Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

Bonjour et bienvenue.

Ce forum présente des œuvres littéraires au caractère explicite et/ou sensible.
Pour ces raisons, il s'adresse à un public averti et est déconseillé aux moins de 18 ans.

En consultant ce site, vous certifiez ne pas être choqué par la nature de son contenu et vous assumez l'entière responsabilité de votre navigation.

Vous acceptez également le traitement automatisé de données et mentions légales de notre hébergeur.

Voir les derniers messages - Ludmilla

Nos partenaires :

Planete Sonic Reose Hybride Yuri-Academia L'Empire d'Argos Astrya Hybride Industry Iles Mystérieuses THIRDS Petites indécences entre amis
Inscrivez-vous

Voir les derniers messages

Cette section vous permet de consulter les contributions (messages, sujets et fichiers joints) d'un utilisateur. Vous ne pourrez voir que les contributions des zones auxquelles vous avez accès.


Messages - Ludmilla

Pages: [1] 2 3 ... 22
1
Vous nous quittez déjà ? / Re : Une vilaine infection.
« le: vendredi 20 juillet 2012, 12:50:16 »
Je ne pouvais plus accéder à rien : ni Windows, ni quoi que ce soit d'autre. Tout buguait automatiquement.

2
Vous nous quittez déjà ? / Re : Une vilaine infection.
« le: vendredi 20 juillet 2012, 12:14:18 »
(Hera inside)

La haine, quand même. Tous mes films, et tout.

Heureusement que j'avais sauvegardé mes écris **

3
Blabla / Re : Re : Les aventures des copains !
« le: mercredi 11 juillet 2012, 17:43:51 »
Un grand homme ( *tousse* ) m'a dit un jour ( hmm, hier xD ) que les meilleurs écrits étaient ceux qui parvenaient à nous transmettre leurs émotions, à nous emporter ailleurs... ce que ce RP parvient à faire avec brio. Ajoutez à cela que les deux joueuses écrivent vraiment bien, et vous comprendrez pourquoi je lui porte un intérêt tout particulier. Ce fut un véritable plaisir que de le lire, et j'espère que cela continuera. ♥



Merci, ça me touche beaucoup :'D

4
Blabla / Re : Re : Horloge parlante
« le: samedi 23 juin 2012, 19:11:23 »
Je dis ça dès que je ne veux plus voir la personne, donc ça dépend des personnes. ^^

Le pire que j'ai fait, c'est en virer un en boxer. Il n'a pas pu s'habiller avant que je le jette dehors.
Mais il l'avait cherché.


19h10


J'aimerais avoir le courage de faire une telle chose.

... En parlant de courage, je dois descendre dans 10 minutes montrer mon side-cut à mes parents qui vont sûrement me tuer méchamment. Aidez-moi éè




19 : 11



EDIT : Je me motive, c'est bon.

5
Blabla / Re : Horloge parlante
« le: samedi 23 juin 2012, 19:06:33 »
Haha XD Quelle délicatesse, Alraunya !


Ah, non, j'essaye d'être ... polie, disons, dans mes propos. Et puis calme, posée. Je veux prendre soin des gens.



19 : 06

6
Blabla / Re : Horloge parlante
« le: samedi 23 juin 2012, 19:01:08 »
Haaaaa, mais je le dis clairement, moi !

" Je suis crevée, j'ai besoin de calme, un moment. "




19 : 01

7
Blabla / Re : Horloge parlante
« le: samedi 23 juin 2012, 18:57:02 »
... De la politesse. 'fin, de l'hypocrisie forcée, quoi.

Mais je pense que j'aurais fait comprendre à la personne que j'ai besoin d'être au calme, toute seule, tout ça. Aucune patience.




18 : 56

8
Blabla / Re : Horloge parlante
« le: samedi 23 juin 2012, 18:34:58 »
Row' ** Ca m'rappelle des choses, toussa.

Je mordais facilement mon ex', en pluche é.è La pôvre avait plein de marques.





18 : 33

9
Blabla / Re : Horloge parlante
« le: samedi 23 juin 2012, 18:29:32 »
Oh oui, griffer et mordiller :3 J'aime tellement ça **





18 : 29

10
Blabla / Re : Horloge parlante
« le: samedi 23 juin 2012, 18:11:11 »
... Bon. Ça y est. J'ai un side-cut depuis lundi. Et tout le monde m'appelle Skrillex depuis lundi.


Qu'est ce que ça va donner si je change mes D&G en Ray-Ban ? éè


( Pardon pour la photo, j'avais trois martinis dans le nez, donc bon ... )

18 : 10

11
Blabla / Re : Horloge parlante
« le: samedi 23 juin 2012, 17:22:16 »

... Se prendre la tête avec une amie à cause d'opinions politiques différentes, c'est plutôt hard. Même pire que hard. Je ne pensais pas en venir à ce point, avec elle.







17 : 20

12


La jeune fille s'était laissée emmener comme une enfant. A l'instant même où l'avocat avait saisit sa main, sa poigne s'était resserrée autour d'elle. Cet homme qu'elle ne connaissait pas était devenu, le temps d'un échange, son seul point de repère. Famille aurait été un mot grossier pour le désigner, étant donné que la jeune esclave s'estimait, et à juste titre, éternelle orpheline, livrée à des personnes différentes chaque jour. Point de repère lui suffisait amplement. Une personne dont elle ne devait pas se détacher, pour la simple et bonne raison que l'argent les liait. Ludmilla avait un prix, et il l'avait acheté. Les maigres relations qu'elle entretenaient avec les êtres vivants se résumant à cela, la plupart du temps, elle s'y fit.

La déambulation dura un moment. Elle passa au travers d'endroits qu'elle ne connaissait pas, qui l'effrayaient plus qu'autre chose d'ailleurs, ses yeux ne trouvant aucun point d'accroche. Elle avait sur le visage cet air que l'on prête aux animaux affolés, perdus dans un lieu qu'ils ne connaissent pas, leurs regards trahissant à la fois la crainte et la curiosité. La jeune fille le suivit sans poser aucune question, jamais, n'osant même pas évoquer la douleur qu'elle ressentait le long de la plante de ses pieds. Ce n'est que quand ils changèrent d’atmosphère qu'elle laissa un lent soupir de surprise outrepasser la barrière de ses lèvres. Un « Woah. » enfantin. Tout ces gens qui grouillaient autour d'elle, comme des insectes en quête d'une quelconque nourriture, et qui croisaient son regard, l’amenèrent à sourire, amusée. Non, non, elle n'affichait plus cet air perdu. Elle les regardait, sans comprendre, et cela l'amusait franchement. Si eux se plaisaient à la dévisager, elle les ignorait. Elle était dans un autre monde. Ludmilla remarqua qu'un sourire planait sur le visage autrefois grave de son nouveau propriétaire, et cela la fit sourire davantage. On aurait presque pu croire qu'elle planait.

Lumières artificielles, sons des claviers d'ordinateur qui chantent sous des doigts agités, vitres immense dévoilant un paysage de verre et de béton … L'esclave ne savait plus où donner de la tête. L'endroit sentait le propre, et l'odeur même lui piquait les narines, la faisant éternuer discrètement. Ce lieu avait une beauté assez épurée, qui lui rappela les quelques photos qu'elle avait vu de constructions islandaises, du temps où elle était mariée. Si elle n'avait jamais mis un seul pied sur terre, Ludmilla pouvait se targuer d'avoir bouquinée beaucoup de magasines de photographies. Aussi ce paysage tout neuf, aussi imposant fut-il, lui donna la sensation d'être dans une photographie, hors de Nexus. L'idée même lui réchauffa le cœur.

L'arrivée dans le bureau fut assez éprouvante. La jeune femme au visage taché ne cessait de la regarder, tout en parlant à … Monsieur Dolan, puisqu'on l'avait nommé ainsi un peu plus tôt. Et il la laissa là, face à cette jolie femme au regard de nuit et à la peau diaphane. Ludmilla la trouva belle, comme une noble de Nexus, que l'on respecte. Par contre, le son de sa voix la fit sursauter, et elle regarda vers où partait son propriétaire, sans pour autant le suivre. Docile, elle l'était, surtout en terre inconnue. Pas question de faire de bêtises.

- En attendant, vous voulez une boisson? J'ai aussi des magazines, un accès internet et, oh! J'ai aussi une PSP dans mon sac. A moins que vous ne vouliez quelques chose à grignoter? Je m'appelle Niji et vous?

Un silence léger s'installa après cette déclaration enjouée, le temps que la jeune esclave puisse digérer ces propos. Elle ne comprenait pas la moitié des mots. Mais elle bafouilla cependant, d'une voix toujours aussi cristalline, comme si le temps n'avait aucun impact sur elle.

- … Ludmilla.

Elle battit des paupières, regardant autour d'elle en étouffant un sourire. Les lieux étaient beaux, aussi beaux que les photographies qu'elle avait vue autrefois, aussi beaux que les yeux de son nouveau propriétaire. Elle se sentit, d'un coup, bien. Comme si elle avait trouvée un terrier où se planquer, le temps qu'on la laisse tranquille. D'un pas vif, comme une petite danse, Ludmilla s'approcha d'une des fenêtres, pour admirer le paysage. Une lueur enfantine passa dans son regard, tandis que ses yeux suivaient la route d'une voiture noire, en bas du bâtiment. Elle avait le souffle coupé, toutes ses perceptions étaient brouillées. Puis elle se tourna vers Niji. Elle lui rendit un sourire, sincère et doux. Les mots étaient une denrée rare, pour la jeune fille. Qui se mit d'ailleurs à jouer avec un de ses colliers, l'égrenant à la manière d'un chapelet, son regard hésitant entre le paysage agité, au dehors, et  Niji, qui semblait ne pas savoir quoi faire.

- Thé ?

Osa cependant la jeune esclave, en fixant intensément Niji, de ses grands yeux bleus.

- Je vais vous chercher cela !

Et la femme au visage taché quitta les lieux, laissant là Ludmilla, qui supposa que ce devait être une délivrance pour elle. Devoir veiller sur une personne qui ne parle pas devait être éprouvant, pour quelqu'un de loquace comme Niji. Dés qu'elle n'entendit plus le son de ses talons, la jeune esclave vint ouvrir une des vastes fenêtres, laissant le vent réveiller son visage. Elle se sentit brusquement vivante, et presque libre. Une sensation grisante qu'elle ne connaissait plus depuis un long moment. Trouvant un appui, elle se hissa sur le rebord de fenêtre, pour s'y poser en toute insouciance, ne se rendant même pas compte que, si la fenêtre venait à se rabattre, c'était le saut de l'ange qui attendait la petite princesse. Elle voulait boire la liberté, comprenez-la ... Et s'asseoir ainsi au bord d'une fenêtre, les jambes dans le vide, les bras comme seul appui, c'était être libre, pour elle.



13

Une petite princesse … Oh, Ludmilla l'avait été. Une jolie petite femme dont on prend soin, que l'on chérit, que l'on couvre d'attentions et dont on prend en compte chaque caprice, les exécutant tant bien que mal. Cette époque là lui manquait. Vraiment beaucoup. Depuis cette époque, Ludmilla avait la sensation que chaque matin n'aurait rien à voir avec le précédent. Tout était dû au hasard, tout pouvait s'inverser et se renverser le temps d'une expiration. Si l'on prenait en compte sa vie, elle n'avait après tout été que chamboulement. Un jour, elle était couverte d'or et admirée, le lendemain traînée dans la boue et violée. Et voilà qu'elle se retrouvait, actuellement, à son point de départ : vierge, couverte d'un sari soigné et de bijoux étincelants. Comme une offrande.

- Tu ne parles pas beaucoup, n'est-ce pas?

Ses bracelets tintèrent, comme seule réponse, tandis qu'il continuait à parler.

- Au moins, tu ne me casseras pas les oreilles.

Elle ne put retenir un sourire. Il avait bien raison. Le silence est d'or, disent certains. Elle, elle estimait que ce n'était qu'une cicatrice de son mode de vie : muette parce qu'elle n'avait rien à dire. Juste à entendre. Cela lui suffisait amplement.

Lorsqu'il lui retira sa laisse, elle crut mourir de bonheur. Elle devinait son cou irrité, sa peau asséchée, mais n'en avait cure. Retirer cette laisse, c'était lui offrir un goût de liberté. Minime, mais délicieux. Elle se laissa hisser sur le cheval, toujours sans mot dire, savourant le simple fait de ne plus être dans cette carriole qui sentait la sueur et la poisse. Certains Terranide, déjà, la montrait du doigt. Elle lui offrit simplement un doigt d'honneur en retour, récoltant quelques insultes. Celles là étaient promises à un avenir peu brillant, auquel elle avait bien trop goûté. Alors, autant profiter de ce moment, là, précis, où tout allait à peu près bien pour elle. Durant ce trajet, la jeune fille ne fit que penser. Elle n'était pas épuisée. Elle n'était pas affamée. Elle ne craignait pas le soleil et ne pipait pas mot. Le rôle de princesse muette lui allait à ravir.

C'est quand il arrivèrent à destination qu'elle sentit une vague de frayeur l'envahir, manquant de la faire tomber de cheval. Des Terranides étaient extraites de leur cage, emmenée ici et là par des types aux allures peu rassurantes, et Ludmilla se mit à craindre qu'il lui arrive la même chose. Allait-on la balancer à ces types en manque de cuisses grandes ouvertes et de gémissements étouffés ? Non, non, elle avait donnée. Son regard affolé se perdit dans la contemplation effrayée des lieux, ne se posant nulle part, quand …

- Bienvenue sur terre.

Elle baissa les yeux. Il était là. Il lui tendait la main. Et son cœur cessa de menacer de lui déloger des vertèbres, calmant sa frayeur. Maladroitement – elle tremblait encore – elle attrapa cette main tendue, s'y appuyant doucement, pour venir toucher le sol de ses pieds nus. Elle resta un moment à le regarder, sans rien dire.

- ... Merci.

Un miracle. Un mot. Une voix. Aussi fine qu'on aurait pu l'imaginer, laissant entendre qu'elle savait divinement chanter et conter. Récupérant sa main, elle la plaça devant sa bouche, frottant ses lèvres comme pour les sceller, tandis que son cœur s'était remis à battre. Il semblait tout affolé, qu'elle sache parler, et elle-même ne reconnaissait même pas le son de sa voix. Cela faisait bien un an qu'elle s'était tue. Un an, c'est long, reconnut-elle. Puis, de sa main, la jeune esclave vint caresser son sari, un peu froissé, pour l’aplanir un peu. Elle était esclave, certes, mais ne devait pas ne pas être présentable pour autant.

Son regard se perdit à nouveau dans le paysage, et, avec un pincement au cœur, elle vit disparaître derrière de lourds murs une des Terranides qu'elle avait un jour bercée par des comptines apaisantes, après qu'elle se soit fait battre. Un voile de tristesse passa dans son regard d'écume, puis elle se tourna vers William, hochant la tête en mimant un sourire pour le remercier encore. Elle lui devait beaucoup, sur ce coup là. Si ce n'est plus.

14
... Hop !



Ludmilla l'avait entendu, dans la nuit, s'approcher de sa cage. Cet homme, qu'elle avait vaguement cherchée du regard tandis qu'elle ne parvenait pas à s'endormir. Ce type dont elle n'avait saisie que le regard. Il avait interrogé cette Terranide affolée au langage de charretière. Terranide qui s'était empressée de mentir, d'ailleurs. Mais, durant ce court interrogatoire, Ludmilla n'avait strictement rien dit. Si on avait pu voir son visage, on aurait pu y deviner un certain apaisement, comme si sa situation ne l'affolait pas. Elle se doutait que, que son maître revienne ou non, elle morflerait méchamment. C'était son lot quotidien. Ce n'était pas aujourd'hui qu'elle se prendrait à rêver de changement. Ainsi, elle n'avait - encore une fois - pas mouftée, tentant de ne plus éternuer. Elle avait bien trop peur de se prendre un coup en retour. Ce n'est que quand il lui offrit une large couverture de laine qu'elle osa remuer, sa main attrapant sans un seul mot le lourd morceau de tissu. La couette fraiche absorba petit à petit la tiédeur de la peau de la jeune esclave, pour devenir une seconde peau, dont elle s'enveloppa petit à petit. Cette nuit, elle le savait, elle ne dormirait pas. Aucune once de sommeil n'alourdissait ses paupières. Alors, elle se retourna dans sa cage, orientant son visage vers le ciel, pour le regarder s'éclaircir au fur et à mesure du temps.

Aucun écho d'ange ne la berça.[/url]



! Hop ...

C'est donc ainsi que Ludmilla attendit que la matinée s'éveille. Les corps, autour d'elle, remuèrent, gémirent, couinèrent même, alors qu'elle restait immobile, calme, dans sa cage. C'en devenait presque agaçant, tant de silence et tant de paix. Le souffle de l'aube, chaud, caressa ses joues. Et le soleil qui se levait amena vers le campement un de ceux qui ne lui manquait guère : son propriétaire. Elle devinait ses pas, lourds, sa voix, pesante, sa respiration, suffocante comme celle d'un fumeur en fin de vie. Alors qu'elle s'apprêtait à se relever pour lui faire face, cherchant comment parer d'éventuels coups ou comment les encaisser sans rien dire, elle sentit son odeur, là, dans l'air. C'était peut-être la première chose qu'elle détestait chez lui. Il lui évoquait une bande de lard grillée, cramée sur les bords, graisseuse et collante. Rien de très appétissant, en vérité. L'homme tourna patiemment la clé dans la serrure, tandis qu'elle soutenait son regard sans rien dire, laissant juste sa respiration affolée trahir ce qu'elle ressentait.

Ce n'est que quand il la jeta sur le sable, tirant comme un forcené sur la laisse qui l'entravait, que Ludmilla couina comme un petit animal. Sa peau, à ce niveau, était rougie à force de mauvais traitements. Pour elle, qui avait eu une peau douce et soignée pendant près d'un an et demi, c'était une horreur que de la voir ainsi séchée. Son corps s'abimait au fur et à mesure du temps qu'elle passait dans ces cages glauques. L'étreinte ne lui arracha aucun cri, tant elle serrait les dents, à s'en briser la mâchoire. Son corps fin remua contre celui de cet homme, la faisant ressembler à un vulgaire poisson arraché des eaux. Ludmilla encaissa le baiser sans tiquer, se contentant de cracher au sol quand il la cala sous son bras. Dieu, qu'il sentait la sueur ... La jeune femme en avait la nausée, aussi cracha t'elle sur le sol à trois reprises, tout en remuant tant bien que mal. La pression qu'il exerçait sur son corps pour la maintenir contre lui lui faisait un mal de chien. Mal en point, elle ne put saisir la conversation qu'au moment où elle fut relâchée sur le sol. Au regard de celui qui venait de la malmener, elle cru comprendre qu'il était passé du stade de "propriétaire" à celui d'"ex-propriétaire" ... Et Ludmilla ne pouvait dissimuler sa joie.

Elle ne put se retenir de lui sourire allégrement, quand il daigna lui adresser un dernier regard. Elle leva même timidement sa main, pour lui offrir un signe d'adieu rempli d'ironie. Enfin. Elle ignorait si son nouveau propriétaire serait aussi malsain et violent, mais préférait ne pas y penser. C'est alors elle passait une main sur sa taille pour palper sa peau endolorie qu'elle l'entendit.

" Venez. "

Ludmilla tourna sa tête vers celui qui lui avait parlé, et le reconnut. C'était ce même homme a qui elle devait son salut, l'autre fois, et surtout celui de sa virginité toute neuve. Et du peu de dignité qui lui restait. Son regard oscilla entre le sien, et sa main tendue. Était-ce un test ? Allait-il la gifler si elle osait le toucher, là, s'appuyant sur lui pour se redresser ? Même en cherchant bien, elle ne décelait aucune haine dans ce regard émeraude.

Alors elle s'appuya sur sa main, se relevant avec ce qu'elle avait de grâce. Un de ses os craqua, et elle laissa une de ses mains appuyée contre sa hanche, espérant calmer ainsi cette vive douleur. Il lui avait éraflé la peau, ce con. Puis elle relâcha cette main, pour la passer dans sa chevelure fine et couverte de sable. Ses cheveux étaient aussi secs que du crin de cheval. Un hochement de tête, pour exprimer sa sympathie, sans qu'elle n'ose remuer un seul muscle. Ludmilla demeurait debout, à demi voûtée, une main sur sa taille, l'autre dans le vide, ses yeux fouillant le paysage sans oser fixer ceux de son nouveau propriétaire. Quand elle chercha à remuer, une grimace apparut vivement sur son visage, déformant ses traits. Sa peau était à vif, sous ce sari aux couleurs enchanteresses.

15




... Et, bien évidemment, Ludmilla ne se rendit compte de rien. Enfouie dans son immense cocon étoilé, réduite à l'état d'une simple surbrillance dans le ciel, la jeune fille dormait. Elle ne rêva pas, laissant un long songe noir et apaisant prendre possession de son esprit pendant quatre heures. Oh, pour elle, cela dura une éternité. Si ce n'est plus. Quand on dort, le temps s'écarte et s'écartèle, avant de se dissoudre dans un battement de cils. Alors, après ce battement de cils libérateur - ou destructeur - la belle dormeuse s'éveilla, enfin. Son corps réapparut petit à petit dans sa cage étroite, la froideur des barreaux mordant sa peau, le vent giflant son visage. Elle releva doucement la tête, et une bourrasque vint loger quelques mèches dans sa bouche. Silencieusement, encore, elle pesta, remuant son visage à la manière d'un animal. Prés du convoi, dans une immense cage, d'autres esclaves tiquaient, soucieux de cette tempête et agacés de se prendre du sable dans le visage. Ludmilla grinça les dents, et sentit le sable crisser sous elles. Un couinement, et elle cracha sur le sol. La jeune esclave remarqua que le vent se couchait petit à petit, demeurant néanmoins franchement violent. Parfois, son cri s'atténuait, tant il était essoufflé, puis le vent reprenait de la puissance et crachait sur tous les visages. Quand elle était enfant, Ludmilla prenait les bourrasques pour des injures des dieux à son égard.

Se redressant, son regard fouillait les environs. La nuit était tombée, et ils étaient à l'abri. Il faisait plutôt froid, et ces larges gifles du ciel n'aidaient en rien à ce qu'elle se réchauffe. La jeune fille se replia sur elle-même, essayant de calmer les frissons qui l'agitaient désormais. Oh, elle aurait donné beaucoup pour dormir très longtemps ... Se réveiller en pleine nuit était franchement déplaisant. Elle s'agita légèrement, et chercha du regard son propriétaire.

- Tu es revenue ?

Ludmilla sursauta. C'était une esclave, une Terranide rousse aux grandes oreilles de renard, qui s'adressait à elle. Immédiatement, elle fronça des sourcils, ne comprenant foutrement rien à ces propos.

- Tu étais partie, hein ? continua t'elle, sans prendre la peine de chuchoter.

La jeune fille mima un signe d'incompréhension, paumes levées au ciel. La Terranide grimaça.

- Ton propriétaire est parti t'chercher, y'a bien quatre heures. Et il est toujours pas rev'nu. Si y crève, ce s'ra de ta faute. J'espère que t'aime le fouet.

Mais Ludmilla s'était recouchée dans sa cage, montrant son dos à cette créature. Créature qui semblait bien entamée, voir complétement tarée, et qui s'exprimait avec un langage qu'elle devinait issu des pires campagnes de Nexus. Dieu, qu'elle détestait cela ... Même si elle 'nétait qu'une esclave, elle appréciait qu'une personne sache s'exprimer avec soin. Et voilà qu'elle se prenait à parler de disparition, de réapparition, comme si Ludmilla n'était qu'un esprit. Si j'étais partie, jamais je ne serais revenue, songea t'elle en fermant les yeux à nouveau. Elle attendit de n'entendre plus aucun son provenant de la cage voisine, pour épier ceux des humains qui dirigeaient ce convoi. Cet homme, là, qui lui avait sauvé la mise, où était-il ? Elle s'en voulait presque de ne pas l'avoir remercié d'un sourire. Cela ne coûtait rien, après tout.

Un long soupir, et elle chercha à tendre le cou pour voir le campement. Des formes remuaient, à gauche et à droite, et elle devinait la chaleur d'un feu, non loin d'elle. Elle aurait donné beaucoup pour s'y réchauffer un peu, elle qui mourrait presque de froid. Les autres esclaves avaient eu droit à quelques couettes de fortune, mais on ne lui avait rien offert. Ludmilla secoua la tête, dépitée. Sa maigre consolation était que les bourrasques gelées s'étaient évaporée, au profit d'une bise incisive. C'est à l'instant où, repliée sur elle-même, elle cherchait à s'endormir à nouveau, qu'elle éternua. Une fois. Deux fois. Des couinements aigus accompagnaient ses éternuements, tandis qu'elle s'efforçait de rester aussi discrète que possible.





Pages: [1] 2 3 ... 22