Ville-Etat de Nexus / Re : L. 20 ans. Née à Nexus. Vierge. Calme et docile. (PV)
« le: dimanche 10 juin 2012, 16:58:33 »Non, elle n'avait pas émit le moindre son. Ni quand ce sale type était venu la regarder, essayant de jouer avec comme l'on s'amuse d'un chaton affaibli. Ni quand on l'avait sortie de sa cage sans douceur, la traînant sur le sol sans aucune considération. Ni même quand cet homme dégoutant passa une laisse autour de son cou, manquant de lui arracher ses nombreux colliers. L'habitude, sans doute. Sa peau meurtrie rougit davantage en effleurant les pavés qui constellaient le sol de ce préau sordide, et elle manqua de s'ouvrir la main avec un morceau de verre qui traînait, là. Elle ne dut son salut qu'à ce sale type, qui tira violemment sur la laisse pour qu'elle se dirige vers lui. Un hocquet. Mais pas un son. La jeune esclave le laissa la tripoter sans rien dire, laissant juste une maigre grimace transparaître sur son visage si doux. Encore une fois, elle ne protesta pas, n'hurla pas comme l'aurait fait une autre esclave, encaissant silencieusement sa dignité qui s'égrenait. Son regard d'écume s'égarait sur la contemplation du sol, des murs, mais ne se perdait jamais à regarder un être humain. On pouvait prendre cela soit comme du mépris, soit comme une soumission certaine. Ou un peu des deux.
Le seul son qui outrepassa la barrière de ses lèvres arriva pour trahir sa douleur, au moment où il la jeta sur le chariot. Ludmilla se releva, prenant appui sur les paumes de ses mains, sans broncher. Et quand il s'approcha d'elle, elle ne remua pas non plus. La jeune fille en était venue à se dire que ce n'était qu'un mauvais - voir très mauvais, vu l'allure de cet homme - moment à passer. Et cela prit fin. L'esclave ne put s'empêcher de lever un moment les yeux vers cet homme, qui semblait fort noble, et à qui elle devait le salut - au moins temporaire - de sa virginité toute fraîche. Et son nouveau propriétaire se retira. Je suis une perle tombée d'un collier. Au mauvais endroit. Au très mauvais moment. Ludmilla se cala contre le mur, pour regarde ce type s'éloigner, sans rien ajouter. Tous ses bijoux tintérent dans cet ultime effort, tandis qu'elle fermait les yeux.
Ne plus voir. Ne plus parler. Ne plus entendre. C'en était presque libérateur. Et elle savait que cela la ménerait au sommeil. La nuit avait été bien trop courte pour elle, et l'épuisement griffait ses muscles, au point qu'elle se mette à rêver d'un sommeil réparateur. Les cris, de cette nuit, provenait des plaintes d'une esclave qui se faisait soit battre, soit violer par leur propriétaire. De temps en temps, il en choisissait une. L'idée même que cela puisse être elle, là, qu'il choisisse, la terrifiait encore. Elle ne put s'empêcher de caler sa tête contre le sol, s'installant en position allongée avec tout le naturel du monde. Après tout, elle n'était qu'une esclave ... Dormir ainsi, sans se soucier d'une quelconque dignité, était devenu son lot quotidien. Un soupir, et elle ferma les yeux. Un autre, et le sommeil vint la happer. Elle avait cru comprendre qu'ils feraient route, cela lui laisserait le temps de reprendre un peu ses esprits.
Ce qu'ignore Ludmilla, c'est ce qu'il se passe quand elle dort, étant donné que ça se passe, justement, quand elle dort. Ce qu'une personne aurait pu voir, là, à cet instant précis, c'est le corps de la jeune esclave qui se dissout dans l'air, jusqu'à devenir une petite boule lumineuse, blanchâtre. Une petite boule qui, d'un coup d'un seul, s'évapore vers les cieux. Car, si l'on ne voit pas les étoiles en plein jour, cela n'empêche aucunement Ludmilla de rejoindre une constellation quelconque pour s'y réfugier un moment. Son absence devenait l'effluve même de la nuit. Si William, ou un autre, avait le regard dardé sur elle à ce moment, croyez-moi, il n'aurait rien compris. Mais alors rien.
Car n'oubliez pas qu'il est impossible de réveiller une étoile. Il faut attendre que ce soit elle qui en fasse le choix.