitude est parfois pesante, même pour une habituée. »

Rester avec ce fameux Eckhart... Elle aurait bien refusé cet homme, mais elle ne le pouvait pas. Elle savait qu'il s'agissait non seulement d'un guide, mais aussi qu'il serait là pour surveiller l'adolescente. Dans un sens, cela ne la dérangeait pas plus que cela, car elle n'avait pas grand chose à cacher. Magnolia est assez connue à Ashnard, même si elle se doutait que cette célébrité ne dépassait pas les frontières des hautes sphères ashnardiennes.

Il l'entendit ensuite l'interdire de... violer Eckhart ? Elle le regarda, les yeux ronds comme deux billes, avant de voir la réaction du concerné et de se retenir d'éclater de rire. Lui semblait extrêmement gêné et elle ne résista pas à l'envie de le taquiner :

« Mouais... Pas assez de matière à mon avis. »

Les présentations semblaient donc terminées, et Eckhart allait commencer à lui coller aux basques. Sans attendre, elle tourna les talons et elle se dirigea vers l'esclave, assommée par la chaleur et la fatigue une dizaine de mètres plus loin. Elle était très petite, pas plus d'un mètre trente, et ne devait pas peser plus de 30 kilos. L'adolescente n'eut donc aucune difficulté pour la porter de ses deux bras. Bien que ne possédant pas la force d'un vampire, elle commençait à avoir de l'expérience de combat, ce qui forgeait petit à petit ses muscles. Elle héla Eckhart :

« Dites, 'pouvez prendre mon cheval ? C'est le noir, là. Elle lui désigna son étalon de la tête. Et prenez-en un pour elle aussi, merci beaucoup. »

En effet, ayant les deux bras pris, elle ne pouvait pas s'occuper en plus des montures. Concernant la terranide, Magnolia ne se faisait pas trop d'inquiétude. Elle avait ce qu'il fallait dans un des sacs accrochés à son cheval.

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Les terres sauvages / Re : Sur la route...
« le: mercredi 02 juillet 2014, 14:06:36 »
Ils s'étaient arrêtés, et regardaient le combat de loin. Ils l'observaient certainement, et se demandaient comment elle avait pu faire cela. Ce n'était pas vraiment compliqué...

La jeune fille entendit un bruit derrière elle. Une sorte de plainte aiguë, un gémissement. Lorsqu'elle se retourna, elle put voir le dernier protagoniste de cette histoire, la terranide renarde. La jeune fille pouvait lire dans son regard de la peur. De la peur et du respect. Elle s'approcha, son épée toujours en main, et la regarda. Elle avait une corde autour de son cou, reliée au cheval, et ses mains étaient liées entre elles. L'esclave terrorisée recula autant qu'elle le pouvait, terrifiée par ce qui pourrait arriver. Elle avait peur de cette fille qui avait détruit ceux qui l'ont capturée. Et sans un mot, celle-ci pointa son arme vers elle. Elle pouvait presque sentir la lame contre son cou et elle ferma les yeux, persuadée que sa vie se terminait ici. Mais au lieu du coup fatal qu'elle redoutait, elle sentit une espèce de libération autour de son cou : ouvrant les yeux, elle put constater que la fille venait de trancher non pas sa gorge, mais la corde qui la maintenait attachée à l'animal. Elle fit de même avec celle liant ses poignets, avant de ranger son épée et de lui tendre la main, souriante. Son instinct lui hurlait de fuir, le plus vite possible, mais elle était faible... Si faible...

Ne prenant même pas la peine de se mettre debout, la terranide se retourna et commença à courir à quatre pattes, avant de s'effondrer au bout de quelques mètres, épuisée. Magnolia estima qu'elle n'irait pas bien loin, et donc qu'elle pouvait s'occuper d'un autre problème. Celui des spectateurs.

Elle ne savait pas qui ils étaient, mais il sembleraient qu'ils aient la technologie des tekhanes. Ou alors quelque chose s'en approchant. Elle fut donc très surprise lorsqu'elle se rendit compte que les deux émissaires venus à sa rencontre étaient des hommes. Elle n'était pas particulièrement hostile envers le sexe masculin, mais elle était très surprise que des hommes puissent avoir accès à un tel niveau de technologie sur Terra. Déjà, ils avaient des véhicules blindés. Ensuite, elle put distinguer que certains d'entre eux, restés près du chariot, avaient des armes auxquelles seules les tekhanes et d'autres civilisations exclusivement féminines à sa connaissance pouvaient avoir accès. Il devait certainement s'agir de voleurs, ou quelque chose comme cela. A moins qu'il s'agisse d'une des rares civilisations avancées à ne pas être profondément misandre. Elle évaluait les chances à 50/50. Sauf que dans un cas, elle n'avait presque aucun moyen de s'en sortir vivante, à moins de prendre un de ses adversaire en otage pour assurer sa survie.

Elle observa les deux hommes venus à sa rencontre, et les regarda s'approcher. Derrière eux, une couverture s'installait, et elle se douta qu'ils étaient prêts à tirer si elle avait un comportement hostile. C'est pourquoi elle ne bougea pas d'un pouce, et les laissa faire tout le chemin. Ils s'arrêtèrent à une dizaine de mètres d'elles, et l'un d'eux, certainement leur chef, prit la parole, lui demandant si elle était berserk. Et puis quoi encore ? Tout ça parce qu'elle a défait une bande d'incapables ? Un sourire amusé plana sur ses lèvres, et elle répondit :

« Vous n'êtes pas très observateurs... Si j'étais berserk, l'esclave derrière moi serait déjà morte. C'était juste une bande de pillards basique : démonstrations de force, intimidations, mais ils ne savaient pas vraiment se battre. C'est juste de la poudre aux yeux. Dès qu'ils rencontrent un véritable combattant, ils plient. »

Elle continua, à peu près sur le même ton que son interlocuteur :

« Avant d'échanger les formalité d'usage lors d'une telle rencontre, je me dois de vous poser une question : je dois m'attendre à vous combattre ? »

Elle était tendue, mais elle essayait de ne pas le laisser transparaître dans son comportement ou ses actions. Elle avait son épée à portée de main. Mais elle savait que ses chances de remporter cette victoire étaient proches de zéro. Elle pourrait peut-être s'enfuir, avec beaucoup de chance, mais en aucun cas les défaire tous.

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Les terres sauvages / Sur la route...
« le: lundi 30 juin 2014, 18:59:44 »
Quoi penser lorsqu'on voit une fille jeune en apparence, les cheveux au vent, seule dans des terres hostiles, avec un katana dans son fourreau ainsi qu'un arc et un carquois dans son dos ?

Cette fille, c'est Magnolia. Elle était partie d'Ashnard. Dans cette ville, elle possédait un véritable petit palace, "héritée" du vampire pour qui elle se faisait passer pour sa fille. Elle n'avait pas eu de réelles difficultés pour ce faire, car elle possédait tous les souvenirs de ce vampire. Et parmi ces souvenirs, de nombreuses techniques de combat, que cela soit au corps à corps, à l'arme blanche ou à l'arc. Et si elle n'avait pas les capacités extraordinaires des vampires, elle se débrouillait bien tout de même avec ce savoir. Un savoir ancestral. Elle avait trois siècles de souvenirs, avec seulement 17 années de vie. Ou 16... Cela n'avait plus vraiment d'importance. Maintenant, elle était riche, puissante et pouvait avoir tout ce dont elle voulait. Elle avait d'ailleurs hérité d'une douzaine d'esclaves, à qui elle avait proposé un choix : rester auprès d'elle ou partir. Seulement deux étaient restés : une jolie petite Neko, Futomi, qui était la servante et l'amante préférée du vampire, et une humaine, Kyoka,, esclave depuis son plus jeune age et ne pouvant pas imaginer d'avoir un autre style de vie que celle d'esclave, ce que Magnolia trouvait dommage. Elle l'avait donc mis au service de Futomi lorsqu'elle n'était pas au manoir.

Elle se trouvait sur la route sans aucun but précis, sans savoir exactement où elle allait. En fait, elle répétait le trajet qu'elle faisait lorsqu'elle était itinérante, prise d'une violente nostalgie. Sans le savoir, elle se dirigeait donc vers un petit village du nom de Kimata, perdu en plein milieu des terres sauvages. Sauf qu'il lui restait au moins deux jours de marche. Une formalité pour la jeune fille qui avait acquis une certaine endurance pendant les années où elle voyageait beaucoup. Elle avait bien évidemment assez de vivres pour plus d'une semaine, et de l'argent pour se ravitailler. Elle était à cheval, ce qui lui permettait d'aller plus vite mais aussi de ne pas s'épuiser physiquement. Mais le cheval ne fait pas tout, et elle le savait bien. Elle s'était déjà fait attaquer deux fois par des bêtes sauvages, problème réglé à coups d'épée et en brisant deux de ses flèches, une bien maigre perte pour sa vie. Et elle savait pertinemment qu'elle allait se faire attaquer de nouveau.

Sauf que cette fois-ci, ses adversaires étaient humains. Et ils avaient déjà les armes à la main lorsqu'elle les aperçut. Ses choix se réduisaient au fur et à mesure qu'elle continuait dans leur direction, et elle fut rapidement encerclée, sans que cela ne l'inquiète plus que cela. Les bandits étaient au nombre de six, ils étaient à cheval, et un d'eux tenait en laisse une terranide renarde, obligée de marcher.

« Descend. Maintenant, lui fit un des hors-la-loi, impassible. Certainement leur chef, car les autres avaient des petits sourires narquois, et elle repéra sans mal de nombreux coup d’œils déplacés.
- Ah bon ? Pourquoi ? » leur répondit-elle, insolente.

Son adversaire direct tira une lance et la pointa sur elle.

« Descend où tu y passes. »

Un rire. L'homme derrière elle était en train de se marrer. En effet, Magnolia avait passé une jambe par-dessus sa monture et s'était laissée tomber au sol, obéissant ainsi à cet ordre. Le mouvement suivant fut d'une vitesse inimaginable : elle passa ses deux mains dans le dos, prenant son arc de la main droite et une flèche de la gauche, encocha, banda son arc et ouvrit les doigts. Une flèche siffla dans l'air, percutant directement le front de celui qui s'était moqué d'elle, le tuant instantanément. Il tomba en arrière, percutant ainsi le dos du cheval qui fit une ruade pour se débarrasser du cadavre encore frais et s'enfuir. Pendant cette intervalle, la jeune fille avait encoché une seconde flèche et se tenait prête à tirer sur le chef du groupe qui eut un sourire cruel.

« Pose cette arme petite. »

Pour seule réponse, elle tira. Contrairement à ce qu'elle attendait, le projectile s'arrêta à quelques centimètres du cœur de sa cible. L'homme garda son sang froid.

« Capturez-là. »

La messe était dite, et le combat à proprement parler pouvait commencer. Les bandits descendirent de leurs chevaux, tirèrent respectivement une immense hache à deux mains, un sabre effilé, deux poignards et une hache à une main, et se mirent à attaquer simultanément la jeune fille des quatre cotés. Celle-ci lâcha son arc, tira son épée et fonça vers le premier venu, qui tenta de le faucher de son arme massive qu'elle esquiva sans peine. Puis elle frappa. Au cou et à la poitrine. L'homme, pesant plus d'un quintal, s'effondra. Elle se retourna pile à temps pour voir l'ennemi au sabre essayer de la décapiter, coup qu'elle esquiva en exécutant une pirouette qui la décala par rapport à son adversaire, ainsi qu'à celui qui fonçait sur elle de l'autre coté. Elle avait désormais deux ennemis devant elle, et bien qu'elle possédait une allonge avantageuse face à celui qui avait les poignards, elle semblait en difficulté. Semblait seulement, car elle perça la garde de l'un des deux hommes qui lâcha son sabre et porta ses  mains à son ventre. C'est alors que les bandits commencèrent à prendre peur. Magnolia esquiva habilement les deux poignards, lancés par son adversaire avant que celui-ci s'enfuit, accompagné de son comparse à la hache qui faisait demi-tour.

« Bande de lâches ! » leur hurla le chef, avant d'élancer sa monture vers la combattante.

Le duel fut rapidement expédié : elle esquiva le coup de lance et perça le flanc de son cheval qui s'effondra en hennissant. L'homme hurlait de douleur : une de ses jambes était bloquée, certainement brisée.

Juste avant le combat, Magnolia avait entendu d'autres personnes arriver de loin. Des spectateurs. Elle acheva le dernier survivant puis se tourna vers eux.

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Prélude / Re : Magnolia - Paradoxe... vivant ? [Valimutée]
« le: samedi 28 juin 2014, 18:28:31 »
Effectivement, c'est bien cette Sophie. Pas de chance, elle a les cheveux beaucoup trop grands pour être inclue dans un autre avatar.

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